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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934

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Paul CASIMIR





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MessageSujet: L'art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934   L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 - Page 4 EmptyJeu 30 Jan - 10:46

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surmontée d’une flèche à trois boules de cuivre, couronne très harmonieusement le sommet du campanile. La masse principale de la tour offre une décoration très remarquable et très différente de celle de la Tour Hassan.
Elle comprend, sur quatre étages, et sur chaque face, des arcades de hauteur et de largeur différentes, qui encadrent les fenêtres qui éclairent l’intérieur. Celles de l’étage supérieur sont polylobées et entrecroisées, rappelant ainsi certains motifs des mosquées de Cordoue et de Tolède.

Bien que ce monument soit évidemment très loin d’être comparable en proportion et en beauté à la Koutoubya, il faut cependant signaler, à Marrakech, le minaret de la Mosquée de la Çasba (ou Mosquée d’El Mansour), et dont la décoration sur ses quatre faces, et sur la moitié de sa hauteur, est faite de treillages losangés rehaussés de mosaïques de faïence verte (fig. 48).

Ce principe de décoration des minarets au moyen des mosaïques de faïence se perfectionne sous le règne des Sultans mérinides, et nous pouvons en admirer les applications dans les charmantes ruines de Chella, où, parmi les murs et les arcades à demi- effondrés, surgit, tel un joyau chatoyant, le gracieux minaret de la Mosquée d’Abou Yousuf Yacoub.
Ce monument est, sur ses quatre faces, très délicatement orné de treillages en losanges sculptés, au milieu desquels des rosaces en mosaïque polychromes jettent une note précieuse et brillante.

Cette décoration émaillée se retrouve également à Fez, sur les faces du beau minaret de la Médersa Bou Anania, ainsi que sur de nombreuses tours qui dominent l’ancienne capitale marocaine.



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Fig. 48 - Minaret de la mosquée El Mansour à Marrakech.


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Les minarets de l’école Ottomane sont de forme ronde, très effilés; leur ligne un peu monotone est coupée par des balcons et le sommet est constitué par un cône pointu (fig. 49).
La silhouette de ces tours fait penser à des chandeliers dont le balcon serait la bobèche, le cylindre supérieur la bougie, et le cône pointu l’éteignoir. Malgré cette comparaison comique qui a été faite maintes fois, le caractère de ces minarets est assez séduisant et complète très harmonieusement la masse décorative des mosquées turques.

C’est à Constantinople que l’on peut le mieux apprécier le type très particulier de ces édifices, qui, en général, sont peu variés aussi bien dans leur composition architecturale que dans leurs détails décoratifs.



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Les deux minarets de la Mosquée Bayézid n’ont qu’un seul balcon situé à la partie supérieure de la tour. Ce balcon est soutenu par un encorbellement en stalactites.

D’une conception plus grandiose, la Mosquée Suleïmanié possède quatre minarets dont les deux principaux, plus élevés que les autres, sont placés de chaque côté du dôme central. Ces tours sont cannelées. Les deux plus grandes sont ornées de trois balcons à stalactites et les deux autres de deux balcons.

La Mosquée du Sultan Ahmed Ier, une des plus grandes de Constantinople, est ornée de six minarets, d’une proportion particulièrement svelte.

Les vestiges de la première période architecturale de la Perse musulmane sont assez rares, les plus anciens monuments ayant presque tous été détruits par les tremblements de terre qui ont ravagé ce pays. La plupart des mosquées édifiées sous le règne des premiers khalifes sont en ruines.
Toutefois, M. Saladin rapporte, dans son Manuel d’Art Musulman, la description que le baron Von Oppenheim fait de la Mosquée de Samarra : « Le minaret, prototype du minaret primitif de la Mosquée d’Ibn Touloun, au Caire, est ainsi conçu : sur une base carrée s’élève la tour proprement dite avec son escalier en spirale qui se termine par une sorte de cône. »

C’est à Ispahan que l’on peut étudier le mieux les caractéristiques principales des minarets persans. Ils sont de forme circulaire, construits en briques émaillées, et placés de chaque côté du portail principal. Leur sommet est entouré d’une galerie supportée par une corniche en encorbellement ornée de stalactites.
L’aspect de ces hautes tours rappelle assez la forme des phares.



