Ce Maroc bien aimé
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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 LYAUTEY L'AFRICAIN

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Paul CASIMIR





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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 11:06



Lyautey avait quarante ans et était fort des observations et réflexions qu'il avait pu accumuler dans son esprit et dans son cœur au cours de ce qu'il appelle la « stérilité confortable » de son existence.

II pouvait partir aux colonies. Qu'il nous soit permis, quant a nous, de bénir cette décision du chef d'Etat-major général de l'armée, grâce à quoi un Grand Chef, un homme de génie, a pu se révéler à la France et au monde.




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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 11:15




II



Sur cette terre, chacun juge les choses a sa façon, bien ou mal. Beaucoup virent dans ce déplacement une sanction, bien qu'elle fût tardive ; le chef d'escadrons Lyautey pensa que l'heure de sa libération était enfin venue. En réalité, il allait prendre son envol pour les plus hautes destinées.

S'avancerait-on beaucoup en disant qu'il en a le pressentiment ? Qui tient à s'en assurer doit lire ses Lettres du Tonkin et de Madagascar, éditées par Max Leclerc, un ami de la première heure. Outre le plaisir de goûter le style très personnel de l'auteur, qui possède non seulement la propriété des termes et la justesse des traits, mais encore et à un très haut degré le don de peindre - ses paysages exotiques et ses descriptions des milieux indigènes dénotent un véritable artiste - on y trouve la révélation d'un tempérament « assoiffé » d'action en même temps qu'on assiste à la naissance d'une vocation coloniale et à la formation d'une doctrine. Rien d'un Loti, pensera-t-on ; n'empêche que cette corres­pondance personnelle, écrite de 1894 à 1899, est d'un puissant intérêt.

C'est sur le Pei-Ho qui l'emporte vers le Tonkin qu'il commence à s'évader de lui-même ou, comme il le dit, à prendre conscience de sa « résurrection ». Au contact des passagers du navire, coloniaux actifs et laborieux, il se sent vivre et écrit à sa sœur qu'il a l'impression de partir pour la gloire. Un monde nouveau l'entoure, qu'il n'a jamais entrevu, même pas pendant le séjour qu'il fit comme lieutenant en Algérie, où nos procédés d'administration directe lui déplurent. Des escales au Caire, à Singapour, lui révèlent l'organisation coloniale anglaise qu'il admire de façon peut-être excessive, parce qu'elle lui paraît large, souple, méthodique en comparaison de la momification, de la « cangue » de l'administration française, dans laquelle les errements ridicules ne sont compensés, à son avis, que par une somme prodigieuse de bonnes volontés individuelles.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 11:18



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Maison du Commandant Lyautey à Hanoï. - Avec le Capitaine Lassalle.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 11:24



Cette série de contacts avec la vie coloniale ou, suivant l'expression de Lyautey, de « prise de corps » avec le réel, le pratique, le fécond, l'emballe littéralement et, par avance, il l'aime par tout ce qu'elle développe en l'indi­vidu : esprit d'initiative, endurance, personnalité.

Elle pose aussi, il le sait, des problèmes délicats et il est heureux, lors de son arrivée en Indochine, d'entendre du Gouverneur général Lanessan l'exposé de conceptions qui trouvent un écho sympathique dans son cœur.

« Gouverner avec le man­darin et non contre le mandarin. Ne froisser aucune tradition, ne changer aucune habitude, se dire qu'il y a dans toute société une classe dirigeante, née pour diriger, sans laquelle on ne fait rien, et une classe à gouverner, mettre la classe dirigeante dans nos intérêts..., ne prétendre tout au plus qu'à diriger et à contrôler. »

De telles phrases résonnent agréablement aux oreilles du novice colonial Lyautey, d'autant plus qu'elles sont prononcées par le plus haut fonctionnaire français de la colonie. II y voit l'essentiel de la doctrine de protectorat qu'il n'oubliera jamais. C'est, dès lors, avec une joie qu'il ne dissimule pas, qu'il se met au travail en qualité de sous-chef d'Etat-major, s'occupant avec activité et intérêt des affaires du pays, heureux d'approcher enfin des officiers qui ont un passé d'action et n'ont jamais eu le temps de s'ennuyer.

Cependant, ces « prises de corps », dont la répétition constitue l'initiation du commandant Lyautey à la vie coloniale, paraissent de peu d'importance au regard d'une autre, singulièrement précieuse parce qu'elle a été décisive par son influence sur sa carrière.

