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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.

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Paul CASIMIR





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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMar 17 Juin - 9:05

114
LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ


Le capitaine Joué (1) vient de prendre le com­mandement de la 21° compagnie, en remplace­ment du capitaine Bourdonneau tué quelques ins­tants auparavant.

En raison de l'importance que présente la pos­session du quartier du Tala, où débouchent les rues conduisant à Fez-Djedid et à la caserne des Cherarda, le capitaine Joué, avec 20 hommes de la réserve, part en soutien de la compagnie Henry, avec mission de se porter en avant pour occuper à nouveau le Tala, les portes de Bou-Djeloud et Bab-Marouk.
A 7 h. 30 l'ordre est exécuté, mais le souk Ben-Saffi étant toujours fortement occupé par les re­belles, le détachement ne peut avancer.
Une seconde tentative faite, à 7 h. 45, pour s'en emparer, échoue.

Toutefois, cette tentative a pour résultat de faire diversion à une reconnaissance très habile et très audacieusement conduite par le capitaine Joué, jusqu'à l'Hôtel de France, où sont encore enfer­més des Européens qui continuent à soutenir un siège.

Cette reconnaissance peut progresser grâce à la protection d'un poste placé sur la terrasse du consulat d'Angleterre, qui domine le quartier.


_____

(1) Ancien lieutenant à la 24e compagnie qui venait d'être promu capitaine.



115
RÉCITS MILITAIRES



Ce poste, commandé par l'adjudant Pisani, ouvre le feu brusquement, surprenant les Marocains et balayant les terrasses environnantes où essaient de s'établir de nombreux insurgés, pendant que s'effectue la reconnaissance Joué.

Celle-ci peut ainsi atteindre l'hôtel de France, où elle recueille MM. Rôhner et Mollard, les sergents Gouault, Aubert et Filion et le brigadier-maréchal Coiton qui, barricadés, s'étaient défendus jusqu'à ce moment. Elle ramène en outre les corps de Mme Imberdis et du R. P. Fabre.

Pendant toute la journée la lutte continue au­tour du quartier européen, où les rebelles ne peuvent pénétrer malgré leurs assauts répétés.
A plusieurs reprises parviennent, au quartier général, des renseignements signalant que des civils et des militaires sont encore bloqués ou réfugiés chez des Marocains fidèles.

Il est impossible au général Brulard, malgré ion plus violent désir, de les faire recueillir pen­dant le jour, sans exposer ses troupes à des pertes considérables.
Une liaison suivie s'établit avec eux pour leur faire connaître la situation et les rassurer jusqu'au soir.

Mais la présence de ces Européens disséminés en ville, allait obliger à conduire prudemment le tir de l'artillerie et à limiter ses objectifs à quel­ques centres de rébellion seulement.




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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMar 17 Juin - 9:10

Document hors-texte

Evénements de Fez , 17-19 Avril 1912

FEZ - Garde et barrière à l'entrée principale du quartier Doh.


HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 Bascan54


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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMar 17 Juin - 9:23

116  
LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ
En conséquence l'ordre suivant était envoyé a 5 h. 25 du matin au colonel Taupin, qui avait passé la nuit avec ses troupes sur les hauteurs de Dar-Méharès, dominant la ville au sud.

Détachement Fellert assurera, comme déjà dit, la garnison du Bordj Sud. Il se tiendra prêt à bombarder Fez-Djedid, si les hostilités y reprennent, mais en évi­tant de tirer sur le Dar-Maghzen, le Mellah, et la maison du Pacha ayant une bannière tricolore.

En exécution de cet ordre, l'artillerie de Dar-Méharès effectue dans la matinée, à diverses re­prises, des tirs assez efficaces sur les jardins en­tourant le bordj Nord, sur Sidi-bou-Nafa et sur Fez-Djedid.

A 7 heures du matin, le commandant Fellert envoie une section de la 23° compagnie, sous les ordres de l'adjudant Lacossoie, au secours du capi­taine Normand qui commence à avoir quelque inquiétude sur l'état d'esprit du tabor du génie avec lequel il est enfermé à Bab-Fetouh.
En raison des attaques violentes qu'il subit de la part des rebelles, le capitaine Normand craint la défection définitive de ses hommes.
Le mouvement de l'adjudant Lacossoie est ap­puyé par l'artillerie de Dar-Méharès qui bat les pentes nord et est du bordj Sud et le cimetière qui se trouve devant Bab-Fetouh, en dehors de la ville.

117  
RÉCITS   MILITAIRES


Cette section atteint, avec les plus grandes diffi­cultés, la porte de Bab-Fetouh qu'elle doit escalader  avec des  ceintures. Elle l'occupe  ensuite aptès un engagement assez violent.

A 2 h. 50 de l'après-midi, le capitaine Normand faisait parvenir un nouveau message,  signalant que la situation devenait critique. Les ordres suivants sont alors envoyés par le général Brudard :

1° Au commandant Fellert :

Détachement Normand, à Bab-Fetouh, me dit être dans situation critique. Je ne dispose pas de forces suffisantes pour le dégager. Faites possible pour entrer en relations avec lui et le recueillir. Je donne ordres nécessaires pour faire ouvrir Bab-Fetouh à votre approche, afin faciliter liaison.

2° Au capitaine Normand, auquel cet ordre est communiqué, le général Brulard rappelle en outre do ne pas oublier de se faire rallier par le petit poste de 10 hommes, laissé près de lui à Bab-Sidi-bou-Jida, par la compagnie du capitaine
Duclos.

A ce moment rentrait la reconnaissance du capitaine Joué qui avait opéré dans le Tala, où elle avait parfaitement rempli sa mission.



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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMar 17 Juin - 9:31


118
LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ

En raison de la situation critique du capitaine Normand, cette force, redevenue disponible, était aussitôt envoyée à son secours sur Bab-Fetouh.

