Ce Maroc bien aimé
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Ce Maroc bien aimé

Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 MAROC CENTRAL ( J. Robichez )

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Pierre AUBREE
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TABLE   DES   MATIÈRES
....................................................................................Pages
INDEX...............................................................................5
INTRODUCTION..................................................................7
I. - - VILLAGEOIS AIT BOU GUEMMEZ.................................15
II. - - PASTEURS AIT ATTA  ……………….................................33
III.- - TODRHA, DADÈS, OUSSIKIS.....................................53
IV.- - LES AÎT HADIDDOU AU VILLAGE ET SOUS LA TENTE...91


INDEX

Achoura, fête agraire, fête de l'eau : 124, 140.
Aït-Atta : 34 à 51 (spécialement 49).
Aït Bou Guemmez : 16 à 31 (spécialement 17).
Aït Hadiddou : 92 à 200. - Habitat et genre de vie : 93-94, 148. - Habitation : 93, 99, 113, 150, 156, 160, 165. - Costume et parure : 105 à III. - Organisation sociale et politique : 94 à 102,172,189. - Condition des femmes : 113. - Arts et jeux, vie sociale et religieuse 177 à 199.
Aït Merrhad : 167 à 177.
Alemchi - pl. Ilemchane : v. ce mot.
alliances, leur caractère : 50.
amulettes   : v.  bijoux.
anarchie,  1’ « anarchie  berbère » :  10, II, 12, 100.
animaux, proverbe à leur sujet : 124.
artisans, villages d'artisans de même métier dans le Todrha : 54. - Artisans originaires du Sud chez les pasteurs : 143.
Assif Melloul : 94 et les suiv.

baraka, sens du mot : 28. - Baraka du henné, du grain, du lait, du beurre, de l'huile, de la brebis et du bélier, du chef, des chorfa et des saints, v. ces mots.
barbe, symbolisme et rites : 45.
bélier, ses vertus, le bélier victime par excellence, culte du bélier chez les anciens Berbères : 156, 189.
Beraber, habitat, caractères, institutions : v. Introduction.
beurre, symbolisme et magie du beurre : 160.
bijoux, leurs vertus : 70, 108.
blé, vertus, respect dû au blé, symbolisme du blé, proverbes au sujet du blé : 28, 129.

cairns, dédiés aux saints et aux génies : 196.
chacal, contes et magie : 108.
charrue, la charrue berbère, l'Egypte et Rome : 61.
Chleuhs : 7-8.
chrétiens,  Berbères  chrétiens   :   195.
cinq, magie du nombre cinq : 70, 108, 195.
coiffure des femmes Aït Bou Guemmez : 23-25; des femmes Aït Atta : 50; des femmes du Bas-Todrha : 63; des juives du Todrha : 63; des juives de Ksar-es-Souk : 70; des juives du Dadès : 70; des Aït Seddrat : 88; des femmes Aït-Hadiddou : 105 à 109; des filles Aït Hadiddou : 108 à in; des Aït Merrhad : 172.
coquillage : porté comme amulette : 23, 105-
costume, des femmes Aït Bou Guemmez : 23-25; des femmes Aït Atta : 50; du Todrha : 62; des juives du Todrha 64-65; des juives de Ksar-es-Souk : 66-67; des Aït Seddrat : 89; des Aït Hadiddou : 105 à in, 153; des Aït Merrhad : 169, 172, 177; des jongleurs : 183.
couleurs, magie des couleurs : 40, 82, 108, 143, 159.
couture, travail d'homme : 137.
croix, la croix dans la décoration berbère : 70, 108, 195.

Dadès : 72 à 77, 80 à 84.
danse, des Beraber : 182 ; des Chleuhs : 187.
David, patron des forgerons, David et les chrétiens, proverbe : 143.
dimanche, repos du dimanche observé dans certains clans : 195.
droit, côté droit, magie : 100.

eau, la place qu'elle tient, magie de l'eau : 124.
enfants, leur rôle, proverbe à leur sujet : 124.
étranger, dangers qu'il présente, précautions à prendre : 40, 145, 159.

fards : v. maquillage.
femme, condition spéciale de la femme Aït Hadiddou : 113. - La femme porte au mari chance ou malchance, la femme et le troupeau : 132. -Proverbes au sujet des femmes : H3> 132 (haut et bas).
fer, travail du fer, dangereux : 143.
foire aux fiancées : 189.
foire-pèlerinage   :  189.
forgerons, condition spéciale : 143.

génies, leur nom : 23; hantent le seuil : 195; le feu : 143; les sources : 175; les lacs : 99; les trous et les grottes : 156; les arbres, la cîme des montagnes : 196; ils sont chassés par le henné : 23; les marmites sur les toits : 82; l'ambre, le safran, la couleur jaune : 108 haut; le sel : 108 bas; l'eau : 124. - Culte des génies : 45, 99, 189, 196.
girofle, clous de girofle, vertus magiques : 88.
Goliath, les Berbères « fils de Goliath » : 45.
grain : v. blé.
grenier collectif : 30.
grottes, culte des grottes : 156.
guerre :  102; guerre sainte :  192.

habitation, chez les Aït Bou Guemmez : 17, 25; chez les Aït Atta-Ilem-chane : 36, 40; les Aït Hadiddou : 93, 99> "3, 150, 156, 160, 165.
haïk, des femmes : 23; des hommes : 105.
hauts-lieux   :   196.
henné, usages, vertus magiques : 23.
herbe, symbolisme et magie : 100.
honte, la honte, ressort social : 10, n, 177.
hospitalité  : 40.
Ilemchane : 34 à 51.
Imdrhas   :   93,   130,   131,   169,   177, 195,  197-
incubation, rites d'incubation : 196.
interdiction frappant, dans un groupe, certains aliments ou certains actes:165

jemâa : 45, 100.
jeu de la balle : 180.
jongleurs   :   182.
Juifs, très anciennement établis dans le Sud Marocain : 63. - Juifs et Berbères : 63, 70. - Costumes juifs : 64 à 71. - Métiers exercés par les Juifs : 63, 70.

koheul,  vertus magiques :  108.

