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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.

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Pierre AUBREE
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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 EmptyVen 14 Nov - 9:56

page 144 b

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 28-14410

- Ets E. PEGGARY, Casablanca.



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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 EmptyMer 19 Nov - 7:49

Page 145

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 01-14510

- De haut en bas : Installation de concassage, de criblage et de broyage ; locomotive Diesel et rame de wagons à l'entrée du tunnel ; aiguillage californien ; zone de galerie avec soutènement métallique. (Doc. Travaux Souterrains.)

...  Austin-Western de 8.5 yards cubes, tractés par locotracteurs Diesel de 70 CV, marque L.L.D.
L'alimentation en wagons de la pelle Conway se fait par aiguillage californien.
La ventilation est assurée par des ventilateurs Aerex soufflant ou aspirant dans des canals en tôle de 600 mm. de diamètre.

LES REVÊTEMENTS
Le revêtement, qui vient de débuter, et dont l'épaisseur moyenne sera de 0,40 m., devait primitivement être exécuté en béton ordinaire, à l'aide de coffrages Blaw-Knox, la mise en place du béton se faisant avec un press-weld.
Les Travaux Souterrains, étant concessionnaire exclusif du béton coloïdal Colcrête, ont proposé et obtenu de l'Administration que soit utilisé ce procédé. Celui-ci consiste à mettre en place derrière les coffrages un revêtement en pierre cassée, de 60 à 120 mm., puis à remplir les vides de la pierre cassée en injectant sous pression du mortier de ciment coloïdal appelé colgront.
On pense que l'avantage de cette technique est d'obtenir un revêtement bien plein, qui colle parfaitement contre la paroi rocheuse de la galerie, et d'éviter les injections de collage faites après coup, toujours nécessaires avec les revêtements en béton ordinaire.
Les essais effectués ont donné entière satisfaction ; d'ailleurs ce procédé, utilisé pour la première fois en grand au Maroc, a déjà fait ses preuves dans de nombreux pays.
Pour obtenir les agrégats nécessaires à la confection des bétons, une installation de concassage, broyage et criblage, en charpente métallique, a été installée, capable de débiter 30 m3-heure.

LE MATÉRIEL SUÉDOIS A IM FOUT
L'évolution des problèmes de l'industrie minérale et des travaux en rocher réclame un matériel robuste, d'un rendement élevé et dont l'entretien soit aisé. Les aciéries Sandwick, ainsi que la Société Atlas Diesel, bénéficiant de leur facilité de traitement de l'acier et d'un enseignement pratique de 5 ans suivi dans les entreprises ayant réalisé d'importants travaux à l'air comprimé, ont mis au point un ensemble technique d'outils. Ceux-ci ont été utilisés avec succès récemment sur les chantiers d'Im Fout dans la proportion des 4/5 du matériel de perforation, soit environ : 6.000 fleurets Coromant, 250 marteaux perforateurs RH 655 W et 250 poussoirs pneumatiques BMK 41 A2.
Les techniciens suédois préconisent pour la perforation de la roche dure, avec l'emploi de taillant en métal dur — pastille de carbure de tungstène brasé — l'utilisation de marteaux légers à rencontre des lourds engins utilisés précédemment, car il est démontré que l'usure maximum et la rupture des taillants a été constatée en utilisant les marteaux les plus lourds.
Le taillant simple biseau Coromant présente les avantages suivants : possibilité de commencer le forage d'un trou avec un outil de plus petit diamètre, réduisant ainsi le travail du marteau ; arrête constante pendant la perforation ; économie du prix de revient pour l'entretien des fleurets ; réafûtage rapide.
D'autre part, les marteaux légers consomment moins d'air, sont d'un maniement plus facile, coûtent moins cher, exigent en général moins de pièces de rechange et le prix de revient de leur entretien en est d'autant plus abaissé.
Ces marteaux peuvent être supportés par des poussoirs pneumatiques dont la souplesse, la maniabilité et le rendement sont évidents.
L'on peut dire que le complexe suédois Atlas-Diesel-Sandwick Coromant a démontré toutes les possibilités que des techniciens avertis peuvent en tirer.


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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 EmptyMer 19 Nov - 7:51

page 146

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 02-14610

- De haut en bas : Perspective de supports prêts à recevoir les canaux secondaires ; mise en place des moules pour le coulage du béton; canal secondaire achevé et mis en eau.
- Ci-contre : un autre aspect d'un canal d'irrigation, établi dans le périmètre de Sidi Slimane par l'Entreprise Marocaine d'Irrigations et de Canalisations.
(Doc. Emic)

LE PÉRIMÈTRE DE SIDI SLIMANE

Le barrage d'El Kansera auquel on accède par une route pittoresque qui longe la vallée verdoyante du Beth est la plus ancienne installation hydro-électrique du Maroc (voir p. 69).
Commencé en 1927 et mis en service en 1935, le barrage d'El Kansera qui barre le lit étroit de l'Oued Beth en amont de Sidi Slimane répond à un triple but : assurer la protection contre les inondations de la basse vallée de l'oued et diminuer l'importance des inondations qui dévastent la plaine du Gharb ; alimenter une usine hydro-électrique située à 900 mètres en aval, dont la puissance installée et la production limitée en font surtout une usine utilisée pour les heures de pointe ; enfin la troisième destination du barrage d'El Kansera est d'assurer l'irrigation de 30.000 hectares dans la plaine de Sidi Slimane-Petitjean, formée de belles terres d'alluvions, particulièrement bien raccordée à Casablanca et où l'on trouve quelques-unes des plus belles exploitations agrumicoles, l'une des grandes richesses actuelles du Maroc.

UNE    REGION    RICHE
La plaine de Sidi Slimane-Petitjean, à laquelle sont destinés les 225 millions de mètres cubes que peut emmagasiner le barrage d'El Kansera, est une zone de terres alluviales, profondes et riches. La plupart des cultures sont possibles et notamment les cultures irriguées grâce aux commodités de drainage. En outre le relief permet l'irrigation par simple gravité de la plupart des parcelles dont les dimensions les plus communes varient entre 30 et 35 hectares.
Les eaux turbinées à la sortie de l'usine d'El Kansera sont dérivées dans un canal principal dont la prise se fait à 7 kilomètres en aval du barrage. Le canal suit ensuite la vallée de l'oued pendant une vingtaine de kilomètres, franchissant l'oued lui-même à deux reprises par deux ponts bâche en béton armé. Il s'infléchit ensuite vers l'est jusqu'à l'Oued Tihili, au nord de Petitjean, après avoir franchi, en siphon cette fois-ci, les oueds Hamma et R'Dom.
Le canal est actuellement en service sur toute sa longueur mais il n'est que partiellement revêtu : 17,5 km. de canal sont entièrement revêtus, 18,6 km. sont bétonnés jusqu'à mi-hauteur du canal, 9,9 km. ne sont pas du tout revêtus.
La capacité d'irrigation est actuellement de 30.000 hectares mais l'installation d'un système de vannes automatiques, actuellement en cours, permettra une utilisation plus judicieuse de l'eau, et l'irrigation pourra alors porter sur 40.000 hectares au moins.
51 km. de canaux en terre, 49 km. de canaux bétonnés demi-circulaires constituent le réseau secondaire en service pour le moment ; 18 km. de canaux en terre et 25 km. de canaux demi-circulaires en béton constituent le réseau tertiaire. Ce réseau représentait, en 1949, 8.348 hectares irrigués consacrés ...


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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 EmptyMer 19 Nov - 7:52

page 147

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 03-14710

... pour la plus grande part aux agrumes (3.500 hectares), à la vigne (1.133 hectares), aux nioras et à la menthe poivrée (1.300 hectares.)
Les travaux sont activement poussés actuellement en vue de l'achèvement d'un programme qui doit permettre l'irrigation d'une nouvelle tranche de 1.000 hectares sur la rive gauche de l'Oued Beth, grâce à 6.600 km. de canaux secondaires et 5,135 km. de canaux tertiaires.
Simultanément étaient entrepris les travaux de prolongation du canal secondaire N° 4 en direction du lot de colonisation de Boueddera, soit 1.600 hectares de terre de toute première qualité. C'est sur ces lotissements d'ailleurs qu'ont été entreprises les cultures expérimentales du riz qui ont donné de très bons résultats.
Enfin, les plus récents travaux portent sur l'irrigation du lotissement de Sidi-Guedar (canaux secondaires 7 et 6 bis). En ce qui concerne les travaux d'assainissement, on les trouve en particulier dans la région de Bou Maiss-Nord ainsi que dans les Beni-Ahsen où quatre kilomètres de merdjas ont été endiguées.
Projets
Comme on le voit, l'extension du réseau d'irrigation se fait d'année en année à mesure de la libération des crédits nécessaires. D'autres travaux cependant retiennent l'attention et il serait souhaitable qu'ils puissent être entrepris sans tarder. Actuellement, le bief compris entre le barrage d'El Kansera et le départ de la prise principale du canal, sept kilomètres en aval, joue en partie le rôle d'un bassin de compensation et l'irrégularité des débits lâchés par l'usine d'El Kansera. Afin de concilier les exigences de l'irrigation et la vocation hydroélectrique du barrage d'El Kansera, il convient donc de prévoir la construction d'un barrage de compensation de façon à régulariser le débit dans le canal principal d'irrigation.
Les études du barrage ont été effectuées. La retenue ainsi créée permettrait d'emmagasiner une réserve de 700.000 m3. Les projets d'aménagement du périmètre prévoient encore une diminution du débit actuellement distribué, jugé excessif (0,50 1/s. par hectare), l'équipement en vannes automatiques, le bétonnage des canaux.


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page 148

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 04-14810

- Le Gharb.

L'ASSAINISSEMENT DU GHARB


ALORS que dans la plus grande partie du Maroc, le problème  de  l'irrigation  a  retenu  avant  tous  les  autres l'attention des techniciens, c'est au contraire le drainage qui s'impose dans la région humide du Gharb.
Le Gharb ? Une grande cuvette que traverse un seul fleuve important, le Sebou, au cours sinueux et lent qui draine vers la mer une partie des eaux de cette région limitée au nord par les collines prériffaines, à l'est par le Massif du Tselfat, au sud par les dunes de la forêt de la Mamora et à l'ouest par un cordon de dunes côtières oui l'isolent de la mer. C'est le pays des inondations, des terres riches et des récoltes aléatoires sur les terres alluviales qui recèlent, à trois mètres de profondeur, les ruines de Banassa la Romaine, morte vers l'an 260 de notre ère.
Une des nombreuses légendes qui courent dans le pays — et plusieurs documents la confirment — nous apprend que le Gharb fut une espèce de mer intérieure. L'une d'elles dit que c'est à la suite d'une sorte de pari qu'un saint homme encore très honoré aujourd'hui, Moulay Bousselham, provoqua dans des âges très reculés les inondations permanentes qui ont laissé de si grandes traces. Le marabout, piqué par l'émulation, n'avait-il pas assuré à un de ses amis qu'il était parfaitement capable d'emmener la mer jusqu'à Fès pour que les jeunes filles de cette ville puissent laver leur laine au rivage. Fort heureusement il ne mit, dit la légende, que partiellement son projet à exécution !
Au XIIIe siècle les Portugais classaient la Merdja Zerga (le lac bleu sur les rives duquel est enterré aujourd'hui Moulay Bousselham, près de la côte), comme une rade excellente pour tous navires, alors qu'aujourd'hui elle est absolument inutilisable, communiquant avec la mer par un étroit goulot et son fond se trouvant à un niveau supérieur au zéro marégraphique.
Les travaux d'assainissement du Gharb s'accomplissent en deux tranches. La première est consacrée à l'aménagement de la rive droite du Sebou. la seconde à la rive gauche.

