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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.

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Pierre AUBREE
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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 EmptyLun 10 Nov - 11:26

page 123

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 03-12310

LE REMEMBREMENT AUX BENI AMIR


Le problème du remembrement n'est pas d'une actualité récente. Lors des essais entrepris il y a quelques années aux premières heures de l'irrigation, l'obstacle principal venait de la répugnance de ces pasteurs qu'étaient les Béni-Amir à se voir sédentaires et à voir leur économie transformée. Le remembrement leur semblait alors « encore une de ces inventions européennes » dans laquelle ils ne gagneraient certainement pas, et qu'ils ne souhaitaient nullement.
Aujourd'hui cette psychose n'est plus. Après quelques années d'irrigation, le fellah possède une technique agricole de base et, s'il ne comprend pas toujours les raisons de ce qu'on lui demande de faire, il s'exécute quand même parce qu'il sait qu'en fin de compte il y gagnera. Bref, la confiance est acquise.
Outre le progrès technique enregistré chez ces fellahs, il existe d'autres raisons qui ont milité dans leurs esprits en faveur au remembrement. N'importe quel Amiri sait les ennuis de ces contributes de la zone irriguée : le réseau hydraulique n'est pas parfait et, surtout, le morcellement de la propriété privée ne rend guère facile sa mise en culture et compromet la rentabilité de l'exploitation.
On propose alors au fellah quelque chose de rationnel et d'apparemment parfait, il accepte et s'aperçoit à l'expérience qu'il a eu raison d'avoir confiance dans cette opération.
Le problème du remembrement est complexe à l'extrême ; il ne peut se résoudre que dans la coopération étroite et la synchronisation parfaite des trois techniques : hydraulique, agronomique et politique.
Pour que le fellah ne s'estime pas lésé dans cette opération, il faut lui rendre, en échange de ses nombreuses parcelles, une terre de superficie égale à ce qu'il possédait antérieurement et de même valeur pédologique. Ceci sera d'autant plus facile que la topographie du terrain s'y prêtera, et que la nature pédologique des terres sera homogène.
Nous avons énuméré trois techniques, il faut mentionner succinctement le rôle de chacune d'elles.
A l'agronome incombe :
1° une étude pédologique minutieuse du périmètre à remembrer ;
2° l'étude d'un assolement parfaitement adapté à la nature des différents sols ;
3° l'élaboration d'un programme économique équilibré (proportions de culture, d'arboriculture, d'élevage, de forêts, etc.) ;
4° le calcul des débits d'eau nécessaire à cette mise en valeur, la fixation d'une main d'eau type.
L'hydraulicien devra concevoir un réseau d'irrigation satisfaisant la technique hydraulique et les données agrologiques.
La tâche politique, elle, est d'autant plus délicate qu'elle traite des problèmes humains et non techniques. Il existe dans ce domaine une foule de problèmes à résoudre. Il faut connaître chaque fellah, son patrimoine foncier, son origine ethnique, ses moyens de travail, son habitat, etc...
L'état juridique de la propriété privée actuelle est d'une composition aussi peu simple que le régime successoral en droit musulman.
Il est donc nécessaire d'apurer, au moins en partie, la situation juridique de chaque patrimoine, non en se substituant au cadi mais, plus pratiquement, en matérialisant des situations de droit telles que partages ou regroupements de droits éparpillés.
Ces opérations auront supprimé pour quelques années les inconvénients de l'indivision. On a voulu renforcer cette assurance sur l'avenir grâce à un remembrement par clans ethniques. L'unité ethnique choisie a été « l'adem », qui a son équivalent en Corse, par exemple, où un village est formé de cinq, à six familles aux alliés nombreux.
Tous les membres du clan (en général cinq à dix foyers) revendiquent un même aïeul et donc une certaine parenté. Ils sont donc remembrés à l'intérieur d'un périmètre dont l'importance sera fonction de la superficie possédée. Ils hériteront entre eux, mais à l'intérieur d'un territoire bien déterminé. Cela ne préservera certainement pas à tout jamais la propriété au morcellement, mais, assurément en limitera les effets négatifs.
Le remembrement effectué à l'occasion de la mise en eau de terres jusque là « bour » nécessite l'étude des moyens de travail de chaque propriétaire. Il est hors de doute qu'un même capital-travail ne peut assurer une mise en valeur égale en irrigué et en bour. Certains fellahs possèdent des superficies telles que les dépenses nécessaires à leur exploitation sont hors de leur portée. Certains même ne possèdent aucun moyen de travail, et cela souvent lorsqu'il s'agit d'un infirme, d'un jeune enfant ou d'une veuve.
A la première catégorie de propriétaires s'impose le réajustement de leur propriété par la vente soit à leurs contributes capables d'augmenter leur patrimoine, soit à l'Office d'Irrigation.
Pour la seconde catégorie a été adoptée une formule d'assistance, sous forme d'un contrat d'association, dans lequel l'Office s'engage à complanter les terres, à les exploiter jusqu'à complet remboursement. Après quoi la possession est remise aux propriétaires (sur le schéma : « jardin public »).
La première réalisation a porté sur le périmètre dominé par le canal secondaire n° 13, périmètre de 1.900 hectares environ intéressant 500 propriétaires. Les résultats encourageants obtenus à cette occasion (voir croquis « avant-après » et « remembrement et assolement ») ont permis d'étendre son application pour 1950 sur 6.000 hectares nouveaux dont 3.000 anciennement irrigués (secteurs 10 et 13).
Ces opérations connaissent à l'heure actuelle un gros succès en milieu indigène agricole, et tous sont favorables à la généralisation du principe.
Concurremment aux études de l'agronome et de l'hydraulicien commence une étude foncière dont le cadre est fonction soit d'un périmètre futurement dominé par un nouveau canal secondaire, soit d'une fraction politique.
Ce travail est fait en coopération constante avec la jemâa. Il a pour but de collationner les différents éléments nécessaires au remembrement. Chaque parcelle du périmètre à l'étude reçoit un état-civil détaillé (fiche d'enquête foncière) dont tous les éléments sont donnés par le propriétaire ou son représentant et authentifiés par la jemâa, le « kounech el melk » (livre foncier) déjà existant et servant au contrôleur du tertib.
A l'issue de cette enquête sont collationnées, pour chaque propriétaire, les fiches de toutes ses parcelles.
Pour une plus grande sécurité, ce collationnement est opéré en présence des intéressés qui lui donnent leur approbation.
Ces résultats acquis commence alors un « travail en chambre » assez délicat. A partir de ce moment, le parcellaire existant ne vaut plus, aux yeux de l'équipe de remembrement. Il s'agit pour elle de travail sur le réseau hydraulique projeté.
Le système hydraulique comporte, outre le canal secondaire, un réseau dont les tertiaires sont tous parallèles et d'une équidistance de 400 mètres (pour autant que la topographie le permette).
C'est alors que fraction par fraction, adem par adem, les propriétaires seront remembrés sur ce réseau idéal. Cette opération est dominée par le souci de rendre à chaque propriétaire superficie pour superficie, valeur de terre pour valeur de terre, et de lui donner son nouveau patrimoine foncier au sein de son clan ethnique.
Les limites de sa nouvelle propriété forment un parallélogramme dont deux côtés ont pour limite les tertiaires et les ... d'une parcelle étant trop petite, ... elle soit ... deux autres sont parallèles au canal secondaire (voir croquis « Remembrement et Assolement dans les Béni-Amir »).
Il arrivera néanmoins que la superficie remembrée sur 200 mètres ... (voir croquis « Remembrement et Assolement dans les Béni-Amir »).
Le projet de remembrement achevé est mis entre les mains des géomètres qui le matérialiseront. Après quoi chaque propriétaire est installé sur sa nouvelle terre.
Le remembrement réalisé dans les Béni-Amir grâce à un climat politique favorable, doit pouvoir s'étendre sur le reste de la zone irriguée et irrigable. La méthode appliquée jusqu'alors est susceptible d'améliorations diverses, entre autres par l'immatriculation de toute zone remembrée.

Voir en page 121 le croquis « Remembrement et Assolement dans les Beni-Amir ».


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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 EmptyLun 10 Nov - 11:27

page 124

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 04-12410

LE PÉRIMÈTRE DES BENI MOUSSA


Nous avons vu que l'aménagement de l'Oued el Abid, affluent principal de l'Oum-er-Rebia, devait permettre de compléter la dotation en eau des Beni-Amir et surtout d'assurer l'irrigation de la vaste plaine des Beni-Moussa.
Le périmètre des Beni-Moussa s'étend sur la rive gauche de l'Oum-er-Rebia et constitue la partie sud de la plaine du Tadla. Il est délimité au nord par l'Oum-er-Rebia, au sud par les premiers contreforts de l'Atlas, à l'ouest par l'Oued el Abid et à l'est par l'Oued Derna.
Les terres des Beni-Moussa paraissent en général plus fertiles encore que celles des Beni-Amir et il est permis d'espérer que l'irrigation y portera plus rapidement ses fruits, d'autant plus que ce périmètre bénéficiera pleinement des leçons de l'expérience des Beni-Amir de l'est, sur laquelle nous nous sommes longuement étendus. C'est ainsi que le remembrement, si difficile à faire admettre aux propriétaires à l'origine, est étudié d'une manière rationnelle, suivant le principe adopté aux Beni-Amir pour la prise 13.
Le périmètre des Beni-Moussa intéresse les grandes confédérations arabo-berbères des Beni-Moussa, des Aït Roboa et quelques fractions des Beni-Amir qui
possèdent une enclave sur la rive sud de l'Oum-er-Rebia.
Les fellahs se livrent à une agriculture précaire et rudimentaire, d'autant plus pauvre qu'elle est soumise à une climatologie capricieuse et rigoureuse. Dans les années où la pluviométrie est suffisante, soit une année sur cinq en moyenne, les rendements obtenus sont satisfaisants, surtout pour les cultures d'automne : orge, blé dur et blé tendre. De petites superficies sont consacrées aux fèves, pois ronds et lentilles, au maïs et aux pois chiches.
L'utilisation de certaines sources a permis le développement d'olivettes et de quelques plantations d'agrumes donnant des résultats intéressants et qui font bien augurer de l'avenir.
L'irrigation transformera complètement l'économie de cette région déshéritée. Le système employé aux Beni-Amir permettra d'engager les fellahs dans la voie d'une agriculture nouvelle pour eux, en terre irriguée, avec des méthodes et de l'outillage modernes sous la direction de moniteurs européens.
Bien que l'irrigation de ce périmètre n'en soit encore qu'à la période préparatoire, (le parcellaire est en cours), on peut affirmer que la zone des cultures riches pourra y être très étendue, vue la qualité des terres. On envisage notamment avec optimisme d'abondantes plantations d'agrumes, les eaux de l'Oued el Abid se prêtant à cette culture qu'interdisaient aux Beni-Amir celles de l'Oum-er-Rebia. De même pourront s'y développer les vergers et les cultures industrielles, telles que celles du coton, du chanvre et du rami. Enfin d'importantes surfaces pourront être réservées aux cultures fourragères, notamment à la luzerne, en vue de développer ultérieurement l'élevage.
Dans l'ensemble une étude préliminaire a permis de fixer à 90 % la quantité de terres pouvant être consacrées à une agriculture moderne à la suite de la mise en œuvre d'un programme rationnel d'irrigation. C'est-à-dire que près de 90.000 hectares pourront être mis en valeur dans cette région de faible pluviométrie (500 millimètres annuels à Beni-Mellal), brûlée par des vents desséchants (sirocco et chergui), où les alluvions fertilisables par irrigation atteignent parfois 20 mètres de profondeur.
Dans deux ou trois ans le premier « casier » d'irrigation sera terminé.


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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 EmptyLun 10 Nov - 11:28

page 125

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 05-12510

- Vue générale de la cité d'Afourer (E.E.M. à gauche, SATPAN à droite) prise de la sortie aval du souterrain d'Aït-Ouarda où seront édifiées les chambres des vannes, et montrant l'emplacement de la future usine hydroélectrique, de son poste de transformation 150.000 volts et du bassin de restitution à l'irrigation (35.000 m3). Cette photographie est à rapprocher du plan que nous publions en page 14.
A droite, le canal « Est », de 43 kilomètres de long qui reliera Afourer à Kasba-Zidania et desservira 30.000 ha. A gauche, l'amorce du canal « Ouest », dont une branche, longue de 15 kilomètres se dirigeant vers le Nord, est actuellement en cours d'exécution. C'est ici le point origine de tout le système d'irrigation des Béni Moussa.
(Ph. Belin).