Vers 3 heures, le capitaine Joué, seul officier disponible, part avec 20 hommes au secours du capitaine Normand.
En arrivant aux fours à chaux de Bab-Fetouh, il se heurte à trois forts groupes de Marocains armés, qui lui interdisent le passage. Un caïd du quartier et deux interprètes civils parlemen­tent et réussissent à faire passer le détachement qui, poursuivant sa route, arrive à un pont où il rencontre un nouveau groupe de rebelles. Après avoir vainement essayé de parlementer, le capi­taine Joué décide de faire demi-tour pour se rendre, par une autre voie, à Bab-Djedid et, de là, a Bab-Fetouh.

Comme il traverse à nouveau le pont, il est violemment attaqué en avant, en arrière et sur la gauche, par des révoltés massés dans une rue adjacente. On tire sur ses hommes, à bout por­tant, dans toutes les directions, car, sur la droite, des askris viennent de surgir d'une maison.
A ce moment le capitaine Joué reçoit une balle dans la poitrine, près de l'épaule gauche, et une balle dans la jambe. Il lâche son revolver après avoir abattu les deux Marocains qui venaient de le blesser grièvement.


119
RÉCITS MILITAIRES

Ses homimes tiraient de tous côtés, s'abritant autant que possible dans des angles morts. Au bout d'une dizaine de minutes de cette situation intenable, l'adjudant Tintinier, prenant le com­mandement du détachement, ordonne une charge à la baïonnette pour se dégager. Il marche, le revolver au poing, à la tête de ses hommes qu'il entraîne au pas gymnastique, emportant ses bles­sés.
Tandis qu'il partait pour cette charge, le capitaine Joué reçoit deux nouvelles balles en pleine poitrine, à quelques centimètres de distance de la première. Il est emporté par ses hommes. Le détachement arrive heureusement à un tournant la rue, d'où il peut déblayer la voie grâce à des feux de salve répétés.
L'adjudant Tintinier fait reformer ses hommes et les ramène à l'hôpital, avec tous ses blessés et les corps de deux tués.
A 4 heures, la reconnaissance était de retour.

Voyant qu'il ne pouvait aller au secours du capitaine Normand, le général Brulard donne à 'ce dernier l'ordre de se rallier au commandant Fellert et de rentrer avec lui à Dar-Debibagh, après avoir rappelé le poste de Sidi-bou-Jida.

L'audace des Marocains est telle qu'ils annoncent pour la nuit l'attaque de l'Ambassade.


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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMar 17 Juin - 9:35

Document hors-texte

Le Maroc illustré

Fez. - Après l'émeute, Israélites fouillant les décombres.


HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 Bascan55


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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMar 17 Juin - 9:44


120
LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ

Le général Brulard prend toutes les dispositions que commandent les circonstances. En prévision des attaques annoncées, il arrête un nouveau dispositif de sûreté, en resserrant la défense au­tour du quartier européen. Les détachements éloi­gnés sont rappelés, les petits postes sont renfor­cés, se barricadent, et toutes les rues aboutissant au quartier de l'hôpital sont également barrica­dées.

La menace du dehors est également inquiétante. On signale des contingents de tribus rassemblés sur la rive droite du Sebou dont l'entrée en action est annoncée pour le lendemain.
On continue à ramener des Européens dont on avait appris la retraite.

A 11 heures du soir arrivent M. Kennedy, rece­veur de la poste anglaise, MM. Betoulle, Albaret et trois Israélites, employés au Crédit foncier.
A minuit sont ramenés le capitaine Fabry, le sergent Rocher, M. et Mme Capedepont et leur enfant, MM. Lhermitte, Bernard, Thiébault, Derougement, Pugette et Chavreau.
On rapporte également les corps de 7 tirailleurs algériens tués à Bab-Marouk.

Dans la nuit les Marocains ne poussent pas leurs attaques. Ils viennent tirailler sur les lignes des postes qui se maintiennent facilement. Des coups de feu sont échangés entre les sentinelles et des rôdeurs.


121
RÉCITS MILITAIRES


Opérations effectuées par les troupes régulières
à l'extérieur de la ville.

A 6 heures du matin, le commandant Fellert en vertu des ordres reçus, envoie une section de la 22° compagnie au capitaine Normand qui lui avait demandé, la veille au soir à 8 heures, un détachement de tirailleurs, craignant la défection de ses hommes.
Cette section est celle de l'adjudant Lacossoie, dont nous venons de parler.
Après avoir escaladé, au moyen de ceintures un guise de cordes, la porte de Bab-Fetouh, elle alla occuper deux pitons, à 250 mètres en avant des tabors, pitons qu'elle fut obligée de défendre avec acharnement. Devant le nombre croissant des rebelles, elle se trouva même dans l'obligation de rétrograder, après avoir eu un tué et plusieurs blessés.

A 4 h. 30, l'adjudant Lacossoie fut envoyé par le capitaine Normand pour établir la liaison avec la petit poste de 10 hommes de Sidi-Bou-Jida, à moins d'un kilomètre à l'est de Bab-Fetouh. Cette section, encore arrêtée par le feu des émeutiers, dut se réfugier dans une maison voisine où elle se barricada pour résister. Durant toute la nuit la fusillade continua.


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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMar 17 Juin - 9:53


122
LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ

Dès 8 h. 45 du matin l'artillerie bombardait le bordj Nord, signalé comme occupé par les re­belles, ainsi que Fez-Djedid et Sidi-bou-Nafa, d'où partaient de nombreux coups de feu.
L'artillerie tira encore dans le courant de la journée sur les cimetières de l'ouest de la ville et le bois situé en arrière du cimetière, sur le sommet de la croupe. L'artillerie eut également à tirer au sud du bordj Sud où des groupes nom­breux de cavaliers apparaissaient.

