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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 LE MAROC ET SES VILLES D'ART, TANGER, FES ET MEKNES

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Paul CASIMIR





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MEKNÈS

d'étagères recouvertes de selles presque d'un bout à l'autre. Dans une autre salle semblable, ils nous montrèrent les portes de Larache que cet Empereur avait prises aux Espagnols, une grande quantité d'ouvrages en fer et autres épées chrétiennes apportées depuis lors.

« Alors nous fûmes amenés dans un autre grand bâtiment avec des gale­ries tout autour comme le premier. Dans celui-ci vivaient deux des femmes de l'Empereur que l'on distinguait par le nom de reines du « Cobah Lhodrah » (1) ( nom de cette partie du palais ). Ces femmes étaient très en faveur auprès de l'Empereur.

« De là, suivant quelques longues galeries ou passages avec des mosaïques, nous arrivâmes à une autre construction avec un grand jar­din au milieu, entouré de grands cyprès; le jardin est enfoncé d'environ soixante ou soixante-dix pieds au-dessous du niveau des fondations de la construction, au-dessus duquel, d'un bout à l'autre, court une promenade en terrasse appelée par les Maures la « Strangee »; elle a environ un demi-mille de long et quinze ou seize pieds de large. Le sommet de toute cette promenade est ombragé par des vignes et autres plantes grim­pantes supportées par de fortes charpentes de bois très bien faites.

« Sur cette promenade était un chariot et une petite calèche, dans les­quels l'Empereur est quelquefois tiré par les femmes et les eunuques.
« Nous passâmes à travers plusieurs autres constructions carrées ou longues; de temps en temps on voyait les chrétiens sur le; sommet de hauts murs travaillant et faisant du mortier avec de lourdes pièces de bois (quelque chose dans le genre de l'outil qui sert aux paveurs pour enfoncer les pierres) qu'ils soulèvent tous ensemble et dont ils frappent en mesure. Et après avoir visité le palais pendant trois heures environ, nous fûmes de nouveau conduits à l'Empereur qui était à cheval à l'entrée d'une koubba dans laquelle étaient des réserves d'armes, de lances et autres choses, surveillées par vingt-huit garçons anglais.

« L'Empereur, à l'approche de l'ambassadeur, s'écria comme avant : Bono, bono, et lui demanda comment il trouvait son palais. L'ambassa­deur lui répondit que c'était un des plus beaux sur la surface de la terre; et l'Empereur dit : Dieu soit loué ! Alors quelques-uns des garçons anglais tombèrent prosternés et lui firent la salutation habituelle : « Allah barak fi amrik Sidi » (que Dieu bénisse ton état, ô Seigneur !). L'Empereur demanda de quelle nation ils étaient, et apprenant qu'ils étaient Anglais, II leur permit de retourner chez eux avec l'ambassadeur. Sur quoi

(1). Koubbat al-Hadhrat, le Dôme de sa Majesté.


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HISTOIRE DE MEKNÈS


l'ambassadeur remercia l'Empereur, le salua et regagna sa maison...

« Le 7, on nous envoya chercher pour voir encore le palais; nous y arrivâmes vers neuf heures et nous fûmes d'abord conduits à quelques grandes pièces pleines d'hommes et de garçons au travail; ils faisaient des selles, des crosses pour les fusils, des fourreaux pour cimeterres et autres choses. A la vue de l'ambassadeur ils se mirent tous à travailler ensemble, ce qui produisait un son agréable et qui montrait que l'indus­trie était très perfectionnée dans le palais de l'Empereur. De là nous allâmes à travers de grands et simples bâtiments, de temps en temps passant devant des portes gardées par des eunuques qui ne laissaient entrer que ceux qui nous conduisaient.

Nous passâmes par un jardin très enfoncé ayant beaucoup de trèfle pour les chevaux du palais; la construction était supportée d'un côté, et à l'une des extrémités, par des galeries unies; les balustrades pour regarder dans le jardin étaient finement travaillées et on y montait par des marches en mosaïques, comme du reste étaient les promenades, les arcs et le dessous des arcs.

Ayant passé cette construction, nous arrivâmes à la plus belle et plus retirée partie du palais, qui avait aussi un jardin au milieu, entouré de cyprès et autres arbres. Tous les piliers de ce bâtiment ( qui est d'une grande longueur ) sont en marbre et les arcs et les portes très finement travaillés. Il est dit que ces piliers étaient d'anciens piliers romains transportés là de Oualili (Volubilis).

« Ici une des reines nous envoya une collation de dattes, raisins, melons, amandes et raisins secs, figues et sucreries à leur façon, avec des excuses à l'ambassadeur pour n'avoir rien de mieux pendant le Ramadan, temps pendant lequel les Arabes ne préparent aucun plat jusqu'à la nuit. Ces fruits furent les bienvenus, car notre promenade nous avait altérés; nous nous assîmes sous les galeries et nous fûmes servis par les servantes du palais dont la peau de get était embellie par des bracelets brillants et des breloques en argent qu'elles portaient en grande quantité à leurs bras et jambes, ainsi que des chaînes d'or autour de leur cou, des boucles d'oreilles énormes et autres bijoux africains.