LA RIVE DROITE DU SEBOU
On peut diviser la rive droite du Sebou en deux compartiments : le compartiment inférieur est la Merdja Nouiret avec ses satellites Sidi Saïd et Tamda dont les fonds se tiennent entre les cotes 2,50 et 3. Le compartiment supérieur est formé des bassins inférieurs du M'da et du Mader, et de la Merdja Merktane.
Entre ces deux compartiments, une seule communication, le goulet de l'Oued Segmet déversant les eaux de l'un et de l'autre.
Les terres y sont très riches et favorables au travail mécanique : malheureusement les aléas des inondations ont conduit la colonisation et les fellahs à laisser en friche 20.000 hectares. Cependant, la population malgré la dureté du climat fort humide (le Gharb est le pays du paludisme et des différents parasites de l'homme et du bétail), est remarquablement dense pour le Maroc rural, avec 60 habitants au kilomètre carré.
Dans les premières années du Protectorat, l'attention des pouvoirs publics fut attirée par cette région. Mais les difficultés d'accès la laissèrent trop longtemps inconnue et ce n'est qu'en 1923, avec la mission du Sebou, que l'on se trouva en ...


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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 EmptyMer 19 Nov - 7:56

page 148 a

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 05-14810

- LIGONNET et Cie, Rabat


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Page 148 b

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 06-14810

- O. C. E. MAROC, Casablanca.


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page 149

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 07-14910

- Le canal de Foukroun, long d'une quarantaine de kilomètres, y compris la partie creusée au sein de la merdja Daoura, qui relie celle-ci à l'Oued Sebou, à 9 km. en amont de Port-Lyautey. Sa construction a nécessité 300.000 m3 de déblais. (Doc. T. T. A. D.)


... présence des premiers documents précis concernant l'aspect humain et géographique du pays. En 1928 de graves inondations du Sebou retinrent de nouveau l'attention et un premier effort d'assainissement, encore très limité, était tenté. Deux des trois grandes merdjas de l'époque, Merktane et Boukharja furent cédées à la Compagnie du Sebou qui réalisa un premier travail d'assainissement par déversement à l'aide de canaux et de vannes dans la merdja Daoura.
On s'aperçut alors que les efforts déjà réalisés étaient insuffisants et en 1936 était mis sur pied un plan d'ensemble. La merdja Daoura était attaquée par le nord et par le sud au moyen de canaux d'écoulement. En 1939, la guerre devait hélas interrompre travaux et études.
Repris en 1945 les avancements étaient activement poussés et en 1949 l'une des pièces maîtresses du système de la rive droite, le canal Daoura-Zerga était achevé ainsi que le canal de la Merktane. On peut dire aujourd'hui que le réseau principal est pratiquement terminé.

Le mécanisme de l'inondation
Au cours des âges, grâce aux nombreux dépôts d'alluvions transportés par les eaux traversant des pays très érodables, le Sebou s'est naturellement endigué. La cuvette de la rive droite du Sebou reçoit donc les ruissellements de tous ses bords, y compris de la pluie tombée même sur les rives du fleuve. C'est entre Souk el Arba et Mechra ben Ksiri que se rencontrent les eaux pour former l'Oued Mader qui se déverse dans l'Oued Segmet.
En revanche l'Oued M'Da qui vient de la région d'Ouezzane collecte les eaux d'un versant montagneux imperméable. Les eaux stagnantes de la cuvette qu'il s'agit de vider proviennent donc des trois origines suivantes :
— l'Oued M'Da qui ne recueille que peu de ruissellement après sa sortie des montagnes ;
— l'Oued Mader dont les eaux sont celles de l'impluvium propre à la plaine ;
— enfin les eaux  d'impluvium  qui  ne  sont recueillies  ni par l'une ou l'autre de ces deux rivières et se trouvent sans exutoire à l'exception des eaux méridionales des merdjas côtières. A ces eaux il convient d'ajouter certaines résurgences.
Les débits admis en crue ont été de 100 m3-seconde pour l'Oued M Da et 25 m3-seconde pour le Mader. Quant à la pluviométrie, on a adopté pour les chutes les chiffres résultant d'observations courantes à Souk-el-Arba et à Port-Lyautey. Elle varie de 600 mm. à Port-Lyautey à 800 à Souk-el-Arba.
En ce qui concerne la protection de l'agriculture on estime que mis en place le système complet de drainage, les crues les plus importantes pourront être évacuées en trois jours, c'est-à-dire avant que des dégâts irréparables aient été causés aux cultures.

Drainage par gravité
Aucun point de l'étendue à drainer ne se trouve à une cote inférieure à celle des plus hautes marées. On a donc envisagé tout naturellement un drainage par gravité à l'exclusion de tout système de pompage plus onéreux.
L'exutoire choisi fut le goulot de Moulay Bousselham qui fait communiquer la merdja Zerga avec l'océan. Pour établir la communication vers la merdja Zerga on décida de percer le seuil du Nador qui la séparait de la Merdja Daoura : ce fut l' une des parties les plus importantes des travaux. Un barrage élevé à l'extrémité du promontoire de Sidi el Hachemi divise la merdja en deux, la partie nord étant drainée par le canal du Nador vers la Merdja Zerga, la partie sud par le canal du Foukroun vers le Sebou auquel le canal se raccorde à 9 kilomètres en amont de Port-Lyautey.
La partie nord (canal du Nador) recevra les eaux de l'Oued Segmet qui rassemblent toutes les eaux de la cuvette supérieure, c'est-à-dire les crues de l'Oued M'Da et de l'Oued Mader. C'est de l'extrémité amont de l'Oued Segmet que se ramifiera le réseau de drainage reconstituant un réseau classique hydrographique inexistant.
Les prévisions permettent d'affirmer qu'aucun point du territoire assaini ne se trouvera éloigné à plus de deux kilomètres d'un drain public. C'est-à-dire que l'on s'est efforcé de limiter au maximum les frais causés par l'installation des réseaux tertiaires qui incombe entièrement aux propriétaires des parcelles drainées.

Contre les inondations du Sebou
Le système complexe que nous venons d'étudier succinctement doit permettre une évacuation rapide des crues du Sebou. On a pu en apprécier l'intérêt, d'ailleurs, lors des récentes inondations, la masse des eaux répandues sur les terres ayant été rapidement évacuée grâce aux travaux déjà réalisés. La force du courant fut telle dans le goulet aménagé de Si Moulay Bousselham, que celui-ci fut notablement élargi, les flots de la crue en cours d'évacuation ayant rongé les berges du canal.
Mais le Gharb n'est pas pour autant prémuni contre les inondations elles-mêmes. Pour lutter efficacement contre elles de nombreuses études ont été faites et elles ont permis d'établir deux sortes de solutions au problème :
— endiguer le fleuve : solution coûteuse par sa réalisation elle-même et surtout en raison de la modification des rives qu'elle entraînerait, rives sur lesquelles se trouvent actuellement, avec les plus riches terres alluviales, les propriétés les plus prospères (orangers). Enfin la jeunesse relative du Sebou dont le profil d'équilibre n'est pas atteint, a également éloigné les techniciens de cette solution ;
— construire  en amont des terres menacées de puissants barrages de retenue. On s'est arrêté à cette solution et des ...


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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 EmptyMer 19 Nov - 8:04

page 150

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 08-15010

- Ci-dessus : Les travaux de percement du canal du Nador, reliant la merdja Zerga à la merdja Daoura et, ci-contre, l'évacuation des déblais du canal vers la digue en construction à travers la merdja Zerga (Société des Dragages et Entreprises Marocaines). (Ph. Studios du Souissi).

... études sont actuellement menées visant à l'installation d'une retenue de deux milliards de mètres cubes, l'une à Melaïna sur le Sebou, l'autre d'une retenue de un milliard de mètres cubes sur l'Ouergha, à Ourtzagh (Voir les projets, p. 74).
Ces capacité suffisent amplement pour étaler les plus fortes crues de manière que le débit à Mechra-bel-Ksiri, en tête de la plaine du Gharb, ne dépasse pas les 2.000 mètres cubes que peut évacuer le fleuve sans débordements.
En outre, 150.000 hectares pourraient être irrigués grâce à ces retenues aussi bien dans la vallée de l'Ouergha que dans le bassin du Sebou, car le Gharb qui a trop d'eau à certaines époques, connaît aussi parfois la sécheresse qui l'empêche de diversifier ses cultures.
De toutes façons, le problème du barrage du Sebou et de l'Ouergha reste posé. Beaucoup plus que des questions techniques, c'est le financement des travaux qui présente dans ce cas particulier des difficultés qu'il faudra bien un jour dominer pour régler une fois pour toutes l'avenir agricole du Gharb.

Les travaux
Nous avons eu à plusieurs reprises l'occasion de visiter les travaux réalisés sur la rive droite du Sebou par trois des plus importantes sociétés de travaux publics installées au Maroc : Truchetet-Tansini et A. Dodin, la S.A.D.E.M. et la Société des Dragages et Entreprises Marocaines, dont le siège est à Souk-el-Arba au cœur même des travaux.
Sur les trois chantiers, nous avons trouvé chaque fois une compétence sans défaut, un vif enthousiasme pour l'œuvre réalisée et la mise en œuvre de moyens techniques puissants.
La cadence des travaux pour l'avancement des canaux principaux dépendait aussi bien de la section du canal que de la nature du terrain, mais les journées étaient de vingt-quatre heures et les seuls arrêts pendant les trois postes de huit heures chacun étaient provoqués seulement par la nécessité où l'on se trouvait d'arrêter une heure par poste les puissants engins utilisés par les entrepreneurs. Ni dimanche ni jours fériés ne comptaient pour ces hommes qui ont réussi à accomplir leur tâche dans un temps record, compte tenu, il faut bien le dire également, de conditions météorologiques extrêmement favorables pendant les trois dernières années puisque la pluviométrie enregistrée dans le Gharb ne provoqua aucune inondation. Il n'en fut pas de même, hélas, pendant l'hiver 1950-1951.
Les travaux préliminaires effectués par géomètres et topographes donnèrent également à ces hommes courageux l'occasion de manifester des qualités tout à fait exceptionnelles. Le Gharb, pays des terres mouvantes, a déjà de nombreux crimes sur la conscience et aujourd'hui encore, dans les terres rendues depuis peu à la culture, il n'est pas rare de retrouver les cadavres de Marocains qui avaient disparu, depuis plusieurs années parfois, « mangés » par la terre, comme on dit là-bas.
C'est ceinturés de cordes, enfoncés dans la boue jusqu'à mi-ventre et courant de réels dangers que les géomètres ont accompli leur travail dans une région hostile où la maladie, les parasites et l'enlisement guettaient à chaque heure du jour ceux dont l'audace prétendait à changer le visage même de cette terre maudite.
Au moment où, grâce à tant d'efforts, le Gharb se présente sous un nouvel aspect, il est juste de rendre hommage à tous ceux qui, dans des conditions difficiles, se sont trouvés à la base de l'œuvre actuellement en cours.
Quand l'ensemble des travaux qui incombent à l'Etat (totalité des canaux principaux et une part sur les canaux secondaires) seront achevés, la note payée par le Protectorat s'élèvera approximativement à deux milliards de francs, représentant en grande partie le terrassement de 3.500.000 mètres cubes pour les canaux principaux et de 2 millions de mètres cubes pour les secondaires.


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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 EmptyMer 19 Nov - 8:05

page 151

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 09-15110

- Les déblais du canal du Nador servent à la construction de la digue de la merdja Zerga. (Ph. Studios du Souissi)

A l'actif disons qu'en gros 80.000 hectares seront rendus à la culture régulière. Cette énorme superficie récupérée fait partie d'un ensemble plus considérable qui se rattache à l'assèchement de la rive gauche du Sebou où l'on en est encore seulement au stade de projets avancés.

