Ce Maroc bien aimé
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Ce Maroc bien aimé

Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 La Féerie Marocaine

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Paul CASIMIR





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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptySam 21 Sep - 18:01

page 149

 
La Féerie Marocaine - Page 7 Scan_164
 - Fantasia.
- Cavaliers de la tribu des Aït Sgougou,


légers comme Pégase ! Crinières et burnous volent, dans l'ardeur de la course. [Leurs mains, le coup parti, jonglent avec le fusil. On les sent ivres, comme à la guerre, comme dans l'amour. Qu'est-ce qui brille le plus ... nos uniformes, leurs selles, le soleil... ou leurs yeux !
Je pense à leur dicton : " La fantasia dure sept minutes, l'amour sept secondes, la misère toute la vie  "
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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptySam 21 Sep - 18:25

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La Féerie Marocaine - Page 7 Scan_165
- Diffa à ÏAguedal. L'office.
- Diffa à l'Aguedal. Le couscous.
- Diffa à l'Aguedal. L'échanson.

Maintenant, du bout de la grande prairie blanche, s'a­vance, à pas rythmés et lents, un groupe serré... le tam-tam des tambours rem­place les coups de feu... Après le « jeu de la poudre » la danse.
C'est la même que celle des danseuses du Pacha... mais mul­tipliée centuplée, gros­sie à chaque couplet de nouveaux initiés, même des femmes (1)... et puis un danseur bondit hors du cercle, se déhanche, fait de petits sauts, se tend comme un ressort, s'age­nouille, scandant du tambourin ses pas, en transe, semble-t-il, comme la sibylle jadis, sur son trépied... le Ahidous.
Que chantent-ils ?

« Où est-il donc celui qui dit que l'amour ne fait pas souffrir ?



(1) Les femmes Berbères ne se voilent pas.
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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyDim 22 Sep - 9:40

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- Diffa offerte par la tribu des Aït Sgougou.
- Diffa des Aït Sgougou. Les musiciens.

« Je voudrais que le sien fut sur une falaise de sable qui tombe en poussière,
« Je voudrais que le sien fut en haut d'une côte alors que ses genoux sont mous comme de l'eau.
« Même si la barque est restée couchée dix siècles,
« Aussitôt qu'on la redresse, elle vogue sur les flots
« Toute chose au monde a son médecin.
« L'amour et la mort sont sans nul remède. »

Ou bien :
« La beauté, Dieu l'a partagée, ils furent dix à l'emporter.
« Le savon, le henné, la soie : en voilà trois.
« La charrue, les troupeaux, les essaims d'abeilles. En voilà six.


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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyDim 22 Sep - 9:46

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La Féerie Marocaine - Page 7 Scan_167
- Palais du Pacha.
- Le caïd des Aït Sgougou.

« Le soleil quand il apparaît sur la montagne, en voilà sept.
« Le croissant quand il est fin comme un poignard des chrétiens, en voilà huit.
« Avec les chevaux et les livres, on arrive à dix.
« Et par le prophète Mohammed, le messager, tout le reste a été emporté. »

Mais peut-être ceci :
« O Dieu, ô Dieu, ô maître souverain. Ceux que tu prives de ton soutien se brisent à terre.
« Père des Aissaouas, je me mets à l'ombre


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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyDim 22 Sep - 9:51

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- Une rue de Meknès.

de ton père. Je crois en toi et en Moulay Idriss. Protège-moi.
« Mon chant aujourd'hui ne sera plus pareil. Le roseau ne se penche-t-il pas du côté où le vent le fait s'agiter.
« Je suis passé par la porte de Meknès. Que de prisonniers y ai-je vu ramasser creusant de la pioche, comblant de la pelle.
« La rouille recouvre l'homme ainsi que son fusil. Que ferez-vous de vos chevaux, vous qui les dressez ?
« L'eau est trouble au fond des sources où les riches autrefois lavaient leurs haïks.
« O Dieu Très Haut relève la tête et vois le monde, anéantis tous ces soldats aux capotes grises. »

*
**

C'est que ces beaux cavaliers, pleins d'égards et de respect, qui ont pour nous servir des douceurs de femme, dont le caïd s'entretient



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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyDim 22 Sep - 9:55

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- A Meknès.


avec le général... ce sont ces farouches dissidents... dont la cruauté autant que l'endurance a donné si longtemps tant de copie aux jour­naux. Jusqu'en 1923, me dit leur commandant, ils ont tenu, dans leurs montagnes, ces Zaïans, fils de j'ombre, ces rudes et fiers Berbères, frères de ceux à qui, en 1914, le général Henrys prend Kenifra.