C'est en mai 1948 qu'ont été commencés les premiers travaux de terrassement des canaux principaux qui sont actuellement pratiquement achevés. Des moyens techniques particulièrement importants ont été mis en œuvre par les entrepreneurs pour respecter les délais qui leur avaient été impartis.
L'ossature générale du système d'irrigation comprend :
— un canal est, long de 43 km. qui reliera Afourer à Kasba Zidania et desservira 30.000 hectares. Ce canal a un double but : il permettra de compléter la dotation en eau du périmètre des Beni-Amir et surtout, améliorera la qualité de l'eau de l'Oum-er-Rebia, salée à un gramme par litre (salinité due particulièrement à un de ses affluents, l'oued Serrout), interdisant certaines cultures ;
— un canal ouest, longeant le pied de l'Atlas, desservira 31.000 hectares et par l'intermédiaire d'une branche parallèle qu'il alimentera, située à mi-distance de la montagne et de l'Oum-er-Rebia, une surface de 29.000 hectares. Une chute de trente mètres entre les deux canaux pourra d'ailleurs être utilisée ultérieurement pour la production d'énergie électrique de complément ;
— un autre canal orienté vers le nord rejoint directement l'Oum-er-Rebia distant de 15 kilomètres ;
— le canal ouest sera prolongé vers El Kelaa des Shrarna par passage sous siphon, afin d'irriguer encore une vingtaine de milliers d'hectares. C'est le général Juin lui-même qui, a l'occasion d'une étude de projets a suggéré que l'on prolongeât le canal ;
— enfin dans le programme d'exécution du périmètre a été inclus le projet d'alimentation en eau d'excellente qualité des centres urbains du Tadla nord et c'est ainsi que 400 litres-seconde seront réservés pour Kasba-Tadla, Boujad, Oued Zem et Khouribga.
Etant donné l'avancement des travaux on estime qu'en 1953 lorsque sera mise en eau la galerie d'Aït Ouarda à Afourer, une dizaine de milliers d'hectares pourront être mis immédiatement en exploitation.
En dehors des canaux principaux du type trapézoïdal en déblai revêtus sur place, par un procédé que nous décrivons plus loin, tous les canaux distributeurs seront pré-fabriqués et portés sur appuis en béton. Nous avons consacré une étude particulière à cette question et ne nous étendrons pas ici sur ce sujet.
Notons seulement que tous les canaux seront équipés de vannes automatiques permettant de régler de façon précise les débits dérivés dans les canaux successifs, et de comptabiliser, en vue du contrôle technique, de leur emploi et de leur facturation ultérieure, les débits prélevés par les usagers.
Les canaux principaux, et particulièrement le canal est qui relie Afourer à Kasba Zidania, seront équipés de vannes automatiques fonctionnant alternativement à niveau amont et à niveau aval constant et satisfaisant aux desiderata suivants :
répondre à toute demande venue de l'aval et cela automatiquement ;
permettre en cas de réduction ou d'arrêt de la demande (la nuit par exemple), un certain emmagasinement dans les canaux principaux, l'écoulement des eaux ne se faisant plus et étant remplacé par une ligne d'eau en escalier.
Enfin ce dispositif permet, en cas d'appel excessif de l'aval dépassant les possibilités de fourniture en tête du réseau, d'éviter que le plan d'eau baisse au-dessous du minimum nécessaire pour l'alimentation des prises d'eau situées en amont.

EXTENSION DU PÉRIMÈTRE IRRIGUE DES BENI-AMIR BENI-MOUSSA (en hectares) : voir tableau ci dessus.


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page 126

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 06-12610

- Le canal principal Afourer - Kasba-Zidania, ou canal « Est », prêt à recevoir son revêtement. (Ph. U. R. Domergue-Lagarde — Doc. SATPAN).
- En bas de la page : A Souk es Sebt des Beni-Moussa, des essais d'arboriculture ont déjà commencés et ont été couronnés de succès qui laissent bien augurer de l'avenir de cette région. (Ph. Belin).

L’EXÉCUTION DU REVÊTEMENT DES CANAUX PRINCIPAUX

La réalisation du canal Afourer-Kasba Zidania (43 km.) et du second canal Afourer - Oum-er-Rebia (15 km.) a été confiée à la SATPAN qui exécute actuellement, nous l'avons vu, les travaux de terrassements de l'usine hydro-électrique d'Afourer et de son bassin de restitution.
L'importance des travaux entrepris ressort des quelques chiffres suivants :
volume total des terrassements : 1.000.000 de m3 ; volume de béton pour les revêtements : 70.000 m3.

MACHINES A REVETIR
La phase initiale — terrassements et préparation des travaux à venir — sera suffisamment avancée au cours de l'été 1951 pour que l'on puisse commencer le bétonnage des talus et du fond des canaux déjà terrassés, ainsi que la construction des ouvrages annexes tels que :
— siphons (notamment sous l'oued Derna) ;
— ouvrages de prise des canaux secondaires ;
— ouvrages pour l'écoulement des eaux de ruissellement.
La SATPAN a particulièrement étudié les procédés spéciaux de revêtement qui jusqu'à présent n'avaient été utilisés qu'aux U.S.A.
Il s'agit de bétonner sur 10 cm. d'épaisseur des fonds de canaux larges de 3 m. à 3 m. 50 en général, et les parois inclinées des talus dont chacune mesure environ 8 m., ainsi que les crêtes de ces talus.
Après étude approfondie, il a été décidé d'acheter deux « trains » de machines Dingler, qui mettent en application les principes les plus modernes en matière de revêtement de canaux. Il nous paraît intéressant d'indiquer les principales caractéristiques de ces engins que l'on pourra voir à l'œuvre pour la première fois au Maroc au cours de 1951.
Un « train » est composé de deux machines principales et de deux auxiliaires : chacune d'elles comporte une charpente métallique dont le contour trapézoïdal épouse la forme du canal. Une passerelle couronne l'ensemble, tandis que les divers organes nécessaires au fonctionnement (moteurs, réservoirs, etc...), sont fixés à la charpente.
Les quatre machines de chaque train (taluteuse, bétonneuse et les deux machines auxiliaires) enjambent le canal sur une portée de 19 m. environ et peuvent rouler sur les berges.
En bref, leur forme générale s'apparente à celle d'un pont roulant.
Les quatre machines progressent simultanément dans le canal à revêtir : deux trains de roulement à boggies les supportent latéralement et roulent sur une voie ferrée préalablement construite sur la berge.
Le premier engin, d'un poids de 50,5 t. est la taluteuse qui règle les parois au profil exact. A cet effet, deux chaînes à godets, analogues à celle d'un excavateur, circulent le long du contour frontal de la machine. Dans chaque chaîne alternent une piocheuse à dents et un godet ramassant les déblais. Deux dispositifs électriques de mise au point déterminent automatiquement la profondeur d'attaque. Enfin, un système de bandes transporteuses évacue les déblais à une distance suffisante des rives du canal. Les différents mécanismes sont actionnés par deux moteurs Diesel, (250 CV au total), soit directement, soit par l'intermédiaire de génératrices et moteurs électriques.
Derrière la taluteuse, qui lui prépare le terrain, vient la machine à bétonner, d'un poids de 46 tonnes. Elle est alimentée par une bétonnière automotrice qui suit sa progression sur une piste aménagée le long du canal. Un wagonnet mobile porté par la machine à bétonner reçoit le béton déversé par la bétonnière et se vide ensuite dans plusieurs goulottes répartissent définitivement le béton tout le long du profil.
Le béton est pervibré, puis des joints longitudinaux sont réservés ; enfin, un lissage donne à la couche de béton l'épaisseur exactement prévue.
Les deux autres engins sont des auxiliaires du bétonnage : l'un sert à la confection des joints transversaux ; l'autre assure le remplissage des joints avec un mastic bitumineux et répand un enduit sur les revêtements fraîchement bétonnés.
Les services de l'Hydraulique pourront utiliser ces machines à d'autres travaux que ceux des Beni-Moussa qui s'achèveront au début de 1953.
On voit ainsi tout l'intérêt que représente pour le Maroc l'acquisition de ces moyens très modernes dont l'expérience prochaine permettra la mise au point définitive.


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page 127

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 07-12710

- SOCOMAN, Rabat.


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page 128

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 08-12810

- S.M.C.R.R., Société Marocaine de Cylindrage et de Revêtement des Routes.


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page 129

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 09-12910

- Construction d'une conduite double de 171 m. de long en béton légèrement armé, de 18 cm. d'épaisseur, jouant le rôle de siphon. Diamètre de chaque conduite : 1 m. 60. On voit ici la pose de l'armature (200 kg. d'acier au mètre linéaire). Le but de cette conduite est de protéger le canal contre les eaux de ruissellement. (Doc. T. T. A. D.)


LES TRAVAUX EN COURS


Nous sommes aujourd'hui les hôtes de l'Entreprise Truchetet, Tansini et Dodin qui a été chargée d'une grande partie des travaux nécessités par la mise en valeur des Beni-Amir.
Cette Société s'installait en 1946 pour exécuter le bétonnage du septième lot du canal principal dont la longueur est d'environ 3 km. 500. Depuis juin 1948, elle a été chargée de la construction du 8ème lot, plantant sa tente au camp n° 1 à proximité de la route de Oued-Zem à Fqih ben Salah et logeant le personnel de maîtrise dans d'élégantes et confortables villas à l'entrée de Fqih ben Salah où se trouvent d'ailleurs une grande partie des services administratifs de l'Office d'Irrigation.
Nous l'avons déjà dit rapidement, le 8ème lot va du point kilométrique 29,500 au point kilométrique 40,500 du canal principal. Il se divise lui-même en quatre tronçons :
1° huit cents mètres qui constituent une section d'essai du revêtement bitumineux auquel, en raison de son importance expérimentale, nous consacrons, plus loin, un article séparé. La profondeur est de 2 m. 60 pour un débit de 11 m3 environ à la seconde et une pente de 2/10 de millimètre par mètre ;
2° une partie en souterrain de 1.200 m. de long qui permet de passer de la cote 451 à la cote 447,50 par une conduite simple en béton armé de 2,25 de diamètre. La pente est de 2,24 mm. par mètre ;
3° une section à 2 m. 55 de hauteur d'eau du kilomètre 31 au kilomètre 40 du canal. Le revêtement sera en béton légèrement armé et de débit de 10 m3 793 sec. Le parcours comprendra un siphon sur 171 mètres à partir du point kilométrique 36,663. Ce sera un siphon à conduite double en béton armé : diamètre de chaque conduite, 1 m. 60. Son but est de protéger le canal contre les détériorations éventuelles produites par les eaux de ruissellement ;
4° du kilomètre 40 au point kilométrique 40,500, hauteur de l'eau 2 m. 45, débit 9,540 m3-sec. Revêtement en béton légèrement armé.
Le canal proprement dit est, bien entendu, accompagné d'un certain nombre d'ouvrages et notamment de cinq prises qui constituent le départ des canaux secondaires :
— prise 13 au point kilométrique 29,300 qui irrigue 2.079 hectares avec un débit de 892 litres-seconde donnant 0,429 litres-seconde par hectare ;
(Nous consacrons plus loin un court article à la fabrication des canaux secondaires dépendant de la prise 13).
— prise   14   au   p.   k.   31,500   irriguant 302 hectares avec un débit de 140 litres-seconde (0,429 litres-seconde par hectare);
— prise 15 au p. k. 35,100 irriguant 652 hectares grâce  à 280 litres-seconde   donnant 0,429 litres-seconde par hectare ;
— prise 16 au p. k. 38,400 irriguant 470 hectares  avec  un  débit de  280  litres-seconde et 0.430 litres-seconde par hectare ;
— et enfin prise 17, la plus importante des cinq, irriguant 3.700 hectares à partir du p. k. 40,400 du canal, grâce à un débit de  1.480 litres-seconde représentant 0,400 litres-seconde par hectare à irriguer.
A l'entrée du 8ème lot on peut donc irriguer 30.406 hectares et 22.705 hectares à la sortie. Les prises du lot 8 sont, évidemment de dimensions variables suivant le débit qui leur est demandé, c'est-à-dire sur toute la superficie de la section à irriguer.
En dehors des ouvrages de prise on trouve, le long du canal, un certain nombre de travaux de décharge destinés à absorber les excédents de débit lors du passage d'une section dans une autre, en amont du siphon à conduite double et entre la prise 13 et la partie en siphon de la section de 1.200 mètres de longueur.
Au kilomètre 40 un changement de section entraîne également la création d'un ouvrage de décharge.
Enfin le danger d'affouillement des eaux de ruissellement n'a pas échappé aux ingénieurs qui ont créé le long du canal un cavalier de protection de 1 mètre minimum constitué par un simple talus en terre. En dehors des cavaliers, dans tous les points de thalweg, il a fallu prévoir des siphons de ruissellement de 2 mètres de diamètre en béton dosé à 350 ou 400 kg. et permettant de faire face aux dangers du ruissellement au moment des plus fortes pluies sans risquer de laisser porter atteinte à l'intégrité de l'ouvrage principal.
Onze siphons de ruissellement (les six premiers simples, les autres doubles) ont été prévus pour l'ensemble du tracé du 8ème lot.