Description sommaire des aménagements
Les aménagements comprennent :
1° un chenal en Merdja Zerga. de 20 mètres d'ouverture au plafond à la cote 1,48 ;
2° un canal déversant la Merdja Daoura dans la Merdja Zerga :
— ouverture au plafond : 20 m. ;
— pente au plafond : 6 cm/km. ;
— longueur : 8,8 km. ;
— cote aval du plafond : —1,48 ;
— cote amont du plafond : —1,00 ;
— profondeur maximum : 17 m. ;
— Débit prévu : 125 m3/sec.
3° un canal en Merdja Daoura, évitant dans la mesure du possible un étalement trop large des eaux en Daoura, et guidant les eaux déversées par l'Oued Segmet. Une digue bordant la rive gauche contiendra les eaux débordées qui tendraient à envahir la partie assainie de la merdja. Sur sa rive droite, il pourra librement déborder sur une surface pouvant contenir 9.000.000 de m3.
— ouverture au plafond : 6 m. ;
— pente au plafond : 6 puis 12 cm/km. ;
— longueur : 5 km. ;
— cote aval du plafond : —1,00 ;
— cote amont du plafond : —0,61 ;
— profondeur maximum : 4,50 m. ;
— débit prévu : 125 m3/sec.
4° Deux canaux suivant le lit de l'Oued Segmet., destinés l'un aux eaux hautes, l'autre aux eaux basses.
Provisoirement, cette ségrégation ne sera pas réalisée. Les deux canaux construits parallèlement feront partie d'un même val d'inondation. L'écoulement des eaux basses sera donc interrompu pendant le passage des eaux hautes, les drains secondaires dé'bouchant dans le canal Segmet étant protégés par des clapets contre le reflux éventuel des eaux du collecteur principal.
A l'extrémité amont, un val d'inondation capable d'emmagasiner 1.500.000 m3 sera réservé entre les digues des canaux affluents.
a) Canal bas :
— ouverture au plafond : 3 m. ;
— pente au plafond : 12 cm/km. ;
— longueur : 6,4 km. ;
— cote aval au plafond : —0,61 ;
— cote amont au plafond : +0,16 ;
— profondeur maximum : 5,30 m.
b) Canal haut :
— ouverture au plafond : 15 m. ;
— pente au plafond : 10 cm./km. ;
— longueur : 4,5 km. ;
— cote aval au plafond : 3,00 ;
— cote amont au plafond : 3,44 ;
— profondeur maximum : 2,50.
Débit prévu pour l'ensemble des deux canaux : 125 m3 par seconde pouvant exceptionnellement atteindre 175 m3/sec.
5° Un canal recueillant les eaux de l'Oued M'Da et les contenant tant dans son lit qu'entre deux digues limitant un val d'inondation de 200 mètres de large, offert aux crues.
— ouverture au plafond de : 3 à 8 m. ;
— longueur : 11,4 km. ;
— profondeur maximum : 4 m. ;
— hauteur maximum des digues : 2,50 m. ;
— débit prévu : 100 m3/s.
6° Un canal recueillant les eaux de l'Oued Mader et évitant leur débordement grâce à deux digues l'enserrant immédiatement :
2 à 6 m.
— ouverture au plafond de
— longueur : 19 km. ;
— profondeur maximum : 3,50 m. ;
— hauteur maximum des digues : 2,50 m. ;
— débit prévu : 25 m3/s.
7" Un canal exutoire des eaux de la Merdja Merktane et collectant au passage les eaux les plus basses de la Merdja Boukharja.
— ouverture au plafond : 4 m. ;
— pente au plafond : 6 cm/km ;
— longueur : 12 km. ;
— profondeur maximum : 3 m.
— débit prévu : 5 m3/s.
8° Un canal, dit canal du Foukroun, vidant les merdjas Tamda, Sidi Saïd et Daoura jusqu'au goulet de Sidi el Ha-chemi, préalablement barré :
— ouverture au plafond : 3 et 2 m. ;
— pente au plafond : 6 cm/km ;
— longueur : 38,8 km ;
— profondeur maximum : 6 m. ;
— débit prévu : 6 m3/s.
9° Un canal vidant la partie nord de la Merdja Daoura et se déversant dans le canal du Nador au moyen d'un ouvrage à clapets situé dans la digue.

LA RIVE GAUCHE DU SEBOU
L'assainissement de cette importante région qui couvre approximativement 130.000 hectares est une tâche de longue haleine qui demande la réalisation de travaux considérables. On n'en est encore, pour la rive gauche, qu'au stade des projets et aux travaux topographiques qui portent déjà sur le quart environ de la superficie intéressée par le plan d'aménagement.
La rive gauche du Sebou se présente sous la forme d'une grande plaine basse dont la surface se trouve encombrée par de nombreuses merdjas provoquées par les oueds qui viennent se perdre. Certains réussissent à la franchir à des vitesses extrêmement réduites, provoquant eux aussi des merdjas et des inondations à la suite des pluies.


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 10-15210

- Une dragline « Bucyrus » de 600 l. au travail dans le Gharb.
-E. M. I. C., Entreprise Marocaine d'Irrigation et de Canalisations, Casablanca.


Dominé au nord et à l'ouest par les hautes berges du Se-bou, ce bassin déshérité se présente sous la forme d'une cuvette fermée où l'évacuation des eaux est très lente et possible seulement pendant les périodes de basses eaux du Sebou. Comme le Sebou se trouve lui-même à un niveau élevé au moment où il devrait jouer son rôle pour l'évacuation de la cuvette, on imagine que cette région est souvent la proie des inondations qui interdisent toute culture régulière.
Un certain nombre de travaux ont déjà été exécutés : ils donnent des résultats partiels non négligeables mais cependant insuffisants pour résoudre le problème dans son ensemble. Ce sont : le curage, le calibrage et l'extension des colatures du Hama du Tihifi et du R'Dom qui ont amélioré les parties basses du périmètre de Sidi Slimane et la Merdja Jouad.
La construction du barrage d'El Kansera a permis de régulariser le cours du Beth rendant possible l'irrigation d'un périmètre important, parfaitement mis en valeur à Sidi Slimane et Petitjean. Néanmoins ces travaux sont insuffisants car les débordements de l'Oued Beth sont toujours à craindre malgré le barrage.
Les premiers travaux préliminaires ont mené les services compétents à prévoir dans cette région (on en est encore au stade des prévisions), deux systèmes en principe indépendants :
— le premier prévoit l'évacuation du trop-plein des oueds par le Sebou, quel que soit le   niveau   de   ce   dernier   fleuve.
Pour la plupart des oueds,  en raison de leur débit considérable,   le   raccordement   devra   être   cherché   assez   loin   vers l'aval, ce qui laisse supposer d'ores et déjà d'importants travaux. Ce sera notamment le cas pour les oueds R'Dom, Hama et Beth ;
— le deuxième aura pour but de réaliser l'évacuation des eaux   de   l'impluvium   ainsi   que   celles   qui   proviennent   des pentes du Tselfat, de la Mamora et des résurgences, ainsi que des eaux provenant des débordements du Sebou et de l'Oued Beth.
C'est le confluent du Rhoufeirat et du Sebou qui a été choisi comme exutoire du trop-plein des oueds par le Sebou. On facilitera d'ailleurs une fonction naturelle, le Rhoufeirat étant déjà l'évacuateur naturel des parties les plus basses de la plaine.
Etant donné le volume des crues du Beth et pour éviter une surcharge du canal d'évacuation, on a envisagé la surélévation du barrage d'El Kansera de manière à obtenir une retenue supplémentaire de 100.000.000 de m3 réservée uniquement à l'étalement des crues. Si possible un barrage sera également établi dans la vallée du R'Dom pour régulariser le cours de cet oued également capricieux.
On estime que les travaux principaux entraîneront le développement de 80 kilomètres de canaux représentant 4.000.000 de mètres cubes de terrassements.
En ce qui concerne le drainage des eaux basses un marché a été passé et la première partie d'un dispositif d'assainissement intéressant déjà 20.000 hectares est en voie d'achèvement.


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page 153

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 11-15310

- En haut de la page : Tracteur Clétrac de 120 CV travaillant avec un scraper de 12 yards cubes (environ 10 m3) et en bulldozer pour l'aménagement d'une rizière à Sidi Slimane. (Doc. T. T. A. D.)

La Mise en Valeur
LES CULTURES DANS LE GHARB


LE Gharb, qui correspond sensiblement au territoire administratif de Port-Lyautey, occupe une superficie approximativement de 900.000 hectares.
300.000 hectares seulement sont cultivés dont 80.000 par des Européens.

DANS LE PERIMETRE DE SIDI SLIMANE
Le barrage d'El Kansera sur le Beth permet d'irriguer environ 30.000 hectares du périmètre de Sidi Slimane-Petitjean.
Actuellement, 8.400 hectares de ce périmètre sont mis en valeur et les cultures pratiquées sont les suivantes :
Arboriculture
Agrumes, 4.000 ha ; Abricotiers, 100 ; Oliviers, 300 ; total, 4.400 ha.
Viticuliure
Vigne, 1.600 ha.
Cultures industrielles
Coton, 200 ha ; Menthe poivrée, 350 ; Nioras, 450 ; Tabacs, 250 ; total, 1.250 ha.
Cultures vivrières
Riz, 200 ; Maïs, 200 ; Cultures maraîchères, 400 ; total 800 ha. Cultures fourragères
350 hectares.
Total, 8.400 hectares.

LES PRINCIPALES CULTURES ET L'AVENIR DU GHARB
LES AGRUMES
En plus du barrage d'El Kansera, l'exploitation des ressources d'une nappe d'eau douce profonde qui s'étend sous tout le Gharb, la réalisation d'ouvrages de régularisation des crues et d'emmagasinement des eaux de l'Ouergha et du Sebou permettraient d'arroser une superficie totale de 200.000 hectares, et de donner un nouvel essor à l'agriculture dans le Gharb qui est de beaucoup la région du Maroc la plus apte aux cultures irriguées.
Le Gharb possède 60 % des plantations d'agrumes du Maroc.
La superficie couverte actuellement par les agrumes dans le Gharb est de 9.500 hectares, ce qui représente, d'après les dernières statistiques, 2.200.000 pieds d'orangers dont 1.800.000 appartenant à des Européens localisés principalement dans le périmètre irrigué de Petit Jean, Sidi Slimane et le long des rives du Sebou ou de l'Ouergha où les pompages pour irrigation sont faciles.
Les principales espèces cultivées sont :
1° Oranges précoces qui mûrissent en novembre-décembre : la clémentine ; les diverses variétés de Navel.
2° Oranges de saison qui mûrissent en février-mars : Cadenera ; les sanguines ; Grosse sanguine.
3° Oranges tardives qui mûrissent en mars : Vernia ; Jaffa ; Valencia Late.
4° Mandarines un peu délaissées.
5° Citrons.
6° Pomelos ou grape-fruits.
Cette production importante a donné naissance à plusieurs industries (conditionnement des agrumes, fabrications de conserves, confitures, jus de fruits) dans les régions de Mechra-bel-Ksiri, Petitjean, Sidi-Slimane et Port-Lyautey.
Pendant la saison 1949-1950 le Maroc a exporté en tout 110.500 tonnes d'agrumes (approximativement 70.000 tonnes en provenance du Gharb d'après la proportion donnée plus haut).
Les principaux clients sont : la France, l'Allemagne, l'Angleterre.
Les pays nordiques (Suède, Norvège) achètent de faibles quantités d'agrumes.