« Le repas étant fini, nous laissâmes nos servantes noires, et nous fûmes conduits à un autre bâtiment régulier et sans ornement avec des galeries tout autour. L'espace intermédiaire était en mosaïque, et, au milieu, il y avait une rangée de bassins de marbre à une certaine dis­tance l'un de l'autre avec de petits canaux creusés dans la pierre et ame­nant l'eau d'un bassin dans l'autre. Ceci était un magasin et un trésor.


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MEKNÈS


Sous les arches s'ouvraient des portes à deux battants, donnant dans de grandes salles carrées très basses. Certaines abritaient un grand nombre d'armes à feu régulièrement suspendues; d'autres contenaient une grande quantité de lances, de toutes tailles et de toutes sortes. Parmi les autres, on nous montra, comme curiosité, une lance de Guinée (prise à un prince indien) ayant quatre harpons au sommet, et dont le manche était en bois du Brésil.

« Dans ces magasins on voyait des hallebardes, des haches d'armes et toutes sortes d'instruments de guerre; une grande quantité de moukalas de différentes tailles avec des anneaux de cuivre; des casques dans leurs boîtes et enveloppés de papier; et bien d'autres variétés d'armes dont beaucoup semblent ne pas avoir été faites par les Maures, mais plutôt avoir été les armes de ces chrétiens qui perdirent leur vie avec don Sébas­tien, ou qui furent prises dans les villes qui autrefois appartenaient aux Portugais ou aux Espagnols et qui furent conquises par cet Empereur.

Puis nous passâmes à côté de quelques pièces fermées à clef (elles renfermaient l'or, l'argent, les bijoux et d'autres richesses, le trésor de l'Empereur sous la surveillance de Bombar John Siggear, un eunuque noir); et nous arrivâmes à la dernière, dans laquelle était un grand nombre de cimeterres, élégamment disposés et en très bon état, parmi lesquels quelques épées chrétiennes; et après que nous eûmes vu un bien plus grand nombre d'armes dont nous n'aurions jamais supposé ce prince être possesseur, nous fûmes conduits dans l'intérieur d'un appar­tement où autrefois une des reines vivait; il y avait là plusieurs châssis pour des lits, serrés les uns contre les autres, sur lesquels l'Empereur avait couché quelquefois; ils auraient pu contenir environ vingt per­sonnes.

« Nous vîmes aussi les bains et quelques magnifiques koubbas faisant partie de cet appartement.

« De là nous fûmes conduits dans plusieurs autres bâtiments consistant pour la plupart en cours rectangulaires, à galeries, sous lesquelles des portes ouvrent dans les appartements presque toujours au rez-de-chaus­sée. Les portes de chaque bâtiment sont toutes de même forme et de même dimension; elles sont finement incrustées, quelques-unes dorées; comme elles sont toujours fermées, nous ne pûmes voir l'intérieur des pièces. Dans un de ces jardins était une fontaine avec des canaux de marbre formant un labyrinthe très simple et très joli. Nous passâmes aussi à côté de l'endroit où on nous dit qu'étaient les écritures de Maho­met, là où les saints registres de leurs lois sont déposés ; alors nous arrivâmes


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HISTOIRE DE MEKNÈS

dans quelques imposantes koubbas, dont les coupoles étaient fine­ment peintes couleur bleu de ciel avec des étoiles dorées représentant les cieux, et un soleil doré au milieu, d'un travail curieux.

« L'Empereur se sert de quelques-unes de ces koubbas pour mettre les présents qu'il a reçus des princes chrétiens: entre autres, il y avait sept ou huit carrosses. Les autres servent de magasins pour les armes et pour ses biens les plus précieux. Dans l'une d'elles étaient suspendus les beaux

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Dar El Makhzen.
Cliché Beaux-Arts.

candélabres de cristal que Sa Majesté le roi George avait envoyés par l'ambassadeur.

Comme nous partions, ils nous montrèrent une construction massive aux murs très hauts sans aucun ornement, et dans laquelle l'Empereur désire que reposent ses os ; dans l'intérieur on dit qu'il y a une chaîne tombant jusqu'en bas du milieu du toit et à laquelle il désire que son cercueil soit suspendu.

En allant voir une autre partie de ce palais, nous passâmes sur un grand champ dont chaque côté de l'allée était rempli de gros rats qui creusaient la terre comme des lapins et couraient de-ci, de-là, en si grand nombre que le sol en était presque couvert; ils nous laissaient


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MEKNÈS

approcher jusqu'à sept ou huit yards avant de rentrer dans leurs trous; et dès que nous les avions dépassés de la même distance, ils ressortaient, de sorte que, devant et derrière nous, nous vîmes une multitude de ces animaux. Au bout de ce champ, il y a, dans une vallée, une plantation de grenadiers, au-dessus de laquelle l'Empereur a construit un large pont allant du sommet d'une colline à une autre pour passer plus com­modément.

« A la fin de la vallée, le pont est rejoint par une allée avec un mur de chaque côté sur une longueur de deux ou trois milles ; c'est le chemin par lequel il va à ses écuries.

« Ce palais a environ 4 milles-de circonférence et est édifié sur le sol même, en forme presque carrée. Aucune colline voisine ne permet de le surplomber. Il est construit avec un bon mortier, sans briques ou pierres, à l'exception des piliers et des arches; mais le mortier est si bien tra­vaillé que les murs sont comme une terrasse faite d'une seule pièce.