L'heure est, en effet, venue où Lyautey trouve un maître en la personne de Gallieni, tout comme celui-ci avait été précédemment à l'école de Faidherbe. Le fait est d'autant plus important que, ainsi que n'a pas manqué de le souligner très judicieusement le professeur Augustin Bernard, avec ces trois hommes et le rude Bugeaud s'est renouée la grande tradition coloniale française perdue depuis le XVIII° siècle.


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MessageSujet: Re: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 11:26




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Maison du Commandant Lyautey à Hanoï. - Avec le Capitaine Lassalle.



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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 11:32

Voici donc Lyautey, l'aristocrate cultivé, le passionné et le sensible, en présence du rigide, simple et sec Gallieni. Tous deux, qui pendant sept ans vont collaborer à une œuvre splendide, sont face à face pour la première fois, se regardant nettement dans les yeux. Gallieni a quarante-quatre ans, est colonel, possède une méthode qu'il applique dans la pleine possession de ses moyens : c'est un maître, « magnifique spécimen d'homme complet », Lyautey, nous l'avons dit, est chef d'escadrons, a quarante ans, l'intelligence avertie et l'esprit armé, mais cherche sa voie et un libérateur. La connaissance est tôt faite entre les deux hommes et on peut se demander quel est celui qui admire le plus l'autre.

Lyautey, très impressionné, déclare dans ses lettres que « c'est une joie de vivre avec cet homme : conquérant, explorateur, chef de guerre par excellence..., il est l'homme des indigènes, des colons, des petits, la bête noire des grosses légumes, militaires ou civiles ». De là à l'attachement et au dévouement il n'y a qu'un pas. La collaboration devient intime et confiante entre le maître et l'élève; elle durera jusqu'en 1902.

Vraiment, comme le dit Louis Barthou, leur rencontre « fut, pour la France et le Maroc, la plus heureuse chance ».


Avec quel bonheur le commandant Lyautey s'instruit et se forme à cette vraie école de vie ! Son apprentissage des hommes et des choses, loin des « stagnantes garnisons » et dans l'insouciance des lisières administratives, s'effectue avec foi et joie. Ses Lettres du Tonkin et de Madagascar nous le disent sans ambages. Chez lui, le soldat apprend une méthode militaire ou mieux une doctrine de conquête civilisatrice, tandis que l'administration saisit la nécessité d'organiser cette conquête pour la rendre féconde et durable. Que vaut le succès des armes si on ne le complète pas par un travail simul­tané d'organisation économique et sociale ? Après le coup de fusil, il faut le coup de baguette créateur. Ce principe admis, les « bains de brousse et de bivouac » dispensent des enseignements précis autant sur le commandement, la patience, le sang-froid que sur la tactique militaire des colonnes conver­gentes, des lignes de postes et des villages armés, sur l'art de prendre avis des gens compétents, « ceux qui mettent la main à la pâte », et sur la façon de construire des villages et des routes, d'installer des marchés et des cultures, bref de recréer la vie et de « rendre la région conquise réfractaire au pirate ».


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 11:37



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Décembre 1901. - Au bivouac sur l'Itomanpy ( Madagascar )


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 11:43



On se doute combien, à ce métier de conquérant réparateur, le commandant Lyautey acquiert de connaissances pratiques dans tous les domaines. « Je me sentais né, écrit-il, pour créer et je crée, pour commander et je commande, pour remuer des idées, des projets et des œuvres et j'en remue à la pelle. »

La chance le favorise, même quand elle paraît le distraire des occu­pations qu'il aime. En 1896, le Gouverneur Rousseau le prend comme chef de son cabinet militaire. Adieu la brousse ! Cette fois, il faut travailler au bureau. La formation de Lyautey n'y perdra rien. Au contraire, il profite de cette situation pour s'assimiler les principes de politique générale et de diplomatie qui lui font défaut, et il tend ainsi à devenir de plus en plus l'homme complet qu'il admire si vivement dans Gallieni.

