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| Foire de Meknès | |
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Pierre AUBREE Admin
| Sujet: Foire de Meknès Ven 18 Mai - 9:16 | |
| page 75 - Les poulinières à la Jumenterie de Meknès (en 1915). L' Aguedal la Jumenterie et les Haras MarocainsAvec l'automne, Meknès va reprendre sa vie mouvementée, et recevoir dans ses murs séculaires les nombreuses caravanes de touristes qui la visitent chaque année, attirés par les nombreux sites pittoresques de cette région, l'une des plus hospitalières du Maroc, et sûrs du bon accueil qui leur est réservé. Nous n'avons plus à faire l'éloge de l'organisation de la Compagnie Générale Transatlantique et du Syndicat d'Initiative et de Tourisme, qui dans leurs attributions respectives donnent depuis plusieurs années les preuves de leur parfaite compétence. Les touristes sont aimablement accueillis et fort bien piloté à travers Meknès et sa banlieue. Malheureusement, ils n'échappent pas à la précipitation fébrile qui caractérise notre époque et les « cicérone » les plus zélés se heurtent à la difficulté insurmontable de faire visiter en quarante huit heures ce qu'il faudrait huits jours pour bien voir. Cet état de choses est très regrettable, et l'Aguedal, que tout le monde traverse en coup de vent, dont on parle beaucoup, demeure malgré tout « l'Aguedal Ignoré ». Sous la dénomination « Aguedal », on comprend généralement le Palais du Sultan, ses édifices restaurés et ses nombreuses ruines ; le jardin d'essais ; l'autrucherie ; l'école militaire de Dar-el-Beïda ; c'est l'hippodrome, le haras et la Jumenterie. Le but que nous nous proposons est de nous occuper seulement des établissements hippiques. En 1912, le Résident Général de France au Maroc décida la création du service des haras dans le Protectorat, et désigna comme chef de ce nouveau service un officier de cavalerie de son Etat-Major, le Capitaine Charles Roux. En septembre de la même année, le Ministre de la Guerre envoie au Maroc deux officiers, le capitaine Salmon du 7e chasseurs à à cheval, et le lieutenant Panouillot, des remontes d'Algérie. Le Capitaine Salmon est désigné pour prendre le commandement de la kasbah de Té-mara, située à 14 kilomètres de Rabat, choisie pour y créer la première formation des haras, avec une Jumenterie et une exploitation agricole, le Lieutenant Panouillot est envoyé dans la région Nord, pour y étudier le pays au point de vue des ressources chevalines et choisir à Petitjean. Meknès ou Fès un emplacement favorable à l'établissement d'un dépôt annexe d'étalons, relevant de Témara et destiné à desservir la région située au Nord et à l'Est de l'Oued Bou Regreg. jusqu'à la zone espagnole, en s'étendant au Sud vers le Moyen Atlas. Le choix du lieutenant Panouillot se porte sur l'Aguedal de Meknès dont la création remonte au XVIIe siècle. Lorsque le Sultan Moulay Ismail envieux de la célébrité de Louis XIV, s'établit à Meknès il voulut imiter le grand monarque sur toute la ligne et faire de sa nouvelle résidence le « Versailles Marocain ». Il fit venir de tous les coins de son Empire les captifs chrétiens qui avaient été pris par les corsaires de Tanger, de Larache et de Salé, et les employa, avec ses prisonniers berbères, à la construction de son Palais. Pour donner les grandes fantasias dont il raffolait, il jeta son dévolu sur une immense prairie située à l'Ouest de son jardin particulier (jardin actuel), et au Sud de ses écuries colossales. Cette étendue verdoyante et absolument plate fut entourée de hauts remparts crénelés et aménagés pour devenir un lieu de plaisance de premier choix. Sur sa face Ouest fut édifié un château-fort qui avait accès sur la prairie par un portail imposant et un perron confortable, abrité du soleil et des vents et duquel on jouit d'un panorama grandiose : les murs aux teintes mordorées du jardin d'essais, les grands arbres qui les dépassent ; plus à droite, le minaret de Kasbah-Tadrache, et, couronnant le tout, le Zer-houn à la croupe harmonieuse, avec les roches abruptes où le soleil couchant projette ses rayons, déterminant une teinte bleu violet d'un effet caractéristique. Lors des grandes fêtes qu'il organisait c'est sur le perron de Dar-El-Beida qu'apparaissait Mouley Ismail, chamarré d'or et de pierreries, entouré de ses tremblants vassaux. Mais sa nature tyrannique n'annihilait point en lui ce qu'il pouvait y avoir de sentiment et de voluptueux. La vue de son peuple subjugué ne lui suffisait pas : il lui fallait aussi le sourire des