Le monument dans l'ensemble est excessivement massif et les murs partout très épais; celui extérieur... a environ un mille de long et a 25 pieds d'épaisseur.

« L'intérieur de la plus belle partie du palais consiste en diverses cours oblongues, sensiblement plus grandes que « Lincolns-Inn-Fields », ayant des galeries tout autour comme celles précédemment décrites. Quelques-unes des cours sont recouvertes de mosaïques; d'autres ont des jardins dans le milieu, jardins très enfoncés et entourés de grands cyprès dont le sommet, apparaissant au-dessus des balustrades, donne un très bel aspect au palais et jardin.

« II y a également, dispersées partout dans le palais, plusieurs construc­tions appelées koubbas: elles sont construites en carré avec des murs unis à l'extérieur, excepté celui de face sur lequel règne une galerie-arcade de cinq ou six arcs; l'intérieur comprend une grande salle très basse dont le sol est recouvert de mosaïques, ainsi que les côtés, presque jusqu'à la hau­teur d'un homme; le sommet ou dôme est richement doré et curieusement peint; le toit est recouvert de tuiles vertes et s'élève comme une pyra­mide.

II est rapporté que trente mille hommes et dix mille mules furent employés chaque jour dans la construction de ce palais: ceci peut très bien être si l'on considère que tout ce qui est construit n'est pas d'autre chose que de la chaux, et que chaque mur a été travaillé avec un labeur excessif.

Le genre de la construction est approprié aux climats chauds. Ce sont


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HISTOIRE DE MEKNES

presque toujours des pièces au rez-de-chaussée, avec des murs très épais: double raison pour maintenir la fraîcheur dans les logements alors que la température est très élevée à l'extérieur.

« J'ai observé, à un autre moment, que l'Empereur ne donne jamais aucun argent, soit pour payer les dépenses de guerre, soit pour celles des cons­tructions; et il a fait édifier cet énorme et magnifique palais sans dépenser

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Audience donnée par le Sultan aux Religieux rédempteurs, le 21 novembre 1704.
(Gravure de P. Giffart.)
Cliché de l'auteur.


un billet pour cela. Mais, au lieu d'argent, il donne au chef de la cons­truction un gouvernement; lequel est maintenant toute cette contrée située entre Meknès et Tremezen (Khemisset ?), une large bande de terre et un sol très riche.

« Mais si l'on considère les dépenses continuelles et illimitées aux­quelles il est obligé par sa situation, il est probable qu'il reste peu de chose pour lui en dehors de ce qui lui est nécessaire pour son entretien.

« L'Empereur tient énormément à la construction. Cependant il y a une


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MEKNES
chose à laquelle il tient plus encore, c'est à la démolition ; car on dit que si tout ce qu'il a fait construire était encore debout, sans aucune exa­gération, cela atteindrait Fès qui est à douze longues lieues de là. »

Un grand artiste du siècle dernier avait accoutumé de dire que les architectes préparent des ruines. Moulay Ismaïl a fait lui-même des ruines, et il a préparé des ruines.

Les matériaux employés étaient d'ailleurs tout à fait propres à ces grandes chutes qui eussent enchanté un Piranèse, et qu'un artiste saura traduire un jour. Car les bâtiments immenses que Moulay Ismaïl fit édifier, suivant la juste remarque du Père Busnot (1714), ne
« consistent pour toute maçonnerie qu'en un certain mastic (sic) qu'ils font avec de la terre graveleuse mêlée de chaux, qui se lient ensemble à force de les remuer en jettant un peu d'eau dessus. Les esclaves l'assemblent et la battent fortement entre deux planches écartées l'une de l'autre, de l'épaisseur de la muraille qu'ils veulent élever. Ils n'emploient les briques et la pierre qu'aux jambages et aux linteaux des portes. La hau­teur de ces murailles est ordinairement de vingt pieds. C'est jusques là que les pauvres captifs sont obligez de porter sur leurs épaules la terre, la chaux et l'eau. Comme ils n'ont point d'échafaud et qu'ils sont pieds nus, les échelles leur coupent les pieds, d'autant plus que souvent ils sont chargez de chaînes. Quelquefois ils se servent de poulies, mais les cordes qu'on leur donne sont si menues que, s'embrasant par l'ardeur du soleil et la violence du travail, ils en ont les mains coupées, ce qui ne leur est point un moindre tourment, dont ils n'osent ni se soulager, ni se plaindre. Ceux qui sont employez à faire cuire la chaux ou les briques n'ayant pas la liberté de prendre des précautions nécessaires par l'ardeur avec laquelle on les presse, sont souvent brûlés vifs, comme il est arrivé depuis peu à six Anglois et à un François de là Rochelle... Un jour, il vit au haut d'une muraille qu'on achevoit, Jean Guéret de Bretagne qui respirait un moment ; le roi impitoyable prit aussitôt un fusil et le jetta du haut en bas... Marin Sally étant tombé dans une semblable faute, bien pardonnable à des gens poussez de fatigue, le roi lui donne deux coups de lance qui le jetèrent par terre... En l'an 1696, visitant ses travaux, il se mit en tête qu'ils n'avançaient pas assez vite ; il fit venir sur le champ l'Alcaz el Malec, dont j'ai tant parlé ci-dessus, et quoi qu'il fût alors un des premiers de sa cour et de sa confiance, et qu'il eût l'intendance de ses bâtiments, il commença par lui à décharger sa colère, lui faisant donner cinq cents coups de courroies de cuir après l'avoir lui-même bâtonné


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HISTOIRE DE MEKNÈS


d'importance. Ensuite, sa fureur échauffée par ce premier coup d'essai, il massacra les 31 Maures et les Renégats qui se trouvèrent sous sa main en grand nombre: les uns eurent la tête fendue, d'autres les bras coupez de son sabre ; il en perça d'autres de son couteau.
On ne voyait qu'horreur et carnage autour de lui... ».