LES REVÊTEMENTS
En dehors du revêtement bitumineux des 800 premiers mètres du lot, on trouve pour tout le canal à ciel ouvert (c'est-à-dire l'ensemble du lot sauf les siphons) du béton dosé à 200 ou 225 kilos, légèrement armé par des armatures de fer de 6 mm. en quadrillage 20/20 dans une épaisseur de 10 cm. de béton.

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- Deux aspects du canal principal d'irrigation des Béni - Amir, entre le km. 31 et le km. 40 avec le virage au km. 38. Hauteur d'eau : 2 m. 55. Débit : 10,793 m3/s. Revêtement en béton armé. (Doc. T. T. A. D.)

La section à 2 m. 55 de hauteur se compose de dalles successives coulées sur place reposant sur des dalles d'appui par l'intermédiaire d'une couche de mexphalte. Un autre type de revêtement a été retenu pour les derniers 500 mètres du canal. Le béton est continu mais tous les six mètres l'épaisseur est ramenée du 10 à 5 cm. sur un centimètre de largeur. Le joint est rempli de mastic bitumineux. Ce système dit des joints de moindre résistance est plus économique que le précédent.
Les prévisions ont permis d'estimer à 1 m3 168 la quantité de béton utilisée au mètre linéaire de canal et à 28 kg. 06 celle d'acier. C'est-à-dire, pour l'ensemble du lot 8 : 10.000 m3 de béton représentant 2.100 tonnes de ciment.
Pour l'exécution des revêtements on établit d'abord un radier pour la construction des panneaux de tête. On utilise des règles qui reposent elles-mêmes sur les dalles d'appui et l'on fait simplement coulisser le coffrage. Le béton est, bien entendu, vibré.
Le siphon de 2 m. 25 de diamètre de la section 2" qui permet de passer de la cote 451 à la cote 447,500 est en béton armé dosé à 450 kilogs de ciment. Il repose lui-même sur un berceau en béton et son épaisseur propre est de 18 cm. Une contre-pente à la sortie ramène le débit à un régime normal. Cent cinquante kilogs d'acier au mètre linéaire et 1 m3 500 de béton entrant dans sa construction.
Le siphon à conduite double de la section 3 destiné à éviter les destructions par les eaux de ruissellement aura 18 cm. d'épaisseur également. Portant de la même façon sur un berceau de béton il exigera 200 kilogs d'acier au mètre et 2 m3 de béton.
L'exécution des siphons se fait grâce à des coffrages métalliques démontables composés d'éléments de 1 mètre de longueur.

LE CAMP
L'importance des travaux que nous venons d'énumérer rapidement nécessite une organisation administrative sans défaut et c'est à 8 kilomètres de Fqih ben Salah, par une piste tour à tour poussiéreuse ou boueuse selon le caprice des saisons, que l'on atteint le camp.
Un chef de chantier terrassement, un chef de chantier revêtement, un chef de chantier des siphons et un quatrième chargé des ouvrages annexes se répartissent la responsabilité sous la direction d'un ingénieur, M. Bréchon, qui demeure à Fqih ben Salah. Le service du matériel comporte sous l'autorité d'un chef d'atelier une équipe de mécaniciens. Un chef du matériel s'occupe de toute la question outillage.
En tout, quinze Européens et trois cents Marocains se trouvent en butte à de nombreuses difficultés dues au climat pénible, à la précarité de l'installation et à cet ennemi de presque tous les jours : la poussière dans laquelle on enfonce à mi-cheville en plein été et que la moindre pluie transforme en boue compacte.
Une popote demeure le centre de la vie sociale du camp en dehors des neuf heures par jour consacrées au travail.
Un puits donne une eau de qualité médiocre dont il faut bien se contenter. L'approvisionnement en eau à 10 kilomètres du camp, à Sidi Naceur, a été abandonnée en raison de la qualité tout aussi médiocre de l'eau que l'on allait chercher à grand frais.
C'est de Casablanca que viennent tous les approvisionnements en produits industriels et les fournitures de la popote sont trouvées sur les souks des environs. En ce qui concerne les agrégats eux-mêmes utilisés pour les revêtements des canaux, ils sont extraits d'une carrière située sur l'Oum-er-Rebia, à Beni-Aoun, à 30 kilomètres du camp 1.
Avant d'évoquer l'exécution des canaux secondaires de la prise 13 et de nous étendre sur l'usine de Sidi Aïssa, chargée de la fourniture de l'ensemble des canaux secondaires du périmètre, signalons que l'entreprise Fourré et Rhodes a également étudié la fabrication d'un type de canal préfabriqué, actuellement en essai.


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 11-13110

- Compactage des berges du canal principal d'irrigation au rouleau à pieds de mouton, et, en haut de la page : réglage au râteau et lissage à la règle du mortier bitumineux. (Doc. S.M.C.R.R.)

Une expérience intéressante : Le revêtement bitumineux

La question du revêtement des canaux d'irrigation destiné à assurer leur étanchéité est l'une des plus importantes et des plus délicates à résoudre parmi celles que pose l'irrigation. L'étanchéité doit être la plus parfaite qu'il se peut car les pertes d'eau dans les périmètres irrigués peuvent avoir des conséquences extrêmement graves que soulignait récemment dans les termes suivants à La Haye le baron W.F. Van Asbeck, de la Shell Petroleum Company.
« L'importance d'assurer aux canaux un revêtement étanche sera évidente en bien des cas pour qui comprendra que dès que l'irrigation est introduite dans une région pour la première fois, cela peut renverser l'équilibre entre les chutes de pluie et la nappe phréatique du sous-sol qui ultérieurement doit inévitablement s'élever. Dans ce cas l'eau est amenée à la surface par capillarité et la région doit être drainée d'une manière ou d'une autre.
« De vastes secteurs ont été détruits de cette façon et la surface va encore s'accroissant des régions dans lesquelles les sels contenus dans le sol se sont élevés avec la nappe phréatique et ont rendu la surface stérile et impropre à la culture. Cette formation de sels peut également causer des dommages aux immeubles et aux constructions tandis que le haut niveau de l'eau provoque l'éclosion de moustiques et l'apparition d'un climat malsain. Le meilleur moyen pour éviter de telles difficultés est de conserver bien en main le système de distribution de l'eau.
« Des mesures de perte en eau dans les différentes parties du monde confirment que 35 à 70 % de l'eau sont fréquemment gâchés entre le temps d'entrée dans le canal principal et son utilisation finale dans les champs. Généralement 50 à 60 % de ces pertes sont dues par coulage des canaux, pertes qui peuvent être évitées par l'exécution de revêtements étanches. Un tel revêtement réduira également le prix du système de drainage qui sera inévitablement nécessaire tandis que l'économie d'eau réalisée rendra ces crédits disponibles pour l'extension de la surface irriguée pour d'autres besoins ».
La nécessité du revêtement ne faisant aucun doute, la Direction des Travaux Publics a donc décidé de faire un essai d'une nouveauté : le revêtement bitumineux, s'inspirant de l'exemple des Etats-Unis et de divers autres pays où l'emploi de liants hydrocarbonés se généralise de jour en jour. Elle a donc confié à la Société Marocaine de Cylindrage et de Revêtement des Routes (S.M.C.R.R.) l'exécution d'un revêtement bitumineux sur un tronçon de 782 mètres dans le canal principal des Beni-Amir situé, — la chose vaut la peine d'être soulignée puisqu'il s'agit avant tout d'une expérience — dans l'une des régions les plus chaudes du Maroc.

HISTORIQUE DU CHANTIER
Les 782 mètres du canal ont été sectionnés par des batardeaux en trois parties longues de 100, 190 et 492 mètres pour permettre des observations fractionnées et éviter ainsi le risque d'un échec portant sur une trop grande longueur.
Du 15 novembre 1948 au 28 février 1949, la S.M.C.R.R. a mis en place son matériel et procédé à divers essais de stabilisation et d'imprégnation du support, à la mise au point de la fabrication du mortier bitumineux, à sa mise en œuvre au cylindrage et à l'exécution du revêtement sur les 100 premiers mètres.
Du 1er mars au 2 mai, mise en eau et observations.
Du 3 mai au 1er juillet 1949, les défectuosités constatées dans la mise en eau de la première section ont été réparées et des contrôles d'étanchéité ont été faits. Sur les 682 derniers mètres avait lieu le compactage par rouleau à pieds de mouton, à la consolidation et au reprofilage du support et au revêtement du deuxième tronçon de 190 mètres.
Du   1er   juillet   au    30    septembre    1949 l'étanchéité ayant été constatée sur les 290 premiers mètres, le revêtement a été exécuté sur les 492 derniers mètres.
Du 1er octobre au 30 octobre 1949 démolition des trois batardeaux intermédiaires et exécution du revêtement bitumineux sur leur emplacement.
Du 3 au 22 décembre 1949, les essais de mise en eau, exécutés sur l'ensemble du tronçon traité font l'objet de minutieuses observations et mesures, et donnent entière satisfaction.

Les matériaux utilisés
La grande famille des produits bitumineux pour revêtement de canaux d'irrigation comporte le bitume de distillation directe, les cut-backs et les émulsions de bitume.
C'est la Compagnie Shell qui est un des principaux fournisseurs de ces produits de revêtements et c'est d'ailleurs avec la collaboration de ses services techniques que la S.M.C.R.R. a fixé son choix pour le canal des Beni-Amir après différents essais avec des cut-backs, du fuel-oil et du goudron, à l'émulsion à 50 % de bitume 80/100, en raison de la facilité de son emploi en tant que couche d'imprégnation.
En ce qui concerne le mortier bitumineux ...


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- Dernière opération : le cylindrage du revêtement bitumineux. (Doc. S.M.C.R.R.)

.
.. lui-même, il était constitué de sable et de graviers d'où étaient éliminés les éléments supérieurs à 20 m/m, de flller constitué au début par la poussière naturelle du terrain à laquelle fut ajoutée par la suite une certaine proportion de ciment.
Enfin les liants hydrocarbonés à utiliser déterminés après des essais de laboratoire, exécutés à l'aide de bitume fluxé Shellspro de viscosité 150/200 et de bitume pur Mexphalte 80/100, ont conduit l'entreprise à utiliser pendant l' hiver 1948-1949 du Mexphalte 80/100.
Dès les chaleurs de juin 1949 on pouvait constater cependant que le mortier bitumineux avait une forte tendance à couler le long des parois du canal où la température atteignait 61°. On décida alors d'employer un bitume plus dur et de remplacer le Mexphalte 80/100 par le Mexphalte 40/50 qui a donné entière satisfaction.
La couche de fermeture a été exécutée à l'aide de flintkote.

La mise au point de la technique
La mise au point de la technique devait essentiellement porter sur les points suivants : préparation du support, formule de fabrication du mortier bitumineux, sa mise en place, le cylindrage et la pose de la couche de fermeture.
Cette mise au point a pu être heureusement réalisée grâce à la collaboration du baron W.F. Van Asbeck, déjà cité, de M. Conat de la S.A.C.E.R. de Paris, du Laboratoire de la S.A.C.E.R. à Paris, du Laboratoire et des services locaux de la « Shell ».

Préparation du support
Cette opération est extrêmement importante, car le terrain doit être suffisamment résistant pour permettre un cylindrage efficace du revêtement.
Dans le cas de l'essai des Beni-Amir, la S.M.C.R.R. était placée dans les conditions les plus défavorables en raison de la qualité même du terrain (limon argileux) et de l'existence d'un remblai dans la partie supérieure du canal.
L'entreprise a pensé d'abord à confectionner un perré de moellons sur tout le développement de la surface à revêtir, mais cette méthode a été très vite abandonnée.
Les entrepreneurs ont alors essayé de compacter le remblai, à l'aide de pillettes pneumatiques, par couches successives de 15 cm. d'épaisseur sur une largeur de 0 m. 60. Ce procédé est peu rapide et onéreux.
Enfin dans les 500 derniers mètres, et bien que cela entraînât un mouvement de terre relativement important, les remblais ont été compactés au rouleau à pieds de mouton.
Les terres constituant le remblai ont été enlevées sur une largeur de 3 mètres et jusqu'à une cote inférieure de 20 cm. à celle du terrain naturel, pour permettre une cohésion satisfaisante de l'ensemble.
Elles ont été ensuite compactées par tranches de 20 cm. après humidification au degré Proctor requis. Les résultats obtenus ont été satisfaisants.
Dans certaines sections du canal où le terrain naturel n'était pas stable, ou avait été raviné par de violentes pluies, ou nécessitait une remise au profil, l'entreprise a appliqué avec succès et sans difficulté particulière un mortier bitumineux non étanche, à faible dosage de bitume.
Il était par ailleurs très important de rendre certaines précautions contre la végétation et les animaux fouisseurs.
Les jujubiers ont été arrachés et les racines détruites sur la plus grande profondeur possible puis stérilisées à l'aide d'un liquide spécial (D.D. fumigant).
Après destruction des herbes, toute la surface à revêtir a été pulvérisée à l'aide d'une solution de chlorate de soude à 50 grammes PU litre, à raison de 2 litres au mètre carré.
Les trous de rat visibles ont été bouchés à l'aide de pierres après une copieuse injection de D.D. Fumigant.
Pour faciliter l'accrochage du mortier, le support a reçu une couche d'émulsion de bitume à raison de 1 kg. au mètre carré.