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MessageSujet: L'art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934   L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 - Page 4 EmptyVen 31 Jan - 10:10

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Leur silhouette est beaucoup moins harmonieuse que celle des minarets d’Egypte ou de Turquie; Ils n’en ont pas les proportions ni la variété de composition. Au lieu de se décomposér en plusieurs étages, ils forment un seul cylindre sans aucune saillie jusqu’au balcon du lanternon.
Tout leur charme est dans le décor en mosaïques de faïences où s’enroulent de délicats motifs floraux enrichis de cou¬leurs chatoyantes.

Tel est le type des minarets qui flanquent le portail de la Mosquée Impériale à Ispahan (fig. 50).

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FIG. 50. -  Minaret de la Mosquée impériale d’Ispahan.

Telle était aussi la forme des tours qui dominaient l’imposant Mausolée d’Oldjaïtou Khodabendeh, à Sultanieh.
Mais, dans la composition de ce monument, de nos jours à peu près en ruines, les minarets, au nombre de huit, surmontaient les angles de la masse octogonale qui supportait le dôme central.

Dans l'Inde, il faut citer, de la période musulmane du XIII° siècle, l’admirable minaret de la Mosquée de Koutab, à Delhi ; il est de forme ronde, beaucoup plus large à la base qu’au sommet, divisé en quatre étages flanqués de balcons dont les consoles


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sont formées de deux rangs de petites arcades. Le fût aux trois étages inférieurs est rayé de cannelures constituées par des colonnes engagées et des pilastres ornés de magnifiques bandes d’inscriptions (fig. 51 page suivante).

En résumé, les caractéristiques principales des minarets sont :

En Afrique du Nord et en Espagne, la forme carrée surmontée d’un lanternon également carré ;

En Egypte, la décomposition en trois étages de forme différente carrée à la base, et au-dessus octogonale et cylindrique, avec plateforme en encorbellement ;

En Turquie, la forme cylindrique très allongée se terminant en cône, avec plusieurs étages de balcons ;

En Perse, la forme en fûts, avec une galerie en encorbellements au sommet ;

Et enfin, dans l’Inde musulmane, la forme ronde s’amincissant vers le sommet, et ornée de balcons et de cannelures.


_________________________


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Fig. 51 - Tour de Koutab à Delhi ( XIII° siècle).


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CHAPITRE IV

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Le Décor Architectural (suite).
La Colonne et le Chapiteau. Les Plafonds.

______________________


LA COLONNE ET LE CHAPITEAU



Si nous observons les colonnes et les chapiteaux des premières mosquées d’Egypte et de Syrie, nous y voyons l’indifférence des constructeurs pour la recherche de formes nouvelles de ces parties des édifices. Les architectes trouvent plus simple d’utiliser les chapiteaux des monuments grecs, romains ouéEgyptiens, et de les placer sur des fûts sans aucun caractère. C’est ce que l’on remarque d’abord dans l’une des plus anciennes mosquées du Caire, celle d’Amrou.