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Ruines d'un grenier de Moulay Ismaïl, dit les Ecuries.

Cliché Beaux-Arts
.


L'impatience de Moulay Ismaïl était la même à démolir qu'à bâtir. En quatre mois, il fit renverser devant lui plus de quatre lieues de murailles, les fit réduire en poudre pour en relever d'autres. Il ordonnait toujours qu'on les sapât par le pied, ce qui était cause que ses ouvriers étaient souvent ensevelis. Il faisait arracher le doum; là on transplantait immé­diatement des pieds d'oliviers de la montagne, parfois si gros qu'il fallait vingt hommes pour les porter. Le cimetière des chrétiens étant compris dans un agrandissement de ses jardins, cinq mille esclaves chrétiens, en

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MEKNES


neuf jours, creusèrent la terre profane à une profondeur de six pieds et la transportèrent à trois quarts de lieue. Tels étaient les travaux d'hommes, nourris de très peu de pain et d'eau, qui mouraient parfois comme des mouches.

L'auteur du Bostan, qui avait visité les ruines de l'Occident et de l'Orient, le pays des Turcs et des Grecs, le disait :

" Nous n'avons jamais rien vu de pareil, ni parmi leurs constructions actuelles, ni dans celles de leur passé. Les constructions réunies des princes des dynasties islamiques ne pourraient égaler celles qu'a édifiées ce glorieux sultan Moulay Ismaïl ".

Après sa  mort, les sultans, ses fils et petits-fils, détruisirent ses palais, dans la mesure où cela était possible; et ils en uti­lisèrent, jusqu'à nos jours, les matériaux, le bois, les carreaux de faïence, les marbres, les briques, les tuiles, les métaux. Tout cela, servit à cons­truire les mosquées, les médersas, les casernes dans toutes les villes du Maroc.

« En cent ans, on n'a pas encore démoli la moitié des bâtiments; quant aux murs de ses palais, ils sont encore debout, tels d'altières montagnes, et tous les ambassadeurs, Turcs ou Chrétiens, qui errent dans ces ruines, s'étonnent de leur grandeur; ils se refusent à croire que ce soit une œuvre humaine, qu'on ne pourrait pas évaluer en numéraire. » ( Kitab el-istiqsa ).

Moulay Ismaïl mourut en 1727 à l'âge de quatre-vingts ans environ et il fut enterré dans le mausolée du cheik el Mejdoub. Un autre sultan, grand constructeur, Moulay Abd er-Rhaman (mort en 1859) repose près de lui. C'est une très simple koubba que l'on rencontre à sa gauche, au début du long couloir qui mène au Dar el Makhzen, quand on va vers l'AguedaL Et, comme pour rappeler le souvenir de tant de chrétiens qui s'exténuè­rent aux travaux du despote, elle est ornée, paraît-il, de carreaux de faïence, travail local imité des carreaux de Delft. Là repose celui dont un savant jurisconsulte a écrit :

« O Moulay Ismaïl, ô soleil du monde, ô toi à qui tous les êtres créés suffiraient à peine comme rançon, tu n'es autre chose que l'épée de la vérité que Dieu sortit de son fourreau... agite-la sur les créatures.,. » ( Nozhat el-hadj ).

Une épée terrible qui s'était abattue sur Fès révoltée, sur Marrakech que Moulay Ismaïl enleva de vive force, sur les gens du Sous, sur les Berbères qu'il ne cessa de combattre, sur Tanger qu'il enleva aux Portu­gais, sur Ceuta, Larache qu'il purifia des infidèles, sur Taroudant. Et c'est Moulay Ismaïl qui découvrit la force noire (le registre militaire de l'armée noire a compté 150.000 hommes), forma la garde, les guich et les bokkari, dressa les murailles de Meknès contre les Berbères, descendit

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133
HISTOIRE DE MEKNÈS

sur la Moulouya. Ce despote, à sa façon, qui n'est pas la nôtre, fit régner l'ordre, la sécurité; et, pour la première fois au Maroc, les perturbateurs et les malfaiteurs ne surent plus où s'abriter ( Nozhat el-hadj ). Cet homme terrible avait fait la psychologie de sa race. Un voyageur anglais, qui a été reçu par lui (1721), nous a rapporté la réponse qu'il

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Bab el Khemis.
Cliché Beaux-Arts.

donnait à ceux qui lui demandaient la raison de ses constructions et de ses démolitions perpétuelles. Il faisait cela pour occuper son peuple : « Car, si j'ai un sac plein de rats, à moins que je garde le sac en mouve­ment, ils trouveront leur chemin au travers. »