A 8 heures du soir, nouvelle demande de ren­forts du capitaine Normand, la section Lacossoie qu'il avait envoyée en reconnaissance dans la ville, n'était pas encore revenue à 6 h. 30.
On a vu que le général Brulard essaya vaine­ment de lancer à son secours un détachement du 4° tirailleurs sous les ordres du capitaine Joué.

La consommation des mu'nitions d'artillerie, au cours de cette journée fut la suivante :
Artillerie Fellert : 22 obus à balles et 10 obus à mélinite;
Artillerie Taupin : 28 obus à balles.
Les troupes restent sur place dans la nuit du 18 au 19. Sans abri, sans couvertures, sans avoir pris un instant de repos depuis deux jours et deux nuits, les admirables tirailleurs du commandant Philipot veillent derrière les barricades, sans une plainte, sans la moindre apparence de fatigue.


123
RÉCITS MILITAIRES

Entre deux reconnaissances périlleuses, ils s'ap­puient contre un mur, contre une porte et debout, leur fusil dans les bras, ils essayent de dormir un moment.

Journée du 19 avril.
Pendant la matinée la situation reste la même.
Les effectifs restreints ne permettent pas d'élar­gir le dispositif de sûreté qui est reporté aux mêmes emplacements que la veille.
Tous renseignements indiquant d'une façon précise les emplacements occupés par les mutins sont immédiatement signalés au colonel Taupin et au commandant Fellert. Ces emplacements sont l'objet d'un bombardement méthodique, mais in­suffisant en raison de la pénurie des munitions que l'on est obligé de ménager en vue d'une attaque, paraissant imminente, des tribus du de­hors.

Quelques obus éparpillés sur Fez-Djedid, Sidi-bou-Nafa et le minaret de la mosquée de Bou-Djeloud, ont pour résultat de disperser les mutins et de leur faire abandonner les terrasses des maisons ainsi que les minarets des mosquées, d'où ils tiraient sur nos postes. En conséquence la fusillade diminue d'intensité en ville.


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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMar 17 Juin - 10:06




Document hors texte

" Evénements de Fez du 17-19 Avril 1912 "

FEZ. - Israélites réfugiés au Dar-El-Makhzen , au premier Méchouar



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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMar 17 Juin - 10:15


124
LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ

Cependant, de 9 h. 30 à 11 heures, un très vif combat se déroule entre Bab-Fetouh et le bordj Sud.

Ordre avait été donné, comme on le sait, au capitaine Normand, de rejoindre le commandant Fellert ; le mouvement devait s'exécuter sous la protection de la section de l'adjudant Lacossoie et des tirailleurs du poste de Sidi-bou-Jida. De plus, un peloton de la compagnie de réserve, sous les ordres du lieutenant Ferraud (1) était envoyé de l'hôpital à 11 h. 30, par la porte de Bab-Djedid et la vallée de l'oued sur les pentes nord du bordj Sud, pour couvrir également le mouvement de repli de la section Lacossoie et du capitaine Normand accompagné de ses instruc­teurs.

Dès leur sortie, les instructeurs du tabor chérifien du capitaine Normand et la section Lacossoie, furent assaillis par un feu violent partant des murs de la ville et des hauteurs du cimetière.

Sous la protection de l'artillerie de Dar-Méharès et des canons-revolvers du bordj Sud, la section Lacossoie se défend vaillamment et avec acharnement, se repliant méthodiquement de position en position, malgré le feu violent qu'elle subit de toutes parts.


_____

(1) A la suite de la mise hors de combat du capitaine Joue, le lieutenant Ferraud, de la 31° compagnie, qui se trouvait à Fez au moment de la révolte et avait pu échapper au massacre, le remplace. C'est le troisième officier, depuis vingt-quatre heures, qui prend le commandement de cette compagnie !


125
RÉCITS MILITAIRES

Elle arrive enfin devant le bordj Sud ayant réussi à protéger la retraite des ins­tructeurs.
Cette opération coûtait 2 tués, 2 disparus et plusieurs blessés, dont l'adjudant Lacossoie, griè­vement atteint.

Ce mouvement a pour conséquence une nou­velle tentative des mutins contre le bordj Sud. Le peloton détaché de la compagnie de réserve de l'hôpital, qui couvre la retraite, supporte tout le choc. Il doit charger à plusieurs reprises à la baïonnette pour éloigner les groupes de fantas­sins et de cavaliers ennemis qui s'approchent du bordj Sud à l'abri du terrain.

Il cherche à dissimuler sa marche, mais il est éventé par les rebelles dissimulés derrière des oli­viers. Il doit faire alterner des feux rapides et des charges à la baïonnette pour se défaire d'un ad­versaire qui fuit le corps à corps, mais s'arrête pour tirer au moindre répit.
Il subit ainsi des pertes sensibles pour son faible effectif ( 1 tué et 5 blessés) , mais l'opération a permis au détachement Normand de s'ouvrir la route qui le ramène au commandant Fellert, et à un détachement de spahis d'entrer au bordj Sud.



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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMer 18 Juin - 7:01

126    
LES JOURNEES SANGLANTES DE FEZ
Le renfort de la section du sous-lieutenant Moktar, de la 23° compagnie et des canons-revolvers du bordj Sud, brisent enfin l'attaque de l'ennemi qui n'est définitivement repoussé que vers 2 heu­res.

Le général Brulard reçoit, dans la matinée, un télégramme de Sefrou disant que le 17 au soir et dans la matinée du 18les Ait-Youssi ont atta­qué le fort Priou de Sefrou, et que les soldats ch'érifiens ont conservé une bonne attitude.
Dans l'après-midi, quelques gradés marocains viennent se présenter au général Brulard assurant leur loyalisme et garantissant celui d'une partie des hommes n'ayant pas pris part au pillage ou à l'émeute, et restée dans leurs casernements.