Homme complet, il ne l'est pas encore. S'il a emmagasiné depuis des années dans son génial cerveau toutes les connaissances utiles, toutes les méthodes civiles et militaires que doit posséder un chef colonial, en réalité l'occasion ne lui a pas encore été fournie de donner la mesure de ses capacités, de montrer toute sa valeur. La trouvera-t-il jamais ? est-il en droit de se demander, lorsque Gallieni quitte l'Indochine, bien qu'il ait le pressenti­ment qu'il laissera « ici-bas sa trace sur une œuvre féconde et durable », Et le découragement, le cafard qu'il croyait chassés de chez lui a jamais le ressaisissent de nouveau. Il ne veut plus rester à la colonie. « Animal d'action », il se sent un impérieux besoin d'agir en France, où, écrit-il à Max Leclerc, il a le désir très vif de rentrer pour s'y faire « un centre de campagne et d'action sociale ». Mais à quoi bon ce dépit et cette impatience, alors qu'il n'a qu'à se laisser conduire par les événements ! Son destin ne doit pas se jouer dans la mère-patrie et ses colères ne le changeront pas.

Peu de temps après, d'ailleurs, en 1897, Gallieni, qui est à Mada­gascar, l'y appelle pour en faire son collaborateur préféré. Il le charge d'abord de soumettre un chef hova nommé Rabezavana, ce dont il s'acquitte parfaitement, puis l'ayant fait nommer lieutenant-colonel, il lui confie l'administration de la partie occidentale de l'île, grande comme le quart de la France. « Ça doit vous plaire ! » lui dit Gallieni. Pensez, il devient son maître et pourra méditer, décider, créer tout à son aise !


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 11:47



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Photo communiquée par le Lieutenant-Colonel Vernaz

Le Commandant Lyautey à Madagascar.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 11:56



Comment une telle situation ne conviendrait-elle pas à celui qui vient d'écrire à sa famille : « L'essentiel est de savoir ce que Ton veut et où l'on va. Or, cela, je le sais... . Former, par les colonies, un groupe de plus en plus nombreux d'initiatifs, de forts, de détachés de besoins, de voyants de haut. »

Voilà ce qu'il sait, et il escompte réveiller la métropole en réagissant sur son inertie, en établis­sant un circuit continu et régénérateur de vie entre la France du dehors et celle du dedans, « réveil de la fécondité physique, réveil de l'activité écono­mique, réveil du large commerce, réveil de l'esprit d'entreprise, réveil aussi des pensers généreux, des vastes vouloirs et des jugements larges sur le monde et sur les nations qui le peuplent ».

Le programme est beau, mais a paru un tantinet utopique depuis la guerre. Le colonel Lyautey insiste cependant sur cette régénération française et, en attendant les circonstances, s'emploie à Madagascar à appliquer les méthodes tonkinoises. Ses méditations ont pu être longues et complexes, mais sa politique, dans le domaine de réalisation, est simple et constante en dépit de la variation des moyens employés. En réalité, il ne suit qu'un petit nombre de concepts directeurs, ce qui provoque des résultats tangibles, et ceci ressort nettement de son livre Paroles d'action, dans lequel il a réuni plus tard les discours, allocutions, toasts qu'il a prononcés entre 1900 et 1926.

A travers son langage bref, direct, semé de termes familiers, qui a fait dire qu'il avait pris un ton de soldat pour habiller des idées civiles, on a la conviction qu'il a voulu et clairement voulu son système, et cela de bonne heure. Ses discours de Fianarantsoa constituent à cet égard une mani­festation de son action magnifiquement rayonnante d'où se dégage une doctrine dont la clarté et le rendement s'imposent.

Ses idées directrices, les voici : D'abord laisser la plus grande liberté d'action au chef et à ses collaborateurs; éviter les routines administratives en pays neuf, notamment faire tomber cette distinction surannée du civil et du militaire : « Laissez-moi donc tranquille avec vos formules ! » s'écrie-t-il, ne voulant savoir qu'une seule chose, c'est que les officiers et les administra­teurs doivent défendre au nom du bon sens les intérêts qui leur sont confiés et non les combattre au nom des règlements.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 11:59



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MAI 1902. - Résidence supérieure de Fianarantsoa.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 12:05



Second axiome : la liberté d'action doit s'exercer au double profit des Français et des indigènes. En conséquence, on doit avoir la volonté de troubler le moins possible, tout en facilitant l'évolution économique du pays, les indigènes qu'il faut ménager. « Des difficultés, la plus grande, presque inextricable, au début du moins, car elle se débrouille tous les jours, c'est de concilier, dans un pays où l'on s'installe pour la première fois, les intérêts légitimes de l'indigène et les intérêts de ceux qui viennent s'établir chez lui . C'est peut-être là le problème le plus délicat des gouvernements coloniaux. » Ne pas troubler l'organisation sociale des autochtones, main­tenir les hiérarchies, ce sont là des idées très chères à Lyautey et que nous retrouverons à propos du Maroc.