Mise en œuvre du mortier bitumineux
Après essais de laboratoire et essais pratiques exécutés à petite échelle à Casablanca, il a été décidé d'entreprendre les essais industriels.
Après d'assez nombreuses fabrications, compte tenu de la température locale et des possibilités d'approvisionnement en filler, le laboratoire du chantier a permis de fixer la formule définitive.
Le mortier bitumineux sortant du malaxeur à la température de 180° C est transporté à pied-d'œuvre par un Dumper de 1 m3 et déversé sur la berge à proximité du lieu d'emploi, sur des tôles de propreté.
Le mortier est ensuite repris à la brouette pour être déversé sur la pente du canal et régalé au râteau et lissé à la règle par bandes de 1 m. 50 de largeur, entre deux règles d'épaisseurs (5 cm.).
Au début l'application était faite d'abord sur les parois, ensuite sur le radier, avec deux reprises aux raccordements de pente ; les entrepreneurs ont été conduits à placer la reprise au milieu du radier.
Cette méthode convient pour l'exécution d'une longueur de revêtement de 782 mètres et pour des essais, même à l'échelle industrielle.
La mise en œuvre demande un soin particulier aux raccordements avec les revêtements précédents (béton) qui constituent un point faible, comme il a pu être constaté précédemment.
En effet, après cette mise en eau, alors qu'aucune perte n'avait été mesurée pendant un certain temps, le niveau supérieur de l'eau s'est brusquement et rapidement abaissé : l'inspection du canal vide a révélé l'existence d'un trou au raccordement du précédent revêtement de béton et des fissurations dangereuses à la ligne de raccordement des parois et du radier.
Il a fallu refaire soigneusement le raccordement avec le revêtement béton et étudier un nouveau dispositif de reprises.
Dans un revêtement en béton de ciment, on doit ménager des joints ; dans un revêtement bitumineux, qui est souple, et qui peut se souder à lui-même, il y a un problème de reprise plutôt que de joint.
Le mieux serait évidemment de supprimer toute reprise longitudinale, comme le permettent les machines américaines ; à défaut, il faut en réduire le nombre au minimum, c'est-à-dire une.
Il n'est pas possible d'éviter des reprises transversales à chaque arrêt journalier.

Cylindrage du mortier bitumineux
Le cylindrage du mortier pose un problème pratique assez délicat qui, après plusieurs essais, a été résolu en opérant en deux fois.

Couche de fermeture
Après plusieurs essais de revêtement de fermeture au bitume pur à divers dosages, l'entreprise s'est arrêtée à la couche de flintkote, à raison de 1 kg. par m2.
A l'issue des travaux dont il convient de souligner le caractère d'expérimentation, M. Imbert, directeur de la S.M.C. R.R. à Casablanca, a pu établir les conclusions générales de cette expérience unique au Maroc ; les indications très encourageantes mises ainsi en valeur viennent à point au moment où se poursuit et se développe aux Beni-Moussa, comme dans de nombreuses autres régions du Maroc, le plan d'irrigation qui doit compléter et accroître la richesse agricole de ce pays.


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- En haut de la page : Démoulage des canaux préfabriqués, parc d'humidification, transport des éléments et chantier de pose. (Doc. ETO)

L’EXÉCUTION DE LA PRISE 13

Dans la première tranche du programme d'irrigation des Béni Amir-Beni Moussa, des travaux englobant une superficie de 3.000 hectares environ, ont été confiés à l'Entreprise de Constructions et Travaux du Maroc (E.T.O.).
L'importance des installations à réaliser se décomposait comme suit :

1° Canal secondaire, dénommé « prise 13 », branché sur le canal principal construit. Longueur totale : 12.500 ml, comprenant : 4.364 m. de canaux circulaires de 1 m. 60 de diamètre ; 2.816 m. de canaux circulaires de 1 m, 40 de diamètre ; 1.232 m. de canaux circulaires de 1 m. 20 de diamètre ; 2.664 m. de canaux circulaires de 1 m. de diamètre ; 1.428 m. de canaux circulaires de 0 m. 80 de diamètre.

2° Canaux tertiaires, branchés en dérivation sur les deux rives du canal secondaire. Longueur totale : 44.168 ml, comprenant : 6.668 m. de canaux demi-circulaires de 0 m. 60 de diamètre ; 37.500 m. de canaux demi-circulaires de 0 m. 50 de diamètre.

3° Petits ouvrages destinés à compléter cet ensemble de canaux et à assurer d'une part la distribution et d'autre part la viabilité des routes traversées par les canaux. Il fallait par ailleurs aménager des pistes pour desservir les terres irriguées.
Les ouvrages destinés à assurer la distribution sont les prises des canaux tertiaires sur le canal secondaire, au nombre de 56, et les prises sur les canaux tertiaires, au nombre de 168, dont le rôle est d'alimenter les séguias creusées dans le sol par les bénéficiaires de l'irrigation.
Les ouvrages destinés à assurer la viabilité des routes ou des pistes comprennent, sur le canal secondaire, 16 passages supérieurs et 9 traversées en siphon, et sur les canaux tertiaires des traversées de pistes en siphons de 5 mètres de longueur environ constitués par des buses de 0 m. 30 débouchant dans des puisards.

L'exécution des travaux
Compte tenu des délais réduits accordés pour terminer les travaux et du prix consenti pour leur exécution, il n'était pas possible d'envisager des aménagements considérables. Il fallait par ailleurs s'en tenir au programme soumis à l'Administration et accepté par elle.
L'entreprise a donc aménagé rapidement sur place une usine, composée de deux corps de bâtiments en équerre, d'une superficie couverte totale de 2.000 m2.
A l'exception des ouvrages d'art, tous les éléments constitutifs des travaux à exécuter ont été préfabriqués.
Pour aller vite, et tenant compte de l'impossibilité de faire fabriquer aussi bien en France que dans l'industrie locale les moules métalliques nécessaires, on a adopté, pour la préfabrication des gros éléments, une méthode nouvelle qui semble avoir donné satisfaction.
C'est ainsi que, pendant qu'étaient vibrés sur table, dans une partie de l'usine, les canaux de petits diamètres, les gros éléments étaient vibrés dans des formes en béton.
Les moules utilisés pour la fabrication des petits éléments étaient composés d'un noyau sur lequel les canaux vibrés étaient conservés durant 24 heures, et de deux flasques mobiles enlevées un quart d'heure après la vibration.
Les formes dans lesquelles ont été fabriqués les canaux de gros diamètre (0,80 à 1,60) ont été construites dans des massifs en béton fortement armé afin d'éviter la fissuration susceptible d'être provoquée par la vibration. Le profil intérieur de ces canaux a été obtenu au moyen de moules métalliques mobiles sur lesquels étaient fixés les vibrateurs.

Armatures et épaisseurs des parois
Toutes les demi-buses étaient armées longitudinalement et transversalement avec des armatures de 5 mm. Ces armatures, qui se situaient dans la partie centrale de la paroi, étaient maintenues en plan par des rondelles en béton.
L'épaisseur de ces parois était fixée à 45 mm. pour les canaux de 0,50 et 0,60, et à 50 mm. pour les canaux de 0,80 à 1,60. C'est dire, compte tenu de l'encombrement des armatures, l'attention qu'il fallut apporter au choix de la granulométrie des agrégats et à la consistance du béton qui, sans être trop liquide, devait, en restant dans une limite correcte du temps de vibration, s'écouler uniformément dans tous les intervalles laissés libres de part et d'autre des armatures, de manière à obtenir des éléments absolument pleins et réguliers.
Comme on l'a vu de nombreuses difficultés ont dû être surmontées pour mener à bien l'équipement de la « prise 13 », qui constituait une sorte de banc d'essai.


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LA CONSTRUCTION DES CANAUX SECONDAIRES

AFIN de permettre la mise en exploitation rapide des différents lots de terres irriguées, l'équipement hydraulique complet des Beni-Amir et des Beni-Moussa a été entrepris en même temps que le creusement des canaux principaux.
Il a été décidé que tous les canaux distributeurs, dont le diamètre varie de 1 m. 85 à 0 m. 50, et dont la longueur totale se chiffre en milliers de kilomètres, seraient constitués par des éléments préfabriqués en béton armé, afin d'éviter les pertes d'eau, puis posés sur supports.
La circonscription de l'Hydraulique et de l'Electricité a lancé un concours pour la construction et l'exploitation d'une importante usine, chargée de l'ensemble de ces fabrications qui s'échelonnera sur une quinzaine d'années. Plutôt que de traiter l'affaire en plusieurs lots, elle a choisi la solution de l'usine unique malgré les gros frais d'installation qu'elle impliquait, car elle conduisait en définitive aux prix de revient les plus bas et elle lui donnait l'assurance de traiter avec une société importante présentant toutes garanties techniques et financières.
La Société Commerciale et Minière pour l'Afrique du Nord (SOCOMAN), spécialisée dans ce genre de travaux, a été choisie à la suite de ce concours. Représentant de la Société des Fonderies de Pont-à-Mousson pour l'Afrique du Nord, elle a réalisé dans cette région de très nombreux chantiers d'adduction et de distribution d'eau, avec des canalisations de fonte ou de béton armé centrifugé.
Elle a réalisé notamment, en Algérie, la distribution des eaux du barrage du Hamiz, à l'aide de conduites forcées (réseau d'irrigation), comprenant 39 km. de conduites principales, de 800 à 1.600 mm. de diamètre, et 86 km. de conduites secondaires de 300 à 600 mm. ; l'aménagement des irrigations de la plaine du Cheliff (66 km,, diamètres 300 mm. à 1.250 mm.), et, actuellement en cours d'exécution, l'adduction des eaux de l'Oued Tafna pour l'alimentation en eau potable de la ville d'Oran (163 km., diam. 1.100 mm.-13 km., diam. 700 mm.).
En Tunisie : aménagement des irrigations de la région de Tebourba (27 km., diam. 400 à 1.200 mm.) et adduction des eaux de l'Oued El Lil, à Tunis, en cours d'exécution (57 km., diam. 1.250 mm.).
Au Maroc enfin, on lui doit l'adduction des eaux du Fouarat à Rabat (35 km, diam. 1.500 mm.-20 km,, diam. 600 à 1.000 mm.), celle du Boufekrane à Meknès et la distribution en médina, l'alimentation en eau de la ville d'Oujda et de la médina de Marrakech, les adductions des eaux de l'Aïn Bou R'Keiss à Fès, de l'Aïn Tameï à Safi et de de la galerie l'Aïn Rhor à Safi.

Constitution du canal
Le canal SOCOMAN est constitué par un demi-cylindre en béton centrifugé précontraint longitudinalement.
La précontrainte est réalisée par des fils d'acier (armatures longitudinales) tendus avant chargement du béton au moyen de couronnes d'acier solidaires des moules : les abouts.
Le béton est mis en place par centrifugation et après sa prise les abouts sont retirés, relâchant ainsi la tension des armatures. Celles-ci adhérant au béton lui donnent une compression longitudinale.
La précontrainte a pour but de remédier au défaut principal de tout béton, si soigné soit-il, qui est de mal résister aux efforts de traction et elle permet ainsi de fabriquer des éléments d'épaisseur très réduite et dont la longueur n'est limitée que par des considérations de manutention et de transport. Elle permet aussi une importante économie sur les sections d'acier d'armatures.
Mais une précontrainte énergique suppose de la part du béton une résistance efficace à la compression. Il doit donc être de haute qualité, tant par la nature de ses constituants (gravier, ciment, eau) que par le soin apporté à leur dosage et la puissance de leur mise en œuvre.
La grande longueur des canaux (7 mètres), permet de réaliser une économie importante lors des travaux de pose : réduction du nombre des supports et de l'importance des terrassements.