Un grand nombre de mosquées d’Egypte sont ainsi ornées de chapiteaux de styles différents, et placés au hasard, sans aucune préoccupation de l’harmonie générale.
Souvent le fût, lisse et cylindrique, repose directement sur le sol et ne comporte pas de base.
La plupart des chapiteaux des mosquées du Caire appartiennent au composite romain et au byzantin. La Mosquée d’El Azhar comprend trois cent quatre-vingt


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colonnes ornées de chapiteaux et de bases différents, provenant d’anciens monuments du Bas-Empire. Quelques chapiteaux de forme bulbeuse (fig. 52 et 53) surmontent des colonnettes polygonales. A la Mosquée d’El Hakem, les chapiteaux se réduisent à de simples abaques. Plus caractéristique, « le Mihrab de la Mosquée de Thilay Abou Rezzik était orné de deux

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FIG. 52. Chapiteau de forme bulbeuse. Mosquée au Caire.
FIG. 53. — Chapiteau de forme bulbeuse. Mosquée au Caire.

piliers octogones ayant, à la base et au chapiteau, la forme bulbeuse » (1). Cette forme se retrouve dans plusieurs mosquées du Caire, notamment à celle d’El Guiouchi. Dans d’autres mosquées, le chapiteau épouse la forme octogonale du pilier (fig. 54, page 90).
La Mosquée de Hassan elle-même a son mihrab décoré de quatre colonnettes antiques.
Le mihrab de la Mosquée de Cheykhoun, au Caire,


(1) Prisse d’Avennes : L'Art Arabe.


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possède une remarquable colonne de marbre à huit pans, décorés d’arabesques. En Egypte, la période de l' architecture Bordjite fut caractérisée, comme nous l’avons déjà vu, par un affinement du style. Ainsi voyons-nous apparaître, dans les monuments de Kaït-bey, l’originale conception de ces gracieuses fenêtres géminées, c’est-à-dire formées de deux arcades soutenues au centre par une mince colonnette.

Parmi les créations décoratives les plus séduisantes, il faut signaler, dans l’admirable mihrab en mosaïques de la Mosquée d’El Ami, au Caire (XV° siècle), deux colonnettes d’angle surmontées d’un chapiteau de forme polygonale décoré d’étoiles et de triangles. Ces colonnettes font partie d’un ensemble ornemental qui constitue, en Egypte, un des plus attrayants spécimens de l’application des faïences émaillées dans une gamme harmoniëuse de bleu lapis, de bleu turquoise et de blanc (fig. 55, page 90).

En Tunisie, les constructeurs de la Mosquée de Sidi Okba, de Kairouan, ont, comme ceux des très anciennes mosquées d’Egypte, fait de larges emprunts aux ruines des monuments antiques de la région. A Kairouan, ce sont des ruines romaines qui ont fourni la plupart des colonnes et des chapiteaux qui supportent les arcades de la mosquée. Ces chapiteaux sont assez variés ; les uns sont d’ordre Corinthien, d’autres Ionique, mais la plupart sont Byzantins. Quelques-uns cependant sont de style Arabe.

Dans sa très remarquable monographie de la Mosquée de Sidi Okba, M. Saladin a minutieusement décrit et dessiné un grand nombre de ces chapiteaux. Ils démontrent la source des inspirations des artistes Arabes du Maghreb, et ont permis de reconstituer les degrés successifs de transformation de chapiteaux dans les monuments de l'Afrique du Nord.






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C’est dans la Mosquée de Cordoue que l’on peut le mieux étudier les premiers essais de composition des chapiteaux par des sculpteurs Arabes, inspirés des formules byzantines. MM. Marçais (1) établissent de judicieuses comparaisons entre ces divers spécimens et ceux de la Grande Mosquée de Tlemcen, où ils retrouvent les mêmes caractères et les mêmes déformations synthétiques (fig. 56, page 91).