Cette fidélité est immédiatement mise à l'épreu­ve. Une partie de ces hommes est placée à la dis­position des pachas pour le rétablissement de l'ordre, le barrage de certains quartiers et l'ar­restation des rebelles. Une autre partie est pré­posée à la garde des portes extérieures qui, en raison de la marche sur Fez des contingents des tribus, doivent rester rigoureusement fermées.

On apprend, en effet, que les Ait-Tserrouchen et les Ouled-ël-Hadj sont entrés en dissidence et qu'ils ont razzié une partie des Ouled-el-Hadj restés fidèles.
Les Beni-Sadden approchent avec eux.

127  
RECITS  MILITAIRES

A 3 heures arrive le bataillon de renfort venu de Meknès, sous les ordres du commandant Doudoux, qui, dans une marche forcée superbe, a effectué en une seule étape, les 65 kilomètres qui séparent Meknès de Fez.
Ce bataillon eut son arrière-garde attaquée en cours de route.

C'est un bataillon mixte qui bivouaque à Dar-Debibagh, ainsi composé :
2 compagnies du 4° bataillon colonial ;
2 compagnies du 8° bataillon du 4° tirailleurs algériens;
1 section de mitrailleuses ;
1 peloton de spahis (3).

Une compagnie coloniale, capitaine Fontaubert, la 31° compagnie du 4° tirailleurs, capitaine Ginet, et une section de mitrailleuses du 1er zoua­ves sont aussitôt envoyées en renfort au comman­dant Fellert.
Durant l'après-midi l'artillerie du détache­ment Fellert et les canons-revolvers du bordj Sud continuent à canonner les groupes rebelles dans un cimetière situé à l'est du bordj Sud et la porte de Sidi-bou-Jida.

Ce feu  cesse progressivement à la fin  de la journée.
Sur une nouvelle intervention de M. Regnault une compagnie est encore envoyée à 9 heures du soir au Palais, pour assurer la garde des maga­sins d'armes et de munitions.



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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMer 18 Juin - 7:05



Document hors-texte

FEZ. - Vue des terrasses du Mellah.

HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 Bascan58


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MessageSujet: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMer 18 Juin - 7:13

128
LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ
Cette compagnie rentre à 1 heure du matin, sans avoir pu réussir à se faire ouvrir la porte de l'Aguedal.

A 10 h. 30 du soir, le général Brulard pouvait télégraphier au général Moinier :

Action artillerie sur mosquée et bordj Sidi-bou-Nafa a été très efficace et paraît avoir déterminé solution de crise intérieure de ville.

Le Sultan avait été le premier à conseiller l'ac­tion de l'artillerie pour réduire la rébellion, aussi est-ce avec joie qu'il apprenait, dans la journée, que l'on procédait enfin à cette opération, mal­gré la résistance de M. Regnault.
Ce fut incontestablement cette démonstration, assez restreinte, qui détermina l'apaisement que l'on cherchait à oibtenir depuis trois jours.

Une quantité de notables, que l'on n'avait pas encore vus, accoururent, dès que les canons se turent, apporter leurs protestations de dévoue­ment pour que le bombardement ne reprît pas.
On accueillit encore ces notables en leur de­mandant, pour démontrer immédiatement la sincérité de leurs sentiments, de se charger d'as­surer eux-mêmes la pacification de la ville.

129  
RECITS  MILITAIRES

Deux tabors révoltés vinrent ensuite faire leur soumission. On leur répondit d'avoir, sans pré­juger du sort qui leur serait ultérieurement ré­servé, à prendre seuls les services de garde aux endroits les plus exposés, que nos troupes, en raison de leurs faibles effectifs, ne pouvaient en­core occuper.

On avertit aussi les notables que, le lende­main, toutes les maisons qui n'arboreraient pas le drapeau tricolore, en signe de soumission, seraient vigoureusement canonnées.
L'arrivée des premiers renforts venant de Meknès contribua également à amener une dé­tente.

Dans la nuit, les rebelles ne tentèrent plus aucune attaque contre nos postes.
La résistance était brisée.


En raison du commencement de bombarde­ment de la ville, la consommation des projectiles d'artillerie avait été un peu plus élevée que les jours précédents.
L'artillerie Fellert avait tiré 36 obus à balles et 55 à mélinite.
L'artillerie Taupin avait consommé 198 obus à balles et 111 obus à mélinite.



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MessageSujet: Re: HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912.   HUBERT-JACQUES : Les journées sanglantes de fez, avril 1912. - Page 5 EmptyMer 18 Juin - 7:30

130  
LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ

Les lieutenants Beaujart, Oddon, Garpentier et Germa, dont nous avons raconté la tragique odys­sée, le maréchal des logis Versini, Mme Bourdonneau, dont le mari avait été tué la veille à la tête de sa compagnie ignorant encore le sort de sa femme réfugiée en ville, et sa fillette de 12 ans, M. Louis Merly, un Algérien et un Israélite de la poste anglaise, furent ramenés dans la journée à l'hôpital.
On rapporta également les corps du capitaine Rouchette et de deux tirailleurs, massacrés le 17.

Nous venons de relater très sobrement, comme dans un rapport militaire, ces trois journées d'héroïsme, sans vouloir faire de « reportage ».

Les faits d'armes accomplis par les trois com­pagnies du commandant Philipot, leur marche sur Fez et les combats incessants qu'elles ont eu à livrer pendant trois jours et trois nuits, en pleine ville révoltée, sont assez beaux et assez grands pour n'avoir pas à être commentés.

La simplicité du récit ne fait que mieux res­sortir, nous semble-t-il, la tâche surhumaine qu'elles ont si vaillamment exécutée, au milieu de difficultés paraissant insurmontables.
Que l'on se représente ces randonnées, pendant trois jours et trois nuits dans des rues tortueuses, enchevêtrées, rendues glissantes par la boue, si étroites que dans la plupart deux hommes de front ne peuvent pas passer, qui s'allongent interminablement en montant ou en descendant sans cesse, qui se terminent en culs-de-sac ou en bas-fonds ravinés... dans ces rues où à chaque maison l'ennemi, posté à l'abri, faisait pleuvoir presque à bout portant une grêle de balles...