Vraiment ce qu'il y a de plus sympathique au Maroc, ces Berbères, vieille race venue d'Asie, peut-être de Chanaan, qui forme les Lybiens, les Numides, puis les Maures. Nomades pas sédentaires, mais à petits déplacements, selon que leur richesse est la culture ou l'élevage. Comme les Touaregs et les Kabyles leurs frères, ils ne se fondent jamais complètement à l'Arabe. Imaziren, hommes libres, ainsi se désignent-ils. Ceux-ci, des montagnards. Leur patrie, c'est le clan; leur justice, le talion. C'est auprès de leurs femmes qu'existé le droit d'asile, de ces femmes laborieuses et sans peur qui barbouillent de henné les fuyards. Pour leurs serments ils échangent leurs burnous. Si l'un y manque, l'autre fait teindre le burnous en ton vif et le porte, pour que tous, alors, connaissent le parjure. Un des leurs est blessé ?

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyDim 22 Sep - 10:00

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- Charmeur de serpents devant Bab Mansour.


On le place en un lieu découvert... On aligne les moutons de l'agresseur tête à queue et le chef recule à mesure que la ligne s'allonge... Au moment où il cesse de distinguer la blessure, les moutons alignés appartiennent au blessé...
C'est à ces Zaïan " très frustes et résistants ", nous dit Le Glay, qu'appartenait le fameux Moha, fils d'Hammou, dans lequel s'incarnait toute la xénophobie de son clan. Elancé, vigoureux, bronzé, ce vieux renard, avait un tout petit pied, un pied de femme. Il résista jusqu'à sa mort. Mais pour que sa famille, son clan, puisse dominer encore du côté des vainqueurs, sentant la partie perdue... le 2 juin 1920, dit le bulletin, les treize fils du vieux Zaïani, conduits par Hassan leur aîné, faisaient leur soumission au général Poeymirau, On demanda à l' aîné : Et ton père ? Il répondit. : « Mon père, vous ne l'aurez jamais vivant. Mais c'est lui qui nous envoie. Il nous a donné l'ordre de nous soumettre ». En 1921 Moha El Hammou tombait en dissidence... peut-être sous le coup de fusil d'un de ses fils.

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyDim 22 Sep - 10:11

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- La fête des Aïssaouas.


... Sur l'Aguedal, vidé de la foule des curieux, la fantasia continue, maintenant pour leur plaisir... la fantasia et les danses ...

Et cela va durer ainsi toute la nuit... Du Heri, ces ruines des silos construits jadis par Moulay Ismaël, j'entends au loin les décharges de poudre, la cadence du tam-tam... Et longtemps encore, ce soir, elles m'obsèdent à l'heure où dans la nuit claire, les minarets de Meknès, sur la ligne droite des murs, s'enlèvent en pointe sèche...

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMar 24 Sep - 12:17

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- Volubilis, Ruines de la basilique.


CHAPITRE VII

_

DE VOLUBILIS  A  MOULAY-IDRISS

Tout flambe... C'est l'été... la montagne est ivre... La lumière excessive, noie, absorbe toute chose. Chaque olivier porte à ses pieds une petite lune noire  son ombre... les grillons trillent, un âne brait... Les ouvriers berbères, préposés aux fouilles, chantent...
Figurons-nous Notre-Dame et l'Arc de Triomphe, dans deux mille ans. Tout autour, des places, des maisons, des avenues... tas de pierres que le temps travestit à son gré, une piscine, des escaliers, un torse, et partout là-dedans, de l'herbe, des fleurs... au flanc d'un coteau, dans un cadre alpestre, sous le ciel d'Afrique  Volubilis.

Rien n'émeut comme des ruines, si ce n'est une maison vide... un décor prêt pour des fêtes qui ne viennent plus. Et les pays musul­mans, où la piété défend de relever ce qui tombe, regorgent de ruines.

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMar 24 Sep - 16:24

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- Volubilis. L'Arc de Triomphe.