L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 - Page 4 Fscan163 L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 - Page 4 Fscan164


Dans la Mosquée de Cordoue, certains chapiteaux conservent encore, avec une exécution plus grossière, les rangs de feuilles d’acanthe du type antique ; d’autres suppriment le côté réaliste en effaçant les détails des nervures des feuillages, dont le rang supérieur



(1) W. et G’. MARÇAIS : Les monuments Arabes de Tlemcen.
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disparaît ; d’autres enfin démontrent, par un nouvel effort de stylisation, l’évolution qui a conduit au type original dont nous retrouverons des exemples dans tous les monuments de style Hispano-Moresque.
Ce dernier type de chapiteau ne comprend plus qu’un rang de feuilles qui, séparées à leur milieu par une rainure, se relient entre elles à leur partie

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FIG. 60. —- Chapiteaux accouplés. Alhambra.

inférieure et arrivent à figurer une sorte de méandre conservant, à sa partie supérieure, la forme recourbée de l’extrémité des feuillages.
Cet élément décoratif en forme de méandre se retrouve, avec des multiples variantes, à l’Alhambra de Grenade (fig. 57, 58, 59 page ci-dessus).
Dans la célèbre cour des Lions, beaucoup de colonnes, d’une proportion gracile, sont accouplées, et le tailloir se prolonge sans solution de continuité au-dessus des deux chapiteaux (fig. 60).





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Signalons, en Algérie, la forme spéciale des fûts en torsade qui sont une des caractéristiques des monuments du XVIII° siècle, à Alger (fig. 61).

Au Maroc, nous retrouvons les mêmes formules de chapiteaux qu’en Algérie et en Espagne.

Dans la très ancienne mosquée de Tinmel, nous voyons le rang unique de feuillages stylisés en forme de méandre. Cette caractéristique si particulière s’observe ensuite dans les médersas de Fez. Les chapiteaux et les colonnes de marbre coloré qui ornent la salle de prière de la Médersa Bou Anania sont parmi les plus remarquables par leur proportion harmonieuse et leur grande simplicité décorative. Ils ont une parenté évidente avec le type tlemcénien duXIV° siècle.

A la Médersa Attarine, certains chapiteaux comportent des tailloirs ornés d’inscriptions finement sculptées et d’une bande d’entrelacs; d’autres, de forme très allongée, sont décorés de coquilles; certaines colonnes engagées sont polygonales; les autres sont cylindriques (fig. 62, page 95).


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Fig. 61 - Colonne torse. Archevêché d'Alger.

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Le Mausolée des Sultans Saadiens comprend des types de chapiteaux et de colonnes de marbre blanc dont l’exécution est d’une perfection rare et l’ornementation d’une préciosité admirable.

Dans la salle de prière, l’un d’eux comprend dans sa partie supérieure, de forme cubique, de larges spires en aplats avec une coquille pour centre ; la partie cylindrique est composée de deux rangs de feuilles stylisées très courtes et décorées de guirlandes de points; un deuxième chapiteau ne comporte qu’un rang de feuillages ; un autre a ses faces cubiques ornées de fleurs d’acanthe (fig. 63, page 96 et 64, page 97).
Les chapiteaux de la salle, dite des Douze-Golonnes sont de purs chefs-d’œuvre d’exécution et de composition (fig. 65, page 98).

Ils sont sculptés dans un marbre blanc qui fut, dit-on, apporté d’Italie, et se composent, suivant la tradition mauresque, d’une partie inférieure cylindrique à deux rangs de feuillages stylisés, et d’une masse supérieure cubique merveilleusement ornée d’un semis de fleurons entrelacés. Au-dessus des tailloirs, le départ des arcs est formé soit de minuscules encorbellements à stalactites, soit de panneaux d’entrelacs curvilignes.

La Médersa de Salé possède des colonnes d’un caractère tout différent et assez original. Elles sont de forme cylindrique, simples ou jumelées, et revêtues de zellij polychromes formant damier. La partie supérieure, au-dessous de l’astragale, est décorée d’une frise d’inscriptions en zellij grattés, et de merlons dentelés en faïence émaillée (fig. 66, page 99).

Les chapiteaux sont tout à fait singuliers.
Ils ont un seul rang de feuilles en méandre, mais chaque feuille est agrémentée, à sa partie inférieure, d’un petit motif floral. Les volutes d’angle qui complètent



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Fig. 62 - Chapiteau et colonne de la médersa Attarine à Fez.