lacs, culte des lacs : 99.
laine, travail de la laine : 132 à 137, 164  à   166;  proverbe au sujet de la laine : 129; magie de la laine : 132.
lait, magie du lait, rites, vaccination, proverbes au sujet du lait  :  159.
leff, le leff ou faction, son rôle dans la vie du groupe : 100; les leffs et la fixation au sol  :  94.
linteau de la porte, importance, rites :
160; protection magique de linteau : 195.
louche, magie de la louche : 82, 140.

magie et mystique chez les Berbères : 13; magie du henné, des coquillages, des couleurs, des mots, du sucre, de la main, du nombre cinq, de la croix, de la louche, du côté droit, de l'herbe, du safran, du miel, du sel, de l'eau, du lait, du beurre, de la laine, du métier à tisser, des poupées, v. ces mots.
main, vertus et rites : 145; la main protection contre le mauvais œil : 70 (haut et bas), 108, 195.
maison, des Aït Bou Guemmez : 17; des Aït Hadiddou : 99, 113.
mante, la mante des femmes, « couleurs » des tribus ou des clans, cf. mante des femmes Aït Bou Guemmez : 25; des Aït Atta : 25-50; des Aït Hadiddou, Aït Brahim : 105-110 ; des Aït Hadiddou de l'Imdrhas et des Aït Yazza : 105; des Aït Merrhad : 177.
maquillage et magie : 88, 108.
marabouts, les familles maraboutiques, leur influence religieuse et politique : 79.
mariage, cérémonie du mariage chez les Aït Hadiddou : 23, 108, 113, 124, 132 (haut et milieu), 160, 187.
marmites, sur les toits, pour chasser les mauvais esprits : 82.
métier à tisser : 137.
miel, magie du miel : 108.
mobilier, chez les Aït Bou Guemmez : 25; les Ait Atta Ilemchane : 36; les Aït Hadiddou : 153, 160, 162.
moisson,   travail  de  femme   :   129.
mort, rite pour « faciliter » la mort : 137.
morts, culte des morts, nourriture donnée aux morts : 63.
mots, magie des mots : 23, 94, 143,165.
moulin, le moulin à main, symbolisme, rites : 153.
mysticisme des Berbères  :   12,   13.

nourriture, respect dû à la nourriture : 28; on partage la nourriture pour lier quelqu'un ou pour détourner de soi le mauvais œil : 40.

œil, protection contre le mauvais œil :70, 88, 108.
omoplate du bélier, sert à la divination, gardée comme amulette : 156, 195. oreille, symbolisme : 45. Oussikis : 85 à 88.
ouziâ : 140.

pain, respect dû au pain : 28. parfums, magie des parfums : 88. pèlerinages aux sources : 175 ; grottes :
156;   tombeau   des   saints   : 189; sommet des montagnes :  196.
pluie,   rites  de  pluie  :  82,   124, 140, 180.
poésie des Beraber : 182.
porte, protection magique de la porte : 195.
poupée, jeu et rites : 140.
protection, moyens d'obtenir la protection d'un chef de famille : 153, 189.
proverbes arabes et berbères cités : n, 28, 113, 124, 129, 132 (haut et bas), 143, 156, 159, 160, 182, 189, 195.

religion des Beraber  : v. « sentiment religieux » et « magie ».
repas pris en commun   crée  un   lien, scelle un accord : 40; repas rituels : 63.
Romains au Maroc :  195.
Roumis et Berbères chrétiens  :   195; Roumis et guerre sainte : 192.

sacrifice, le sacrifice sanglant, sa place dans la vie des Beraber, sa gravité : 40, 189.
safran, usage en magie : 108.
saints, rôle social des « saints » : 79, culte des saints : 189, 192, 196.
salutations :  23, 121.
sang : v. « sacrifice ».
Sarhro  : 49.
sel, magie du sel : 108 (bas).
sentiment religieux : 12, 13, 189, 192, 196.
serment judiciaire : il, 192.
seuil,  hanté   par   les   génies,   attire bonheur ou malheur :  195.
singes, étaient autrefois des hommes : 28.
solidarité   des   membres   du   groupe, base de la vie sociale des Beraber : 10, 11, 50, 94, 102.
souk, plus qu'un marché, lieu de la vie politique et sociale  :  177.
sources, culte des sources : 175.
sucre, sa place dans l'alimentation, ses vertus magiques, le pain de sucre pot-de-vin : 40.
suie, vertus magiques : 82, 108.

tente des Aït Atta Ilemchane : 36, 40; des Aït  Hadiddou,  Aït  Sokhmane etc., montage, disposition : 150, 160; tissage et couture de la tente : 165.
tirhersi  : 189. tissage des vêtements : 137, de la tente : 165.
Todrha  : 54 à 65; spécialement 54.
transhumance des Ilemchane : 36; des Aït Hadiddou : 148; des Aït Merrhad: 172.
tribu, formation, vie interne : 10, 11, 12, 50, 93, 94,  100;  agrégation à la tribu :  189.
turban, donné en gage : 105.

vaccination et magie  :  159.
vannage : 28, 129.
Zawiyas, formation, les Zawiyas centres religieux, leur rôle politique : 79.
Zawiya Ahansal , 36, 79; Zawiyas de Tamgrout, d'Asker, de Temga : 79.


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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_12

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_13

INTRODUCTION
« Une société hospitalière... tout imprégnée d'une foi simple et de la poésie cérémonieuse de la vie. »
(R. TAGORE.)
Les photographies de cet album ont été prises de 1937 à 1939 dans le Maroc Central. Elles concernent particulièrement trois tribus berbères : les Ait Bou Guemmez, les Ilemchane, les Aït Hadiddou.
Ces tribus appartiennent au groupe beraber. A prendre les choses en gros, les Beraber vivent, entre la latitude de Meknès et la lisière du Sahara, à l’est d’une ligne qui, partant d’un point situé entre Meknès et Rabat à égale distance de ces deux villes, passerait par Kasba-Tadla, Beni-Mellal, Azilal, Bou Maln, le bas des pentes nord-ouest du Sarhro et le cours supérieur du Drâ; tandis que les Chleuh, plus connus en France, sont fixés à l’ouest de cette ligne entre la latitude de Marrakech et le désert.
Les Aït Bou Guemmez ont leurs villages vers 2.000 mètres d’altitude, dans une vallée toute proche de la ligne de faîte du Haut-Atlas. Les Aït Hadiddou vivent, entre 2.000 et 3.500 mètres, là où la chaîne s’écrase ...