femmes. Pour concilier ses aspirations avec les exigences des mœurs coraniques, il retrancha de l'immense esplanade des fantasias, la partie sud couverte six mois par an d'une végétation abondante ; une large portion fut plantée d'arbres, et devint le jardin des sultanes. Le reste forma un grand enclos où un important troupeau d'autruches fut mis en liberté. Les jours de fête, c'est avec joie que Mouley Ismail entrevoyait ses femmes, les devinait plutôt, s'avançant furtivement par les sentiers, effarouchant les autruches qui se livraient à des courses folles, et venant jouir du spectacle de la fantasia, à la lisière de l'enclos, se dissimulant aux regards des hommes, à la faveur des hautes herbes et des marguerites géantes. C'est cet emplacement même que le Lieutenant Panouillot visite en 1912 et qu'il trouve le plus propice à l'établissement d'un haras. Son choix étant approuvé par le commandement, les ordres suivants sont immédiatement donnés : .../...
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| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: Foire de Meknès Ven 18 Mai - 9:18 | |
| page 76 - Karouf (syrien) -- Un des étalons des Haras de Meknès qui comptent parmi les premier raceurs et dont les produits sont en très grand nombre dans tout le Protectorat. Né en 1907, en provenance d'Arabie, venu au Maroc en 1914. Acheté en Egypte par la mission du Colonel Du Jonchay Actuellement encore en service aux Haras de Meknès. - Un des produits de Karouf -- Derouich, pur-sang arabe par Karouf et Nabba, né aux Haras de Meknès en 1916 et actuellement encore en service. .../... 1 " Construire une petite enceinte pour abriter le premier noyau d'hommes et d'animaux. 2" Acheter des juments indigènes destinées à la jumenterie de Témara, la seule existant jusque là. Mais à la première inspection qu'il passe en 1913, le Chef du Service des Remontes et haras, émerveillé de la richesse des pâturages de l'Aguedal de Meknès décide d'y créer une jumenterie annexe pour les juments marocaines. Désormais, le haras et la jumenterie de Meknès existent. Dirigée par dès chefs dévoués, compétents et expérimentés, entre lesquels nous nous faisons un devoir de citer M. le Capitaine Maître et le lieutenant Gaudet, ces deux établissements réunis sous la même direction, progressent d'une façon remarquable pour arriver à l'état de perfectionnement qu'ils atteignent aujourd'hui. En arrivant, les premiers locaux remarqués sont ceux du dépôt d'étalons. Ils se composent d'un vaste pavillon central (Kechla) flanqué au Nord et au Sud par les écuries. Par le portail de la Kechla, on accède à un.e grande cour qu'un chemin en croix, cimenté et bordé de fleurs coupe en quatre. Au centre, un jet d'eau en mosaïques. Face à l'entrée et sur l'aile opposée, une fontaine mauresque adossée au mur d'une blancheur éclatante soulignée par des boiseries peintes en bleu donnent l'illusion de se trouver dans une villa pompéienne. Autour de la cour sont groupés la salle d'honneur, les bureaux et les locaux affectés à la troupe. Une installation d'eau très bien comprise a permis l'aménagement de lavabos pour les indigènes et de confortables douches pour l'encadrement européen. Par deux couloirs, on accède au Nord et au Sud de la Kechla à l'écurie des étalons de pur-sang et à celle des arabes-barbes. Ces écuries garanties des pluies et des vents par leur orientation sont pavées de larges dalles et dotées de doubles mangeoires en ciment d'un entretien facile. Chaque étalon est installé dans un box spacieux muni de hauts bas-flancs. Un couloir de deux mètres sépare les box d'une ligne d'arcades du meilleur goût, limitant les constructions qui donnent sur une cour pourvue d'un abreuvoir ombragée de nombreux mûriers, et dont la grille extérieure est couverte de plantes grimpantes. Faisant suite à celles des pur-sang se trouvent les écuries des animaux d'achat et des baudets du service de l'élevage. Du côté opposé, après le hangar où l'on remise les véhicules de service, un café maure bien tenu est ouvert en permanence pour l'encadrement et les hommes. Le dépôt de Meknès, comprend soixante quinze remarquables étalons de diverses catégories. Deux pur-sang, anglo-arabes, 23 pur-sang arabes, 38 arabes-barbes, 12 barbes et 2 étalons de trait bretons. Ces animaux sélectionnés avec un soin méticuleux ont des qualités incontestables, et sont parfaitement entretenus. Il suffit de voir leur litière, la netteté des écuries, la minutie avec laquelle le grain est criblé avant d'être distribué, pour en être assuré.