Enfin, le rôle des colonies est de renouveler et sauver la France. Chez elles, en effet, existe la plus belle école d'énergie, « celle où se trempe la race ». L'axiome a rencontré de nombreux incrédules. Aussi, après la guerre, Lyautey fut-il fier de proclamer que c'était cependant des colonies qu'était venu le salut de la France, sous forme de produits divers, de céréales, de troupes aguerries et même d'appoints de valeurs plus hautes, tels les Gallieni, les Gouraud, les Franchet d'Esperey, les Mangin, les Henrys, les Dégoutte, mais il oubliait de se citer.


La méthode est donc nette, ce qui n'empêche pas que pour rendre plus claire sa politique, le colonel Lyautey n'hésite pas soit à répéter ses idées dominantes, soit à prendre un ton et des manières de séducteur ; assu­rément il veut convaincre ses auditeurs et les ensorceler. On a très bien remarqué dans le Bulletin du Comité de l'Afrique Française que « présenter son œuvre et sa méthode de manière à ne pas heurter les préjugés politiques, à se les concilier même, donner aux collaborateurs le sentiment qu'ils ne sont jamais oubliés ni sans soutien, a été une grande partie de la politique suivie par l'éloquence de Lyautey et une des explications de la remarquable série de ses succès ».

Ainsi Madagascar est pour le colonel Lyautey la grande terre d'expérimentation. Se souvenant du fameux principe de Gallieni : « dans l'adversaire d'aujourd'hui voyez l'associé de demain », il pacifie et gouverne de la manière qui lui a été enseignée en Indochine.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 12:07



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A Fort-Dauphin.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 12:13



Il fait sienne la doctrine de son maître : « l'occupation militaire est une occupation qui marche », et l'expose, en 1900, dans son étude sur le Rôle colonial de l'armée, qui attire sur lui l'attention du grand public. L'apprentissage des responsabilités et des décisions, du rôle d'arbitre entre l'administration, le colon et l'indigène, l'organisation du pays lui procurent des joies intenses. Il est heureux de ses succès, observant toutefois très finement que « rien ne se fait qu'avec la durée ». Et il demande à sa sœur de lui faire graver sur une bague le vers de Shelley : « La joie de l'âme est dans l'action. »

On sait les résultats de sa pacification malgache. Il pouvait être fier, en quittant l'île, de s'être donné corps et âme à une idée et à une œuvre qui avaient fait « tache d'huile » et qui lui avaient procuré des réalisations effi­caces au moindre prix. Cette « pénétration organisatrice » dont il parle dans son livre intitulé Au Sud de Madagascar, a été des plus heureuses non seulement pour la France et la colonie, mais également pour Lyautey, qui, sachant ce qu'il veut et où il va, est désormais maître d'une doctrine coloniale qu'il a pratiquée. On peut dire que, dorénavant, il est prêt à passer de la parole à l'action et que Gallieni a vu juste lorsqu'au moment du retour de son collaborateur en France, il souhaite que le Gouvernement fasse appel à son patriotisme pour présider à l'épanouissement d'une œuvre coloniale nouvelle dont son expérience assurerait le succès.

Mais si étonnante que se présente aux yeux de tous la vie de Lyautey, si favorisée même qu'elle apparaisse à certains points de vue, elle ne devait pas être exempte d'épreuves, et peut-être est-il bon de le faire remarquer. Le colonel est un humain et, comme nous tous ici-bas, il connaît des moments de joie et de tristesse, il est assujetti à leur alternance. Nous l'avons déjà indiqué. Nous sommes obligés d'y revenir. Ce n'est pas de gaieté de cœur, on peut en être certain, que Lyautey part commander le 14° Hussards à Alençon. Alors qu'il se sent l'étoffe d'un homme d'Etat, d'un conducteur d'hommes, d'un grand chef colonial, qu'il peut réaliser, dans ses besoins d'action jamais assouvis, les choses les plus utiles pour sa patrie, on l'envoie en province, à la tête d'un régiment, vivre de la stérile vie de garnison.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyDim 2 Nov - 12:14



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Cabinet du Colonel.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyLun 3 Nov - 8:18



L'épreuve devait heureusement être adoucie par les bons camarades qu'il y trouva et, plus tard, c'est toujours avec émotion qu'il parlait du « bon temps » d'Alençon.