131  
RÉCITS   MILITAIRES



Le 4° tirailleurs algériens, dont le dépôt est en Tunisie, avait bien mérité que ce mot « Fez » soit glorieusement inscrit sur son drapeau !

Le bilan funèbre de cette brillante épopée se traduisait par :

Tués : 2 officiers, 1 sergent, 2 caporaux, 30 hommes;
Blessés : 5 officiers, 1 adjudant, 4 sergents, 3 caporaux, 53 hommes (1).

La conclusion de ces trois journées, nous la trouvons dans le rapport du vaillant Philipot, qui écrit avec tout son cœur de soldat :
... " Cette liste sanglante témoigne de l'intensité de l'effort accompli; il convient de s'incliner avec admiration devant ceux qui sont tombés glorieu­sement.


_____

(1) Parmi ces pertes, le détachement Fellert avait éprouvé les suivantes:

Tués, 7 soldats ; blessés, 1 capitaine indigène, 1 adjudant et 6 tirailleurs.

Le détachement Taupin:

Tués, 2 soldats ; blessés, 1 brigadier et 9 soldats.




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Document hors-texte

Evénements des FEZ, 17-19 Avril 1912

FEZ. - Poste de Tirailleurs défendant le Bureau de la Télégraphie sans fil.


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132
LES JOURNEES SANGLANTES DE FEZ


... Pour moi qui ai vu mes officiers et mes hom­mes dans ces circonstances particulièrement dif­ficiles et tragiques, j'affirme que si j'avais connu à l'avance les efforts que j'allais être obligé de leur demander, malgré la haute opinion que j'ai de leur valeur, j'aurais douté du succès.
C'est le plus bel éloge que je puisse leur adresser. Ils le méritent, et ce sera l'honneur de ma vie que d'avoir été placé à la tête d'une troupe pareille (1).»...



_____

(1) Le général Brulard citait le commandant Philipot dans les termes .suivants :

... " A la tête de trois compagnies du 4° tirailleurs algériens, à effectifs incomplets, a pénétré, le 17, dans la ville de Fez, malgré les attaques répétées des rebelles militaires et civils, qui faisaient tous leurs efforts pour enrayer sa marche. A exécuté avec un admirable esprit de décision l'ordre de prendre l'offensive pendant la nuit du 17 au 18 avril, à travers une ville en partie soulevée, afin de dégager les Européens cernés dans leurs habitations. A, de ce fait, contribué au .sauvetage de la plupart d'entre eux et, malgré des pertes sérieuses, a assuré la sécurité du quartier euro­péen jusqu'à l'arrivée des troupes de renfort.
S'est très brillamment comporté. »...


Le major Fournial, médecin-chef de l'hôpital militaire Auvert, auquel revient également l'honneur d'avoir puis­samment contribué à l'organisation de la défense, était l'objet de la citation suivante du général Brulard :

... " Au cours de circonstances critiques, du 17 au 20 avril, a fait preuve d'un entrain, d'un esprit d'initiative et d'un calme remarquables. Le 17, a organisé rapidement la dé­fense de l'hôpital Auvert avec le personnel de fortune dont il disposait; a contribué ainsi à la protection du quartier européen jusqu'à l'arrivée du détachement de renfort venu
de Dar-Debibagh. A, les jours suivants, assuré tous les services de l'hôpital Auvert avec ordre et méthode, malgré
l'encombrement de cet hôpital et le grand nombre de blessés qui y étaient apportés."...

M. le pharmacien Loiseau, qui a su faire preuve d'une activité et d'un dévouement remarquables, et dont la prévoyance a permis de trouver un approvisionnement suffisant, même dans un tel moment, a également été l'objet
ide félicitations méritées.


133
RÉCITS MILITAIRES

Journée du 20 avril.


La nuit du 19 au 20 fut calme.

A leur réveil, les habitants de Fez pouvaient contempler, du haut des terrasses, le spectacle inattendu d'une ville presque entièrement pavoisée !

Un gai soleil de printemps, étincelant dans une atmosphère lumineuse de clarté, irradiait un décor des plus riants dans un cadre incomparable de beauté .

Fez, la « Ville Criminelle », semblait en fête.
On en arrivait à se demander si le souvenir affreux des trois journées précédentes n'était qu'un cauchemar horrible, si l'on n'avait pas été la proie d'une hallucination.

De petits drapeaux multicolores, coquettement piqués à l'extrémité de roseaux flexibles, claquaient joyeusement à la brise parfumée du matin.

Un calme reposant régnait sur la ville.


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134
LES JOURNEES SANGLANTES DE FEZ


Pas un coup de fusil, pas un cri, même pas un de ces you you de mort qui pendant trois jours nous vrillaient les oreilles.... Des femmes vêtues d'étof­fes aux couleurs éclatantes se mouvaient silen­cieusement sur leurs terrasses.
Fez, la « Ville Criminelle », semblait en fête.

Quelques obus à la mélinite, délicatement pla­cés la veille en certains bons endroits de la ville, et la menace du général Brulard de reprendre le lendemain le bombardement sur toutes les mai­sons qui n'auraient pas arboré un drapeau trico­lore, en signe de soumission, avaient opéré ce miracle !

Mais si la situation, à l'intérieur, tentait à s'améliorer, il n'en était pas de même à l'exté­rieur.

On annonçait que les Beni-Sadden, les Beni-Ouarraïn, les Ouled-el-Hadj et les Hayaïna, dont les soldats rebelles grossissaient les rangs, mar­chaient vers le Sebou.
D'autres rassemblements de Cheraga, d'Hayaïna et d'Ouled-Djema se formaient au nord de Fez dans la direction de la montagne du Zalag.