A la cité du sultan s'ajoutait celle de ses fonctionnaires, Medina el Riad (la ville des jardins), « parure et joie » de Meknès. C'était là que se trouvaient les constructions élevées par les gouverneurs, les caïds, les hauts fonctionnaires de Moulay Ismaïl. Quiconque possédait un emploi y


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134
MEKNÈS

avait fait édifier sa maison. Certaines étaient de véritables quartiers avec une mosquée. Au milieu de la ville se trouvait la grande mosquée de Moulay Ismaïl, sa médersa, son hammam, ses fondouks, ses souqs. Tout cela a disparu dans un jour de colère de Moulay Abdallah ( 1733, Ez-Zayyani ). Car rentrant dans Meknès, après une opération infructueuse contre les Berbères, il entendit, dit-on, les femmes pousser des cris qu'il prit pour des acclamations ironiques. On en voit encore quelques ruines à
la porte dite Bab el Khemnis, qui date du XVII° siècle. Cette admirable et brillante porte, dont l'ouverture est encadrée d'écoinçons noirs et d'une bande de mosaïque verte avec sa frise en caractères cursifs noirs, est une des belles choses de Meknès. Un pavillon et ses dépendances ser­vaient de bureau aux oumana du Trésor, d'atelier et de magasin aux tailleurs de la cour. Derrière ce scintillant décor s'étend un lieu bien poignant dé Meknès, une sorte de campagne de Rome tragique,
qu'évoquent des décombres, des ruines, un champ de la couleur de la cendre, reconquis par la prairie que paissent les moutons.
Meknès, ravagée par Moulay Abdallah, demeura après lui ville calme, endormie dans le commerce des champs, enrichie par ses plants d'oliviers, bercée par la légende de ses saints protecteurs ou guérisseurs.

C'est Moulay ben Abdallah (1757-1790) qui a fait construire la mosquée de Berdaïn et le mausolée de Sidi ben Aïssa, le mausolée et la mosquée de Sidi Saïd bou Othman. On lui doit aussi le palais de Dar Beïda dont il fit sa résidence personnelle ainsi que la mosquée, monuments qui présentent de beaux spécimens de l'art marocain à la fin du XVIII° siècle (aujourd'hui l'École militaire pour les notables indigènes); une autre mosquée, celle de Berrima. Et c'est probablement ce sultan qui refoula les juifs dans la partie du Mellah qu'ils occupent encore.


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Maison du mothasseb.
Cliché Beaux-Arts.


CHAPITRE II


LA VILLE ANCIENNE

La ville ancienne est presque intacte et fort intéressante. Sa prospérité, la paix dont elle jouit au cours du XVIII° et du XIX° siècles, lui ont valu quelques belles constructions dont certaines présentent un véritable intérêt artistique et nous montrent la tradition conservée par les ouvriers de Meknès. ( Sur la place el Hedim, on a déjà remarqué, face à Bab Mansour, une fontaine moderne d'un travail très précis, élevé par les Services Municipaux en 1913.)

Nous avons déjà parlé des médersas. Plusieurs autres monuments inté­ressants de Meknès doivent être mentionnés. La Djama de Bab Berdaîn qui date du temps de Moulay Ismaïl, le plus haut minaret de Meknès; la mosquée des Nejjarin, avec son charmant portique de bois, son pied de vigne, dans le plus ancien des quartiers de la ville, celui des menuisiers. C'est là que sont encore fabriquées les délicates boiseries, ciselées et peintes, qui

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136
MEKNÈS


furent le triomphe des ouvriers de Meknès. La Djama Kebir, dans le souq, avec son brillant minaret de carreaux verts encadrés de briques jaunes et ses belles portes à auvents de cèdre. La médersa Tafilelt, très simple, avec une belle vasque de marbre et l'inscription en lettres vertes

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Une rue du vieux Meknès (rue Kartoun).
Cliché Beaux-Arts.

de sa fondation; et la médersa des Adouls, plus simple encore, qui est celle des notaires, et qui date du temps des Mérinides.

Beaucoup de maisons particulières présentent un véritable intérêt artistique. J'ai connu plusieurs de ces demeures, les unes très vétustes et fort simples, les autres, de brillants petits palais dont on ne pourra donner ici que les caractéristiques. La plus vieille, dans le quartier déjà ruineux de la Djama Zitouna, aux si belles tuiles, brillantes comme des turquoises, que des ravenelles d'or fleurissent. C'était une petite maison


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137
LA VILLE ANCIENNE

donnant l'idée d'un tranquille bonheur, une maison parfumée de l'odeur du cèdre. Son plan présentait une cour carrée, pavée en losanges, avec quatre colonnes trapues, recouvertes à la base de zelliges. Une fontaine était édifiée au fond de la cour, devant l'entrée; deux alcôves se faisaient

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Djama Zitouna.
Cliché Beaux-Arts.


face avec leurs portes où brillaient de grandes roses et un soleil. Un cou­loir en Z conduisait à un jardinet avec une terrasse à balustrade de bois bleu dont l'appui était vermillon. De là on découvrait un vieux bain maure et, à travers les fumées de bois qui le chauffaient, d'antiques treilles dont le tronc monstrueux était comme celui de gros arbres, tant de vieux murs fleuris de simples, tant d'écuries, de maisons ruinées pleines de gravats, la belle ligne du Zerhoun bleuté, un marabout parmi les oliveraies, la cime des peupliers jaillissant du ravin.