Constitution du support
Le support est constitué par deux pièces en béton armé vibré :
— un cadre rectangulaire raidi par des traverses et encastré dans le sol à la demande du profil de la canalisation ;
— une bague sur laquelle vient reposer l'extrémité du canal après interposition d'un joint d'étanchéité.

Fabrication des canaux
Les canaux sont fabriqués deux par deux, sous forme de tuyau par centrifugation ...


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 15-13510

- A L'USINE SOCOMAN DE SIDI-AISSA.
— En haut de la page et de gauche à droite : Station de concassage (production annuelle : 22.000 m3 d'agrégats) - Mise en place des armatures métalliques dans le moule avant bétonnage - Démoulage d'un « tuyau » après les opérations de centrifugation et d'étuvage. La tour de bétonnage et le parc d'humidification où les « tuyaux » sont quotidiennement arrosés. Pose d'un élément de canal à l'aide d'un tracteur équipé en « swing-crabe ». Perspective d'un canal secondaire d'irrigation.
(Doc. SOCOMAN)
— En bas de la page : Vues aériennes des bâtiments de l'usine (à gauche), avec le parc d'humidification, et des constructions de la cité (à droite.)
(Ph. Agricolavia - Rabat.)

... de béton dans un moule cylindrique muni de séparateurs longitudinaux. La séparation n'a lieu qu'au moment de la pose et les canaux sont manutentionnés en usine et sur parc puis transportés à pied-d'œuvre sous forme de tuyaux.
La fabrication de l'ensemble de deux canaux (que nous appellerons par la suite « tuyau ») comprend les phases suivantes :

1" Montage des moules.
Les moules de centrifugation sont constitués par deux demi-coquilles cylindriques assemblées par boulons suivant un plan diamétral. Pour permettre les déplacements et la rotation du moule, deux chemins de roulement concentriques aux coquilles sont fixés à l'extérieur de l'ensemble.
Au cours du montage, les séparateurs sont fixés à l'intérieur des moules et les abouts sont mis en place aux deux extrémités, l'un d'entre eux étant susceptible d'un déplacement longitudinal, l'autre au contraire étant étroitement solidaire du moule.
La paroi intérieure est soigneusement nettoyée et huilée pour éviter toute adhérence de béton.

2" Mise en place des armatures.
Cette opération comprend trois parties :
a) Formation des armatures
Le fil d'acier approvisionné en bobines est dévidé, redressé, puis coupé à longueur. Pour la confection des armatures longitudinales qui sont bifilaires, il est ensuite plié et soudé. Pour la confection des armatures transversales en forme de grecques, le pliage est effectué par une machine spéciale.
b) Etirage
Les armatures longitudinales sont accrochées aux deux plateaux d'une machine à étirer dont l'un est fixe, l'autre mobile et solidaire d'un vérin. Les deux plateaux sont écartés l'un de l'autre jusqu'à ce que l'acier dépasse sa limite élastique. Cette opération a pour but de régulariser la limite élastique et d'égaliser la longueur des armatures.
c) Mise en tension des armatures
Les armatures ainsi formées sont accrochées à l'intérieur du moule aux oreilles des abouts. Le moule est placé devant la machine de mise en tension. Celle-ci comporte des crochets montés sur un plateau relié à un vérin qui réalisent l'écarte-ment des abouts jusqu'à obtention de la tension voulue dans l'armature longitudinale. L'about mobile est alors calé dans sa position définitive par des vis, de manière à maintenir cette tension durant les opérations de mise en place du béton.
3" Fabrication du béton.
On sait que la qualité du béton dépend dans une large mesure du soin apporté à sa fabrication. En vue d'obtenir un béton aussi résistant et aussi régulier que possible, les différents constituants sont dosés avec précision et leur mélange réalisé avec soin. Les agrégats dont les dimensions et les quantités respectives ont été établies par des études granulométriques approfondies sont lavés et pesés. Le ciment sur lequel des essais préalables ont été faits pour déterminer ses caractéristiques est lui aussi pesé avec précision.
Le gâchage est réalisé dans des bétonnières à axe vertical et à trains valseurs qui donnent un mélange parfaitement homogène. Toutes les opérations de transport des matériaux, de pesée et de gâchage sont mécaniques, ce qui permet de les effectuer avec la plus grande précision.
4" Cenlrifugation.
Le moule équipé est placé sur la machine à centrifuger. Celle-ci est constituée par un train de galets entraînés par un moteur électrique à vitesse variable ...


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page 136

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 16-13610

- Les « abouts » ou couronnes d'acier solidaires des moules et destinées à assurer la tension des armatures longitudinales des « tuyaux ». La retiration des abouts provoque la compression longitudinale du béton. (Doc. SOCOMAN)

... et sur lesquels reposent les chemins de roulement du moule. Par frottement, la rotation des galets provoque celle du moule.
Le chargement du béton est effectué à l'aide de longues cuillères mobiles munies d'un dispositif de distribution destiné à répartir régulièrement le béton à l'intérieur du moule, tandis qu'il tourne à faible vitesse. Le volume de la cuillère correspond à la quantité de béton entrant dans la fabrication du « tuyau ». Après chargement, la vitesse de rotation est augmentée. La durée de la centrifugation est déterminée par la résistance minima que doit posséder le béton après cette opération.

5" Etuvage.
Après centrifugation, le béton est étuvé pendant trois heures entre 75 et 80° par introduction de vapeur dans le moule dont les extrémités ont été préalablement obturées.
L'étuvage a pour but d'accélérer la prise du béton et d'assurer ainsi une cadence plus rapide de rotation des moules de fabrication. Il améliore aussi la régularité du béton en uniformisant les conditions extérieures de prise, à l'abri des intempéries et des variations saisonnières de température.

6" Démoulage.
Après étuvage, l'about mobile, initialement calé par des vis, est libéré et le béton qui a déjà acquis une certaine résistance est mis en compression par les armatures longitudinales. Les chemins de roulement sont démontés, les coquilles des moules déboulonnées et séparées et le moule, une fois nettoyé, reprend son cycle de fabrication, tandis que le « tuyau -> est envoyé aux bassins d'humidification.

7" Humidification.
Le « tuyau » est plongé dans un bassin où il séjourne sous l'eau pendant deux jours puis il est conduit sur le parc d'humidification où un système d'arrosage le maintient humide pendant plusieurs jours.
Le « tuyau » est ensuite stocké sur parc avant d'être expédié sur un chantier de pose.

Fabrication des supports
Les bagues et les supports des canaux sont réalisés en béton armé vibré dans des moules métalliques constitués par des éléments articulés reposant à plat sur une table vibrante.
Les éléments vibrés sont ensuite placés dans une étuve en atmosphère saturée à 75/80° pendant trois heures. Après étuvage, ils séjournent pendant quelques jours dans un bassin d'humidification et sont ensuite stockés sur parc.

L'usine
L'emplacement de l'usine de fabrication a été choisi à Sidi Aïssa pour les raisons suivantes :
1" ce point est approximativement le centre de gravité du périmètre à irriguer, ce qui permet de réduire au minimum les distances de transport ;
2" il est à proximité de l'Oum-er-Rebia qui présente d'importantes plages de galets et de sable et fournit également l'eau nécessaire au lavage des agrégats et à la marche de l'usine ;
3" la proximité de l'usine hydro-électrique de Kasba Zidania permettait d'alimenter l'usine en courant haute tension.
L'éloignement de tout centre habité a conduit à créer une cité d'une vingtaine de villas et de constructions à usage commun, en particulier un restaurant et une coopérative.
L'ensemble des aménagements industriels comprend, en plus de l'usine proprement dite, une station de concassage dont la production annuelle est de 22.000 mètres cubes d'agrégats de dimensions diverses.
Les bâtiments de l'usine, qui est équipée pour fabriquer non seulement des canaux mais également des tuyaux en béton précontraint frettés pour conduites forcées, comprennent : des bureaux ; un laboratoire ; un hall de 2.500 m2 pour la fabrication des armatures des canaux et tuyaux ; un hall de 5.300 m2 équipé de deux tours de bétonnage abritant les installations de montage des moules, de mise en tension, de centrifugation, d'étuvage et de démoulage ; un hall (en cours de montage) de 2.200 m2 pour le frettage et le revêtement des tuyaux pour conduites forcées et sa tour de bétonnage ; un hall pour la fabrication des pièces auxiliaires en béton vibré et sa tour de bétonnage ; un hall comportant garage et atelier auto ; un hall comportant atelier mécanique, atelier électrique, menuiserie et magasin ; des silos, permettant le stockage de 400 tonnes de ciment et leur distribution par air comprimé aux différentes tours de fabrication du béton, enfin un poste de transformation 22.000/220-380 volts.
Ces bâtiments, à l'exception des bureaux et du laboratoire, sont à ossature en béton armé et charpente métallique. Ils sont bardés en briques et couverts en amiante ciment.
Commencés en décembre 1948 ils ont été terminés en août 1950.
Le génie civil a été exécuté par la Société Marocaine des Entreprises Truchet-et-Tansini et A. Dodin, et les charpentes métalliques par l'entreprise J. Hu-waërt. Les bâtiments de la cité ont été construits par la Société Marocaine des Entreprises Gagneraud.
Le matériel de fabrication, construit sur plans établis par la SOCOMAN, a été exécuté par des entreprises françaises de la Métropole et du Maroc.
Les installations techniques de l'usine sont conçues pour la fabrication de tuyaux et de canaux de 7 mètres de longueur et de onze diamètres différents, variant de 300 mm. à 1.850 mm. Elles peuvent également produire les pièces accessoires : supports, siphons pour passage sous route et passerelles nécessaires au réseau d'irrigation projeté.
A pleine production, l'usine est capable de mettre en œuvre 16.000 m3 de béton par an, ce qui correspond à une production d'environ 1.000 mètres de canaux de différents diamètres par jour.
L'usine emploie environ trois cents ouvriers marocains et quatre - vingts employés et ouvriers européens. La main-d'œuvre recrutée sur place, bien que n'ayant jamais connu d'activité industrielle, s'adapte assez rapidement au travail qui lui est demandé.

Les travaux de pose
Les canaux sont chargés sur camions sous forme de tuyaux. Dès leur arrivée à pied-d'oeuvre, les « tuyaux » sont soulevés à quelques centimètres au-dessus du sol au moyen d'un tracteur équipé en « swing-crane » et les séparateurs sont retirés et ramenés en usine.
Les supports sont posés avec quelques centaines de mètres d'avance par rapport aux canaux. Leur hauteur est réglée avec grand soin et leur écartement est mesuré avec une précision absolue au moyen d'un gabarit en acier. Ils sont alors calés en place, avant bétonnage du fond de fouille.
Le béton utilisé dans ce but est transporté de la bétonnière aux fouilles par un « dump-truck », petit engin autotracté.
Les canaux sont ensuite posés au moyen du tracteur équipé en « swing-crâne ». Leurs extrémités viennent s'appuyer sur un cordon de matière à la fois plastique et élastique qui réalise le joint d'étanchéité.
L'usine de Sidi Aïssa fait le plus grand honneur à l'Administration, comme à l'entreprise qui l'a réalisée, car ses plans ont été conçus par les ingénieurs de la circonscription de l'Hydraulique.


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- T.M.G.C., Travaux Marocains de Génie Civil, Casablanca.

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- SAMI, Casablanca.


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- Le barrage d'Im Fout et la fenêtre amont du premier lot. Ces photos ont été prises au début du chantier et on distingue l'école musulmane qui fut, par la suite, couverte par la décharge (pointillé). En médaillon : l'emplacement du batardeau, du puits des vannes et de la fenêtre amont de part et d'autre de l'ancrage du barrage. (Ph. Gillot.)