Pour la première fois depuis le 17, le général Brulard allait tenter une sortie et essayer de dé­blayer les abords de la ville.

A cet effet le colonel Taupin recevait, à 10 heu­res du matin, l'ordre de constituer immédiatement un détachement, sous les ordres du commandant Doudoux, en vue de disperser quelques groupes rebelles signalés entre Dar-ben-Amar et le Sebou.

135
RECITS MILITAIRES

Ce détachement fut composé par :
Six compagnies d'infanterie (quatre de Dar-Debibagh et deux du bataillon Fellert) ;
Une section de mitrailleuses ;
Une section de 75 ;
Un escadron de spahis ;
Un détachement léger d'ambulance.

Le détachement Fellert et le bordj Sud devaient appuyer ce mouvement par leur feu.
L'opération commença à 11 heures.

L'avant-garde Doudoux chassa les cavaliers ennemis, poussant sa reconnaissance jusqu'à cinq ou six kilomètres, puis le détachement se rabattit vers le Sebou.

De son côté le commandant Fellert exécutait une attaque directe sur Beni-Amar avec une com­pagnie du 4° tirailleurs et trois sections de la compagnie sénégalaise du bordj Sud.

Sous cette double action, la résistance de l'en­nemi fut rapidement brisée et les Marocains, au nombre de deux mille environ, s'enfuirent vers le Sebou. Détail curieux à noter, tous ces combattants venus des tribus avaient apporté de grands sacs qu'ils comptaient remplir au pillage de la ville !


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Document hors-texte

Le Maroc pittoresque

FEZ. - Vestiges du bombardement du Mellah.


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136  
LES JOURNEES SANGLANTES DE FEZ

Vers 5 h. 30, la reconnaissance rentrait sans incident. Sa mission était heureusement accom­plie et la situation de la ville allait en s'amélio­rant, surtout dès que fut connu le succès remporté à l'extérieur par nos troupes.

Le lendemain 21, le général Moinier devait arriver et prendre la direction des opérations mili­taires.

Avant de lui remettre son commandement le général Brulard rédigeait l'ordre suivant, adressé à ses troupes :

Dans les circonstances difficiles que nous venons de traverser, alors qu'éclatait la sédition des troupes chérifïennes, auxquelles se mêlait une partie xéno­phobe de la population de la ville et des tribus des environs, la garnison de Fez s'est montrée magnifique de dévouement, de discipline et de vigueur. Certes elle a subi des pertes sensibles, mais elle a prouvé, une fois de plus, que les troupes françaises, même à effectifs restreints, sont capables de fournir dans ce pays des efforts et d'obtenir des résultats qui empor­tent l'admiration de tous. Le ministre de France et tout le haut personnel de l'Ambassade, MM. les Consuls et, d'une manière générale, tous les Euro­péens, m'ont fait part à diverses reprises de la haute estime que leur inspirait la bravoure de la garnison de Fez. Sa Majesté le Sultan a également témoigné son admiration.


137  
RÉCITS  MILITAIRES

Je suis heureux et fier de me faire l'interprète de ces sentiments.

J'adresse plus particulièrement mes chaleureuses félicitations au commandant Philipot qui, avec trois compagnies du 4° tirailleurs, en partie incomplètes, a pénétré dans la ville sous un feu violent, et a assuré la sécurité du quartier européen dans des conditions particulièrement graves, malgré des pertes sérieuses.

Au commandant Feller qui, à la tête du détache­ment de Dar-Méharès, a établi et maintenu la liberté des communications avec Dar-Debibagh et dont l'éner­gique activité, combinée avec celle du commandant Philipot, a largement contribué au rétablissement de l'ordre dans la ville.

Au commandant Doudoux qui a brillamment mis en déroute les contingents des tribus.

Au colonel Taupin dont le concours intelligent et dévoué m'a été des plus précieux dans la direction des troupes et dans les services.

Enfin aux chefs des divers services et en particulier au médecin-major Fournial, chef de l'hôpital Auvert, ainsi qu'au personnel sous ses ordres dont l'entrain et les qualités d'initiative ont rendu ma tâche plus facile.


L'arrivée à Fez du général Moinier.

Le général Moinier, en route sur Casablanca, reçut le 17 au soir, à Tiflet, le télégramme du général Brulard l'informant de la sédition mili­taire, des askris et de la révolte de Fez. Il rebroussa aussitôt chemin pour retourner dans la capitale.



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LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ

II prit en même temps les dispositions néces­saires pour que les renforts puissent arriver au plus tôt à Fez.

Le général Dalbiez recevait, à Meknès, l'ordre de diriger sur Fez, dès le 18 au matin, cinq com­pagnies.

Le général Ditte recevait, à Rabat, l'ordre de diriger sur Meknès, également dès le 18, un bataillon du 1er tirailleurs et deux compagnies du 2° étranger. Il lui était prescrit, en outre, d'en­voyer un bataillon sénégalais et un escadron du 4° spahis devant arriver à Tiflet le 19, afin de permettre de prélever sur la garnison de ce poste un troisième détachement de quatre compagnies qui quitterait la place le 20, de façon à arriver le 21 à Fez avec le général en chef.

Le général Moinier faisait, en même temps, rentrer le 18 à Meknès, deux compagnies déta­chées à Aïn-Lorma et deux autres compagnies campées à Agouraï, afin de pouvoir disposer d'un nouveau bataillon qui quitterait Meknès le 19, pour être le 20 à Fez.

Une section d'artillerie montée quittait Tiflet le 18 et remplaçait à Souk-el-Anba des Zemmours une section de 75 qui était dirigée le même jour en deux étapes, sur Meknès, où elle remplaçait elle-même une autre section qui était poussée sur Fez.

139
RECITS MILITAIRES


Enfin des ordres étaient donnés à l'arrière pour qu'une autre section fût envoyée à l'avant de fa­çon à pouvoir disposer, finalement, à Fez, de deux batteries de 75 auxquelles viendraient s'ajouter une batterie de 65.