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MEKNÈS

Une autre maison, bien douce et amie, était alors la maison de ville du général Poeymirau. Dans le même quartier s'élevait un petit palais éblouissant, plein de merveilles, avec une cour de zelliges où les paons semblaient aussi porter sur leur queue le décor oriental, une maison où beaucoup de vieilles choses du Maroc avaient trouvé un abri de choix, où l'ombre semblait n'être que pour mettre en valeur le vieil or, le vieil argent des bijoux, les bois peints et l'éclat des pierreries ( Mr. Réveillaud ).

Le palais Ben Ani, rue Bab Genaoua, occupé en partie par le Cercle Civil, forme un ensemble très pittoresque, architectural, d'un prix véri­table: c'est un petit palais de ville et c'est aussi un château.

La partie occupée par le Cercle comprend un beau patio zelligé avec un bassin encadré d'une étoile. Des pilastres soutiennent de grands lin­teaux de bois de cèdre qui forment une large frise d'un beau caractère. On passe dans une autre pièce oblongue, à beau plafond de bois en forme de carène; elle donne dans une autre pièce, très belle, avec koubba à linteaux en nids d'abeilles de bois peint, et qui est couverte par un magni­fique plafond de bois. Cette belle salle carrelée est habillée de zelliges à hauteur d'homme. Une frise de plâtre ciselé court, au-dessus des linteaux de bois. Elle est éclairée par une série de fenêtres cintrées à vitraux qui donnent aux zelliges, aux bois peints, une couleur ardente et précieuse.

L'Infirmerie Indigène est l'ancienne demeure d'un pacha. Elle offre une cour carrelée intéressante avec une vasque en coquille, et surtout une galerie de bois peint avec des soleils reposant sur des pilastres étranges en zelliges, une imposante fontaine et plusieurs koubbas.

Le Riad Si Ahmed el Bokkari est contigu. Il nous présente les restes de deux beaux jardins encadrés de zelliges, où sont de délicats bassins, l'un en forme d'étoile, l'autre semblable à la corolle d'une fleur; deux pavillons avec leurs remarquables koubbas, leurs beaux plafonds peints, leurs vitraux, qui sont deux morceaux de petits palais précieux.

Le Dar Jamaï avec sa charmante loggia, sa jolie koubba, son délicieux patio d'où pointent de vieux cyprès, forme le plus délicat ensemble, le plus gai aussi, avec ses couvertures de tuiles vertes, ses corniches de bois peint de bleu et de vermillon. Cette ancienne demeure du Khalifat du sul­tan et Grand Vizir vers 1883, où est aujourd'hui installé le Musée des Arts indigènes, présente un des meilleurs exemples où sont conservées toutes les traditions des charpentiers et des peintres. La koubba, à plafond de bois ciselé, avec ses vitraux, ses grands linteaux de bois, est particulière­ment intéressante. Le plan du riad avec ses deux bassins en étoiles, sa rigole que coupe un passage zelligé, est fort harmonieux. Une autre

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LA VILLE  ANCIENNE


demeure, intéressante aussi, plus récente, ( elle a été édifiée vers 1897 ), est celle du notable Si Hadj Et Touhami ben Ani, homme de confiance de Bah Ahmed, rue el Kamouni. Moins artistique sans doute que les précédentes, elle est comme le triomphe des parfaits artisans de Meknès. Le pro­priétaire en a été l'architecte. Comme les choses d'ici, elle a été conduite

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Palais Ben Ani.
Cliché Beaux-Arts.


un peu au hasard, par d'habiles maalemin, qui réunirent plusieurs maisons ensemble. Toute la rue est d'ailleurs occupée par cette famille. On y pénètre par un grand corridor ouvrant sur plusieurs maisons et maga­sins; ce long corridor fait un coude, et, tout à coup, débouche sur un éblouissant patio, une cour pavée de zelliges avec un bassin en étoiles. Les appartements, qui comportent deux étages, s'ouvrent face à face sur le patio, couvert de plâtres grattés, avec de belles portes de bois peint.

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140
MEKNÈS

Un balcon de bois supporte un deuxième étage avec de délicates arcatures de bois. Un bain maure est attenant. Cette maison, construite entièrement par des ouvriers de Meknès, abrite cinquante-quatre personnes.

Parmi les curiosités de Meknès, les marchés peuvent se rattacher à l'histoire de l'art à cause de leurs industries. On ne manquera pas de

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Tapis Berbère de la tribu des Béni M'Guild.
Cliché l'Art et les Artistes.


visiter le souq el Khemis que fréquentent les gens des tribus, où les paysans de la campagne environnante expo­sent leurs denrées; le souq de Bab Djedid (une très vieille porte, comme tant de choses dites neuves en ce monde) où sont les bateleurs, les marchands de gandouras, de bardas, de charrues; au Mellah, le souq des lanternes et des bijoutiers israélites; enfin, autour de la grande mosquée, au cœur de la ville, la succession des échoppes aux volets peints où se tien­nent les marchands groupés par corporations (la jolie maison du mothasseb est conservée à l'entrée des souqs); les grandes Kaissaria, d'un beau caractère architec­tural avec leurs pilastres et leurs plafonds de bois qui abritent de solennels marchands, vendeurs d'étoffes, de cafetans, et parfois de magnifiques tapis berbères à losanges.