Leur groupement s'est effectué de plusieurs manières. Au début, les premiers étalons ont été fournis par le corps expéditionnaire. Il y avait dans les régiments de chasseurs d'Afrique et de spahis envoyés au Maroc quelques remarquables arabes-barbes et barbes dont certains furent affectés au haras. En 1913, une commission d'achats opérant en Syrie et en Egypte, ramena pour l'Afrique du Nord et pour le Maroc en particulier un lot de très beaux pur-sang syriens parmi lesquels se distinguait Karouf, choisi pour le dépôt de Meknès. Les jumenteries de Tiaret (Algérie) et de Sidi-Thabet (Tunisie) fournirent dès le début de la guerre le plus fort contingent de pur-sang-arabes, tandis qu'un grand nombre d'arabes-barbes, étaient achetés chez les éleveurs particuliers. La France a donné des anglo-arabes trois ou quatre pur-sang arabes, et les étalons de traits bretons. Enfin, les jumenteries de Témara et de Meknès affirment leur vitalité, permettent chaque année d'augmenter le nombre des étalons par les produits qui en sont issus, parmi lesquels les arabes-barbes à 50 % de sang, et plus sont les plus appréciés. Plus rustiques que les chevaux de pur-sang, plus finis et mieux membrés que les barbes, sobre, maniable, l'arabe-barbe se distingue dans les courses et les concours hippiques. Le pur-sang syrien Karouf est toujours au haras de Meknès où, choyé de tous, il termine son existence heureuse. Agé de 22 ans, ce; magnifique cheval a donné de splendides produits, qui sont toujours à l'honneur sur les hippodromes du Protectorat. Face à l'entrée de la Kechla, se trouve une esplanade où aboutissent plusieurs chemins bordés d'arbres et de haies de mioporums. L'un d'eux, vers l'Est, conduit à la jumenterie, séparée du dépôt d'étalons par une longue barrière et un ruisseau canalisé au bord duquel se dressent dé nombreux peupliers. La création d'une jumenterie à Meknès n'ayant pas été prévue à l'origine l'installation des animaux fut d'abord rudimentaire. Les autruches descendant du troupeau de Mouley Ismaïl vivaient là à l'état sauvage. Pour éviter qu'elles soient galopées et chassées par les cavaliers de la Garnison de Meknès, la Résidence Générale ordonne de limiter les parcours et de constituer des clôtures. Après entente avec le Contrôle-des Domanes et le chef du service des renseignements de Meknès ville, les deux tiers de l'Aguedal environ sont affectés au haras, dont le commandant doit assurer la garde des autruches. Une clôture de fortune faite au cours de l'hiver 1913 consiste en un talus encadré de deux fossés. Autruches et juments vivent ensemble, dans les mêmes prairies sous la garde du même cavalier jusqu'au moment où les volatiles exotiques sont recueillies pour former l'autrucherie de Meknès. L'élevage a donc commencé dans des conditions peu confortables, à la jumenterie pas d'écuries, pas de pansage, pas de ration, tous les soins soni confiés à la nature. Malgré tout, les juments indigènes élevées jusque là dans la misère profitent de façon surprenante et deviennent de belles et bonnes poulinières — ce qui indique la valeur nutritive des pâturages de l'Aguedal.