Cependant, sur le moment, ce n'est pas sans crève-cœur qu'il aban­donne le commandement supérieur du Sud de la Grande Ile ni sans appréhension qu'il voit sa rentrée en France. Lui, le possesseur d'un nom déjà célèbre, le colonel qui a brillamment réussi à Madagascar et qui mérite des lauriers, que trouve-t-il à son arrivée sur le sol de France ? Quelques amis certes, on en a toujours de bons dans la vie, bien que ce soit une espèce rarissime. Mais à côté d'eux, plus rien. Nulle main ne se tend vers lui, comme si elle avait peur de se compromettre; pis, on lui conseille de faire le mort ! Après huit ans d'absence, les inimitiés d'antan ne sont donc pas éteintes...

Quelle incompréhension de ce grand serviteur de la France ! Quelle souffrance pour ce dernier ! II étouffe, il écume, il se décourage et il en vient à envisager de prendre sa retraite à laquelle il a droit l'année suivante, en 1903, pour pouvoir donner sa mesure, sur un plan autre que le plan militaire, dans une belle et grande entreprise. Pourquoi la Providence lui impose-t-elle cette épreuve ? Le chrétien répondra que Dieu avait ses vues et voulait forger un grand chef. Remarquons toutefois que, dans ces moments critiques, Lyautey trouve toujours quelqu'un à lui venir en aide. La série d'amis dévoués ne s'est pas arrêtée avec Albert de Mun, Eugène-Melchior de Voguë, Lanessan, Gallieni.

Cette fois, un hasard qu'on peut qualifier de providentiel, le met en relations à Paris, au cours d'un repas chez l'ancien député Charles Roux, un de ses intimes qui lui rend un fier service ce jour-là, avec Jonnart, Gouverneur général de l'Algérie. Celui-ci est inquiet : l'insé­curité et l'anarchie règnent à la frontière algéro-marocaine et l'attaque dont il a été l'objet au col de Zenaga ne fait qu'aviver ses craintes. Il interroge le colonel Lyautey sur les méthodes de Gallieni, en exposant cette situation qui le préoccupe. La réponse le fixe sur la valeur de l'officier, qui repart pour Alençon, découragé de voir que son passé ne plaide pas en sa faveur et qu'on ne songe pas à l'affecter à un poste colonial. Cependant, quelques semaines plus tard, l'émotion est vive en France : on y apprend le siège du poste de Tighit et la surprise d'El Moungar.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyLun 3 Nov - 8:20




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AÏN-SEFRA   La Subdivision


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyLun 3 Nov - 8:27



Du coup, Jonnart n'hésite plus. A ses yeux, un seul homme peut rétablir la situation, et il demande au Gouvernement français de lui donner le colonel Lyautey, qu'il juge « vail­lant soldat, organisateur et politique avisé ». C'est dans ces circonstances que le pacificateur de l'Ouest et du Sud de Madagascar arrive en Algérie, au moment où il s'y attend le moins, et capte l'amitié du Gouverneur général, qui complète son éducation de chef en lui apprenant à jouer de diplomatie avec les administrations centrales, à manœuvrer les ministres et à se les rendre propices.

Maintenant, adieu aux idées de retraite. Lyautey, nommé général, se rend à Aïn Sefra, prend des pleins pouvoirs et fait preuve des plus brillantes qualités de militaire et d'organisateur en pratiquant avec succès la fameuse politique d'attraction dite de la « tache d'huile ». Il l'emploie du reste sans tâtonnement, tellement l'expérience malgache l'a préparé à son rôle. Galvanisant ses troupes, il les lance à la poursuite des pillards, qu'elles chassent, tandis que les tribus laborieuses reviennent dans le pays et colla­borent avec nos soldats au maintien de la sécurité. Celle-ci remplace la situation grave des mois précédents et, de suite, la région se couvre de marchés, d'écoles, de dispensaires. C'est la paix en marche. Pour son succès, le général Lyautey reçoit la cravate de la Légion d'Honneur.