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MessageSujet: MAROC CENTRAL ( J. Robichez )   MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) EmptySam 25 Aoû - 14:58

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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_14
MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_15

... en une sorte de plateau. Les Ilemchane, qui passent l’hiver aux confins du Sahara, poussent l’été leurs troupeaux jusqu’aux cimes qui s’élèvent à près de 4.000 mètres entre le pays Ait Bou Guemmez et celui des Aït Hadiddou. La montagne donne à ces trois tribus sa marque. Elles sont pourtant fort dissemblables.
Paysans très anciennement établis, les Ait Bou Guemmez forment en quelque sorte transition entre les Beraber et les Chleuh du Haut- Atlas occidental, tribus vieillies dont la plupart étaient déjà constituées sous leur nom actuel au XIIe siècle et qui, demeurées depuis sur le même territoire, se sont effritées en villages. Par leur genre de vie, leur organisation sociale, ils se rapprochent beaucoup de ces derniers. Les Ait Hadiddou et les Ilemchane sont au contraire le type de ces tribus beraber turbulentes, toujours jeunes, toujours en voie de fractionnement et de regroupement qui, dans les derniers siècles, remontant du Sud vers le Nord, ont mené leur lente invasion jusqu’aux portes de Fès et de Rabat. Les Aït Hadiddou, pasteurs récemment fixés sur leur territoire actuel et qui maintenant sèment et moissonnent, entrés dans la maison mais restés transhumants; les Ilemchane, de la confédération Ait Atta, purs pasteurs qui ne connaissent que la tente.
Ces tribus sont encore peu connues. Avant notre arrivée au Maroc les Aït Hadiddou n’avaient pas été visités par les voyageurs. Sur les Aït Atta on avait quelques renseignements plus directs, de Foucauld ayant longé leur pays par le Nord. Pour le Gouvernement chérifien, auquel depuis des siècles ils opposaient une résistance farouche, les uns et les autres représentaient surtout de mauvais souvenirs et une perpétuelle inquiétude. Depuis leur soumission en 1933, seuls, à de rares exceptions près, quelques militaires et fonctionnaires sont entrés en contact avec eux. Ce n’est pas ici le lieu de dire quel champ ils offrent à l’ethnographe et au sociologue. On a simplement voulu présenter dans cet ouvrage quelques images de leur vie quotidienne. Aux Aït Hadiddou sera consacrée la meilleure part. C’est la tribu la plus typique des hautes terres.
Entre les documents concernant les Aït Atta Ilemchane et ceux qui se rapportent aux Aït Hadiddou on a intercalé quelques photographies prises dans les vallées du versant saharien de l’Atlas, en particulier dans le Todrha. Le Todrha, vallée-oasis située entre le pays des Aït Hadiddou et les territoires Aït Atta, forme avec eux un curieux contraste. Sa population, presque citadine, est néanmoins en rapports constants avec ces tribus, son économie — arboriculture et artisanat — étant complémentaire de la leur.

Il est toujours difficile de donner une idée de la vie d’un peuple par l’image. Quand il s’agit des Beraber la difficulté est plus grande que pour beaucoup d’autres. Ils laissent si peu de traces extérieures !
Sur d’immenses étendues, pas d’autre habitation que la tente. Tente noire, basse, souvent invisible à distance, toujours mobile et qui disparaît avec l’homme. Là où l’homme bâtit, il ne construit que des huttes de pierres croulantes ou ces châteaux de boue qui durent cinquante ans, puis se crevassent et tombent, ne laissant que des pans de murs informes qui très vite retournent à la terre. Pour meubler le passé ou l’histoire prendrait-elle des images ?
Si la parure et le vêtement ont une dignité toujours pittoresque, souvent cossue, qu’on retrouve chez les plus pauvres, le mobilier, même chez les sédentaires, est réduit à l’extrême. Il semble qu’on soit encore près de la tente, du dépouillement qu’exigent nomadisme ou transhumance, de la tente sous laquelle on n’invente rien, sans doute parce qu’on y vit toujours ensemble dans un rappel constant des traditions. Pas d’artisans chez les pasteurs.
Les institutions s’inscrivent encore moins dans l’espace. Il n’y a pas chez les Berbères du Maroc Central de ces entités politiques ou administratives qui s’organisent, prennent corps en dehors des hommes et paraissent vivre de leur vie propre. Dans ces sociétés restreintes, l’homme est toujours directement présent à l’homme. Rien qui se projette hors de sa pensée, qui se matérialise pour se substituer à lui. Ainsi toute la vie sociale est dans l’homme, dans son geste actuel, dans sa mémoire.
A première vue, le pays beraber, quel désert pour l’homme d’Europe si fortement installé dans l’espace et dans le temps et qui partout chez lui a mis sa marque! Devant l’étendue monotone, presque sans trace humaine, dans la durée sans repère, faut-il s’étonner si parfois un vertige l’attire, si une lassitude le prend ?
C’est cependant de cette simplicité, de ce dépouillement que naissent les vertus et le charme de la vie berbère. Dès qu'on y pénètre, on sent une extraordinaire chaleur. Sur la terre le Berbère est vraiment chez lui, ...


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MessageSujet: MAROC CENTRAL ( J. Robichez )   MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) EmptySam 25 Aoû - 15:00

pages 10/11

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_16
MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_17