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page 96

la partie supérieure du chapiteau sont malheureusement d’une exécution assez grossière et très endommagées par le temps.

En Perse, les colonnes sont plus rares et les arcades des mosquées sont le plus souvent soutenues par des piliers en briques.

L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 - Page 4 Fscan173

Fig. 63. — Chapiteau. Mausolée des Saadiens, Marrakech

A la Mosquée Djouma, à Ispahan, ils se composent d’un faisceau de quatre colonnes engagées.
Le type le plus original affecte bizarrement la forme de grands cierges plantés dans leurs chandeliers. On en trouve des spécimens à Samarkande et à Ispahan.



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page 97

Quant aux chapiteaux, ils sont généralement ornés de stalactites d’un style très particulier.
Les chapiteaux du mihrab de la Grande Mosquée de Mossoul ont une forme bulbeuse. Ceux du Tombeau

L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 - Page 4 Fscan177

FIG. 64. — Chapiteau. Mausolée des Saadiens, Marrakech.

d’Oldjaïtou, à Sultanieh, sont extrêmement curieux avec leurs surfaces planes décorées, comme les colonnes octogonales qui les supportent, de faïences vernissées à fond bleu d’azur avec entrelacs blanc et bleu clair.


Dernière édition par Paul Casimir le Lun 10 Fév - 16:42, édité 1 fois
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Ce type très spécial à l’Art Persan se retrouve d’ailleurs dans certains monuments de Samarkande et à la Mosquée de Véramine. Le portail de la Mosquée Bleue de Tauris possède des colonnes engagées ornées

L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 - Page 4 Fscan174

Fig. 65. — Chapiteau. Mausolée des Saadiens, Marrakech.

de mosaïques ; celui du Tombeau de la Princesse Tchouchouk Bika, à Samarkande, est magnifiquement décoré de colonnettes d’angle entièrement revêtues de motifs d’ornements floraux sculptés dans la brique émaillée.



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Fig. 66 - Chapiteau et colonne de la médersa de Salé.


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La base est d’une originalité rare avec sa forme de vase allongé, dont le bord supérieur figure un collier de feuillages stylisés et enrichis de délicates arabesques.
Examinons maintenant les colonnades de ces charmants pavillons que l’on rencontre en si grand nombre dans les jardins d’Ispahan. Celui des Tchehel Soutoun, bâti par Chah Houssein, à la fin du XVII° siècle, comprend un vaste péristyle dont la toiture est supportée par dix- huit colonnes de bois doré, polygonales et ornées de miroirs taillés en forme de losanges.

Les chapiteaux au tailloir cubique sont ornés de stalactiques rectilignes. Ce type de minces colonnes en bois existe aussi dans le portique de la Maison des Miroirs (Aîné Khané), ainsi qu’à d’autres pavillons de la même époque (fig. 67).


L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 - Page 4 Fscan176

Fig. 67 - Colonne du Pavillon des Miroirs à Ispahan.


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Une des particularités des colonnes de certains monuments de l’école Ottomane est leur décoration en cannelures à forme de zigzags ou de losanges. Ce n’est pas d’un goût extrêmement pur, évidemment, mais l’impression est curieuse. Nous en voyons des exemples à la porte du Caravansérail du Sultan Khan (XIII° siècle), et à celle de la Sirtchili-Medressé, à Konieh. Les chapiteaux de cette dernière ont deux rangs de feuillages dont chaque masse est beaucoup plus large au sommet qu’à la base.

Certaines colonnes sont à torsades comme celles du portail de la Medressé de Karataï, à Konieh. Leurs chapiteaux sont aussi à deux rangs de feuilles.