Prévoyant un bombardement général de Fez, le général Moinier donnait l'ordre au parc d'artil­lerie de Casablanca de pousser sur l'avant de gros approvisionnements d'obus et de pétards à mélinite.

Le 21, vers 10 heures du matin, le général Moinier arrivait à Fez. Il pouvait disposer des élé­ments suivants :

Le 4° bataillon colonial, commandant Doudoux ;
Le 1° bataillon du 2° étranger, commandant Giralt ;
Le 6° bataillon du 4° Tirailleurs , commandant Fellert ;
Le 8° bataillon du 4° Tirailleurs, commandant Philipot ;
Un bataillon de marche (comprenant deux com­pagnies du 7° bataillon du 4° tirailleurs et 1 com­pagnie du 2° bataillon du 1er tirailleurs);
Un bataillon sénégalais comprenant deux compagnies du 3° bataillon et une compagnie du 4° bataillon, commandant Duhalde ;
Un demi-escadron du 6° chasseurs ;



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FES. - Panorama Fes-el-Bali


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140
LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ


Le 4° escadron du 1er spahis ;
Le 4° escadron du 3° spahis ;
Une batterie et demie de 75 ;
Une batterie de 65.

Le général Moinier répartissait aussitôt ses for­ces de la façon suivante :

— Trois compagnies à l'hôpital Auvert et au quartier des Consulats.

— Sept compagnies, une section d'artillerie de 75 et un escadron de spahis à Dar-Méharès, pour tenir la ville sous les canons et surveiller l'extérieur.

— Une compagnie au bordj Sud.

Le reste des troupes était campé à Dar-Debi­bagh.

La journée du 21 fut employée, par les caïds rehas et les gradés marocains restés fidèles, à rechercher leurs hommes et à les rassembler dans la casbah des Cherarda. Ils devaient ensuite les désarmer.

Aucun contact ne devait être pris, jusqu'à nou­vel ordre, entre les soldats chérifîens et leurs ins­tructeurs.
Le général Moinier fit occuper la ville, dans la journée du 22.

Fez fut divisé en deux secteurs : celui de Fez-Djedid et celui de Fez-Bali.


141
RÉCITS MILITAIRES

Le secteur de Fez-Djedid, sous les ordres du commandant Fellert, comprenait trois compa­gnies et demie de tirailleurs, une section de 65 et quelques cavaliers ; celui de Fez-Bali, sous les ordres du commandant Philipot, comprenait cinq compagnies et demie de tirailleurs, une section de mitrailleuses et quelques cavaliers.

Toutes les portes de la ville étaient occupées par nos troupes, ne laissant entrer ni sortir aucun Marocain en armes. Des réserves étaient placées dans le quartier européen ; toutes les avenues étaient barrées de nuit et de jour; toutes les por­tes de quartier étaient fermées la nuit.

Les deux bastions qui, au sud et au nord, do­minent la ville, étaient occupés.

Le reste des troupes était bivouaqué à Dar-Méharès, à l'extérieur de la ville, et au camp de Dar-Debibagh.

Dans la journée du 22, après avoir conféré sur la situation politique et militaire avec le mi­nistre de France et le général Brulard, le général Moinier estima que des mesures exceptionnelles de rigueur devaient être immédiatement prises à l'égard de la population de la ville, de façon à frapper l'esprit des indigènes compromis dans les massacres.
On verra, dans la troisième partie de cet ou­vrage, l'acharnement avec lequel M. Regnault s'est opposé à toutes les mesures, dictées par les circonstances, que voulait prendre le général Moi­nier.



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142
LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ

Les 23 et 24 on procéda au désarmement des askris et de la population.

Le 26 seulement, malgré toutes les résistances de M. Regnault, le général Moinier obtenait di­rectement du Gouvernement l'autorisation de pro­clamer l'état de siège qui fut appliqué dès le 26.

Grâce aux sages mesures prises par le général Moinier, malgré M. Regnault, le désarmement de la population civile s'effectua sans incidents.

Le total des armes versées fut de treize mille fusils, deux mille revolvers ou pistolets et deux mille sabres !... On avait, en plus, retiré 2.000 fu­sils modèle 1874 aux askris.
Quelques armes personnelles furent ensuite ren­dues à certains personnages qui, au cours de l'émeute, s'étaient particulièrement signalés par leur loyalisme, en contribuant, notamment, à sauver les Européens.

Obsèques solennelles des victimes de Fémeute.


Le discours du général Moinier.

Le 6 mai, à 9 heures du matin, avaient lieu dans les jardins de l'hôpital, où elles avaient été provisoirement   inhumées, les obsèques solen­nelles des victimes civiles et militaires.

143  
RÉCITS   MILITAIRES



Quarante-quatre cercueils, recouverts de dra­peaux français, de couronnes et de fleurs, repo­saient au fond d'une grande fosse. Les autres corps avaient été portés à Dar-Debibagh où, quel­ques jours après, avait lieu une seconde cérémo­nie.

Voici le beau discours de soldat prononcé à cette occasion par le général Moinier :

... " La douloureuse cérémonie qui nous rassemble auprès de ces tombes est l'épilogue d'un des plus épouvantables forfaits que l'histoire ait jamais eu à enregistrer.
Des misérables indignes du nom de soldats ont, sous un prétexte futile, rmis à mort les ins­tructeurs français qui s'appliquaient à les élever à la dignité d'hommes, et que leur bienveillance et leur équité, vertus si rares en ce pays, auraient dû, à elles seules, imposer à leur respect.
Sur leurs traces, accourt une lâche popu­lace, qui déjà sans doute les a excités à trahir. Nos malheureux camarades sont frappés sans pi­tié; leurs cadavres sont l'objet des plus abomi­nables mutilations aux applaudissements des in­fâmes assassins et de leurs compagnes plus infâmes encore.
D'autres victimes tombent auprès de nos soldats; il semble que dans cette ville sauvée par la France, il y a bientôt un an, du massacre et du pillage, l'on n'ait d'autre pensée que d'anéantir tout ce qui rappelle le service rendu, tout ce qui porte le nom français.