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page 154

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 12-15410

- Entre Souk El Arba du Gharb et Port-Lyautey, à Allai Tazi, quatre pompes à grand débit ont été installées sur la rive gauche du Sebou pour assurer l'irrigation d'une ancienne daya transformée en rizière. (Ph. Belin)

Les principaux concurrents sont l'Espagne et l'Italie. Des conversations sont en cours pour aboutir à des accords commerciaux entre les pays producteurs d'agrumes.
LE RIZ
La nécessité de mettre en valeur une superficie accrue de périmètres irrigables pour pallier aux besoins d'une population augmentée, la découverte de produits efficaces contre la pullulation anophélienne, tel que le DDT, le pur intérêt scientifique poussèrent le Service de Recherches Agronomiques à reprendre en 1948 les essais abandonnés dix ans auparavant. Une rizière expérimentale fut créée à Rabat en terre légère, au Centre de Recherches Agronomiques, une autre à Sidi Slimane en terre forte, et en 1949 une troisième aux Ouled Ameur, dans le Gharb occidental, sur l'exploitation agricole de M. Peilleron, à peu de distance des 45 hectares de rizière que M. Corchus avait créés la même année.
En 1949, la suuerficie cultivée était de 50 ha environ ; en 1950, de 600 ha environ.
On estime qu'en 1951 elle sera de 1.800 ha.
Un programme prévoit pour un proche avenir 3.500 ha. de culture de riz qui pourront être absorbés par le marché local et pour une période plus lointaine 10.000 ha. dans les terres du Gharb occidental.
La méthode de riziculture employée jusqu'à ce jour au Maroc est la méthode directe qui consiste à semer le riz soit à sec avec des semoirs mécaniques, soit dans un terrain déjà mouillé mais non submergé, soit par avion dans les terrains déjà submergés.
Les rendements très variables selon les rizières ont varié entre 40 et 60 quintaux à l'hectare.
Le Centre de Recherches Agronomiques a montré qu'on pouvait obtenir de bons rendements avec les variétés telles que Coluse, Ardezzone, Benlloch de Palis.
En pratique, on a cultivé aussi bien les variétés italiennes que les variétés américaines, dont la variété Magnolia, qui à tous les points de vue, semble être la plus intéressante dans l'avenir.
Une Coopérative pour le traitement et décorticage du riz est créée. Les installations sont en cours de construction.
La culture du riz fera naître au Maroc toute une industrie de traitements des produits dérivés. Le riz paraît être, tout compte fait, une ressource économique extrêmement intéressante pour l'avenir agricole du Gharb et du Maroc.
LE TABAC
Le tabac, qui couvre, chaque année dans le Gharb près d'un millier d'hectares, soit 75 % de la surface totale cultivée au Maroc, se déplace des centres irrigables où la qualité des produits s'est révélée très moyenne vers des zones à terres plus légères et non irriguées, conférant aux feuilles une souplesse et une combustibilité meilleure que celles obtenues avec le secours de l'eau. Les Marocains se familiarisent depuis quelques années avec la technique culturale et surtout le conditionnement que nécessite cette plante. Deux types sont cultivés : le tabac à fumer et celui à priser (Zlag). La feuille, en dehors de ses emplois bien connus, contient, en proportions variables, un alcaloïde, la nicotine, principe actif dans la lutte contre de nombreux parasites des végétaux, cette branche offre à la future production marocaine un débouché excessivement intéressant et très largement ouvert sur les marchés extérieurs. C'est une culture qui ne présente pas de difficultés particulières et qui devrait très rapidement s'étendre dans notre région.
LA VIGNE
La vigne est principalement cultivée par les Européens et couvre une superficie de 2.000 hectares environ.
Le raisin produit des vins d'excellentes qualités.
CULTURES MARAICHERES IRRIGUEES
Elles sont principalement localisées dans la région de Sidi Slimane ou aux environs de Port-Lyautey.
La superficie cultivée s'élève à 3.500 hectares, dont la moitié par les Européens, et représentent 12 % de la superficie totale des cultures maraîchères irriguées au Maroc.
ELEVAGE
L'extension des périmètres irrigués permet les cultures fourragères et l'élevage.
La superficie des cultures fourragères, pratiquement nulle en 1927, s'élève à 3.000 hectares environ dans le Gharb, dont la moitié en bersim. Sur ces 3.000 hectares, les indigènes en cultivent 200.
Le cheptel du Gharb, d'après les moyennes des dernières années, s'élève à :
Equidés (chevaux, mulets, ânes), 30.000 têtes, soit 15 % du nombre total de têtes au Maroc.
Bovins 170.000 soit 10 % du nombre total
Porcs 20.000 » 25 % »»
Ovins 600.0CO » 7% »»
Chèvres .... 100.000
CULTURES NON IRRIGUEES
Les céréales couvrent une superficie totale de 230.000 hectares. Les principales espèces cultivées sont :
Cultures d'automne :
Blé dur.. 80.000 ha dont 12.000 par les Européens
Orge .... 50.000 ha — 6.000
Blé tend. 26.000 ha — 10.000
Alpiste .. 4.000 ha
Cultures de printemps :
Sorgho .. 40.000 ha dont 3.000 par les Européens
Millet . . 8.000 ha — 300 —
Maïs .... 4.000 ha
On enregistre un léger recul, chez les Marocains de la culture du blé dur au profit du blé tendre, des cécérales secondaires et des oléagineux.


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page 155

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 13-15510

- De haut en bas : A Souk El Arba du Gharb, quarante-cinq hectares ont été aménagés en rizière ; le riz étant mûr, la rizière a été asséchée. On distingue sur notre document la séguia qui a, permis l'écoulement des eaux.
- Plantation d'agrumes, âgée de trois ans, à Mechra Bel Ksiri. Au premier plan : Prise d'irrigation.
- La récolte des oranges dans le Gharb.
(Ph. Belin)

LEGUMINEUSES
L'extension de la culture des haricots est à signaler. Elle n'existait pas en 1927.
Les principales cultures sont :
Pois
Pois chiches
Fèves
Haricots . . . Lentilles . ..
8.900 ha dont 2.500 par les Européens
8.000 ha — 3.500 —
5.000 ha 3.000 ha 400 ha
PLANTES INDUSTRIELLES
Le lin couvre en moyenne 7 à 8.000 hectares. En 1949, il a couvert 35.000 hectares par suite de circonstances exceptionnelles.
Le coton couvre quelque 250 hectares dans le périmètre irrigué par le barrage d'El Kansera (Slimane-Petitjean). La variété utilisée est le Pima 67, sélection marocaine à longues soies (40 mm) qui donne satisfaction à l'industrie métropolitaine pour la confection de fils fins et résistants. Des tentatives en culture sèche se poursuivent avec des variétés à courtes soies (28-30 mm.), dont la production future servirait à alimenter les nouvelles industries marocaines de cotonnades qui se ravitaillent, en ce moment, aux Etats-Unis. De plus, les graines de cotonnier apporteraient un contingent non négligeables au ravitaillement des huileries.
Le tournesol couvre une superficie de 11.000 hectares environ.
Les betteraves sucrières couvrent une superficie de 200 hectares environ.
PLANTES A PARFUM
Pratiquement nulle en 1927, cette culture se développe peu à peu. La production en huile essentielle va généralement vers l'exportation métropolitaine et américaine.
La menthe poivrée couvre 350 hectares.
FORETS
Dans la région de Sidi Yahia du Gharb, d'importantes étendues (15.000 ha) ont été consacrées aux arbres à tanin : eucalyptus et acacias qui, en dehors de la production d'une matière première appréciée des corroyeurs locaux et à l'extérieur, fournit au pays de grosses quantités de bois d'ceuvre et de chauffage, sans oublier le charbon de bois traditionnellement et abondamment utilisé dans chaque foyer marocain. La mise en valeur de terrains collectifs est, en outre, méthodiquement poursuivie pour la plantation de nouvelles « forêts » d'eucalyptus. En plus des usages précités, le bois de cette essence pourra constituer une matière première intéressant la fabrication de pâte à papier par une usine dont la création, actuellement en cours, nécessitera un accroissement sensible des boisements au Maroc.
CONCLUSIONS
Grâce à la nature de son sol, à ses richesses hydrauliques, à sa pluviométrie abondante, toutes les espèces de cultures peuvent s'acclimater dans le Gharb. L'exposé que nous venons de faire le prouve.
Le Gharb a une très forte densité de population (60 habitants au km2) qui possède déjà une technique agricole capable de s'adapter aux cultures irriguées.
Grâce à son climat tempéré, grâce à sa situation géographique sur la ligne Casablanca-Alger, grâce à la proximité de la côte et de ports bien aménagés (Casablanca et Port-Lyau-tey), l'exploitation agricole du Gharb a donné naissance à de nombreuses industries qui traitent sur place ou dans les ports les produits du sol.
Il n'est donc pas exagéré de dire que le Gharb est de loin la région la plus riche du Maroc, celle dont la mise en valeur est la plus rentable, celle qui peut permettre les plus grands espoirs à l'économie marocaine.



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page 156

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 14-15610

- HYDRAULIQUE BERKANE : IRRIGATION DE LA PLAINE DES TRIFFA

L'AMENAGEMENT de la MOULOUYA

S’ÉTENDANT entre les hauteurs des Beni-Snassen et le littoral méditerranéen du Maroc Oriental, la plaine des Triffa est limitée à l'ouest par le cours de la Moulouya, et à l'est par l'oued Kiss, formant frontière avec l'Algérie. Elle englobe quelque 40.000 ha de bonnes terres, dont 5.000 sont déjà irrigués par pompage.
D'autre part, dans la région de Zaïo, en zone espagnole, 18.000 ha se sont également révélés irrigables.

LES ACCORDS FRANCO-ESPAGNOLS
Les études préliminaires débutèrent en 1925. Du fait de sa situation, cet aménagement de la Moulouya supposait toute une série de décisions communes des autorités espagnoles et françaises. Après un accord — du 16 mai 1927 — et une longue interruption due aux événements, un nouveau protocole intervint en août 1950, préparé et complété par toute une série de conférences tenues de 1947 à 1950, entre les services techniques, les autorités locales et les chambres consulaires
II a été entre autres décidé que le partage de l'eau, à l'arrivée à Mechra-Klilla, se fera à raison de 60 % pour la zone française, et de 40 % pour la zone espagnole, avec possibilité, pour la première, de retenir en amont une quantité supplémentaire de 80.000.000 de m3, en année de pluviométrie normale. Le financement des deux barrages incombera, pour 35 % à la zone espagnole, et pour 65 % à la zone française. Enfin, le barrage d'accumulation de Mechra Klilla actuellement au concours (voir page 74) sera construit sous le contrôle et la direction d'ingénieurs espagnols, leurs confrères français ayant à charge le barrage de Mechra Homadi, à 17 km. à l'aval.

LE BARRAGE DE DERIVATION ET DE COMPENSATION DE MECHRA HOMADI
Alors que, comme nous l'avons vu (voir page 74), on envisage de réaliser à Mechra Klilla une accumulation de 500 millions de m3 (qui pourra être doublée par la suite), Mechra Homadi aura un rôle de compensation et de dérivation. Du type poids, en béton, ce barrage emmagasinera 50.000.000 de m3. Il présentera une légère courbure, permettant le déversement ...


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page 157

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 15-15710

- Quelques vues du tunnel de Teniet El Begra (Entreprise Lefran-çois) sur le canal principal d'irrigation des Triffa. Sa longueur totale est de 1.150 mètres et sa section, du type « fer à cheval », est de 5 mètres de large sur 3 m. 73 de haut.

... central, qui se fera par quatre pertuis obturés par des vannes automatiques à segment, hautes de 12 mètres et longues de 16, actionnées par flotteurs. Il sera ainsi possible d'évacuer une crue maxima de 6.000 m3-s., la plus forte observée jusqu'ici n'ayant pas dépassé 5.000 m3-s.
Les principales caractéristiques de cet ouvrage sont les suivantes :
— cote du couronnement : 168,50 ;
— cote des fondations : 111,00 ;
— hauteur maxima : 57,00 ;
— longueur développée en crête : 212,00 ;
— épaisseur en crête : 3 50 ;
— largeur maxima à la base : 43,80 ;
— cote du seuil déversant : 154,50 ;
— cote du niveau normal : 166,00 ;
— cote du niveau minimum : 164,00 ;
— cote du niveau exceptionnel de crue : 166,50.
Les travaux nécessiteront l'exécution de plus de 140.000 m3 de terrassement, et la mise en œuvre de 150.000 m3 de béton (béton pervibré, à 180 kg. dans le corps de l'ouvrage, et à 225 au contact du terrain avec environ 30.000 t. de ciment et 750 t. d'aciers ronds. Ils ont été confiés, après concours, à un consortium constitué par deux entreprises françaises Campenon-Bernard, T.M.G.C., et une espagnole : Cubiertas y Tejados.
Prévus pour une durée de quarante mois, ils débuteront dès que sera ouverte la route d'accès. Celle-ci, partant d'El Aïoun, compte 29 km., et a été conçue de façon à pouvoir supporter un intense trafic de poids lourds (de plus de 20 tonnes). Confiée à l'Omnium d'Entreprises, elle sera achevée en juillet 1951. Une voie identique, du côté espagnol, est déjà fort avancée.
La ligne électrique à 60.000 v., destinée à fournir le courant au chantier, vient d'être réceptionnée, et devra être prolongée jusqu'à Mechra Klilla. Construite par la C.M.E.E.M., elle est d'un type particulier, comportant des pylônes très légers en tubes métalliques remplis de béton, et permettant des portées de 350 mètres.
Les prochains travaux vont porter sur l'aménagement du chantier. C'est d'abord la construction d'une cité pour le personnel, qui comptera environ 100 Européens et plus de 300 Marocains. La SOMETAS vient d'acheter déjà deux agréables villas, destinées à l'ingénieur de l'Hydraulique, devant contrôler les travaux du chantier, ainsi qu'un bâtiment pouvant loger douze célibataires. Ce dernier, lui aussi très confortable, dominant les gorges sauvages de l'oued, pourra être, après l'achèvement des travaux, remis à l'Office du Tourisme, et transformé en gîte d'étape.
Seront entreprises également la construction du poste de transformation, l'ouverture des carrières, l'installation d'une station de concassage et de criblage, pouvant produire 500 m3-jour de pierre cassée et 200 m3-jour de gravette, ainsi que d'une batterie de bétonnières d'une capacité de 300 m3-jour.