LE TUNNEL D'IM FOUT ET LE PÉRIMÈTRE DES ABDA DOUKKALA

L'une des raisons majeures qui militaient en faveur de l'édification du barrage d'Im'Fout, était la possibilité d'irriguer une superficie importante de l'ordre de 200.000 hectares, de la plaine des Abda-Doukkala.
Les Abda-Doukkala, vaste pénéplaine d'un million d'hectares, entre l'Oum-er-Rebia et l'Oued Tensift, s'étagent à partir des hauteurs des Mouisset et des Réhamna, pour descendre progressivement jusqu'à l'océan. Il s'agit d'un bassin sédi-mentaire dont l'altitude moyenne varie entre 100 et 200 mètres, aux sols assez variés, comprenant, principalement au nord-est, des « hamri » légers et perméables sur les croupes, profonds et peu perméables dans les vallées, convenant à des cultures variées telles que légumineuses, céréales, arbres fruitiers : des « tir », terres fortes argilo-calcaires, dans la moitié sud-ouest des « r'mel », sablonneux et pauvres, cantonnés dans le nord-ouest : sans compter les « dess », alluvions récentes, riches, perméables, et de culture facile, en général déposées le long des oueds.
Ces terres, en général bonnes ou très bonnes, sauf les r'mel, donnent à la contrée une vocation agricole très nette. Le gros problème, on s'en doute, est celui de l'eau. Les oueds, en dehors de l'Oum-er-Rebia, ont un caractère sporadique et torrentiel, dont les fellahs ont d'ailleurs souvent su tirer parti, en facilitant l'inondation de leurs terres, qui reçoivent ainsi eau et limon. Les pluies oscillent en moyenne entre 300 et 400 mm. par an. Mais ces « moyennes » ne font justement pas apparaître les oscillations mortelles pour les récoltes, et hélas fréquentes !
Les hommes enfin, qui — comparativement à d'autres régions du Maroc — sont ici assez nombreux, puisque la population globale est de 600.000 habitants, avec une densité allant jusqu'à 92 au km2, les colons européens étant rares, sauf sur la côte (maraîchage). Peuple d'agriculteurs, petits propriétaires possédant rarement plus de 2 à 3 hectares, attachés à leur sol qu'ils cultivent surtout en céréales, et dont ils tirent, quand la pluie le permet, des rendements honorables, les moyennes elles, restant cependant médiocres, comme l'indiquent les chiffres suivants :
VOIR TABLEAU CI DESSUS ...
Tels sont, en première approximation, les choses et les gens de cette contrée qui mérita le nom de « grenier du Maroc ».

LES ETUDES PRELIMINAIRES
Mais ce sont des données autrement précises et multiples qui ont été nécessaires, au fur et à mesure que les projets d'irrigation naissaient, se développaient et trouvaient leur garant dans l'édification du barrage.
C'est toute une série de travaux longs et variés, qui depuis des années se succèdent, faisant appel aux compétences les plus diverses : levés de terrains par le Service Topographique ; établissement du parcellaire ; études des sols, de leur répartition et de leurs caractéristiques par le Génie rural ; observations climatologiques, etc... Puis il s'agit de trouver une solution à des problèmes plus directement liés à l'irrigation elle-même, tâche à laquelle concourent des services officiels comme ceux de l'Hydraulique et de la Mise en Valeur, des groupements d'études comme le GETIM, (qui s'est vu confier l'étude du secteur de Boulaouane). On eut même recours à des compétences comme celles de M. Lowder-Milk, ancien Directeur de service de la Conservation des Sols aux U.S.A., qui en effet, dans le cadre de la mission d'ordre plus général dont il était chargé au Maroc, s'intéressa également à ce périmètre.
Problèmes humains enfin, et non des moindres, car ils relèvent d'une technique autrement complexe, surtout que les questions posées sont délicates : remembrement des terres, introduction de nouvelles cultures et de nouvelles méthodes. Aussi un comité a-t-il été créé, dont l'activité est essentiellement axée sur cet aspect particulier.


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 20-13810

- Périmètre d'irrigation des ABDA-DOUKKALA.



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page 139

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 21-13910

- Chantier amont de l'oued Zinoun.
Ci contre : une partie à ciel ouvert, vue de l'entrée amont du tunnel.
Ci-dessous : entrée du tunnel.
(Doc. T. T. A. D.)

- Coupe schématique du tunnel d'Im Fout

Peu à peu, cet ensemble progresse, et des points précis apparaissent, éléments exploitables qui permettent de passer à l'exécution, de faire un pas en avant. C'est ce travail d'élaboration que nous allons tout d'abord suivre, avant d'aller sur le terrain reconnaître sa traduction matérielle.

PREMIER TRAVAIL : TUNNEL DE 17 Km.
La première donnée précise à laquelle devaient « s'accrocher » les projets, était la cote provisoire du barrage (fixée à 190). La zone irrigable commence aux environs de Boulaouane, soit à une vingtaine de kilomètres d'Im Fout. D'où nécessité, étant donné le relief, d'une galerie d'amenée longue de 17 km. où l'eau circulerait par gravité. Etant donné les pertes de charge dans cette galerie « tête morte », et la nécessité de réserver pour la centrale électrique la tranche d'eau comprise entre les cotes 190 et 185. La cote de restitution des eaux en tête de la galerie devait être fixée à 180. Le canal partant de là n'irriguerait donc que les terres situées en contre-bas, soit 90.000 ha sur les 220.000 du périmètre.
Cependant, la surélévation du barrage jusqu'à sa cote économique, reste prévue, ce qui permettra l'irrigation totale du périmètre, grâce à un deuxième canal, canal principal haut sensiblement parallèle au premier mais partant de la cote 214. Il devenait donc économique de construire la galerie d'amenée telle qu'elle permette ...


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 22-14010

... l'alimentation des deux canaux haut et bas, une station de turbo-pompage placée au point kilométrique 14 assurant le refoulement des eaux nécessaires au canal haut, en même temps qu'elle turbinerait celles destinées au canal bas. Cet ensemble serait tel que, durant les mois de faible irrigation il laisserait un excédent d'énergie, débité sur le réseau ; en été, au contraire, l'énergie exigée pour le pompage dépasserait celle fournie par les turbines, le supplément étant demandé au réseau, l'ensemble, dans le cours d'une année, s'équilibrant sensiblement.
Les modules d'irrigation ayant été fixés ... (voir tableau suivant)

Modules d'irrigation (en 1 - sec - ha )
Janv. 0,10
Fév. 0,15
Mais 0,15
Avril 0,37
Mai 0,47
Juin 0,47
Juillet 0,47
Août 0,47
Sept. 0,39
Oct. 0,20
Nov. 0,14
Dec. 0,09
... par analogie avec d'autres périmètres identiques, et compte tenu des jachères à prévoir, ainsi que d'un débit de 2 m3/sec. réservé à l'alimentation en eau de Casablanca, les débits maxima de la galerie devront être de 37 m3/sec. dans le premier stade et de 87,9 m3/sec. dans le second. Aussi la solution choisie a été une galerie circulaire de 5 m. 30 de diamètre intérieur, longue de 17 km., et qui devra être entièrement revêtue, étant donné la nature des roches traversées, et la pression relativement élevée (5 kg./cm2 pour finir). La vitesse maxima des eaux sera de 1,69 m./sec. dans le premier cas et de 3,97 m./sec. dans le deuxième.
Les plans étaient donc au point. Les travaux, divisés en trois lots, furent adjugés en juillet 1947. Au rythme actuel ils seront achevés vers le milieu de l'année 1952. Nous verrons tout à l'heure ce que sont les chantiers et comment ils progressent.
Précisons bien que les éléments de ce projet aujourd'hui en voie de réalisation, ne sont pas, eux non plus, immuables ; en effet, les idées évoluent encore, au fur et à mesure que les données de tous ordres sont mieux connues. C'est ainsi que les chiffres indiqués, concernant la cote de surélévation du barrage, et les débits nécessaires, n'ont qu'une valeur indicative ; la réalisation semble devoir se faire sur des chiffres sensiblement inférieurs.

LE PÉRIMÈTRE PROPREMENT DIT
En 1953, par conséquent, de l'eau sera disponible en tête du périmètre. Reste, pour pouvoir l'utiliser, à la distribuer, et c'est, là aussi, une rude tâche. C'est, nous l'avons vu, une multiplicité d'études de tous ordres, qu'il a fallu faire ou reprendre, en tenant compte d'un ordre d'urgence tel, qu'à l'apparition de l'eau en tête de la galerie, on ait au plus vite la possibilité de l'utiliser.
La hauteur actuelle du barrage assignant au canal principal bas un tracé suivant sensiblement la courbe de niveau d'altitude 180, le périmètre se trouve automatiquement divisé en deux parties, dont celle située au-dessous de cette cote est seule irrigable immédiatement. Une première approximation indiquait que les surfaces irrigables d'une altitude inférieure à 180, représentaient 90.000 ha, celles situées entre les cotes 180 et 220 couvrant environ 130.000 ha. Une étude plus récente du Génie Rural, tenant compte de la qualité des terres, et aussi du « micro-relief », si important pour l'implantation des canaux, conduit à envisager l'irrigation de 52.000 ha dans la partie basse, et de 82.000 ha dans la partie haute.
Evidemment, les efforts portent en premier lieu sur la partie basse. Cette zone se présente, entre les cotes 180 et 220, sous forme d'une bande étroite orientée NE-SW, longue d'environ 60 km. sur 15 à 20 km. de large. Cet ensemble, pour lequel les levers topographiques et parcellaires sont actuellement en cours, est subdivisé en trois éléments, qui sont, à mesure qu'on s'éloigne de la tête de la galerie : les « casiers » de Boulaouane, de Sidi-Bennour, de Zemamra.

LES « CASIERS » DE BOULAOUANE : OBJECTIF N°  1
De par sa proximité, c'est cette zone qui sera irriguée la première, et c'est sur elle que l'on s'est tout d'abord livré à une étude approfondie. A partir des éléments déjà disponibles auprès de différents organismes (service topographique, Génie Rural, Mise en Valeur, Hydraulique, etc., et en les complétant, une synthèse était nécessaire, devant conclure aux modalités d'implantation de l'irrigation. Cette tâche fut confiée au G.E.T.I.M. (Groupement d'Etudes et de Travaux d'Irrigation au Maroc) société spécialisée dans ce genre de problèmes, travaillant sous le contrôle de l'Etat, avec le concours de la firme Neyret-Beylier pour les questions d'hydraulique, et des Grands Travaux de l'Est pour celles de génie civil.
Les casiers de Boulaouane, s'étendent sur environ 18.600 ha. situés de part et d'autre de l'oued Faregh, en un losange dont la plus grande diagonale, orientée N-S, mesure environ 20 km. Le premier point à élucider était l'opportunité de l'irrigation des différents sols, qui se répartissent comme suit : hamri et hamri tuffeux, 16.250 ha ; r'mell, 1.600 ha ; dess, 750 ha. Or, tous méritent d'être valorisés, sauf les r'mell, situés sur la bordure ouest du secteur. Ce sont donc 17.000 ha de terres dont il faut déterminer le mode d'irrigation. C'est-à-dire, en premier, établir le module, non plus moyen, qui n'est valable que pour les grandes surfaces où les variations se compensent, mais maximum, car même dans le cas le plus défavorable, (chergui) il faut que chaque hectare, de chaque culture, reçoive assez d'eau pour continuer à vivre. Puis, à partir de ce facteur, variable suivant les superficies en cause et décroissant jusqu'au chiffre de 0,52 m./ha pour les superficies inférieures et égales à 1.000 ha, détermination du dimensionnement des canaux, de leur nature et de leur tracé, celui-ci tenant compte à la fois du relief, et du morcellement intense des propriétés, qui seront groupées en « quartiers » d'environ 40 ha, desservis chacun par un canal tertiaire. Autre chapitre important, celui du fonctionnement ; là, c'est le système « par commande par l'aval » (vannes Neyrpic, à flotteur, du type Avio) qui est préconisé, pour sa souplesse, l'économie d'eau qu'il représente, et sa simplicité de fonctionnement.
Enfin, le réseau de colature. Car si normalement toute l'eau distribuée doit être utilisée, il faut prévoir les incidents, et surtout les périodes de pluies et de crues et en particulier le drainage des dayas temporaires, foyers de paludisme, créées par celles-ci. Tout un réseau est donc prévu, qui utilisera comme collecteur principal, après aménagement, le lit de l'Oued Faregh, sauf sur la partie de son cours où celui-ci se trouve surimposé.
Bref, c'est un ensemble de 180 km. de canaux d'irrigation (en dehors du canal principal) et de 190 km. de colatures, que comporteront ces casiers de Boulaouane.

DES  PROJETS  AUX  REALISATIONS
Tout ceci mis au point, le 4ème lot (les trois premiers étant constitués par la galerie d'amenée) fut adjugé en octobre 1950 (entreprise Vandewalle et Guillemant) consistant en un canal principal tête morte, reliant la galerie à l'origine du périmètre, après passage en siphon de l'Oued Aouina. Ce canal, en déblai, sera tout d'abord exécuté pour le débit provisoire de 12 m3/sec., et non revêtu, pour être ensuite porté à 45 m3/sec. Tel quel, il suffirait d'ailleurs à l'irrigation des 17.000 ha. Les travaux commençant actuellement devront être achevés dans un laps de temps de 18 mois.
Le 5ème lot est formé par le tronçon, d'environ 15 km., du canal principal qui desservira les casiers de Boulaouane, et en particulier les 4.600 ha précités. Son étude est en cours, et l'adjudication se fera dans les derniers mois de 1951.
Enfin, un lot, comprenant l'ensemble du réseau d'irrigation et de colature d'un secteur de 4.600 ha a lui aussi été adjugé. Il comporte l'exécution, sous leur forme définitive, des canaux primaires en déblais, de section trapézoïdale, revêtus ; les canaux secondaires, tertiaires et quaternaires étant des canaux portés, en béton, semi-circulaires, de la gamme normalisée, analogues à ceux des Beni-Amir (les 500 derniers mètres de quaternaires étant en déblai, non revêtus). Enfin, les colatures seront en déblais non revêtus, à section trapézoïdale. Les deux sociétés adjudicataires (Socoman et Emic) qui ont un délai de 3 ans à courir depuis juillet 1950, procèdent actuellement au montage de leurs usines à Souk el Arba des Aounates.