... familier avec toute chose. Rien qui le retranche ou le calfeutre. En face de l’homme, il est un homme.
Cordialité de l’accueil, largesse de l’hospitalité, gaîté constante et bonhomie sont pour l’étranger les manifestations immédiates de cette profonde humanité. Mais elle imprègne tout. Et c’est elle qui durant des millénaires a rendu la vie possible dans ces petites sociétés sans chefs ni cadres permanents, sans autre organisation que celle, toute spontanée, qui repose directement sur l’homme, sur le respect de sa personne, sur la fidélité au sang et à la parole.
Dans l’Atlas Central, si, à l’intérieur de la famille, l’autorité du chef était absolue, au-dessus des familles, au contraire, la vie politique de la tribu était caractérisée non par des rapports de gouvernants à gouvernés, mais par des rapports d’égaux. Elle était basée non pas sur l’autorité d’un chef, mais sur la solidarité des membres; solidarité qui résultait des liens du sang ou des pactes qui en tenaient lieu. L’égalité des rapports entre deux membres était-elle rompue, on recourait à un arbitre. L’ordre du groupe était-il troublé, les chefs de famille réunis intervenaient. Au besoin ils prononçaient une sanction; — une amende le plus souvent, la Coutume ignorant la prison. Mais ce n’était pas une autorité qui imposait, c’étaient des pairs qui rappelaient la coutume et s’efforçaient d’en obtenir le respect. Ils faisaient jouer les relations personnelles, la qualité de parent, d’allié, de garant, sans avoir en dernier ressort d’autres moyens normaux que des pressions basées sur la honte ou sur la crainte de châtiments surnaturels. D’où le caractère à la fois patriarcal et, à notre point de vue, anarchique des tribus beraber.
Sans doute l’absence d’autorité appuyée sur une force publique rendait-elle souvent irrésistible la tentation de se servir soi-même de la force. On a beaucoup insisté sur l’état de guerre quasi permanent dans lequel, naguère encore, auraient vécu les tribus de l’Atlas Central. Mais il y a guerre et guerre. Si barbare soit-il, un homme mis en face d’un homme égalera-t-il en cruauté et en constance la barbarie d’un organisme monté à froid par une pensée abstraite et mis en marche loin de toute présence ?
La condition qui fait leur noblesse marque aux Berbères leurs limites. On imagine mal de quel poids, dans cette vie étroitement commune qui est celle des tribus du Maroc Central, le groupe pèse sur l’individu. Là, jamais, ni en fait ni en droit, un homme n’est seul. Sous la tente, l'isolement est impossible et ceux qui vivent dans la maison ne le cherchent pas encore, faute d'en connaître le prix. Rien ne se fait sans conseil, sans aide, sans témoins. Sans chercher à creuser sa voie propre, la pensée, excitée par la parole d'autrui, emprunte les chemins traditionnels pour être immédiatement communicable. La Coutume rend tous les membres du clan solidairement responsables de l'infraction commise par l'un d'eux. Le plaideur à qui le serment est déféré n'est pas seul à jurer, ses proches jurent avec lui, s'exposant avec lui au châtiment qui attend les parjures. Qui veut échapper à la stricte solidarité du groupe mesure vite la force de l'opinion. La honte empoisonne et tue chez les Beraber. Fondée sur une anarchique égalité, la tribu est soupçonneuse; chacun guette celui qui « élèvera sa tête » au-dessus du troupeau. Rien n'est plus dangereux que de le tenter.
Ainsi l'individu reste une moyenne. Incapable de vivre en dehors du groupe, — dans ces tribus on n'émigre pas,—il est tout aussi incapable de se dégager moralement de son emprise. Il ignore la solitude où l'esprit pousse hardiment sa pointe. Il ne cherche rien, n'invente rien. « Nos ancêtres, dit un proverbe, ne nous ont rien laissé à dire. » La tradition suffît à tout.
La poésie des Beraber témoigne de dons précieux, mais, tout de suite orientée vers la satire, comme elle a le souffle court ! Étincelles jaillies du frottement bien plus que du feu intérieur. Des autres arts, ils ne connaissent guère que la danse. Là ils triomphent dans le rythme et l'harmonie des ensembles. Mais encore, simultanéité plutôt qu'harmonie ; l' « haïdous » des Beraber n'est pas plus construit que le dessin de leurs tapis. Il ne présente qu'un ensemble de juxtaposition, de répétition, d'égalité où tous font le même geste en même temps.
On a cependant maintes fois souligné l' « individualisme foncier des Berbères ». Avec raison, si l'on entend par là cette incapacité à s'unir, à s'organiser en vue du bien commun qui parfois décourage l'étranger qui les gouverne, ce besoin de s'opposer, de se diviser dont, depuis toujours, des conquérants ont profité. Mais il faut noter le caractère très spécial de cette tendance à l'autonomie. Elle s'exerce moins à partir de l'individu qu'à partir du clan. Esprit de clan, à vrai dire, qui, loin de supposer le libre développement de la personne, l'entrave, comme il s'oppose à toute construction politique durable. — Les Berbères ont fondé des empires, mais c'est grâce à cet esprit même. Leur violente ...


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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_18
MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_19