LE PÉRIMÈTRE DES TRIFFA
Sur chacune des rives, se situeront les prises des deux canaux destinés à irriguer, celui de rive gauche les 18.000 hectares de la région de Zaïo, celui de la rive droite, les 40.000 hectares de la plaine des Triffa. ,
Le canal principal de rive droite mesure 80 km., depuis le barrage, où il prend naissance à la cote 144,5, jusqu'à l'Oued Kiss dans lequel il se jette. Son débit ira décroissant depuis 18 m3-s. sur la partie tête morte constituant les vingt premiers kilomètres jusqu'à 9 m3-s. à son extrémité, et assurera l'irrigation de 31.900 hectares. Après un parcours difficile de 12 kilomètres dans les gorges de la Moulouya, comportant de nombreux ouvrages d'art, le restant du trajet est à pente à peu près constante, de l'ordre de 0 m. 15 par kilomètre.
Un second canal, dit supérieur, d'un débit de 2,6 m3-s., alimenté par pompage sur le canal principal, prend naissance près de Berkane. Long de 22 kilomètres, il assurera l'irrigation de 4.800 hectares de bonnes terres, et rejoindra lui aussi l'Oued Kiss. Enfin, et éventuellement, deux petites installations supplémentaires permettraient, l'une, l'alimentation en secours des 2.000 hectares d'Aïn Regada, l'autre, la mise en valeur de 1.200 hectares à l'ouest de Martimprey du Kiss.


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 16-15810

—De haut en bas : Emplacement du barrage de Mechra Homadi, dans les gorges de la Moulouya.
— Terrassements du canal principal d'irrigation réalisés par les T.M.G.C.
— Secteur du canal confié à la SOMETAS.
— Vue du canal en plaine.
(Doc. T.M.G.C. et SOMETAS).

L'ensemble de cette zone mérite en effet d'être équipé, comme le prouvent les 5.000 hectares qui le sont déjà, grâce a des pompages, soit sur des oueds (Oued Kiss, Oued Berkane), soit sur la nappe phréatique. Le restant est malheureusement improductif six ans sur sept, par suite des faibles précipitations (180 mm. par an en moyenne).
Le débit du canal, de 18 m3-s. en tête, assurera un module de 0,4 l.-s.-ha, et permettra une parfaite mise en valeur. Les cultures prévues sur ces 40.000 ha pourraient se répartir de la façon suivante : 20 % en vignes, 15 % en arbres fruitiers, dont les 2/3 en agrumes, 15 % en céréales, 10 % en cultures fourragères, dont la moitié en luzerne, 10 % en légumineuses, et 5 % en cultures maraîchères, les 6.000 ha restant étant réservés aux assolements.

LES RÉALISATIONS
A l'heure actuelle, la totalité des études (piquetage, tracé, revêtement,  ouvrages  d'art)  concernant les 80 km.  de canal principal,  y compris les  12 km.  dans les gorges  de la Moulouya et la prise du barrage, sont achevés.
Les avant-projets du réseau de distribution, portant sur les canaux secondaires — une trentaine — et tertiaires, viennent d'être mis au point, et l'on entame le projet proprement dit. Cette étude, concernant plus de 1.000 km. de canaux, (vraisemblablement du type porté, en béton), représentera deux années de labeur.
En différents points de cette plaine, en particulier dans la partie proche du littoral, ces études sont rendues délicates par un micro-relief souvent difficile à interpréter sur la carte, et particulièrement morcelé. Nous nous en rendons compte en voyant la maquette en relief au vingt-millième que les Services de l'Hydraulique de Berkane sont en train de monter, et grâce à laquelle les moindres mouvements de terrain, et par conséquent les tracés des canaux et des colatures apparaissent clairement.
Quittant les bureaux, M. Casanova, ingénieur chef de la Subdivision de l'Hydraulique de Berkane (organisme chargé de l'ensemble des études et de la direction des travaux)), nous emmène vers les chantiers, et, sous sa conduite, nous montons à vive allure la piste d'accès, tracée à coup de bulldozer. La plaine, bosselée de quelques mamelons, est ornée de rares et maigres champs, et de broussailles où errent des moutons ; un large sillon ocre la déchire : c'est le canal principal, creusé sur déjà plus de 40 kilomètres.
En effet, sept lots de terrassement sont déjà achevés ; ils avaient été confiés, le premier à l'Entreprise CHOL d'Oujda ; les 2°, 3° et 6° à la Société SOMETAS ; les 4°, 5° et 7ème aux Travaux Marocains de Génie Civil. Soit, avec le 8° lot, qui s'achève, et également confié à T.M.G.C., un ensemble de 540.000 m3 de déblais.
Sur ce 8° lot où nous arrivons, nous trouvons à l'œuvre dix Européens et vingt-cinq Marocains, servant cinq compresseurs, soit 400 CV, une pelle Lima, à godet de 1 m3, travaillant en butte, et un bulldozer. La cadence de déblais atteint 700 m3-jour, soit un avancement de 40 ml, dans un terrain de conglomérat d'une dureté comparable à celle de la roche dure, mais rendant très malaisée la perforation.
Les difficultés rencontrées pour ces travaux n'ont pas été minces : éloignement de cette région compliquant l'amenée du matériel, rareté de la main-d'œuvre marocaine, alors qu'il ne pouvait être question de mécaniser à outrance les chantiers. Enfin, les sols, en majeure partie constitués de roche dure, ne facilitèrent pas la tâche. Ainsi, sur les 2° et 3° lots, où furent rencontrés des bancs importants de calcaires bleus, et des pou-dingues, la SOMETAS d'ut travailler, soit à la pelle mécanique (Bucyrus), soit à la grue, pour enlever des blocs atteignant ...
Cependant, les travaux, traités à des prix modérés, et commencés le 14 mai 1947, furent livrés dans les délais voulus, et — chose non négligeable — le nombre d'accidents fut nettement inférieur aux moyennes enregistrées couramment dans des cas analogues.
Le canal comprend sur son parcours deux tunnels principaux. Le premier, à Teniet-el-Bregra, long de 1.150 mètres, confié à l'Entreprise Lefrancois, de Paris, spécialisée dans ce ...


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 17-15910

- L'échafaudage tubulaire du pont sur l'oued Ksob, construit par l'Omnium d'Entreprise, un des principaux ouvrages de la route d'accès au chantier du barrage de Mechra Homadi.
- Ets. L. Beranger, Casablanca.
(Doc. Fenié)

... genre d'ouvrages (elle participa entre autres à la construction du Métro), est complètement achevé depuis 1949. Sa section est du type « fer à cheval », avec une largeur maxima de 5 m. et une hauteur de 3,73 m. Trente mille m3 de déblais ont été extraits, évacués de la galerie par camion. L'attaque amont fut menée par galerie d'avancement de faîte avec bétonnage de la voûte, puis abattage du stross, et maçonnerie des pieds-droits et du radier. A l'aval, l'attaque se fit par une galerie d'avancement en demi-section verticale, les abattages et le réglage à la section définitive suivant à 15 mètres en arrière, et réduisant ainsi la consommation d'explosif. La cadence moyenne d'avancement en pleine section a été à chaque attaque de 6 m/jour avec trois postes.
Les déblais, triés, furent utilisés par les bétonnières, pour le revêtement du tunnel ; 10.000 m3 de maçonnerie furent exécutés. Notons qu'en plusieurs points, caractérisés par la bonne tenue de la roche, il n'a pas été nécessaire de revêtir la voûte. En effet la hauteur d'eau n'excédera pas 2,82 m., et dans le cas signalé, la maçonnerie a été montée à 3,08 m., à hauteur des naissances.
Un deuxième tunnel, celui de Taguerchech, long de 800 m. et situé dans les gorges, d'accès difficile — surtout pour l'attaque aval — a été confié à la même entreprise et est déjà creusé sur plus de 600 mètres.
Pour les années 1951 et 1952, outre l'achèvement des ouvrages mentionnés, plusieurs lots seront lancés comportant une série de siphons et de bâches déjà au concours, ainsi que les premiers travaux de revêtement. Enfin, on entamera sans doute un lot de 5 km. de terrassement dans les gorges. Ces derniers travaux seront particulièrement délicats, car le relief y est tourmenté et abrupt ; ainsi, il faudra en certains points attaquer des parois verticales surplombant l'oued.
Sans doute, les crédits actuellement disponibles ne permettent pas de pousser plus activement ces travaux. Mais on peut espérer que les disponibilités s'accroîtront au cours des années qui viennent, de façon à permettre la mise en service du barrage de Mechra Homadi, et celle du canal principal pour 1955. L'irrigation du périmètre pourrait alors, à partir de cette date, se poursuivre au rythme d'environ 4.000 ha par an.
Il faut préciser ici que le barrage de dérivation et le canal principal ne permettraient qu'une irrigation au fil de l'eau, ou plus exactement, qu'ils supposeraient que le sous-sol du périmètre jouât le rôle de réservoir d'accumulation. La nappe phréatique serait alimentée non seulement par la colature des irrigations normales, mais aussi par les épandages systématiques d'hiver, et elle serait sollicitée par pompages dès que les débits dérivés de la Moulouya tomberaient au-dessous de ceux nécessaires aux cultures.
La nature du sous-sol des Trifîa permet l'application de ce système, malgré ses inconvénients. En zone espagnole, par contre, il est absolument inapplicable ; de plus, l'ensemble resterait de toute façon très sensible à la sécheresse. Mais on peut espérer que le barrage de Mechra Klilla, dont les travaux vont commencer, pourra lui aussi être mis en service en 1955.