A CHAQUE PAS DE NOUVEAUX PROBLÈMES
Ainsi, il semble humainement possible de prévoir pour le courant de 1953, les premières irrigations. Le rythme que l'on peut espérer atteindre ensuite étant de l'ordre de 4 à 5.000 ha par an. Mais, lorsque ce secteur sera mis en eau, ce ne sera pas pour nos chercheurs la fin de leurs peines. En effet, de ce contact avec les éléments, aussi bien humains que physiques, il faudra tirer les conséquences, adapter, modifier peut-être. Car après les premiers essais seulement, on pourra entrevoir exactement les proportions respectives à donner aux diverses cultures, et en particulier aux cultures nouvelles, cultures riches, industrielles, maraîchères et fruitières, elles-mêmes conditionnées par les cultures fourragères, car seul l'élevage intensif pourra fournir les fumiers indispensables. Mesures à prendre pour ...


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 23-14110

- La station de concassage-criblage et de stockage des agrégats et centrale à béton sur le chantier Getifa. (Ph. Gillot)
- A l'oued Défia, le skip élévateur, équipant le puits de 40 m., déverse les déblais dans la trémie. (Ph. Gillot)

... la sauvegarde des sols, comportement de la nappe phréatique sont quelques autres échantillons des questions qui vont se poser.
Et il y a le plan humain : là aussi, il faudra poursuivre la tâche en fonction des premières réactions. Comment le fellah accueillera-t-il cette innovation qui peut sans doute lui apporter le mieux-être, mais bouleverser profondément ses antiques habitudes ? Comment apprendra-t-il à utiliser judicieusement cette eau, comment s'adaptera-t-il aux nouvelles cultures. Et surtout, cette grave question : l'équipement rationnel du périmètre, nécessaire à son plein rendement, ne pourra se faire vraiment que par le remembrement des parcelles. Quelle sera l'attitude du fellah devant celui-ci ? L'importance de la question est telle, que le projet d'une aire-pilote de remembrement de 250 ha est à l'étude, dans le premier lot d'irrigation, qui fournira ainsi toutes les données.

DE   QUELQUES  AVANT-PROJETS
Mais nous avons un peu perdu de vue l'ensemble du périmètre, pour lequel, cependant, les études se poursuivent. Suivons un instant nos techniciens sur le chemin de leurs projets.
Le deuxième secteur est, nous l'avons vu, celui de Sidi-Bennour, actuellement à l'étude. Or, il apparaît que la majeure partie des bonnes terres de ce secteur est situé au-dessus du canal bas service. Devront-elles attendre la surélévation du barrage, alors que l'eau sera toute proche, et la richesse, à quelques mètres plus bas ? A la demande du Comité Consultatif, les ingénieurs se sont attaqués à ce problème.
Pourquoi ne pas envisager, à proximité des casiers de Sidi-Bennour, une station de pompage qui refoulerait une partie de l'eau du canal principal dans un ou plusieurs canaux intermédiaires, et permettraient d'irriguer une ou plusieurs portions de ces bonnes terres ? Sans doute, mais le pompage, pour élever, à la cote 198 par exemple, l'eau nécessaire aux 10.000 ha irrigables à partir de cette cote, et sis dans les casiers hauts de Sidi-Bennour, consommerait par an 6.000.000 de kWh, et l'eau deviendrait bien coûteuse...
Mais alors, puisqu'à Boulaouane, le canal d'amenée domine l'Oum-er-Rebia de 77 mètres, pourquoi ne pas turbiner en ce point une fraction du débit écoulé dans la  galerie,  de façon  à  produire  l'énergie juste nécessaire  à  ces pompages  ?
Mais que coûterait une telle installation ?
Et le dialogue continue.
Ainsi naissent chaque jour des idées, des avant-projets, suscités par la réalité et les problèmes sans cesse nouveaux qu'elle pose, et dont certains, plus séduisants, deviennent projets, puis réalités eux-mêmes.

Sur les chantiers du tunnel



N.D.L.R. — Nous avons indiqué dans les pages qui précèdent les raisons techniques qui imposèrent la construction d'une galerie tête morte amenant dans la plaine des Doukkala les eaux de l'Oum-er-Rebia dérivées au barrage d'Im-Fout. L'importance des travaux — 17 kilomètres de galerie circulaire au diamètre de 5,30 m. et entièrement revêtue — ainsi que la nécessité d'accélérer leur exécution, amenèrent l'Administration à diviser l'ensemble en trois lots qui, après concours, furent, en juillet 1947, attribués de la façon suivante :
Lot n° 1, du p. k. 0,000 au p. k. 7,150 : au Groupement des Entreprises du tunnel d'Im' Fout Amont, ou « Getifa », association des Entreprises Truchetet-Tansini et A. Dodin, Régie Générale de Chemins de Fer et Travaux Publics, Société des Grands Travaux de l'Est.
Lot n° 2, du p- k. 7,150 au p. k. 12,200 : à la Société des Travaux Marocains de Génie Civil (T.M.G.C.).
Lot n° 3, du p. k. 12,200 au p. k., 16,832 : à la Société « Les Travaux Souterrains ».
Les différents chantiers sont actuellement très avancés, et, bien qu'il s'agisse du même ouvrage, chacun présente des caractéristiques qu'il nous a paru utile de préciser.

A PIED D'ŒUVRE
II y a deux ans à peine, une piste caillouteuse, défoncée par les lourds transports, reliait la route de Marrakech à quelque 30 kilomètres au-delà de Settat, au chantier du barrage d'Im Fout.
Aujourd'hui, la route est belle, et ses courbes harmonieuses se faufilant entre les croupes dénudées, mettent un peu de vie dans ce paysage maussade des rives de l'Oum-er-Kebia.
Après avoir franchi l'oued sur la crête du barrage d'Im'Fout, cette même route, se poursuivant, va nous permettre d'atteindre les chantiers du tunnel. C'est à eux d'ailleurs, qu'elle doit son existence. Une fois terminée, elle permettra des liaisons faciles sur Mazagan.
Rectiligne, et montant à l'assaut des hauteurs que la route contourne, la ligne à 22.000 volts venant d'Im-Fout, passe elle aussi par tous les chantiers qui sont de gros consommateurs.
Sur chaque chantier, une installation importante, comprenant des lignes à haute et basse tension, distribue l'énergie en souterrain et en surface pour les engins les plus divers, ainsi que pour l'éclairage. Les transformateurs, alimentant les pelles suivent à distance l'avancement.
La ligne ne fut prête que dans le courant de 1948, aussi les démarrages des chantiers furent-ils difficiles, car l'emploi du gros matériel électrique restait exclu, malgré  l'installation   de   groupes   électro-gènes mobiles.

GETIFA-VILLE
Cette riante cité est construite à l'écart de la route, sur le haut d'un coteau qui domine l'oued, et groupe l'ensemble du personnel européen du premier lot.
Ses bâtiments de pierre, rustiques mais confortables, forment avec les jeunes arbres qui déjà les entourent, un îlot bien vivant. Ils rappellent les villages accueillants que l'on rencontre parfois en France dans nos montagnes, et dont l'existence nous surprend, tant la nature qui les entoure est ingrate.
La pierre ne manquait pas, puisque partout la roche affleure ; mais l'eau était absente. Il a fallu la pomper dans le fleuve à 200 m. du village, la refouler à 100 m. de hauteur et, avant de l'amener dans chaque logement, la traiter. Une installation « Permo », que nous retrouverons sur tous les chantiers, donne à chacun une boisson saine.
L'économat assure  le  ravitaillement.
Cantine, fabrique de glace, infirmerie, école, poste, bureaux techniques, rien ne manque à cette petite ville... provisoire.
C'est dans ces bureaux que nous prenons les premiers contacts avec la direction, ...


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 24-14210

- En haut et de gauche à droite : Chargement du béton dans les containers a la centrale à béton, et entrée d'un train de béton dans le souterrain. En bas : mise en place d'un coffrage télescopique ; déchargement d'un container dans le Press-weld ; vue de face du Press-weld dans le souterrain.(G.E.T.I.F.A.) (Ph. Gillot.)

... et aussi avec les trois chantiers que compte l'entreprise : Tête amont, Oued Zinoun, Oued Défia. Levés topographiques, planing, sections et profils en long nous permettent de se rendre compte de l'ampleur du travail.

LE CHANTIER TETE AMONT
II comporte deux attaques, parties du p. k. 0,400. Les terrassements sont actuellement terminés à l'attaque aval, la jonction avec l'attaque amont de l'Oued Zinoun ayant été réalisée le 22 mars 1950.
Les terrassements de l'attaque amont sont également terminés, sauf sur les 74 derniers mètres, qui mettront le tunnel en liaison avec les masses d'eau de la retenue. L'exécution de ce travail était fonction de la mise en place du batardeau maçonné permettant d'isoler le chantier et dont l'établissement a nécessité, au mois de janvier 1951, l'abaissement du plan d'eau du lac, le battage de palplanches n'étant pas possible.
Le chantier tête amont comprenait également la mise en place des organes de contrôle de débit. Il a fallu creuser un puits de 40 mètres de profondeur et 20 mètres de côté, dont les parois sont entièrement revêtus. Les terrassements furent exécutés normalement avec perforation profonde et explosif, et mise à profil au marteau-piqueur. Les déblais chargés dans des wagonnets étaient remontés à la surface par derrick.
Une fenêtre, creusée dans la falaise sur la rive gauche de l'oued, permettait d'accéder facilement aux attaques. Elle assurait l'évacuation au niveau des déblais par berlines de 1,50 m3 sur voie de 60. La décharge qu'on aperçoit d'ailleurs de la crête au barrage et domine l'oued, recouvre l'ancien emplacement de l'école musulmane d'Im Fout. C'est par cette fenêtre que fut introduit dans le tunnel les coffrages métalliques qui servirent au revêtement.

LE CHANTIER DE L'OUED ZINOUN
A partir du Zinoun, la galerie a été ouverte sur deux fronts d'attaque. Les aménagements de ce chantier furent très importants, d'une part parce qu'il fallut organiser le franchissement de l'Oued Zinoun, d'autre part parce que l'évacuation des déblais ne put se faire au niveau.
L'Oued Zinoun est un petit affluent de l'Oum-er-Rebia, très encaissé et généralement à sec, mais qui, à la suite de grosses précipitations, peut charrier jusqu'à 70 m3-sec.
Il a donc fallu combler en partie son lit, jusqu'à la hauteur de la génératrice inférieure de la galerie, tout en prévoyant une évacuation des eaux. Toutefois, pour protéger les attaques en cas de crues importantes, deux vannes hautes de 2 m., coulissant verticalement, furent placées aux entrées amont et aval, dans la partie des fouilles à ciel ouvert, et les entrées de galeries, bétonnées pour éviter tout éboulement.
Pour évacuer les déblais, on dut aménager deux plans inclinés, équipés de treuils destinés à remonter les wagons à hauteur des décharges, sur une dénivelée d'une vingtaine de mètres.
C'est à l'oued Zinoun que se trouvera le point le plus bas du tunnel. Un dispositif de vidange par gravité sera donc installé à cet endroit. La galerie sera prise dans un barrage déversoir par dessus lequel pourront s'évacuer les crues de l'oued.
Une importante installation, groupant une station de concassage - criblage et de stockage des agrégats, ainsi qu'une centrale de fabrication de béton avec ses silos et ses doseurs automatiques, permet ...



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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 6 25-14310

- La descenderie de l'oued Djin au lot N° 2.(Doc. T. M. G, C.)

... le chargement par gravité des trains de béton. Elle comprend un duplex 43, un gravitor horizontal, un concasseur à marteaux, un élévateur à godets, un tromel, et deux bétonnières de 1.500 litres.
Les travaux de terrassement sont pratiquement terminés sur ce chantier. Le revêtement de la voûte a été réalisé entre le chantier amont et l'attaque aval de l'Oued Zinoun. On procède au revêtement entre l'Oued Zinoun et le chantier du Défia.
Outre les installations d'eau et d'air comprimé, que nous retrouvons sur tous les chantiers, signalons qu'à l'Oued Zinoun ont été montés d'importants bâtiments abritant un atelier moderne de mécanique pour l'entretien du gros matériel, des magasins et une cité abritant le personnel marocain.