... et brève histoire n'est que l'histoire de l'hégémonie d'une tribu. — En fait, l'esprit dominant est si éloigné de ce que nous entendons par individualisme que c'est là seulement où l'individu tend à se dégager du groupe ethnique, comme dans le Haut-Atlas occidental ou, à un degré supérieur, en Kabylie, qu'on assiste à des essais d'organisation politique en vue du bien commun, à la naissance de la Cité.
Une vie en groupe aussi rigoureuse requiert la pratique de certaines vertus; elle en favorise le développement. L’entraide est leur fonds commun Mais l’entraide est d'abord une stricte nécessité dans les conditions d'existence des Berbères du Maroc Central; et la solidarité qui en est l'âme est parfois si loin de ressembler à cette charité qui n'attend rien en retour, qu'un bienfait gratuit éveillera plutôt la méfiance. D'ailleurs les vertus qui sont là-bas cardinales seraient-elles mises à ce rang partout ? Vertus d'intérêt social, que le désir de paraître gâte souvent et parmi lesquelles, derrière la générosité et la fidélité, se montrent le courage et la force physique, voire la richesse...
Que deviennent-elles, ces vertus nées du groupe, quand sa cohésion se relâche ? Entre les tribus jeunes, pasteurs encore semi-nomades ou récemment fixés et les vieux sédentaires, poussière humaine lentement accumulée dans les villages, la différence au point de vue moral est énorme. La même démoralisation se produit quand la paix, une certaine sécurité économique, des mesures inspirées d'un droit étranger tout individualiste font, comme le remarquent les Berbères eux-mêmes, que, dans le groupe encore uni en apparence, « chacun s'en va de son côté ».
Bien plus peut-être que les différentes religions révélées qu'ils ont successivement adoptées, la nudité de leur vie, leur familiarité avec le monde extérieur ont développé chez les Berbères le sentiment religieux. Malgré certaines apparences, c'est sans doute le côté le moins contestable de leur esprit. C'est en tout cas le plus attirant. Pour l'étranger, un séjour parmi ces simples qui possèdent la terre peut être l'occasion d'un rajeunissement, voire de cette seconde naissance dont le mystère échappe à la subtilité des Docteurs de la Loi.
Leur vie est grande ouverte. Pas de confort qui les calfeutre, pas de murs qui les enclosent. Leurs villages, leurs cités naissantes ne sont pas si étendus ni si construits que l'œuvre de la main des hommes y fasse oublier le monde et la grande évidence. Pour eux la réalité est une, car elle est tout entière vivante, tout entière animée par l'Esprit. Ainsi leur vie quotidienne baigne dans une atmosphère mystique si naturelle qu'ils semblent la respirer avec l'air. C'est le secret, chez le plus humble des bergers de l'Atlas, de cette naïve noblesse, de cette dignité de la parole et du geste qui dès l'abord étonnent l'étranger. Chez eux la plus pauvre des nourritures, le remède le plus ordinaire deviennent sacrement, le moindre geste rite, la plus simple parole incantation; car ils ne s'arrêtent pas à la lettre.
L'Européen les inquiète : il prétend avoir levé le plan du monde et se fait fort de le retoucher. A vrai dire ils ont un peu de mépris pour cet homme qui se fie à l'enchaînement des apparences et qui semble ignorer que l'Esprit souffle où il veut.
Peuple très vieux, ils sont restés des gens qui s'émerveillent. Ils savent que l'invisible est au centre de tout; leurs efforts pour le joindre vont-ils très loin ? Sans doute trouverait-on sans peine parmi eux des âmes engagées assez avant dans certaines voies; mais si l'on considère l'ensemble et le commun, il faut admettre que souvent leurs démarches tournent court vers le personnel et le trop humain. Très vite leur adoration se dégrade en magie, passant du Dieu à la volonté duquel on ne peut que s'unir, aux saints ou aux génies plus proches et qu'on espère persuader, sinon contraindre.
Leur rituel s'égare; mais si l'on regarde au delà de sa pittoresque surface on conviendra que, par de simples gestes de tous les jours, il tient en éveil le sens du symbole et de la vie secrète des choses; ce qui est une façon de maintenir l'esprit au contact de l'Esprit. D'ailleurs si magie et religion logiquement s'opposent, en fait elles sont intimement mêlées dans la vie du Berbère. Quoi d'étonnant ? Au degré supérieur n'est-ce pas la foi sans fêlure, l'union du mystique à l'Etre même qui lui fera, d'un mot, soulever les montagnes ?




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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_20

I
VILLAGEOIS AÏT BOU GUEMMEZ

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_21
IRHIRINE, HAUTE VALLÉE DES AIT BOU GUEMMEZ.

PAYS AÏT BOU GUEMMEZ. —
Au cœur de la montagne, à 150 km. à Test de Marrakech, un petit affluent de l'oued Lakhdar prend sa source entre l'Azourki et la crête maîtresse du Haut-Atlas. Sur environ 30 km. la vallée qu'il creuse descend, de 2.500 à 2.000 m. environ, parallèlement à la direction générale de la chaîne. Des cimes qui atteignent 4.000 m. la dominent. C'est le pays des Ait Bou Guemmez. (V. pp. 18-19 et carte II C).
La tribu des Ait Bou Guemmez est ancienne; elle fut au XIIe siècle un des soutiens de la dynastie almohade. Elle compte aujourd'hui près de 6.400 personnes réparties en 885 feux. Chez ces paysans depuis longtemps fixés, la tribu se disloque. Le mot qui jadis la désignait (taqbilt) désigne aujourd'hui la communauté du village. Les Aït Bou Guemmez cultivent, sur les alluvions du fond de leur vallée, blé, orge, maïs, sorgho, navets. Ils sont restés gros éleveurs de moutons, mais seuls les bergers transhument.
Leurs maisons ont en général un ou deux étages. En bas, étables et granges ; au-dessus, pièces d'habitation. Beaucoup sont en pierres, mais le pisé, technique venue du Sud, gagne de plus en plus. La pierre est souvent alliée au pisé pour les soubassements, les angles, voire des revêtements entiers du côté des vents de pluie. Pas de tentes. Les bergers en transhumance vivent dans des abris sous roche ou des huttes.
Vue prise du grenier collectif de Timiyit, en direction de l'est. A gauche, après un étranglement, la vallée s'évase de nouveau et remonte jusqu'au pied de l'Azourki (3.685 m.). A droite, val des Aït Imi menant à un col qui donne passage vers le Dadès. A l'arrière-plan, crête de l'Atlas (entre 3.500 et 4.000 m. d'alt.). Au fond des vallées, cultures irriguées, quelques noyers; sur un banc rocheux, au bas des pentes, les villages; en montagne, chênes verts et thuyas.


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PAYS AIT BOU GUEMMEZ.


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FILLE DES AIT WANOUGDAI.

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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_27
FEMMES AIT WANOUGDAL (BASSE VALLÉE DES AIT GUEMMEZ).


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Le Henné.

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_30

FILLE DES AÏT WANOUGDAL. — Coiffe rouge vif, retenue par une cordelière verte; cheveux noirs teintés de henné, haïk blanc.
Le haïk est une pièce rectangulaire de laine ou de coton dans laquelle on se drape. Chez les femmes il est retenu aux épaules par des fibules d'argent ou deux épines, à la taille par une ceinture.

FEMMES AÏT WANOUGDAL (BASSE VALLÉE DES AIT BOU GUEMMEZ). — Sur la tête, voile de couleurs. Sourcils barrés d'un mélange de suie et de safran. Au-dessus du front, coquillage-amulette. Seules les femmes mariées le portent ainsi; les filles l'attachent au bout d'une de leurs tresses.
Dans une station préhistorique, au cap Spartel, on a trouvé des coquillages de même forme et percés de la même façon, mêlés aux attributs d'un culte phallique. Aujourd'hui encore, dans les rites de magie pratiqués en diverses tribus, des coquillages, des objets bombés ou ronds sont associés à l'idée de fécondité.