Mais ces ruines romaines semblent ici plus étranges, choquent, étonnent, troublent... comme un nom étranger sur une tombe de chez nous...
Elles ont l'air, ces ruines, ici comme en exil ! Peut-être la nuit, dans ce pays des Djinns, s'en retournent-elles sur la terre italienne, près du Colisée, des Thermes de Caracalla, leurs frères. C'est justement en l'honneur de Caracalla que fut élevé cet Arc de Triomphe, par le procurateur de la Tingitane qui réside alors à Tin is (Tanger). Car depuis Caligula, le Maroc est romain, et Volu­bilis, extrémité, frontière occidentale, ferme la piste... Petite ville, semble-t-il, et sans grande envergure, bien moins luxueuse que Pompéi qui, presque au moment où Volubilis se construit, est détruite. En ce temps là aussi, une autre grande cité est, elle, grâce aux Romains, la proie des flammes: Jérusalem... D'après les tombes, d'après les inscriptions, on sait qu'il y eût à Volubilis des Juifs et des Chrétiens. Et aussi que Septime Sévère y vint... Septime Sévère ce grand Africain qui garda jusqu'au bout son accent numide et préféra toujours aux beaux fruits d'Italie, ce « miel du désert », les dattes. Et les Romains fouillent la terre mauresque, en extraient déjà le fer et le plomb, la cultivent aussi (les monnaies du Maroc portent un épi de blé). Et ils y

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMar 24 Sep - 16:29


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- Ruines de  Volubilis. Dans le fond Moulay Idriss et le Zerhoun.
- Bronze romain.

vont aussi chercher l'ébène, les petits chevaux fringants, les éléphants... les éléphants dont la trompe est un mets recherché, dont l'indigène utilise l'ivoire pour ses clôtures,,,  que toujours l'Arabe a  vénéré, puisqu'il salue le soleil et fait ses ablutions...
On montre encore entre Volubilis et Meknès, un tas de pierres... pierres que l'on transportait pour construire les belles portes, les demeures de Moulay Ismaël, les murs d'en­ceinte... et que dans la joie de la mort du tyran, les malheureux captifs en corvée lais­sèrent choir. Tout ce qui n'a pas été pré­levé pour le fastueux ...
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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMar 24 Sep - 16:35

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- A Volubilis.

Alaouite, tout ce que l'incendie et les tremblements de terre n'ont pas détruit, tout ce que les Arabes, éternels chercheurs de trésors, n'ont pas volé,M. Tissot en 1871, le classe... Depuis, M. Châtelain, blessé de guerre, continue, avec patience et activité, ses recherches dont le résul­tat meuble aujourd'hui ce musée... où ce beau chien de bronze, frère du « Cave Canem », de Pompéi, montre les dents. Mais dans ce musée clos, l'art meurt une seconde fois. Il faut à ces pierres que les humains ne frôlent plus, le soleil... le soleil par qui seules les choses peuvent être ce qu'elles sont.

Là bas, accrochée sur ses deux collines comme une selle, blanche koubba entre la dentelle légère des feuilles, vraie figure de l'Islam, voilée et tout mystère, Moulay Idriss nous appelle.
Devant l'auto qui roule, la ville sainte s'étire, se resserre, se divise, puis finalement se fixe en pyramide... Cubes en gradins d'un ivoire si pur où le tom­beau du saint, bouton de jade, brille... Autour de la pe­tite place où les mar­chands pieux tiennent boutique, la ville s'en­roule, s'étage, s'agrippe au roc, s'y suspend... Et nous la regardons s'abîmer dans ce ravin, tout verdure et ombre, de ce sentier de chèvre qui l'escalade. De là-haut, pareille à ces

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMar 24 Sep - 16:39

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- Moulay Idriss.


agaves dont les pointes nous mena­cent, aux fi­guiers de Bar­barie, paumes sans doigts qui griffent, elle nous ap­paraît la ville « Horm » (1), lointaine, hos­tile aux pro­fanes que nous sommes, nous laissant seule­ment deviner ses terrasses, et un peu son histoire.)
C'est à Oualili (Volu­bilis) alors ca­pitale du Zerhoun, qu'au temps de Charlemagne arrive pros­crit, fuyant la jalousie de Haroun Al Rachid, Moulay Idriss le chérif. Et s'étant fait connaître comme le descendant du prophète aux tribus berbères qui le proclament sultan, il s'établit dans les environs de la ville. Jusqu'au jour où un nègre, émissaire du calife, l'empoisonne avec un flacon de parfum... ou une pomme. Maintenant son tombeau est le plus grand des lieux saints. « Qui peut prier à Moulay Idriss, disent les Musulmans, est

(1) Dont l'accès est interdit à l'étranger.