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 18-16010

LE PERIMETRE DU N'FIS

Le périmètre d'irrigation du N'Fis intéresse, à l'ouest de Marrakech, une partie de la plaine du Haouz, composée de terres alluvionnaires de tout premier ordre. Deux oueds d'inégale importance traversent cette zone. L'un, l'Oued Baja, qui continue l'Oued Reraya, ne coule que quelques jours par an et alimente quelques seguias de crue. L'autre, l'Oued N'Fis, supporte seul, à l'heure actuelle, la charge d'alimenter en eau toute la région.
Drainant un bassin versant de 1.700 kilomètres carrés, le N'Fis a un débit extrêmement irrégulier, variant de 0 m3 250 à 800 m3 par seconde.
La quantité d'eau annuellement écoulée varie de 21 à 545 millions de mètres cubes, et comme dans cette région les années humides et les années sèches se succèdent par cycles, il apparaît illusoire de tenter de régulariser les débits d'une année à l'autre.
Le barrage de Lalla Takerkoust ou barrage Cavagnac, dont nous avons parlé plus haut, n'a d'autre but que de pallier dans une certaine mesure l'irrégularité de ces débits.
Les eaux turbinées par l'usine située au pied du barrage, sont restituées à l'oued et reprises à 1.500 mètres de là par un barrage de compensation. Des seguias de terre, les mêmes qu'utilisaient les fellahs avant la construction du barrage, les recueillent, mais ce parcours dans le lit de l'oued, et dans les multiples canaux en terre, entraîne des pertes considérables que l'on estime à 60 % du débit lâché par le barrage.
Un canal adducteur, depuis le barrage de compensation, a été construit pour parer à cet inconvénient. Il mesure 15 kilomètres de long, dont 11 kilomètres en galerie souterraine. Il est à écoulement libre, calculé pour un débit de 8 m3-seconde. Il alimentera deux canaux principaux, qui borderont à l'est et à l'ouest les terres à irriguer. Le canal de la rive droite est en voie d'achèvement et sera mis en service au cours de l'année 1951.
Cependant, avant même de profiter de l'amélioration considérable que comportera la mise en service du canal adducteur et du canal principal, les condition d'exploitation de ce périmètre ont été grandement facilitées. Outre l'irrigation beaucoup plus régulière de 30.000 hectares de terres appartenant aux fellahs, 5.000 hectares de lotissements européens ont été aménagés, sur lesquels ont été pratiquées les cultures suivantes :
1.000 hectares de céréales. 390 hectares d'agrumes, 270 d'oliviers, 100 d'abricotiers, 50 d'amandiers, 25 de pruniers, 200 de maïs et 50 de maraîchage.
Etant donné l'irrégularité très grande des débits du N'Fis et l'impossibilité d'en assurer une régularisation interannuelle les 60.000 hectares d'excellentes terres que compte le périmètre du N'Fis, ne pourront être convenablement irriguées qu'à condition de faire appel à d'autres eaux.
Or il n'existe pas d'autres disponibilités, dans cette région, que celles qui sont offertes par l'Oued Lakhdar et l'Oued Tessaout, affluents de l'Oum-er-Rebia, qui coulent l'un et l'autre à une centaine de kilomètres à l'est de Marrakech. Ces disponibilités sont heureusement importantes.
Si actuellement les irrigations pratiquées, suivant la tradition locale dans la basse vallée de ces deux oueds absorbent complètement les débits d'étiage et de moyennes eaux, l'appoint des crues reste disponible. Celles-ci devront donc être retenues derrière des barrages et un vaste projet, d'importance primordiale pour l'avenir de Marrakech et du périmètre des Sgarna, a déjà reçu un commencement d'exécution.
Il comporte l'établissement d'un canal de 120 kilomètres qui permettra de porter à 60.000 hectares le périmètre du N'Fis et d'irriguer 100.000 hectares environ d'un nouveau périmètre. Deux lots, soit une dizaine de kilomètres, sont d'ores et déjà en construction. Son débit sera de 30 m3-s. à l'origine et de 12 m3-s. à son extrémité aval.
Les études sur les ouvrages de la Tessaout et de ses affluents sont poussées actuellement en priorité. Un premier barrage de 70 mètres de haut serait construit à Timi N'Outine, avec une retenue de 190 millions de mètres cubes. Un autre, de 110 mètres de haut, capable de retenir 230 millions de mètres cubes, serait construit à Ait Chouarit. Enfin est terminée l'étude d'un ouvrage de prise sur le Lakhdar, à Sidi Driss.
Ajoutons, pour terminer, que le canal de 120 kilomètres rejoindra à Tachraft la galerie adductrice des eaux du N'Fis.
On sait qu'on a prévu à cet endroit, afin de profiter de la dénivellée de 70 mètres entre la Paierie et le cours de l'oued, l'installation d'une usine hydro-électrique automatique.

LES SGARNA

Le périmètre irrigable des Sgarna couvre une superficie de 60.000 hectares. Une partie est irriguée par des moyens de fortune utilisant principalement les eaux de crue, depuis fort longtemps. Le Génie rural s'est tout d'abord attaché à améliorer cette irrigation en faisant bétonner les grosses seguias et en disposant quelques ouvrages de faible importance dans le but d'assurer à la fois la conservation des eaux et du sol. Ces travaux intéressent 5.500 hectares.
Depuis longtemps en effet, les eaux de crue ont été utilisées dans cette région, mais il a fallu les progrès de la technique moderne pour surmonter les difficultés auxquelles se heurtaient les constructeurs, les barrages étant facilement emportés ou tournés par les eaux.
Grâce à divers systèmes de petits barrages et de canalisations, l'excédent des crues paut être évacué sans provoquer de gros dommages et le débit utile est dirigé sur les terres intéressées. Ces inondations contrôlées ont le double avantage d'enrichir la nappe phréatique et de constituer une réserve dans le sol.
Nous avons vu par ailleurs, que pour assurer l'irrigation totale des Sgarna un vaste projet était à l'étude. Il comprend plusieurs barrages sur l'Oued Lakhdar, l'Oued Tessaout et le R'Zef. Sans doute ce projet sera-t-il mis au point dans le courant de l'année 1951. Une première tranche de travaux vient d'être mise au concours.
En outre, sur la suggestion du Résident général, il est question de prolonger le canal principal d'irrigation des Béni Moussa, branche ouest, jusqu'aux environs d'El Kelaa des Sgarna. Le canal passerait en siphon sous l'Oued el Abid (voir la carte des périmètres des Béni Amir-Beni Moussa, p. 116).
Actuellement, sur cent mille hectares environ cultivés par les fellahs, 60.000 sont consacrés à l'orge et 25.000 au blé dur, le reste étant occupé par le blé tendre, le maïs et des cultures diverses.
Le recensement des arbres fruitiers de 1948 accusait 410.000 oliviers, 250.000 figuiers, 53.000 grenadiers, 11.000 orangers et 7.000 amandiers.
Quant à l'élevage, il est surtout représenté par les ovins avec 215.000 têtes et les caprins avec 95.000 têtes. On compte environ 30..000 bovins.

Les Petits Périmètres

Nous verrons plus loin les recherches des eaux souterraines destinées à l'irrigation de régions éloignées de tout cours d'eau important justifiant la construction de barrage de retenue. Avant de dire quelques mots du projet en cours de réalisation concernant l'oued Massa, au sud d'Agadir, rappelons que l'oued Mellah est barré à une trentaine de kilomètres de son embouchure par un ouvrage de 22 m. de haut et d'une capacité de retenue de 18 millions de mètres cubes qui permet l'irrigation de 1.500 hectares de terrain d'excellente qualité.
Signalons également qu'un barrage a été projeté sur le Bou Regreg qui permettrait d'irriguer les terres maraîchères des ouljas de Rabat et de Salé.
Au début de la partie de cet ouvrage consacrée aux périmètres d'irrigation, nous avons évoqué les travaux de petite et moyenne hydraulique entrepris par le Génie Rural. Ces travaux, d'un rendement immédiat, n'utilisent que peu de matériaux essentiels et sont, en général, peu coûteux.
Le programme des travaux établis pour les années prochaines intéresse notamment la région de Fès avec l'irrigation de la plaine du Saïs (20.000 ha), la région d'Oujda, la région de Meknès (vallée du R'Dom, plaine de Bou Fekrane et vallée du Trigrira), les environs de Ben Ahmed et de Béni Mellal, la plaine du Haouz et la région de Taroudant.

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LE MASSA INFERIEUR et son barrage souterrain

Une région déshéritée est bien celle qui s'étend des pentes ouest de l'Anti-Atlas jusqu'à la mer. A part l'oued Massa, aucun cours d'eau ne bénéficie d'un régime pérenne, aussi était-il tentant de dériver le cours de ces eaux pour les utiliser à l'irrigation.
Avec peine, la population autochtone était parvenue à irriguer, en hautes eaux, un périmètre de quelque 500 hectares, à l'ouest du douar Tassila, superficie d'ailleurs réduite, dans la période d'étiage, soit pendant sept à huit mois de l'année, à 250 hectares.
A titre d'exemple, tandis que l'oued débitait 250 litres-seconde au mois de juillet 1948, le prélèvement destiné à l'irrigation ne dépassait pas 86 litres-seconde, et, en juin 1950, il arrivait, en tête du périmètre cultivé, 72 litres-seconde, alors que s'écoulaient encore 180 litres - secondes à l'océan.
Un projet a donc été établi afin de récupérer, au moins en période de basses-eaux, toute l'eau disponible et de la diriger vers les terres cultivables. Cette eau disponible ne comprend pas seulement celle qui s'écoule en surface, mais aussi celle de l'underflow. Pour cela, il fallait barrer le lit alluvionnaire de l'oued par un voile étanche en un lieu où ce lit se trouvât encaissé dans un terrain imperméable.
Si l'écoulement en surface est facilement mesurable, celui de l'underflow, par contre, ne l'est que très approximativement. Cependant, on estime que le débit total de l'étiage ne descend guère au-dessous de 350 à 400 litres-seconde, le débit moyen demeurant très variable. Celui-ci, en effet, reste fonction de la valeur des crues et surtout de la longueur des « queues de crues », pendant lesquelles on peut dériver tout le débit nécessaire à l'irrigation.

LES PERIMETRES CULTIVABLES
Les travaux projetés intéressent 1.519 hectares sur lesquels 250 hectares constituent actuellement le patrimoine des fellahs.
La cote à laquelle on établira la prise en rivière est déterminée par les lieux. Elle permet de dominer toute la vallée inférieure de l'oued Massa, rive droite, constituée par une basse terrasse relativement étroite mais assez longue.
Le Génie Rural, chargé de l'étude agro-pédologique et de l'établissement du réseau d'irrigation (canal principal, canaux secondaires et tertiaires, colatures, drainages, etc.), met au point actuellement le projet d'irrigation qui comprend, d'est en ouest : le périmètre nouveau de Si Smaissa (371 ha), le périmètre de Tassila, déjà irrigué, qui pourra atteindre de façon stable, grâce aux aménagements projetés, 579 hectares, et le périmètre d'Ouzifen (250 ha) auquel on pourrait ajouter, par des aménagements secondaires, 119 hectares.
Il est en outre envisagé, à l'aval d'Ouzifen, d'irriguer des terres non encore préparées pour une mise en valeur, et représentant 200 hectares environ.
Nous avons dit que le débit total de l'oued était très variable. Il est cependant possible de choisir un assolement tel que l'ensemble des terres irrigables soit normalement et rationnellement mis en culture.
Cet assolement comporte, en été, des cultures sobres et, en hiver, des cultures plus exigeantes en eau.
Le sol est profond et de bonne qualité, les conditions climatiques sont particulièrement clémentes, les températures variant de +23" à +18" (Hygrométrie : 90). Aussi trois récoltes peuvent être assurées par an, si l'on sait choisir les rotations.
Ces différents facteurs et les données physiques, telles que les pertes d'eau en cours de transport, exigent, pour que soit assurée normalement l'irrigation, un maximum de débit de 1.500 à 1.600 litres-seconde.

L'OUVRAGE DE DERIVATION
La Circonscription de l'Hydraulique a été chargée d'établir l'ouvrage de dérivation. Les données techniques du problème étaient les suivantes :
1") Il fallait dériver un maximum de 1.600 litres-seconde ;
2") A l'étiage, le débit de surface est inférieur à 1.600 litres-seconde. Il est donc nécessaire de lui adjoindre le débit d'underflow ;
3") A l'amont du point où la route de Tiznit franchit l'oued Massa, se termine la cuvette imperméable dans laquelle coule le fleuve.
L'oued Massa, dans tout son cours supérieur, coule dans une sorte de gouttière taillée dans des terrains imperméables, tels que schistes anciens, quartzites, granulites, etc. Cette gouttière se termine par un étranglement rocheux, particulièrement favorable à l'établissement d'un ouvrage, au pont de la route d'Agadir à Tiznit. C'est donc ce point qui a été choisi pour y établir le barrage de dérivation, qui a ceci de très particulier, c'est qu'il se décompose en deux éléments bien distincts : le barrage proprement dit, ou barrage profond, et le barrage de surface. C'est à cette particularité qu'il doit sa dénomination de « barrage souterrain », bien qu'elle ne corresponde pas exactement à la réalité. Mais il est un fait, c'est que la partie la plus importante de ce barrage se trouvera implantée sous le lit naturel de l'oued.
En effet, le profil en travers du lit de l'oued indique une échancrure du « bedrock » large de 100 mètres environ et profonde de 16 à 20 mètres. Cette échancrure est comblée sur 9 à 11 mètres de profondeur par un remplissage de galets, de graviers et de sable. A l'étiage, le flot de l'oued affleure le plan de remplissage et, en crue, la hauteur de la lame d'eau peut atteindre 6 mètres.
Le barrage profond sera donc établi dans les alluvions et jusqu'au « bed-rock » au moyen de caissons juxtaposés, chaque caisson se présentant comme une sorte de boîte en béton armé qui sera descendue par havage, l'assèchement intérieur étant assuré par pompage.
Cependant, pour obtenir une prise d'eau dominant le périmètre à irriguer, il fallait relever le plan d'eau de 3 mètres environ. Il n'était pas possible de prolonger les caissons en superstructure sans craindre des affouillements importants le long du parement aval du barrage, la lame d'eau atteignant 6 mètres d'épaisseur en temps de crue, comme nous venons de l'écrire. On a donc été conduit à établir un ouvrage en béton reposant sur le gravier et placé en arrière du couronnement des caissons leur servant de butée.
Pour l'établissement de ce barrage, plusieurs projets furent mis à l'étude, et c'est finalement celui présenté par les Etablissements Fourré et Rhodes et l'Entreprise Schneider qui fut retenu. C'est donc à ces entreprises que sont confiés les constructions du barrage, de la prise d'eau et du premier lot du canal de dérivation.
L'emplacement choisi se trouve à 270 mètres environ en amont du pont de la route d'Agadir à Tiznit, en un lieu où le lit alluvionnaire de l'oued s'étend sur une centaine de mètres de large.
L'originalité de cet ouvrage, qui en fera un type unique encore en Afrique du Nord, réside dans le fait que l'étanchéité du lit alluvionnaire par barrage souterrain est la partie la plus importante du barrage, celui-ci étant constitué par un seuil déversoir ne dépassant guère le niveau actuel de la surface des eaux de l'oued.
L'essentiel de l'ouvrage est donc la partie destinée à l'étanchéité du lit alluvionnaire. Celle-ci sera assurée par six caissons en béton armé, foncés par havage immédiatement en amont du massif du barrage. L'armature de chaque caisson en acier pèsera environ dix tonne. Le caisson s'enfoncera de son propre poids par havage dans les alluvions, tandis que l'on opérera à l'intérieur du caisson pour en vider le contenu. Parvenu au fond rocheux, soit à une profondeur d'environ six mètres, l'ancrage du caisson sera assuré par du béton qui sera coulé à l'intérieur du caisson jusqu'à une hauteur de 1 m. 90, puis tout le reste du caisson sera rempli de béton maigre. Le caisson, formant ainsi un bloc homogène, pèsera alors 220 tonnes environ.
Les deux caissons des extrémités mesureront 10 mètres de longueur et les quatre autres caissons 12 mètres. Leur hauteur variera de 6 m. 30 à 7 m. 80, et leur largeur sera de 2 m. 60.
La rigidité des caissons sera assurée par des cloisons transversales en béton armé, et les joints entre les caissons, également remplis de béton, coïncideront avec les joints de dilatation du massif du barrage.
L'ensemble de cette partie de l'ouvrage utilisera 65 tonnes d'acier, 600 mètres cubes de béton maigre et 500 mètres cubes de béton armé. On prévoit 1.200 mètres cubes de déblais dans les alluvions et dans la roche sous-jacente.
Le barrage lui-même est constitué par un massif de béton arasé à la cote 24,20, d'une largeur de 97 mètres sur 14 m. 20