LE HENNÉ. — II n'y a guère, dans la vie familiale, de cérémonie, voire d'incident où le henné ne joue son rôle. On en met sur le front du fiévreux, sur la tête du malade; on en pare la fiancée. La veille des fêtes religieuses, toute la famille s'enlumine de henné; on en marque la tête ou la croupe des animaux. Fréquemment les femmes s'en teignent les cheveux. Chez les Aït Bou Guemmez elles ont une façon particulière à la tribu de diriger sur leur visage les gouttes qui ruissellent, ces « izriraïn » dont les poètes de montagne ont fait un des symboles de la beauté.
Le henné guérit, embellit, purifie, écarte les « jnoun » (génies). C'était la « plante préférée du Prophète ». Par son nom seul il a déjà un pouvoir d'incantation. Henné se dit « Ihenna » en berbère, et « henna » signifie « être en paix », « donner la paix »; mot qui revient sans cesse dans les salutations et les souhaits; — en abordant quelqu'un on dit : « Es-tu en paix ? », en le quittant : « Dieu te donne la paix. » Ainsi la magie du mot renforce la vertu de la chose et la chose à son tour, appelant le mot, éveille les puissances de l'esprit. Chez les Aït Hadiddou, la mariée entrant chez son mari jette une poignée de henné aux génies de la maison en disant : « Je vous jette du henné pour que vous me laissiez en paix
(at-thennam rhifi) ! »


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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_31
Parure des Aït Hachem.

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_32

PARURE DES FEMMES AÏT HACHEM (HAUTE VALLEE DES AÏT Bou GUEMMEZ). — Voiles noirs ou bruns à taches jaunes, rouges, violettes, fixés par des cordelières rouges ou vertes à pendentifs d'argent. Les cheveux sont coupés sur le front et sur les côtés.
La mante (abendir), pièce d'étoffe rectangulaire, est retenue sur la poitrine par un cordon ou une grosse épingle. Elle est en laine, parfois mêlée de fils de coton ou de soie. Celle-ci, rayée rouge, blanc, bleu foncé, est empruntée aux Aït Atta. Les mantes que tissent ordinairement les femmes Aït Bou Guemmez sont blanches avec quelques motifs bleu clair disposés par bandes.

LE COLPORTEUR. — L' « aâttar » vend des épices, du savon, des peignes de bois, des miroirs, des allumettes et des colliers en verroterie. On le paie en poignées de laine ou en « gamelles » d'orge.

CHAMBRE HAUTE. — On s'y tient l'été; on y reçoit. Tapis de couleurs vives, plateau de cuivre, ustensiles pour le thé. Dans le coin, coffre fait dans le pays. Un coffre de sédentaire, qui s'enracine, s'élève, pousse en armoire.


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Le Colporteur.

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_34
Chambre Haute.


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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_36

VANNAGE. —
On se déchausse pour prier; on se déchausse pour marcher sur l'aire.
Le grain minuscule, le grain qui meurt et produit trente ou cinquante pour un, renferme une sainte et extraordinaire vertu (baraka). Qui est sans respect pour le grain et les aliments qu'on en tire, s'expose à des châtiments terribles. Un Berbère qui trouve à terre un morceau de pain le ramasse, le baise, et s'il ne veut pas le manger le dépose avec soin au bord du sentier. De villes puissantes qui ont gaspillé la nourriture, il ne reste plus pierre sur pierre. Les singes étaient une tribu d'hommes; ils ont joué avec le pain.
Le blé est la nourriture essentielle. Valeur infinie d'un grain : « Sur chaque grain de blé est écrit : II n'y a de dieu que Dieu. »

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_37
Vannage.


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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_38

GRENIER COLLECTIF DE TIMIYIT. INTÉRIEUR. — II est bâti sur une butte, au-dessus de Timiyit, dans la basse vallée (v. p. 17). Chacun des chefs de famille du village y possède une chambre où il serre ses provisions pour les préserver du vol et de la prodigalité des femmes.
On s'y réfugiait en temps de guerre. Un gardien y vit. Un Saint, auquel un petit sanctuaire est dédié, garde le tout.
On trouve des greniers du même genre (irhrem lekhzine ou agadir) dans beaucoup de vallées de l'Atlas, surtout dans l'Anti-Atlas, pays des récoltes hasardeuses, où, dotés de règlements minutieux, ils jouaient le rôle d'une institution de prévoyance; mais peu sont encore utilisés aujourd'hui.

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_39
Grenier collectif de Timiyit. Intérieur.


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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_40

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_41
Haut massif Ahansal.

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_42
Agoudal n Ilemchane.


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AGOUDAL N ILEMCHANE. — Croupes lourdes, hauts plateaux qui semblent d'accès facile, tel est l'aspect général de l'Atlas dans la région de l'Ahansal, à une journée de marche du pays Aït Bou Guemmez (v. carte II, C.). Mais des canions imprévus entaillent la montagne jusqu'à la ligne de partage des eaux.
Le « Pâturage-réservé-des-Ilemchane » est un large promontoire adossé, au sud, à la crête maîtresse de l'Atlas. Son altitude moyenne dépasse 3.000 mètres. Au nord, à l'est, à l'ouest il est séparé des hauteurs voisines par les ravins de l'Ahansal et de deux affluents au-dessus desquels des falaises de 600 à 800 mètres le tiennent suspendu.
Cette vue est prise du bord nord-est de l'Agoudal en direction de l'est. A gauche, Jbel Timrhazine ; au centre, canion de l'Ahansal ; à l'arrière-plan, à cinq kilomètres environ, le Jbel Imdrhas (3.319 mètres).
Le « Pâturage-réservé » appartenait aux « igourramène » de l'Ahansal, descendants et disciples de Sidi Saïd ou Ameur, saint réputé dont la « zawiya », depuis le XIIIe siècle, exerce sur les tribus de cette partie de l'Atlas une forte influence religieuse et politique. Les Ilemchane, tribu de la confédération Aït Atta, prétendent avoir acheté le droit de pâture « un seau à traire de réaux d'argent ». Ils montent à l'Agoudal en juillet avec chameaux, moutons et chèvres. Ils redescendent en septembre, passent l'automne, comme le printemps, dans le Sarhro et l'hiver au Tazzarine, aux confins du Sahara (v. carte III, D. et IV, E.).
Les Ilemchane profitent de leur transhumance d'été dans l'Atlas pour aller s'approvisionner en grain sur les marchés du versant nord, Azilal, Beni-Mellal, Arhbala, où ils vendent leur bétail ou du henné acheté dans le Sud.