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMar 24 Sep - 16:44

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- Place de Moulay Idriss.


aussi comblé de grâces que s'il avait visité tous les autres sanctuaires du Maroc ». Et pour obtenir cette indulgence plénière, de toutes parts, à sa zaouïa, les pèlerins affluent... « Allez aux pèlerinages, dit le dicton, vous brillerez comme des fleurs... Restez chez vous, vous serez comme une terre en friche ». Et le pèlerin doit remplir tous les rites: l'aumône, réciter plusieurs fois la prière devant la tombe... ne pas se prosterner ni se rouler sur cette tombe, comme font les chrétiens (dit le précepte), ne pas emporter ce qui touche la tombe, ce qui n'empêche pas toutes les âmes pieuses de se munir d'un peu de cette « terre de marabout » qui porte bonheur... (1)

Mais on se l'imagine au moment du Moussem, ce « pardon » annuel, cette Nazareth marocaine d'ordinaire somnolente, toute frémissante alors des danses et des chants, toute retentissante des cris des marchands et des femmes qui demandent au grand saint, les filles, un mari, les femmes, un enfant, dans ce paysage de Provence au pied du mont Zerhoun...


(1) On appelle la terre prise sur le tombeau d'un saint le « henné » du marabout.

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMar 24 Sep - 16:46

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FEZ - SOUK, LA NUIT

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMer 25 Sep - 15:45

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Objectif Som-Berthiot
- Fez El Bali.  Vue du palais Jamaï.


CHAPITRE VIII

FEZ

I.  — FEZ LA MÉDIÉVALE.

Mon voyage au Maroc est un circuit magique qui se ferme sur ce chaton précieux : Fez.
Chaque ville, en fait de beauté, m'a offert son tribut : Rabat, l'Almohade s'enlève sur la mer... Marrakech, ce caravansérail, regarde le désert... Meknès se ceinture de montagnes et de fleurs, Fez, la plus civilisée, la plus lettrée, la plus ornée, possède, elle seule, ce qui fait là-bas la richesse et la joie : l'eau.
Et c'est à cause de cette eau « douce et légère » de son oued, que

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- Campagne de Fès.


le fils posthume de Moulay Idriss, ne pouvant plus contenir dans Volubilis ses sujets, fonde, en 807, la ville de Fez.
D'où vient ce nom ? De celui de Sef que portait là une ville primitive et que, puisque tout change, depuis que le prophète est venu, Idriss II transforme en celui de Fez... Mais d'après d'autres, la pioche d'or, fas, dont se servit le sultan pour travailler lui-même aux fondations de la ville fut en réalité sa marraine.
Et Fez, à ce moment là, était une grande forêt où vivaient en paix les sangliers et les lions (dit le Quirtas) (1) et beaucoup moins en paix deux tribus berbères, les Béni Yarguich et les Zouagha, les uns musulmans, les autres chrétiens, que le nouveau maître trouva moyen de réconcilier, en achetant leurs terres et en s'installant à leur place.
Il faut cinq choses à une ville, dit un philosophe : eau courante, bon labour, bois à proximité, constructions solides, et un chef qui veille à sa prospérité, à la sûreté de ses routes et au respect de sa puissance. « O Fez ! » s'écrie le poète, « de quelle bénédiction, de quels

(1) Rouqh El Quirtas.

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMer 25 Sep - 15:55

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ROUE A EAU DANS LE PALAIS DE BOU JELOUB

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMer 25 Sep - 15:59

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- Fez, Tombeau des Mérinides.

biens ne sont pas comblés ceux qui t'habitent ! Est-ce ta fraîcheur que je respire, ou est-ce la santé de mon âme. Tes eaux sont-elles du miel blanc ou de l'argent. Qui peindra ces ruisseaux qui s'entrelacent sous terre et vont porter tes eaux dans les lieux d'assemblée, sur les places et sur tous les chemins... O Fez ! paradis terrestre dont la vue seule réjouit et enchante ! Parterres semblables au velours que les plates-bandes bordent d'une broderie d'or ! Parler de toi me console, penser à toi fait mon bonheur ».

Pourtant, si l'on en croit des touristes et les Fasis eux-mêmes, l'oued Fez n'est pas seulement « miel et argent » mais ses mille ruisselets qui irriguent chaque maison exhalent, hélas, une odeur suspecte. Une humidité pénétrante, paraît-il, s'en dégage, vicie l'air et fait que les femmes exsangues prenant un teint blafard, les plus nobles seigneurs leur préfèrent les négresses... Enfin, des moisissures se forment sur les toits qui, de loin, s'enveloppent comme d'un suaire de grisaille... Mais Fez ressemble à ces palais arabes où l'on accède par des ruelles sordides... Le pur joyau se sertit dans la boue... « Laissez

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Objectif Som-Berthiot
- Mosquée Bab Guissa.