Abordons enfin la belle période architecturale Ottomane, où ses formules décoratives affirment leur caractère.
Dans la Mosquée du Sultan Bayézid, à Constantinople, des colonnes cylindriques de porphyre rouge ou de marbre blanc ont des bases en bronze. Les chapiteaux affectent cette

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Fig. 68 - Chapiteau en cristallisation. Mosquée Bayézid. Constantinople.





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forme de cristallisations qui est absolument spéciale au type Ottoman (fig. 68).
Nous en trouvons de beaux exemples à la Mosquée Souleïmanié ; au Tombeau du Sultan Sélim II, dont l’originalité réside dans la forme pentagonale des abaques, et à la Mosquée du Sultan Ahmed Ier.

Dans les monuments Musulmans de l’Inde, les colonnes et les piliers sont généralement coupés par des sortes de bagues. Certaines colonnes sont de forme ronde, les autres octogonales, se raccordant avec des bases carrées.
L’ornementation des chapiteaux et des bases est un mélange des styles Hindous et Musulmans (fig. 69).


LES PLAFONDS.


On peut dire qu’en général les Musulmans furent de médiocres imitateurs des procédés de charpentes qu'ils copièrent, dans leurs premiers monuments, sur les constructions antiques.
Il faut bien reconnaître, d’autre part, que, dans la plupart des pays musulmans, le bois était rare; les architectes ne s’en servirent donc généralement que pour la menuiserle de détail et de décoration où ils créèrent des types d’assemblages

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Fig. 69 - Un pilier de la mosquée de BIJAPOUR ( Inde).


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MessageSujet: L'art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934   L'Art décoratif musulman, Gabriel-Rousseau, 1934 - Page 4 EmptyLun 10 Fév - 17:07

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originaux tels que les Moucharabiehs et les pendentifs à stalactites.

Les charpentes des plafonds furent souvent construites avec maladresse; mais en revanche les artistes arabes surent les recouvrir, avec une grande habileté, de compositions décoratives émanant de formules nouvelles.
Les plafonds des plus anciennes mosquées d’Egypte étaient, paraît-il, décorés somptueusement. Ceux de la Mosquée de Touloun étaient en bois de sycomore constellés d’étoiles d’or sur fond d’azur. Cette ornementation a été malheureusement détruite, comme d’ailleurs la plupart des plafonds en bois d’autres édifices du Vieux Caire.

Aussi peut-on considérer comme un document très précieux un panneau de bois, figurant au Musée Arabe de cette ville, et qui provient d’un plafond du Moris tan de Kalaoun (XIII° siècle). Ce panneau est d’autant plus remarquable que, dans le décor d’arabesques sculptées, on découvre, fait assez rare, on le sait, dans l’histoire de l’Art Arabe, des oiseaux et des personnages.

Un très beau morceau de sculpture sur bois, que l’on peut encore admirer en Egypte, est le plafond de la grande salle de la Raqah, dans le palais de l’émir Bectak, au Caire (XIV° siècle). La composition décorative est faite d’un réseau d’octogones dans lesquels s’inscrivent de minuscules cavités ornées d’arabesques et d’étoiles.

La Mosquée du Sultan El Moeyyed possède encore de somptueux plafonds dans le style raffiné qui laisse pressentir la brillante période de l’Architècture Bordjite. Ce sont des chefs-d’œuvre d’exécution et de composition.

« Ils ont des entrevous alternativement longs et carrés et des solives apparentes, alternativement cylindriques



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et octogonales, peintes dans une harmonie bleue et or, avec peu de blanc, mais très accentué; les caissons ayant pour fond le ton naturel du bois présentent une ornementation très distinguée en blanc et or (1) ».

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FIG. 70. - Plafond à caissons octogonaux. Mosquée Kalaoun,
au Caire.

Les compositions ornementales dérivent généralement des thèmes inspirés de la polygonie et des entrelacs.
Ces figures géométriques sont agrémentées de rinceaux foliacés qui donnent au décor une préciosité plus grande (fig. 70 et 71).


(1) Saladin : L'Architecture.



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