LE CHANTIER DE L'OUED DEFLA
II comprend une double attaque partant du p. k. 5.648. Avant de pouvoir démarrer l'attaque de la galerie il a fallu creuser à l'Oued Défia une descenderie de 170 mètres de long et dont la pente est de 35 %. De plus un puits d'aération et d'évacuation de 40 mètres de profondeur a été foré et équipé d'un skip.
Cette organisation a permis la remontée des déblais, tant par wagonnets mus au treuil, que par le skip. Ce dernier alimente une trémie chargeant par gravité les camions-bennes qui transportent les déblais à une décharge spécialement aménagée.
Une station de concassage et de criblage a été montée, analogue à celle de l'Oued Zinoun.

LES TERRASSEMENTS
Les terrassements sont terminés sur ce chantier. La jonction avec le deuxième lot a été réalisée le 22 février 1951.
Les terrassements sur les différentes attaques sont effectués en pleine section, — 6.10 m. de diamètre —, sauf pour certaines parties où la roche est particulièrement friable. Dans ce dernier cas, on procéda par galeries d'avancement en tête. Il fallut parfois bétonner la voûte jusqu'aux pieds-droits, notamment au chantier tête amont. Ailleurs, on dut couler des anneaux de protection ou étayer, pour éviter les éboulements. Les roches rencontrées sont surtout des schistes durs et des quartzites.
La perforation fut exécutée à l'aide de jumbos à deux étages équipés de dix marteaux pneumatiques Atlas - Polar, les fleurets Coromant étant généralement employés, en raison de la dureté de la roche. Les trous de mine atteignent 250 cm. en moyenne.
La gamsite fut employée comme explosif, avec amorce à retard type anglais.
Le marinage s'est fait à l'aide de pelles chargeuses Conway 75, électriques.
Voici d'ailleurs les diverses opérations telles qu'elles se présentaient à l'attaque aval de l'Oued Défia, lors de notre visite. La perforation et le bourrage des mines terminés, le jumbo est ramené en arrière du front de taille, et le tir commandé électriquement. Un système de ventilateurs Aerex de 8 CV, avec tuyau de 600 millimètres de diamètre, repousse alors vers la sortie le bouchon de fumée que produit l'explosion.
Dès que la visibilité le permet, la pelle Conway est avancée, passant entre les montants du jumbo, et le marinage commence. Deux voies de 60 suivent de près le front d'attaque, et vont servir à l'évacuation rapide de la volée. Celle de gauche sert à l'amenée des wagons jusqu'à hauteur du jumbo. Une grue pneumatique, installée sur le montant gauche de celui-ci, déplace en quelques secondes un wagon vide d'une voie à l'autre, et l'accroche derrière la pelle. Quand un wagon est chargé, la pelle, par un mouvement de va-et-vient libère l'emplacement où la grue placera un nouveau wagon.
Le train formé, un locotracteur Fenwick électrique emmène son chargement au pied de la descenderie.
L'avancement moyen réalisé est de 130 mètres par mois.

LE BETONNAGE
Nous savons que la galerie devra supporter en charge une pression de 5 kg.-cm2. L'Administration a décidé qu'elle serait entièrement revêtue. Sur le chantier Getifa, le revêtement de la voûte est effectué à l'aide de croffrages Blaw-Nox télescopiques, système français, modifié par l'entreprise. Ces coffrages une fois montés se présentent sous la forme de deux éléments mobiles de 10 mètres de longueur, susceptibles de passer l'un dans l'autre. Le béton, dosé en fonction de la nature du terrain et des essais effectués sur des tronçons creusés latéralement, est amené par containers. Il est mis en place par un press-weld de 500 litres, sous une pression de 7 kg.-cm2 et pervibré.
L'entreprise réalise une movenne d'avancement de 20 ml par jour. Un équipement spécial, monté sur pneumatiques et se déplaçant sur la paroi bétonnée du tunnel, permettra ultérieurement un bétonnage rapide du radier.
L'ensemble des trois chantiers de Getifa a groupé, en période de pointe 1.600 ouvriers, et 170 Européens, répartis en trois postes. C'est actuellement un des chantiers les plus importants du Maroc.
T. M. G. C. (Origine de la galerie p.k. 8.424 m. 45)
Quelques kilomètres à peine nous séparent du chantier de T.M.G.C.
La cité, groupée autour du puits N° 3 et la descenderie, est reliée à la crand'route par une bretelle goudronnée.
« Ici, nous dit M. Galtié, directeur du chantier, on vit pour le tunnel ». Et c'est vrai ! On ne peut l'oublier, même un instant. De tous les points, on voit les installations du puits qui sert à descendre les agrégats pour les revêtements et, à côté, l'entrée de la descenderie dominée par les treuils qui, inlassablement, remontent la roche bleutée, et, enfin, coupant la montagne, la décharge formant une longue ligne grisâtre chaque jour plus longue.
L'entrée du village est réservée aux installations techniques : bureaux, ateliers, salle des compresseurs, garage. Des tubes courent le long des murailles, guidant vers les profondeurs l'eau et l'air comprimé.
Quelques mètres plus loin, c'est l'infirmerie, puis la cantine, dont les cuisines sont magnifiquement équipées. Derrière, l'économat dispense aux ménagères conserves, viande, légumes et fruits frais. Casablanca est loin, et l'on n'y va pas souvent, bien qu'un service régulier soit organisé par la direction.
De longs bâtiments sont réservés au personnel marié, d'autres aux célibataires. Une école a été installée.
Le problème capital de l'eau a été réglé par le captage d'une source située dans la paroi de la descenderie. L'eau, refoulée par pompe dans un château d'eau dominant la cité, est décantée et filtrée avant d'être distribuée à chacun ; portée à pression de 5 kg.-cm2, elle alimente également les attaques.
Le chantier s'est ouvert en janvier 1948. Les débuts ont été difficiles, l'équipement et le courant manquant. Pendant les premiers mois, le marinage de la descenderie dut être effectué à la main ce qui a retardé la mise en chantier des attaques. Cette descenderie a 180 mètres de longueur et une pente de 25 %.

LES TERRASSEMENTS
Les terrassements se font à pleine section sur les deux attaques de l'oued Djin. La perforation est effectuée à l'aide de plateformes équipées de marteaux Montabert-Sullivan. Suivant la roche, on emploie des fleurets Coromant ou Hellefors.
L'évacuation des déblais s'effectue par voie double de 60, sur waçons de 2 m3 Austin-Pétolat, tractés par locomotives électriques Goodman. Le marinage se fait par pelle Conway 75 ou Emco 40, en utilisant un aiguillage californien.
Avant la jonction avec Defla aval, deux pelles du premier type et une du second équipaient le chantier. Un engin était en service à chaque front de taille, tandis que le troisième était révisé, dans le ...


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- De haut en bas : Construction des silos à agrégats ; montage des coffrages « Blaw-Nox » ; réfrigérateurs ; « jumbo » et pelle Conway dans la galerie. (Doc. T.M.G.C.).

... tunnel même, grâce à un petit atelier permettant le démontage, l’ajustage des pièces étant fait en surface.
La recharge des accumulateurs se fait en souterrain, grâce à un équipement conçu par l’entreprise, ce qui réduit les manipulations et évite les pertes de temps.
Malgré la longueur du souterrain du lot n° 2, la configuration du terrain avait fait décider la création d’un seul chantier avec deux attaques et quatre puits d’aération. Les difficultés rencontrées par les « Travaux Souterrains », en direction des « T.M.G.C. », ont imposé récemment à ces derniers le forage d’un puits de 65 mètres de profondeur au km 12, d’où partent également deux attaques à pleine section. La mauvaise qualité du terrain demande une grande prudence et le marinage est exécuté à la main. L’évacuation des déblais se fait par un ascenseur qui remonte les wagons à la surface. Un compresseur fixe Fives-Lille de 205 CV permet la perforation à l’air comprimé.

LE REVÊTEMENT
Le revêtement de la voûte du tunnel se fait comme à Getifa grâce à des coffrages Blaw-Nox et un press-weld. Toutefois le béton est fabriqué au voisinage de l’anneau à bétonner. Les agrégats, chargés par tapis roulant dans des wagonnets, sont descendus jusqu'au souterrain par le puits n° 3. Les wagons pleins assurent la remontée des wagons vides dans la cage sans dépense d’énergie. Un bloc de bétonnage permet le dosage du ciment, sable et agrégats.

LE TROISIÈME LOT : LES TRAVAUX SOUTERRAINS
Le chantier du troisième lot n’est pas situé, comme ceux de Getifa et de T.M. G.C., dans le creux d’un oued. L’attaque initiale, faite à ciel ouvert au débouché futur du canal tête morte, domine la plaine des Doukkala. à proximité de la route 124 de Boulaouane à Sidi Bennour.
La route d’ailleurs nous avertit de l’approche du chantier, car elle cesse de s’accrocher aux flancs de l’Oum-er-Rebia. dont elle épouse les méandres depuis Im’ Fout, pour obliquer vers la gauche en direction de Mazagan, et devenir presque rectiligne.
Nul panneau n’a besoin de nous guider vers la coquette cité ouvrière construite en maçonnerie à proximité du chantier. Les toits rouges de ses villas et l’alignement, des longs bâtiments où loge le personnel, attirent l’œil agréablement et semblent être les premiers symptômes de la vie qui bientôt gagnera toute cette région encore désolée.
En plus de 4 villas et de 7 bâtiments destinés au logement des Européens, la cité comprend 13 nouallas et 2 bâtiments abritant la main-d’œuvre marocaine. Sans parler de la cantine et de l’épicerie, notons ici un bâtiment de douches, et chose appréciable, une fabrique de glace.
Enfin, l’infirmerie est desservie par un personnel comprenant six infirmiers et une sage-femme.
Une école complète le tout, destinée à recevoir une vingtaine d’élèves.
Ce chantier est particulièrement intéressant, parce qu’il présente des caractéristiques bien différentes des deux autres lots, par sa conception, par la nature des terrains rencontrés, et aussi par l’équipement et les procédés employés.
L’adduction d’eau a été réalisée par pompage sur l’Oum-er-Rebia ; une canalisation de refoulement de 5 kilomètres aboutit à un réservoir de 400 m3. Enfin, un appareil Philips et Pin assure la verdunisation de l’eau distribuée.
Outre le percement du tunnel, les travaux comprenaient les ouvrages de contrôle du débit à l’aval, ainsi que la construction d’un siphon sous l’Oued El Aouina. De plus, au p. k. 14.000 seront réservées les amorces de la station de turbo- pompage, prévue avec la surélévation du barrage.
Tout d’abord le creusement de la galerie a été exécuté à pleine section à partir d’une attaque unique située au p. k. 16.773, les premiers travaux étant exécutés à ciel ouvert. Les terrains rencontrés permettaient un avancement rapide (240 mètres par mois) ; il s’agissait de grès tendres et de conglomérats tenant peu, et rendant le travail dangereux.
A partir de mai 1950, ayant rencontré des roches encore plus mauvaises, (grès quartziteux avec failles et eau), il fallut adopter une méthode nouvelle comprenant :
1° le creusement d’une galerie d’avancement en faîte ;
2° l’abattage de la calotte ;
3° la pose des soutènements métalliques sur semelle en béton armé ;
4° le déblai du stross.
Ce mode d’exécution, s’il donne toute sécurité, a l’inconvénient de réduire les vitesses d’avancement, d’exiger une maîtrise importante et l’emploi de boiseurs spécialisés.
Au 1er janvier 1951, la galerie était percée à pleine section jusqu’au p. k. 13.444 ; il restait donc à exécuter 1.244 ml de galerie. Sur ces 1.244 m... 930 sont déjà creusés à section réduite, à partir de trois puits distants d’environ 500 mètres l’un de l’autre.
A pleine section, et sur une seule attaque, l’avancement moyen sur douze mois fut de 194 mètres pour 25 jours de travail, avec des pointes allant jusqu’à 230 mètres. Le plus grand avancement réalisé dans les 24 heures a été de 11,50 m. A section réduite, l’avancement mensuel moyen a été de 130 m., depuis juin 1950.

LES TERRASSEMENTS
La perforation est exécutée avec des marteaux perforateurs Atlas-Polar, munis de fleurets Coromant, et montés par 12 sur Jumbo.
L’explosif utilisé est de la gamsite, ainsi que de la dynamite gomme B. Le tir est fait à l’aide d’amorces électriques à retard, de fabrication anglaise.
Le marinage est effectué par pelles Conway électriques type 75. La voie, à l’écartement d’un mètre, est constituée de rails Vignole, de 20 kg., posés sur traverses en bois. On utilise des wagons métalliques ...


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- Les Travaux Souterrains, Aïn Sebaa.


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