Au point de vue des industries indigènes, Meknès peut être considérée comme un faubourg de Fès. Cependant Meknès n'a ni faïenciers, ni tis­seurs de ceintures, et les découpeurs de zelliges y sont peu nombreux. Les plâtriers, les menuisiers et les peintres y sont particulièrement habiles. Le « mouallem » Hamadi, qui jouissait à Meknès d'une grande réputation, passait pour avoir retrouvé le secret des nids d'abeilles et des

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LA VILLE ANCIENNE



étoiles ciselées en plein bois, perdu depuis des siècles. Il possédait les traditions d'un peintre de Tétouan, Jebli, dont il était l'élève. Les riches Meknassi le firent beaucoup travailler, au lieu de faire venir à grands frais des peintres de Tétouan. Il forma également des peintres à Fès, dans sa famille; il est en somme l'auteur de cette renaissance picturale que Mme Réveillaud connaît bien et qu'elle a tenté de faire revivre de nos jours. En 1918, j'ai causé avec le plus ancien des peintres, un ouvrier calme et absorbé, Si Mohammed Doukkali, qui travaillait devant ses

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La Zaouia de Sidi ben Aïssa.
Cliché Commandant Larribe, d'après Bertrand, éd. Paris.


petits bols contenant du rouge, du noir, du vert, du jaune, du bleu et du blanc, et qui faisait naître, devant mes yeux, des bouquets de fleurs qu'il traçait avec un extraordinaire pinceau carré que lui tendait un enfant accroupi.

Il est enfin, autour de l'enceinte de Meknès, quelques monuments qui présentent un certain intérêt.

Bab el Khemis, porte moins majestueuse que Bab el Mansour, mais architecturale et surtout très riche de couleurs avec sa grande inscription noire, des écoinçons noirs à cartouches verts, une bordure verte dessinée par des ornements curvilignes; à l'entrée de la ville, sur la route de Rabat, la porte de la cité détruite que les récoltes recouvrent aujourd'hui et que

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MEKNÈS

paissent les moutons, forme un décor charmant, une porte ouvrant sur le néant. Un peu plus loin, toujours sur la route de Rabat, la Kasbet de Sidi Saïd, un des patrons de Meknès, avec sa mosquée du XVIII° siècle, son portail à vieux zelliges, sa koubba, le tronc cassé d'un palmier, d'antiques plants d'oliviers, forme vraiment une pittoresque « fabrique », comme eussent dit nos vieux peintres.

Sur le dos de la colline, un peu plus au nord, se tient le pittoresque marché aux bestiaux et aux chevaux, où affluent les gens de Zerhoun.

Sidi Aïssa, le patron des Aïssaoua et de Meknès, s'élève sur un plateau rocailleux, où il y a une grande koubba de tuiles vertes à bandeau ocré, de vieux oliviers, un cimetière où de simples pierres marquent les tombes parmi les rochers. Là dorment des pèlerins en loques; un marabout ruiné rappelle le souvenir de tombeaux mérinides.

Bab Berdaïn, une porte d'un grand caractère, dont l'arc triomphal encadre le minaret de la mosquée du même nom: un coin de Meknès très intéressant et dont le bastion militaire, la porte ornée de zelliges, la grande cour, les logements pour les gardes, évoquent au plus haut point le souvenir de Moulay Ismaïl.

Bab Siba, une petite porte, forte et prudente, qui regarde la campagne, toute rongée comme par la rouille du temps, où l'on accrochait jadis les têtes des révoltés.

Le lieu dit Taoura est un ravin, planté d'oliviers, où vivent, sous des huttes couvertes de chaume, les potiers dont les fours laissent échapper ces volutes de fumée qu'il est doux de regarder le soir, dans l'or éteint du soleil couchant.

Le vieux pont surélevé, el Kantara Berdoua, avec ses arches ornées de filets et de cartouches verts, dont la frise est formée de créneaux jaunes et de rinceaux, présente un spécimen intéressant. La vue qu'il donne, d'un côté sur les vieux moulins, les jardins Slaouia et les oliviers, de l'autre sur le quartier des potiers, est bien pittoresque. Nous y évo­quons involontairement la vieille cité de Mecnas le Berbère, au temps où « tous les vergers qui entouraient ces bourgades se joignaient les uns aux autres sans laisser la moindre interruption » (Rawdh el-hatoun).

Mais surtout les environs de Meknès et la campagne du Zerhoun nous présentent une suite de paysages antiques d'une sobre beauté, qu'un vizir poète associa à celle de la ville (Ibn el-Khalid) :
« Elle n'a pas besoin d'autre témoignage, si elle veut prétendre à la palme de la beauté, que sa proximité du Zerhoun,


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143
LA VILLE ANCIENNE



« Cette montagne dont les flancs sont sans cesse sillonnés par des éclairs et dont les eaux pures s'épandent en sources:
On dirait un Berbère qui disparaît au milieu d'une forêt de figuiers et d'oliviers... ».

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Tête de jeune Berbère trouvée à Volubilis.
Cliché Beaux-Arts.