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| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: Foire de Meknès Ven 18 Mai - 9:18 | |
| page 77 - La jumenterie de Meknès en 1924 . . L'écurie des poulinières - Haras de Meknès en 1924 La porte principale. - En 1914, des crédits sont alloués pour la construction d'un abri provisoire dans un bastion appelé « pigeonnier des sultanes ». Pendant l'hiver 1915, les 34 animaux sont garantis du froid, et un second cavalier est affecté à leur garde. En mars, 12 poulinières pur-sang arabes et arabes-barbes étant envoyées de Témara des soins plus assidus une installation plus confortable s'imposent. Deux écuries de quinze box chacune sont construites dans les prairies, aux endroits permettant la meilleure utilisation des paddocks projetés. 1915 amène une orientation nouvelle de la jumenterie. Les poulinières marocaines employées jusque là comme sujets d'étude devront être progressivement éliminées et remplacées par des poulinières de choix, destinées à produire des étalons d'un beau modèle pour les besoins futurs des haras. Au printemps 1915, il n'y a plus une seule jument marocaine, et la suppression des poulinières de sang anglais est envisagée. Il y a aujourd'hui dans cet établissement trente juments de pur-sang rrabe et arabes-barbes, suitées de leurs produits de l'année, 1 an et 2 ans. Tous les matins au réveil, mères et poulains sont mis en liberté. 77 hectares de prairie sont divisés en 9 paddocks, séparés par de longs rubans blancs de barrières que longent de limpides ruisseaux. Dans chaque enclos, un boqueteau de peupliers, de saules et d'eucalyptus a été créé dès I9Ï4-1915, pour donner de l'ombre aux animaux. Dans ces grands espaces, des chemins perpendiculaires à l'allée médiane ont été pratiqués et plantés d'arbres. Autour des bâtiments, des haies de mioporums soigneusement taillées et des pelouses entretenues avec minutie donnent une impression de fraîcheur captivante. Le soir, au coup de sifflet, les juments habituées au signal, reviennent d'elles-mêmes aux écuries pour y passer la nuit. Chaque catégorie a son pavillon spécial ; avec de larges box, une litière abondante, deux mangeoires, l'une pour le grain, l'autre pour l'eau constamment renouvelée. Il existe également un box pour les mises-bas, enduit en ciment pour la facilité de l'entretien. Les divers instruments réclamés par l'hygiène moderne sont enfermés dans une armoire spéciale, prêts à être utilisés en temps opportun. Le but actuel de la jumenterie est de produire des arabes-barbes, 30 juments de pur-sang arabe et arabes-barbes (dont certaines trè» près du sang) sont destinées à des étalons barbes et arabes-barbes soigneusement choisis, pour donner des produits arabes-barbes à différents degrés de sang. Les chevaux de cette catégorie, grâce à des accouplements judicieux, ont une élégance et une telle finesse de tissus qu'il faut parfois un œil bien exercé pour les différencier du pur-sang arabe. Moins expressifs, moins purs dans leur ligne, ils sont généralement plus vigoureux, plus résistants et plus sobres. Très prolifiques ils conviennent parfaitement à la majeure partie, des juments marocaines, améliorent la race du pays en lui donnant l'ampleur, l'ossature et la membrure qui lui manquent et qui sont indispensables pour des accouplements avec le pur-sang arabe, à cause de la valeur du sang qu'il infuse. En développant comme nous l'avions fait le thème que nous avions entrepris nous espérons avoir suscité chez nos lecteurs le désir de visiter comme ils le méritent les établissements hippiques dont Meknès peut s'enorgueillir à bon droit. Touristes, amateurs ou connaisseurs, nous sommes certains qu'ils ne regretteront pas leur sortie. Tous les jours (dimanches et jours fériés exceptés), ils seront aimable» ment reçus au haras de 8 heures à 11 heures et de 2 heures de l'après-midi à 5 heures, par Monsieur le Commandant du dépôt, et les officiers qui ont pris à cœur d'apporter chaque jour une amélioration à l'œuvre magnifique créée par leurs prédécesseurs.
Dernière édition par Pierre AUBREE le Ven 23 Jan - 20:37, édité 2 fois | |
| | | Pierre AUBREE Admin
| Sujet: Foire de Meknès Ven 18 Mai - 9:20 | |
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