ILEMCHANE. Sauf quelques familles fixées dans l'Oussikis (v. carte III, C.), le Bas-Todrha (IV, D.), le Sarhro et le Tazzarine, les Ilemchane, purs pasteurs, vivent toute l'année sous la tente. Tente peu soignée, mal close, de gens qui ne connaissent guère la pluie. Le mobilier y est réduit à l'extrême : un petit moulin à grain, un coffre, un seau à traire et un plat de bois, une cruche, une marmite et des plats de terre (v. p. 162), quelques outres et des sacs en laine et poil de chèvre. Pas de natte, rarement une couverture; on s'enroule pour dormir dans sa mante ou son burnous.

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_44
Ilemchane.


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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_45
La tente et son parc à bétail.

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_46
Des hôtes sont annoncés.


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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_48
Thé.

LA TENTE ET SON PARC A BÉTAIL. — A l'Agoudal, les Ilemchane ne campent pas en douars; l'herbe est trop maigre. Les tentes sont au contraire plantées très loin les unes des autres. Les emplacements — une cuvette, l'abri d'un banc rocheux  —  sont chaque année  tirés au sort.

DES HÔTES SONT ANNONCES. — Sous la tente on a tendu un haïk pour séparer le côté des femmes ou se fait la cuisine, et le côté des hommes où l'on reçoit.
Pour le Beraber l'hospitalité est le grand devoir, ce sur quoi on juge les gens. On l'exerce largement chez les pasteurs. Dans un pays où l'on mange rarement à sa faim, l'hospitalité devient vite une lourde charge. Parfois, quand deux tribus sont en relations fréquentes, une alliance l'organise entre elles en désignant à chaque famille un correspondant dans l'autre groupe. Mais partout il suffit de se présenter en disant : « Hôte de Dieu ! » pour être reçu. Car en vérité c'est en pratiquant l'hospitalité que quelques-uns ont logé des anges sans le savoir.
Avec l'hôte on partagera jusqu'au dernier morceau de pain. Fraternité de « Fils d'Adam », mais aussi sage précaution : donner n'est-ce pas apaiser le pernicieux regard d'envie, manger avec l'étranger n'est-ce pas prendre avec lui des garanties ? On a tout à craindre de l'étranger : il est libre, il échappe à la contrainte que la solidarité impose aux membres du clan; de quoi n'est-il pas capable ? Partager avec lui la nourriture est un moyen de le lier. Pas d'accord, pas d'alliance qui ne soient scellés par un repas pris en commun.

THÉ. — Introduit au Maroc au XVIIIe siècle, le thé de Chine vert est aujourd'hui la boisson courante. C'est aussi un aliment, car on le prend très sucré. « Boire le sucre », disent les Berbères de l'Atlas de préférence à « boire le thé ».
On vend le sucre en pains. Un Marocain en consomme de deux à trois kilos par mois. Sa large utilisation, sa blancheur et sa douceur de bon augure font du sucre le cadeau le plus courant. Dans ce pays où la gratuité est rare, le « pain de sucre » (qaleb) est devenu l'équivalent
de notre « pot-de-vin ». Son rôle social est considérable.

GRILLADE. — On ne reçoit guère sans faire une « tamerhoust » sans égorger une bête : poulet,  chevreau, bélier,  selon la qualité de l'invite.
Chez les pasteurs beraber, pour qui le sacrifice du sang a gardé toute sa vertu, ce geste donne à l'accueil la gravité d'un engagement.


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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_61
Grillade.

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_50
Jemàa.


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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_51
Dawoud N Aït Itto.

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_52

JEMÂA. — On campe loin les uns des autres. Une fois par semaine les envoyés des clans s'assemblent (jemâa) pour régler les affaires communes. Au centre du groupe, en burnous blanc, l' « amrhar » — l' « Ancien ».
Vue prise à l'Almou n Touchkit, vers 3.200 m. d'altitude. A l'arrière-plan, la cime sur laquelle chaque été, à leur arrivée à l'Agoudal, les Ilemchane sacrifient aux génies de la montagne pour obtenir leur protection. — « Nous sommes les hôtes de Dieu et vos hôtes, ô Maîtres du lieu ! »

DAWOUD N AÏT ITTO ALI, NOTABLE ALEMCHI. — Type d' « Amazirh» — « Franc », « Libre ». Moustache rasée, barbe en collier. La barbe est un symbole. Tous les hommes tiennent à la porter. Elle est l'objet de gestes quasi rituels. Jadis le Berbère qui voulait s'assurer une vengeance se frottait la barbe de sang. Aujourd'hui, qui parle d'un homme qui a tout perdu esquisse le geste de s'arracher la barbe. Chez les Beraber les peines infligées par le groupe à un chef de famille traître ou parjure étaient naguère par ordre de gravité croissante : brûler sa tente; raser la tête de sa femme; enfin lui couper la barbe, châtiment si grand qu'il n'était pratiquement jamais appliqué. L'oreille est percée. Chez les Imazirhène il y a cependant peu d'hommes qui portent un anneau. La chose est au contraire fréquente chez les noirs et les métis, anciens esclaves ou descendants d'esclaves (asmekh, plur. : isemkhane).
C'est une remarquable partie du corps que l'oreille par où il semble qu'avec la parole la pensée d'autrui entre en nous. Par elle la personne se délimite en même temps qu'elle perçoit sa dépendance. Les Hébreux appliquaient au poteau de leur tente, pour la percer d'un coup de poinçon, l'oreille de l'esclave qui refusait sa liberté. Pour les Berbères, qui se disent « Fils de Goliath », l'importance de l'oreille est aussi manifeste. « II est venu avec ses oreilles », dit-on pour : « II est venu lui-même ». « Travail de l'oreille », c'est ainsi qu'on appelle aujourd'hui les prestations en nature, impôt personnel. Veut-on signifier solennellement qu'une alliance est rompue, de ses index pointés on secoue ses oreilles vers le bas en disant : « Voici que tombe votre alliance ! »


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Sarhro.

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_54
Irhrem Amazdar, dans le Sarhro.


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Hasso Ou Ba Selem.

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_57

SARHRO. — Massif dépouillé, sorte de bastion en ruine flanquant l'Atlas au sud, le Sarhro est le cœur du pays Aït Atta. Montagne triste, sans élan, dont les roches noires s'inscrivent durement dans la pureté de l'air.
Vue prise entre le Tizi n Oussemf et Irhrem Amazdar en direction du sud-ouest. Au fond, un des points culminants, l'Amalou n Ou Mansour (2.712 m.) (v. carte III, D.).