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 7 02-16210

-  Cette coupe transversale du barrage de prise montre, de gauche à droite, le barrage profond, ici le caisson N° 2 (haut. : 7 m. 80 ; larg. : 2 m. 60) en béton armé rempli de béton maigre, et le barrage de surface constitué par un massif de béton (larg. : 14 m. 20) posé sur le lit alluvionnaire de l'oued. On distingue entre ces deux parties de l'ouvrage, le joint en bitume contenant une lame de cuivre déformable qui assure à la fois l'étanchéité de l'ensemble et sa souplesse pour parer aux phénomènes de torsion provoqués par les affouillements éventuels dans les alluvions.

... d'épaisseur, qui assurera par libre déversement le passage du débit de l'oued non utilisé par l'irrigation.
Dans sa partie moyenne, le seuil déversant sera simplement « posé » sur le lit alluvionnaire, sa hauteur allant de 5 m. 75 à l'amont à 1 m. 50 au centre, pour s'achever par une sorte de contre-poids s'enfonçant à l'aval de plus de 4 mètres dans les alluvions sur une épaisseur de 2 mètres.
Aux extrémités rive droite et rive gauche, le seuil sera fondé sur le rocher. Sa hauteur totale sera donc de 7 m. 75 à l'amont pour s'abaisser à 4 mètres au centre et remonter à 4 m. 75 à l'aval.
Le seuil déversant sera constitué par une niasse de béton, renforcée par des rails de 20 kilos, d'une longueur minimum de 5 mètres, disposés à raison d'un rail tous les 0 m. 60. Les déblais dans les alluvions et la roche seront de l'ordre de 10.000 mètres cubes et 4.000 mètres cubes de béton seront coulés.
Les caissons formant la partie rigide de l'ouvrage, puisqu'ils prennent leurs assises sur le fond rocheux, seront reliés au massif reposant simplement sur les alluvions par un joint en bitume dans lequel sera noyée une lame de cuivre déformable. Ainsi sera assurée la souplesse désirable pour parer aux phénomènes de torsion dans le sens longitudinal et transversal, conséquence des affaissements susceptibles de se produire dans les alluvions.

LA PRISE D'EAU
Séparée du barrage par une pile de 2 m. 80 d'épaisseur, la prise d'eau comportera un pertuis de chasse de 4 mètres de largeur, équipé d'une vanne à secteur Neyret-Beylier (NBPP) reposant sur son seuil à la cote 21,50 et s'élevant jusqu'à la cote 24,20, soit la cote de retenue normale. Manœuvrée automatiquement, cette vanne sera commandée par deux flotteurs placés dans des chambres ménagées dans les piles de part et d'autre de la vanne. En position d'ouverture, le volet de cette vanne se relèvera horizontalement et sera protégé contre le choc de corps flottants par une traverse profilée en béton armé.
Un panneau de prise d'eau sera aménagé sur le bajoyer, côté rive droite, du pertuis de chasse. Ce panneau, de 6 mètres de longueur, avec seuil à la cote 23,20, sera muni d'une grille fine et suivi d'un canal convergent, aboutissant à l'origine du canal d'irrigation. Cet ouvrage utilisera 500 mètres cubes de bétons divers et demandera 700 mètres cubes de déblais rocheux.
Lorsqu'il sera entièrement achevé, le canal de dérivation s'allongera sur 7 kilomètres. Le premier lot, dévolu à l'entreprise Schneider, s'étend sur 833 mètres, depuis la prise d'eau jusqu'à un ouvrage de décantation.
Sur 225 mètres, le canal sera aménagé avec talus déversant du côté de l'oued. Sa section type sera un rectangle de 1 m. 65 de hauteur et 1 m. 10 de largeur. La pente linéaire de son radier sera de 0,009, le débit normal du canal de dérivation devant être de 1,6 mètre cube-seconde pour une hauteur d'eau de 1 m. 40.
A l'extrémité aval de cette section, sera installé le vannage de garde et de dérivation, constitué par une vanne à secteur Neyret-Beylier (NBPP) de 1 m. 10 de largeur et d'une hauteur telle qu'elle corresponde en position de fermeture à la section mouillée du canal (1,40x1.10). En position normale, cette vanne se trouvera effacée sous le radier du canal. En se relevant pour la fermeture, elle découvrira un orifice de chasse assurant l'évacuation vers l'oued du débit amené par le canal.
La vanne est commandée automatiquement lorsque le niveau de l'eau dans le canal s'élève au-dessus de la cote correspondant au débit normal de 1,60 m3-seconde. C'est donc un flotteur disposé dans une chambre latérale qui assure la fermeture automatique de cette vanne.
Une galerie souterraine de 83 mètres constitue la seconde section du lot. Entièrement revêtue de béton, elle a une largeur de 1 m. 10 et une hauteur sous clé de 1 m. 95.
Un canal à air libre de 525 mètres de long lui fait suite. Il est implanté dans la plate-forme de l'ancienne route longeant la rive droite de l'oued, et aboutit à l'ouvrage de décantation et de raccordement.
Cet ouvrage, aménagé en déblais dans la berge de l'oued, a 10 mètres de longueur et comporte une chambre de décantation de 3 mètres de largeur aboutissant à une fosse transversale d'où sont évacués vers l'oued les sédiments. Cette évacuation est commandée par une vanne manœuvrable à la main.
Ajoutons qu'à la demande du Génie Rural, et suivant la première étude du réseau d'irrigation faite par ce service, cinq prises seront aménagées le long du canal principal, les débits de chacune d'elles devant être contrôlés à l'aide de vannes à niveau aval constant et de modules à masques type « Neyrpic », ceci étant commandé par la nécessité de restituer à l'ancien périmètre des débits prioritaires interdisant l'emploi de vannes à niveau amont constant.
L'installation des chantiers au barrage du Petit Massa a débuté en mars, et l'on pense que les travaux préliminaires pourront commencer au début de l'été 1951.

Après l'agriculture l'élevage
L'extension de l'agriculture marocaine dépend du problème de l'irrigation dont nous venons d'exposer les principaux travaux en cours et que nous résumons ici :
Dépendant du barrage d'El Kansera sur l'oued Beth, le périmètre de Sidi Slimane (37.000 ha) ;
Dépendant du barrage de l'oued Mellah, une zone maraîchère de 1.500 hectares ;
Barrage Cavagnac sur le N'Fis : 35.000 ha irrigués. Extension de ce périmètre à 60.000 ha et création d'un nouveau périmètre de 100.000 ha grâce à la construction en cours d'un canal de 120 km reliant les oueds Lakhdar et Tessaout au bassin du Tensift ;
Déviation de l'Oum er Rebia à Kasbah Tadla, assurant l'irrigation d'une partie des Béni Amir, et grands travaux entrepris sur l'oued el Abid à Bin el Ouidane, Aït Ouarda et Afourer, pour l'irrigation totale des Béni Amir et Béni Moussa : 141.000 ha ;
Barrage et tunnel d'Im Fout pour l'irrigation des Abda Doukkala : 134.000 hectares ;
Barrage de Médira Homadi pour l'irrigation des Triffa : 57.000 ha ;
Enfin, barrage souterrain du Massa inférieur.
Il nous reste à traiter de la recherche des eaux souterraines dans les régions éloignées de tous cours d'eau et dont la découverte et l'exploitation doivent assurer le développement de l'élevage marocain.



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- Etablissements FOURRE & RHODES, Casablanca.



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- FIDEM, Fournitures Industrielles d'Entreprises et de Mines, Casablanca.