Nul doute, les méthodes dont il s'est servi chez les Hovas sont excellentes chez les Algéro-Marocains du Sud, où elles se révèlent également sûres dans leurs résultats et économiques pour la France. Mais, à vrai dire, ne doit-on tenir compte que des systèmes dans la vie ? N'est-il pas reconnu que ceux-ci ne valent que par l'homme qui les applique ? Or, Lyautey est vraiment l'homme du bled. S'il a devant lui des ksours coupables, des tribus rebelles, des espaces insoumis, écrit Jean Sermaye, il voit aussitôt les mesures à prendre, les édicte, va sur place diffuser ses méthodes, contrôler ses directives, conquérir des sous-ordres, avant de les lancer à corps perdu dans l'action. A-t-il pacifié le pays, il acquiert de suite une grande autorité en tribu. Grand seigneur, drapé de burnous éclatants, portant à la bélière le sabre d'honneur d'un de ses aïeux, il surprend les caïds par sa connaissance de leurs coutumes, les subjugue par sa personne, les gagne par son assurance et sa parole loyale qui respecte la foi et l'honneur.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyLun 3 Nov - 8:29




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AÏN-SEFRA   La Subdivision en 1930.


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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyLun 3 Nov - 8:37



Le général Lyautey ne joue pas avec la parole donnée et le Gou­vernement français, qui, en juillet 1904, avait inconsidérément ordonné l'évacuation de Berguent, sous prétexte que l'on avait franchi la frontière algérienne, l' apprit à sa confusion. Le général, en avançant sur le territoire marocain, alors bien mal délimité, avait promis sa protection aux tribus qui se soumettraient et s'était engagé, au nom de la France, à ne pas les aban­donner aux représailles d'un Rogui ou d'un Bou Amama. On devine sa stupeur en recevant l'ordre de repli et sentant qu'à Paris on méconnaissait la situation, demande qu'il soit sursis à l'ordre, préférant, dans la négative, être placé en disponibilité. La décision est maintenue. Lyautey qui ne veut pas que la parole de la France soit suspectée par les indigènes, envoie sa demande de mise en disponibilité. Fort heureusement, Jonnart, qui a besoin de lui et l'estime, le couvre, le défend à Paris, l'appuie ; finalement, les choses s'arrangent. Ainsi s'accuse la forte personnalité du général, qui sait prendre ses responsabilités vis-à-vis des pouvoirs publics et leur tenir tête le cas échéant. Dix ans plus tard, il adoptera une attitude analogue à Rabat, à l'heure la plus périlleuse et la plus émouvante de sa magnifique carrière marocaine.

II faut rappeler aussi que Lyautey a toujours su s'entourer d'excel­lents collaborateurs. Sans parler de ses officiers qui, disait-il, « renouaient la tradition des légionnaires romains, fondateurs de villes, mais toujours prêts à marcher à l'ennemi », il a une prédilection pour son entourage, sa zaouïa, selon l'expression consacrée, en qui il a la plus entière confiance et qu'il aime comme de grands fils. Ceux-ci, en retour, pleins d'admiration pour leur « Patron », ne lui ménagent pas leur affection et certains d'entre eux lui seront dévoués jusqu'à la mort. Berriau, Poeymirau, Delmas furent de ceux-là... C'est qu'il les connaît bien et fait planer sur leurs actes, sur leur labeur cette attention passionnée à laquelle rien n'échappe ; c'est qu'il les galvanise par sa foi, par ses initiatives, par sa bonté ; c'est qu'ils savent trouver en lui un soutien de tous les instants. Les larmes qu'il versa sur leurs tombes, les adieux émouvants qu'il adressa à ceux-là qui furent ses amis, ses frères, leur auraient prouvé, s'ils avaient pu les voir et les entendre, la profondeur de son affliction.


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AÏN-SEFRA Le bureau du Général commandant la Subdivision.


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C'est à cette époque — en 1903 — que le général Lyautey retrouve le Père de Foucauld qu'il avait connu dans l'armée comme jeune officier, qui était devenu ermite saharien et aimait passionnément le Maroc. Les deux hommes s'unirent dans cet amour commun et, plusieurs fois, Lyautey chevaucha à ses côtés dans le désert pour profiter de son expérience marocaine et sud-algérienne, aimant à écouter cet humble lettré qui exposait les situa­tions avec une clairvoyante netteté et qui faisait son admiration autant par le prestige incomparable qu'il exerçait sur les musulmans, que par la grandeur et la simplicité de sa foi, ainsi que le général eut l'occasion de le rappeler en 1922, à Casablanca, le jour où il inaugura le monument élevé à la mémoire du Père de Foucauld. Tous deux restèrent en relations jusqu'au martyre du Père, survenu en 1916. Dieu seul sait quel profit Lyautey tira de ses renseignements sur le Sahara, les vagues panislamiques soulevées chez les Senoussi par les Allemands et les Turcs, la multiplication des djiouch qu'à un moment donné, d'après Madame Howe, le général aurait envisagé de pourchasser en coopération avec le Père de Foucauld.