IRHREM AMAZDAR, DANS LE SARHRO. — Irhrem Amazdar est le point de réunion, la « capitale » de la grande confédération Aït Atta. Formée au XVIe siècle sous l'égide d'un personnage religieux, Dadda Atta, cette confédération groupe des tribus beraber auxquelles se sont joints quelques éléments arabes aujourd'hui plus ou moins complètement berbérisés.
Les Aït Atta sont, pour la plupart, des pasteurs. Ils transhument des pentes nord de l'Atlas Central au Sahara, du Drâ au Tafilelt. Mais ils ont établi à demeure des colonies dans les oasis présahariennes, les vallées du versant sud de l'Atlas et, pour garantir leurs droits sur les pâturages, dans quelques hautes vallées du versant nord. Dans le Drâ et en d'autres parties de leur territoire, les Aït Atta se superposent à une population plus ancienne, jusqu'à ces derniers temps leur vassale; ce qui donne à la vie politique de cette région une particulière complexité.
Irhrem Amazdar, agglomération d'aspect assez misérable, est habité par des familles représentant les différentes tribus de la confédération. Les Aït Atta y prenaient naguère les décisions importantes. Ils y viennent encore consulter les « tiâqqidine », gardiens de la Coutume.

HASSO ou BA SELEM. — Notable alemchi, âme de la résistance des Aït Atta au Sarhro en 1933. Beaucoup de douceur, un rare détachement. Pas un chef de guerre, une sorte de saint.


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MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_59

MAROC CENTRAL ( J. Robichez ) Maroc_60
Femme d'Irhrem Amazdar.

FEMME D'IRHREM AMAZDAR. — Voile noir à taches orange, cordelière verte. Haïk de « Khont » coton bleu foncé — et ceinture rouge, communs à toutes les femmes Aït Atta. L'enfant, à califourchon sur les reins de sa mère, est retenu par un pan du haïk pris dans la ceinture et relevé. Mante blanche rayée de bandes noires aux extrémités. C'est la mante de la tribu Aït Wahlim.
Les Aït Atta ont peuplé Irhrem Amazdar de familles tirées des différentes tribus de leur confédération. Les Beraber s'élèvent difficilement à l'idée de bien commun, mais dans le groupe, clan ou tribu, règne une étroite solidarité du sang. Une tribu établit-elle une colonie, un point de son territoire est-il menacé, elle y installe des familles de chacun de ses clans de façon à intéresser directement l'ensemble de la tribu aux affaires de la colonie, à la défense du territoire.
Chez les Beraber toute la vie politique est ainsi basée sur les liens du sang, sur la solidarité qu'ils créent. Si parfois des alliances les complètent ou les remplacent, c'est en les imitant dans leurs conséquences juridiques et jusque dans leurs noms (« fraternité », « allaitement »). En général, la fixation au sol a sur le groupe une action dissolvante. Le système d'alliances peut alors se modifier assez vite, mais la fraternité du sang reste longtemps plus forte que les intérêts nés de la géographie. Les tribus Aït Atta, dont les fractions sont cependant dispersées et mêlées en de nombreux points de leur immense territoire, ont gardé chacune leur caractère propre, et, jusqu'à ces derniers temps, leur cohésion.


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THODRA, DADES, OUSSIKIS.

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Todhra, le Ksar d'Ichmarine.

TODRHA — LE KSAR D'ICHMARINE.  — A sa descente de l'Atlas, l'oued Todrha arrose une oasis de 25 kilomètres environ de longueur. Resserrée d'abord entre les contreforts de la montagne, cette oasis s'étale après Tinerhir dans la dépression qui sépare l'Atlas du Sarhro (v. carte III, C.). Jusqu'à Tinerhir, végétation très belle; souvent trois étages de cultures : dattiers, en dessous figuiers, grenadiers, oliviers, entre les troncs, céréales et légumes. Climat sec, excessif. Tinerhir est encore à 1.300 m. d'altitude; il y gèle régulièrement l'hiver, on y voit parfois la neige. Population dense, très mélangée, en majorité berbère mais généralement bilingue, groupée dans les ksour de pisé d'apparence déjà citadine. Ici, le cadre de la tribu est depuis longtemps disloqué. L'unité politique est le ksar.
Au Todrha le même champ donne en un an trois récoltes : blé ou orge au printemps, maïs en automne, légumes l'hiver — s'il y a de l'eau dans l'oued. L'eau d'irrigation, toujours insuffisante, est l'objet de règlements sévères. Naguère on se battait pour elle. L'agriculture — surtout l'arboriculture et le jardinage — est le genre de vie commun, mais beaucoup sont en même temps marchands ou artisans et les plus pauvres émigrent chaque année pendant quelques mois au nord de l'Atlas ou en Algérie. En période de sécheresse, dans le Bas-Todrha, l'émigration affecte les trois quarts des hommes.

SOUK DE TINERHIR. — Bâti au débouché de l'oued sur la plaine, le ksar de Tinerhir est le chef-lieu du Todrha. Son souk du lundi est un des gros marchés du Sud. Les pasteurs Aït Atta, Aït Hadiddou et Aït Merrhad y échangent leur laine et leur bétail contre le grain, l'huile, le henné, les dattes de l'oasis, les objets fabriqués par les artisans des ksour, le sucre et les cotonnades venus des « Iles de la Mer ».
Les artisans sont nombreux au Todrha. Souvent les maîtres de même métier, réunis, forment le noyau d'un ksar. A El Hart n Imeziwane vivent les potiers. Les menuisiers habitent Amazaourou; les forgerons Taourirt n Imzilène — la Butte des Forgerons. A Tinerhir, on trouve savetiers, ferblantiers, bijoutiers, et, un peu partout, des maçons en pisé. Groupés en équipes, ces derniers voyagent l'été dans tout le Maroc; ils rentrent chez eux en automne pour la récolte des dattes.
Les coupoles qu'on voit ici au pied du ksar recouvrent des boutiques. Leur forme conique rappelle l'architecture soudanaise. Au cours des siècles, surtout depuis l'expédition du pacha Djouder sous le règne d'El Mansour le Doré (XVIe siècle), les relations entre le Sud-marocain et le Soudan ont été rarement interrompues.


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Haut-Todra.

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Trois étages de cultures.


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