à l'Orient sa vermine, dit Flaubert : elle fait au soleil des arabesques d'or ».

C'est au sortir d'une longue randonnée, dans un pays désert, que surprend, comme les trésors d'Egypte au fond des hypogées, Fez.
Vue du tombeau des Mérinides qui la domine, c'est elle qui semble l'eau même qui la crée, si fluide, coulée, modelée par ces replis montueux qu'elle épouse, où son flot laiteux vient se cristalliser, pose sur les milliers d'êtres humains qui s'y cachent comme un couvercle. Tout autour, la nature tisse ses verdures, ses fleurs, ces vergers, ces prairies qui sont les plus beaux tapis du Maroc, plus précieux aux yeux brûlés par la lumière que toutes les merveilles d'art qu'il renferme. Et la route en corniche suit les murailles crénelées qui, tant de siècles, l'ont préservée du contact infidèle, l'ont gardée intacte, murée sur les mystères de sa religion et de sa loi, de son âme à la fois mercantile et grande dame.

Des lieues et des lieues, cette route se déroule... Des lieues et des lieues ces murailles me suivent... Et puis, cette porte, fendue en chatière, porte qui n'invite pas, qui se dresse en obstacle, porte qui nettement vient séparer deux mondes. Une troupe de brigands, les porteurs, fondent sur nous, se battent pour l'honneur de prendre nos bagages... car aucune au­to ne pénètre dans Fez. Sur un petit tertre, dédaigneuse du Roumi qui vient troubler son rêve, une autre foule, muette, encer­cle le conteur.

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMer 25 Sep - 16:09

page 168
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- Fez. Bab Guissa.


Et comme elle, par cette porte, nous filons loin, loin, vers l'inconnu, vers le mystère, dans ce pays d'en deçà où le temps ne compte plus... par cette porte qui maintenant se referme sur nous comme une grille de cloître, comme un piège.
Or, « En mai 1912, un combat sanglant s'est livré devant cette porte. Le poste commandé par le lieutenant Chardonnet fut pris entre deux feux par les Berbères qui avaient envahi le cimetière des Mérinides et la mosquée Bad Guissa. Du haut du minaret, les assaillants massacrèrent à coup de fusil nos soldats et leur chef qui, par respect pour la mosquée, n'avaient pas cru devoir l'occuper. » (1)
*
**

Alors que Marrakech, Meknès et Rabat s'expliquent, se laissent connaître, Fez, elle, ne se donne pas. On l'aime, ou bien on la déteste, disent les livres... Mais pour celui devant qui, ne serait-ce qu'un instant,

(1)  Trois mois au Maroc, Henriette Célarié

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMer 25 Sep - 16:13

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Objectif Som-Berthiot

BAB BOU JELOUB

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMer 25 Sep - 16:18

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- Mosquée de Karaouine.
- Intérieur de Médersa.

elle consent à soulever un coin de son haïk, son visage passionné reste une vision unique.
Rien de son passé au fond, ne nous la livre. Solidaires de l'histoire, des grands noms qui les créent, les autres villes du Maroc. Pas Fez ! Quand nous saurons qu'il y a deux Fez : Fez El Bali, Fez Djedid, séparées l'une de l'autre par deux ou trois siècles... qu'elle fut peuplée par des réfugiés andalous et, passé l'oued, par des émigrés tunisiens... que ce quartier de Kairouan donnait les plus beaux fruits, celui des Andalous,

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 7 EmptyMer 25 Sep - 16:23

page 171
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- Intérieur de la Médersa Attarine.


les femmes plus jolies... que la dynastie qui l'a le mieux ornée est celle des Mérinides,  de ces Mérinides « au beau visage », disent les annales, qui par­tagèrent leur vie entre Séville et Fez, eurent chacun leurs manies, leurs méde­cins, leurs poètes, furent, comme tout bon Musulman, pi­rates, pillards, hos­pitaliers et très pieux... qu'enfin, ceux qui nous parlent le mieux d'elle : l'auteur du « Jardin des Eglantines » et aussi celui du « Jardin des Feuilles » sont nés tous les deux pro­bablement à Gre­nade... que saurons-nous de Fez ?

Fez ne se dé­taille pas... elle se résume, est une ru­meur, une odeur, un rythme, une faïence qui luit, une ombre qui se déplace, un trottinement de mule portant un beau vieillard, des couloirs où luxe et misère se coudoient, où palais, échoppes et médersas se touchent, se serrent de si près qu'il semble presque qu'ils se pénètrent, s'épousent... des branches au-dessus d'un mur qui annoncent un jardin, cet enclos,

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