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Document hors-texte

FEZ. - Monument élevé à la mémoire des victimes
de l'Emeute du 17 Avril 1912

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LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ


Ce sont d'inoffensives femmes ; un prêtre ve­nu ici au nom d'un Dieu de paix et de miséri­corde ; de modestes fonctionnaires dont le crime est de relier au monde civilisé cette ville qui veut rester barbare ; des commerçants dont la présence ne peut qu'apporter au Maroc le bien-être et la prospérité.

Rien n'arrête la fureur des meurtriers, ils ne cessent de tuer que faute de Français s'offrant à leurs coups et se ruent aussitôt au pillage, sans lequel la fête n'eût sans doute pas été complète.

Leur joie est d'ailleurs de courte durée grâce à la vaillance de nos soldats — de vrais soldats cette fois — le châtiment se lève sur la tête des assassins; beaucoup subissent aussitôt la peine du talion; beaucoup d'autres apprendront bientôt ce qu'il en coûte d'attenter à la vie d'un Français.

Mais de nouvelles victimes se sont ajoutées à celles qui sont déjà tombées et le succès de nos armes nous coûte encore la vie d'un officier et de nombreux soldats.

Et aujourd'hui le calme est revenu, le soleil brille de nouveau sur la ville criminelle et l'on croirait qu'il ne reste rien des sanglantes jour­nées.


145
RECITS MILITAIRES


Si, pourtant : il est des choses qui ne s'ou­blient pas en quelques heures : ce sont des exis­tences si brutalement fauchées à jamais, ces fa­milles plongées dans la douleur, cet indigne ou­trage fait à la France et à son drapeau.

A nos camarades, à nos concitoyens tombés en faisant leur devoir de Français nous dirons toute notre admiration pour le courage avec lequel ils ont offert leur vie après l'avoir bravement défendue quand ils en ont eu le moyen.

A leurs familles nous exprimons toute notre profonde sympathie; que leur douleur soit adou­cie par la pensée que les leurs sont morts pour une noble cause, que leurs cendres seront en­tourées ici de tout le respect qui leur est dû et qu'au lieu où ils ont péri s'élèvera bientôt un monument à la gloire de nos morts et de l'idée impérissable pour laquelle ils ont été frappés.

A la France enfin, qui porte aujourd'hui le deuil de ses enfants, nous donnerons l'assurance que le forfait commis ne compromettra pas l'œu­vre civilisatrice qu'elle a entreprise d'accord avec le Gouvernement chérifien dont les représentants sont ici auprès de nous; il exaltera au contraire les courages et suscitera de nouveaux dévoue­ments ; nous lui dirons enfin que devant la tombe de nos frères, nous nous serrons plus que jamais autour du drapeau, prêts à donner notre vie pour lui et pour elle, comme l'ont fait ceux à qui nous adressons notre dernier adieu. »




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146      
LES JOURNÉES SANGLANTES DE FEZ

La révolte d'Arbaoua.

La révolte de Fez devait, une semaine après, gagner le camp d'Arfbaoua où se trouvaient égale­ment des troupes chérifiennes d'infanterie, de ca­valerie et d'artillerie, réunies sous le commande­ment du capitaine Vary.
Cette force prenait le nom de « Détachement régional du Gharb ».

Là aussi, une demi-douzaine d'instructeurs français de la Mission militaire vivaient isolés au milieu des Chérifiens, sans autre défense que leur ascendant moral sur leurs hommes.
Comme ceux de Fez, ils furent sournoisement condamnés à mort par leurs soldats.

Le 24 avril, vers 9 heures du soir, les officiers s'étaient réunis autour d'une table lorsqu'un vio­lent brouhaha éclata tout à coup dans le camp, vers la porte Est, occupée par le tabor de cavalerie.
Ils se lèvent précipitamment pour se rendre compte de ce qui se passe.

Le kébir de mehalla et le caïd reha Omar-Rahali se portent à leur rencontre et les préviennent que les hommes du tabor de cavalerie viennent de se révolter et qu'ils veulent massacrer sur-le-champ leurs officiers et sous-officiers instructeurs.


147  
RECITS   MILITAIRES

En même temps des coups de feu, dirigés sur eux, partent du camp de l'escadron et de l'exté­rieur, face nord.

Le sergent Ould-Hammouda, croyant à une attaque des Djebala, prend le commandement du poste de police de l'infanterie et fait exécuter deux salves par les fantassins de garde, dans la direction des coups de feu venant de l'extérieur.

Les hommes obéissent. Mais, comprenant aussitôt ce qui se passe, le sergent se rend aux exhor­tations des chefs marocains le suppliant de se réunir aux autres instructeurs.

Tous les officiers se rendent alors dans le bureau du capitaine Vary, point de concentration précédemment indiqué à tous les instructeurs en cas d'incidents que faisaient prévoir les événements de Fez, connus depuis quelques jours à Arbaoua.

Le kébir de mehalla et le caïd reha Omar-Rahali se joignent aux instructeurs déclarant qu'ils ven­ir ni mourir avec eux.

Quelques hommes, des ordonnances pour la plupart, et le poste de police d'infanterie de la porte centrale se rangent devant le bureau pour d&fendre leurs instructeurs et ouvrent le feu sur les mutins.

Une quarantaine de cavaliers restent fidèles.

Le kalifa kébir du 3° escadron avait sauvé la vie au maréchal des logis Bailloud en l'enlevant précipitamment dans ses bras au dehors de sa nouala au moment où les cavaliers révoltés se ruaient pour l'assassiner.



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