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LES EAUX SOUTERRAINES L'AGRICULTURE ET L'ELEVAGE


L'EAU est au Maroc un bien plus précieux que l'or. Pour se rendre compte de la justesse de cette observation, il suffit d'un petit effort d'imagination pour se représenter l'aspect du bled après les moissons, durant toute la saison chaude, et de revoir ensuite la campagne marocaine dès que les premières pluies d'automne ont baigné les terres de leurs bienfaisantes averses.
On a alors l'impression de ne plus être dans le même pays. Ce sol dur, sec, craquelé, hérissé des derniers chaumes et que dévore un soleil de feu, évoque les contrées incultes où la terre ne nourrit pas son homme. Les troupeaux eux-mêmes errent comme des fantômes, à la recherche des derniers vestiges de végétation, et il semble qu'ils n'attendent plus que le moment de succomber à la faim.
Pourtant, après les dernières chaleurs de septembre, plus accablantes encore que les pires journées d'août, les nuages se sont accumulés et les premières averses orageuses ont répandu sur la terre assoiffée les généreuses ondées du ciel. Il semble alors que les éléments, trop longtemps contenus, se déchaînent, et ce sont de véritables cataractes célestes qui s'abattent sur le bled. Sous la khaïma sordide qui lui tient lieu d'abri — hélas ! bien précaire, — le fellah patauge dans l'eau. L'oued a grossi à vue d'œil en quelques minutes. Des douars, des troupeaux sont emportés et les inondations couvrent la campagne à perte de vue.
Mais qu'importé ! L'eau du ciel est tombée en abondance et, dès que les terres ont été ressuyées, l'arare antique est tiré du coin où il reposait et, traîné par des attelages archaïques, il trace sur les champs ses interminables sillons que le fellah ensemence de grain.
Sur les terrains de parcours, l'herbe a poussé et les troupeaux faméliques et résignés voient enfin un terme à leur jeûne épuisant. D'autres averses se sont succédé qui ont fait lever le grain, et les champs se couvrent d'immenses damiers où les cultures marquent leur taches vertes, tandis que les pâturages se transforment en gigantesques tapis de fleurs multicolores. Grâce au « miracle de l'eau », le bled renaît à la vie et ses habitants à l'espérance...
Mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Après un début de campagne prometteur, au cours duquel on a redoublé d'efforts pour ensemencer la terre sur la plus large surface possible, le soleil a repris ses droits et une nouvelle période de beau temps — le trop beau temps de l'automne marocain — s'est prolongé au delà de toute limite raisonnable. Et, encore une fois, les fellahs implorent le Ciel de venir à leur secours. Mais, si l'homme propose, le ciel dispose, et l'attente, longue, cruelle, désespérante, remet en cause toute la vie du bled. Les jeunes pousses d'orge ou de blé s'étiolent, jaunissent, périclitent sous le soleil trop vif et la persistante sécheresse. Le fruit de tant d'espoirs, de tant de labeur, d'une aussi longue peine des hommes sera-t-il perdu ? Tant d'efforts resteront-ils vains ?
Pourtant, non loin de là, le génie de l'homme a réussi à maîtriser les éléments et à les domestiquer à son service. Un grand barrage a été édifié qui capte les eaux tumultueuses descandant de la montagne ou coulant dans la vaste plaine. Sa haute muraille de béton barre la vallée et, derrière cet ouvrage puissant, des centaines de millions de mètres cubes d'eau s'accumulent durant les périodes de fortes eaux, créant en amont de l'ouvrage un vaste lac sur lequel se mire le ciel.
Puis, lorsque la saison chaude est venue et que la sécheresse persistante fait sentir ses effets, il suffira de libérer progressivement cette eau pour qu'elle coule, sage et lente, dans ces interminables canaux serpentant à travers la plaine et qui se terminent en séguias avant de se répandre dans les champs des fellahs. Ceux-ci n'auront que la peine de faire boire leur terre jusqu'à plus soif et, disposant à volonté du précieux élément, ils seront ainsi à l'abri des coups du sort, tandis que, sur les terres voisines où l'eau du barrage n'arrive pas, d'autres fellahs verront leurs cultures griller au soleil..,
Verrons-nous ainsi se créer dans ce pays deux catégories de possesseurs du sol, ceux qui, nés sous une bonne étoile, auront de l'eau à volonté et ne connaîtront point les angoisses des longs mois de sécheresse, et ceux qui, ayant leurs champs en dehors des périmètres d'irrigation, seront toujours à la merci des caprices du ciel et devront vivre sans espoir ?
Sans espoir ? Non ! Car l'on sait aujourd'hui que, si des milliards de mètres cubes d'eau coulent à la surface du sol à la faveur des grandes précipitations atmosphériques, on sait aussi qu'à la faveur de ces mêmes phénomènes, des masses d'eau encore plus consiérables s'infiltrent dans le sous-sol, s'y répandent dans la nappe phératique et, lorsque certaines conditions sont réunies, vont s'accumuler à de grandes profondeurs dans les entrailles de la terre. Parfois aussi, par un long cheminement souterrain, ces eaux finissent par se perdre dans le tumultueux océan.
Or, ces énormes volumes d'eau, dont la plus grande partie n'est pas utilisée, pourraient contribuer à féconder les terres dans une large mesure, sur tant de points où le moindre apport d'eau permettrait de sauver des cultures en apportant au moment propice l'appoint indispensable.
— Oui, mais, rétorquerez-vous, ces nappes d'eau dont nous ne nions pas la présence sont cachées aux regards et les usagers éventuels ne disposent point de moyens d'investigation susceptibles de les déceler, pas plus que de l'équipement indispensable pour amener à la surface les eaux souterraines ?
Cette réponse aurait pu être faite durant de longues années, mais elle a perdu tout son sens depuis que l'Administration s'est adjoint le concours d'un Service dont il n'est plus permis d'ignorer l'existence. Ce Service, qui porte le nom de Centre d'Etudes Hydrogéologiques, est composé d'un groupe de techniciens spécialisés dans la géologie et l'hydrologie, et leurs connaissances, appliquées à la recherche des eaux souterraines, leur permettent de déceler avec une certaine exactitude la présence des nappes jusqu'à une grande profondeur. Ils sont aidés quelquefois dans leur tâche par d'autres techniciens utilisant des moyens de prospection géophysiques destinés à connaître les éléments constitutifs du sous-sol. Mais il faut bien dire que ces études et recherches sont conduites selon des procédés scientifiques parfaitement rationnels ne laissant point de place à l'empirisme — comme c'est le cas par exemple chez les sourciers et baguettisants — et qu'ils aboutissent à des conclusions positives.
Lorsque les divers modes d'étude et d'investigation entrepris par le Service Hydrogéologique ont donné des résultats concordants, le moment est alors venu de mettre en route à bon escient le forage mécanique qui permettra de toucher la nappe dont on n'a jusqu'alors fait que supputer la présence. Car il faut bien dire que les données hydrogéologiques ne sont toujours que des indications de probabilité de présence de l'eau dans le sous-sol et que des accidents tectoniques, invisibles et imprévisibles, peuvent bouleverser toutes ces conclusions. Les éléments fournis par les observations successives de la géologie et de l'hydrologie peuvent fort bien concorder pour dire que tous les éléments favorables se trouvent réunis sur un point déterminé pour y provoquer l'accumulation de l'eau souterraine. Mais une cassure, une faille, la présence d'un banc rocheux imperméable dont rien ne permet de déceler la présence, peuvent détruire cette probabilité et seul le forage fournira la preuve décisive que tout s'est bien passé ainsi que les hydrogéologues l'avaient prévu.
Dans la grande majorité des cas, les choses se passent ainsi, et, quand le forage atteint le terrain aquifère recherché, on constate le plus souvent que les erreurs d'appréciation ont été négligeables. L'eau se trouvait bien où on l'espérait. Enfin, quand le forage a recoupé la nappe et que celle-ci a été reconnue, délimitée, et que son débit a été jaugé, le Service Hydrogéologique a pratiquement terminé son travail. Le forage est alors confié au Service utilisateur — c'est généralement le Génie Rural — dont le rôle consiste à équiper le puits selon ...


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- Dans le Tafilalet, on procède à un essai de débit après forage dans la palmeraie de Tizini (région d'Erfoud). (Doc. C.E.H.)

... le mode de pompage le plus rationnel pour remonter l'eau à la surface dans les conditions d'exploitation les plus économiques.
Les équipes dont nous parlons ont déjà fait leurs preuves dans l'ensemble des régions du Maroc et nous leur devons toute une série de forages productifs du plus haut intérêt. Certains de ces forages ont touché des nappes artésiennes et fait jaillir l'eau à la surface du sol sans que le pompage ait eu à intervenir, l'eau remontant par la seule force de la pression à laquelle elle est soumise dans les profondeurs souterraines, comme ce fut le cas notamment sur les Hauts Plateaux du Maroc oriental ou dans la plaine du Souss.
Grâce à l'eau ainsi découverte, il a été possible d'équiper pour l'irrigation un certain nombre d'exploitations agricoles appartenant soit à des collectivités indigènes, soit à des colons, et des superficies importantes ont déjà bénéficié de ce nouveau « miracle de l'eau ». Parfois, même, des industries doivent leur vie à ces travaux ou en ont tiré un complément d'eau indispensable à leurs travaux, ainsi qu'il advint à l'Energie Electrique d'Oujda, à la Distillerie de betteraves de Meknès ou aux Mines d'Anthracite de Djerrada.
Ailleurs, de grandes villes comme Casablanca, Rabat et Port-Lyautey ont eu à leur disposition de gros appoints d'eau grâce aux travaux entrepris par le Service Hydrogéologique, qui ont mis à jour des nappes souterraines se classant parmi les plus importantes du Maroc. Ce sont des villes comme Oujda, Agadir, Marrakech, qui, à la suite de recherches d'ordre local conduites avec succès, ont vu s'évanouir le spectre des « coupures » d'eau d'alimentation. Dans nombre de centres ruraux, le même problème a reçu des solutions satisfaisantes pour un large avenir et parfois même définitives. De très importantes nappes souterraines ont été aussi découvertes dans les régions de Fès et Meknès. Elles ont permis de mettre à la disposition de l'Agriculture de très gros débits d'eau d'irrigation d'une qualité telle qu'ils permettent d'entreprendre toutes sortes de riches cultures.
Bien entendu, de tels résultats n'ont pas été obtenus sans de longues et patientes études et recherches ni de coûteux travaux, et ce n'est pas du jour au lendemain que le vaste problème de la découverte des eaux souterraines sera résolu pour l'ensemble du Maroc. Mais à chaque jour suffit sa tâche et, si l'on tient compte que le Service Hydrogéologique ne fonctionne normalement que depuis quelques années, on voudra bien convenir qu'il n'a pas perdu son temps.
Ce que ce Service a réalisé dans le passé, il le poursuivra dans l'avenir et sans doute lui devrons-nous encore de belles et profitables découvertes dans les mois et les ans qui vont suivre. Nous pouvons donc faire confiance à sa Direction et à ses agents, car ils ont déjà largement fait la preuve de leur compétence et de leur activité.
Les buts qu'ils poursuivent sont d'un intérêt majeur dans un pays comme le Maroc où, plus que partout ailleurs, la présence de l'eau constitue un facteur inappréciable de richesse. Il ne reste donc qu'à souhaiter que les crédits indispensables à la poursuite de leur activité ne leur soient pas trop parcimonieusement mesurés. Certes, beaucoup de temps s'écoulera encore avant que ces longues recherches aboutissent à un inventaire à peu près complet des ressources en eau souterrains des diverses régions du Maroc.
La rentabilité de tels travaux ne se discute plus. Les exemples abondent où le montant total des frais engagés dans les études, recherches et forages ont été couverts plus de dix fois par la valeur marchande de l'eau qui a été amenée au jour. Encore ne doit-on pas seulement tenir compte dans un tel calcul que de la valeur marchande de l'eau ainsi captée, alors que, dans certains cas, lorsqu'il s'agit par l'alimentation en eau d'une ville très peuplée ou d'un douar perdu dans la montagne, l'eau a une valeur humaine que les chiffres ne parviennent qu'imparfaitement à traduire.
C'est ainsi que certains forages menés à bien sur les Hauts Plateaux du Maroc Oriental par le Bureau de Recherches et de Participations Minières (B.R.P.M.) sur les avis et conseils du Service Hydrogéologique, ont permis de sauver de la soif des dizaines de milliers de têtes de bétail et que l'eau mise au jour, utilisée aussi à la production de luzernières, doit révolutionner l'élevage dans cette région en fournissant aux troupeaux de précieuses réserves fourragères quand l'herbe vient à manquer par suite de sécheresse persistante. Jadis, de telles années étaient infailliblement marquées par un chiffre catastrophique de mortalité qui décimait les troupeaux et décourageait les hommes. Qui donc se chargera de chiffrer le progrès réalisé par l'eau dans une telle conjoncture ?
Comment établira-t-on la plus-value qui va être apportée sur les terres de la plaine du Gharb par la découverte d'une immense nappe pratiquement inépuisable d'eau douce, excellente à tous points de vue et propre à alimenter les cultures les plus payantes ? A combien estimera-t-on les quatre niveaux d'eau recoupés dans la plaine de Fès qui recèlent des nappes si abondantes qu'elles défient toutes les évaluations ? Dans la plaine du Souss, enfin, quoique les recherches n'en soient qu'à leur début, de très intéressants résultats ont déjà été obtenus, comportant des nappes statiques et des nappes artésiennes.
Tels son les prodigieux succès remportés par le Service Hydrogéologique du Maroc. Encore convient-il de faire observer que nous n'avons cité là que quelques cas pris parmi tant d'autres, car l'énumération de tous les forages positifs nous entraînerait trop loin. Mais ces quelques exemples font tout de même toucher du doigt que de tels débuts prometteurs ne seront pas sans lendemains.
Certes, le travail qu'il accomplit est plus modeste et surtout moins visible que celui des autres Services de la Direction des Travaux Publics, dont il relève par le truchement du Service de l'Hydraulique. Mais les grands barrages sont fort coûteux et, d'autre part, ils ne peuvent être implantés que dans certaines conditions, ce qui réduit d'autant les possibilités d'installation de périmètres irrigués par l'hydraulique. Mais il faut que les habitants des régions mal servies dans ce domaine sachent que l'on pense à eux et que, partout où les eaux de surface font défaut, l'on se préoccupe de découvrir des eaux souterraines susceptibles d'être utilisées aux mêmes fins de mise en valeur de la terre marocaine.
C'est une question de patience... et de crédits !


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