Dans un autre domaine, celui des âmes, c'est sans doute le Père qui lui conseilla de ne pas tenter de prosélytisme religieux dans le monde musulman. L'apostolat chré­tien était d'ailleurs en opposition avec ses théories sur le Protectorat qu'il fallait loyalement appliquer, et comme le Père de Foucauld, il pensait que l'heure n'était pas venue de proposer l'Evangile aux indigènes. Peut-être un jour la publication de leur correspondance éclairera-t-elle les relations, certai­nement très intéressantes, qui existèrent entre les deux grands Africains.

C'est également dans cette période de sa vie que le général Lyautey devient l'ami du député Etienne, qui est émerveillé de l'organisation du Sud-Oranais et de l'exécution ordonnée d'un programme d'action parfaite­ment réalisé. Etienne devait rester le protecteur et le confident du général, qui lui écrivit de fort belles lettres, notamment en 1905, lorsque avec la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, on voulut employer l'armée à « une besogne de crocheteurs et de pourchasseurs de femmes et d'enfants ».


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AÏN-SEFRA Le bureau du Général commandant la Subdivision ( Général Lyautey, Commandant Henrys ).



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MessageSujet: LYAUTEY L'AFRICAIN   LYAUTEY L'AFRICAIN - Page 2 EmptyLun 3 Nov - 8:55

Le Gouverneur général Jonnart continue d'être enchanté d'un collaborateur aussi émérite et ne lui cache pas sa satisfaction, après que Lyautey eut reçu le commandement de la division d'Oran. « C'est seulement depuis que vous êtes à Aïn Sefra, lui écrit-il, que nous avons une politique algéro-marocaine. C'est une grande bonne fortune pour moi et un honneur que d'avoir pu disposer d'un officier général qui se trouve être à la fois un vaillant soldat et un administrateur et un diplomate de mérite. »

A la vérité, fort de l'expérience, libéré des « gabarits » et des « clichés », le général a maintenant conscience de sa valeur et peu lui impor­tent les fantaisies de la bureaucratie, il n'admettra plus que celle-ci se mette en travers de ses actes, tous commandés par le bon sens et le souci de servir au mieux les intérêts de la France. Or, voici qu'en décembre 1907 un de ses rapports sur la « stratégie des bureaux », écrit dans le style qu'on imagine, provoque une explosion de colère chez Clemenceau, qui veut lui enlever le titre de Commissaire des Confins algéro-marocains. Inutile fureur ! Que peut-il contre celui qui, après avoir occupé Oudjda, vient de soumettre brillamment les Béni Snassen révoltés ? Rien ; tous ceux qui connaissent Lyautey au Parlement et dans l'armée proclament qu'il est, avec Gallieni, l'homme qui sait le mieux conquérir et résoudre les problèmes de colonisa­tion. Lyautey est devenu tabou ; personne n'ose plus y toucher.

Son nom est, en effet, légendaire, surtout parmi les indigènes, qui redoutent sa perspicacité, car ses conceptions et ses prévisions sont si justes que les événements lui donnent toujours raison et victoire. En France, c'est la même chose, et comme la question du Maroc, avec les incidents successifs de Tanger et de Casablanca, commence à préoccuper nos hommes politiques, c'est à lui qu'ils s'adressent pour savoir ce qu'il pense du débarquement du général Drude à Casablanca. Il écrit alors à Voguë que la formule ne lui paraît pas bonne, mais, ajoute-t-il, « qu'au premier incident ou massacre on me laisse carte blanche, le choix des moyens, des personnes, toute latitude de temps, je me charge de presser sur Fez de façon définitive, sans douleur et à peu de frais. Mais alors, en me servant des moyens politiques et militaires, de mes intelligences dans les tribus, en les désagrégeant, en m'y créant par avance un parti favorable, en faisant la boule de neige, en pratiquant en un mot ma formule de « l'organisation qui marche. ».



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JUILLET 1905. - ETAT-MAJOR D'AÏN-SEFRA

Capitaine Renouard, Lieutenant de Ganay, Commandant Henrys, Général LYAUTEY, Capitaine Pujos.


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