Cette campagne nous révèle beaucoup de choses sur la ville, née de cette plantureuse région, au printemps surtout, quand la vive et tendre verdure s'étend à l'infini, quand le pays est couvert de fleurs, quand les paysans grattent les immenses pièces d'une terre noire et ocreuse, où l'on a tiré profit de tout, où rien n'est perdu. Et l'œil glisse, sur ces grands espaces, sur ces longues croupes formant autant de plans différents, gris puis bleutés à l'horizon, sur les escarpements du Zerhoun où nous reconnaissons un vrai paysage italien, avec des villages dont les cubes blancs brillent comme des bijoux, C'est le pays de la terre et des paysans. Tout y est déjà construit, solide, réel. Et les grands oliviers y plantent le décor naturel de l'idylle antique où le paysan berbère, vêtu de court, avec son grand chapeau, nous semble quelque colon romain.


______________


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144
LE MAROC ET SES VILLES D'ART, TANGER, FES ET MEKNES - Page 6 Fscan112

La maison où le chien a été découvert.
 
Cliché Beaux-Arts.

CHAPITRE III


VOLUBILIS


Les ruines de Volubilis (Ksar Faraoun disent les indigènes, qui tenaient toutes les villes antiques pour des villes d'origine égyptienne) se trouvent sur le versant occidental du Zerhoun (1).

Là sont les vestiges romains les plus importants que le Maroc ait conservés. La ville de Volubilis se trouvait à l'extrémité de la route romaine (une piste ?) qui partait de Tanger, et dont l'autre branche tou­chait surtout les villes de la côte : Zilis (Arzila), Lixus (Loukkos), Frigidae, Sala (Salé) et la station Ad Mercurios, le point le plus avancé dans la région de Rabat. Car l'occupation romaine au Maroc fut quelque chose d'assez superficiel. Les Romains tiraient de la Tingitane du blé surtout, des raisins, des bois rares, des chevaux vifs, des ânes petits et trotteurs, du miel, de la laine pour faire ces tapis que l'on nommait déjà berbères


(1) A environ quatre heures de mule de Meknès, à deux heures à peine en automo­bile.



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VOLUBILIS



(stragula maura). Ils y péchaient aussi le thon et les poissons de rivière, Mais dans la série monétaire des cités romaines du Maroc, l'attribut le plus répandu est l'épi de blé. Et, comme nous, Rome avait éprouvé la qualité des soldats marocains. Elle occupait le Maroc militairement pour assurer la défense de ses frontières, tant en Espagne que dans l'Afrique du Nord. Rome était entrée au Maroc pour les mêmes raisons que nous. Le Procu­rateur avait sa résidence à Tanger: Volubilis, la ville frontière, et Tocolosida, le poste, étaient les remparts extrêmes dressés contre les Berbères. Les troupes auxiliaires des Romains étaient formées de soldats armés à la légère, de cohortes mixtes, c'est-à-dire à pied et montées, de nombreux cavaliers. A partir du III° siècle, ces troupes étaient recrutées sur place et pouvaient comprendre une dizaine de mille hommes, formations assez semblables à nos goums. Elles étaient commandées par des préfets, dont les attributions et le rôle étaient analogues à ceux des officiers de ren­seignements. Des cavaliers maures servirent hors d'Afrique dans les armées de Trajan et de Marc-Aurèle : la colonne Trajane nous a conservé la physionomie des cavaliers qui prirent part à la guerre de Dacie. On les voit charger l'ennemi sur leurs petits chevaux qu'ils montent, sans selle et sans bride, ayant pour tout vêtement une pièce d'étoffe enroulée autour du corps, une sorte de tunique serrée à la taille. Ils portent des boucles de cheveux frisés assez longs; comme armes, ils ont une lance et un petit bouclier. Lucius Quietus, un de leurs chefs, appartenait même à une région insoumise aux Romains. Ses exploits le portèrent à la préture; il obtint le consulat et devint gouverneur de la Palestine. Et les Romains firent un usage de plus en plus étendu des troupes indigènes, des soldats colons, propriétaires de terrains qu'ils étaient chargés de défendre.

C'est à Volubilis qu'on peut le mieux se rendre compte de ce que fut au Maroc une ville romaine.

L'enceinte, flanquée de tours rondes, dont on peut reconnaître quatre portes, avait un développement de 4.500 pas. Nous pouvons y con­templer encore des places, des rues, des maisons, des fontaines; suivre le Decumanus Maximus jusqu'à l'Arc de triomphe, tourner dans la direction du Forum, voir les bases des statues qui l'ornaient, la plate-forme qui servait sans doute de tribune aux harangues, les bureaux, la piscine; nous arrêter aux boutiques qui s'élevaient de chaque côté du Cardo Maximus, visiter la maison où fut trouvé le chien de bronze, la grande habitation circulaire aux nombreuses colonnes; parcourir des voies secondaires bordées de maisons d'où l'on exhuma la statuette d'Hercule, celle que décoraient des mosaïques à sujets. Et ça et là,
nous


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146  
VOLUBILIS

rencontrons des pressoirs, des cuves, des magasins destinés à recevoir des céréales, qui attestent qu'ici, de tout temps, ont poussé le blé, l'olivier, la vigne.

Nous reviendrons un peu en détail sur les deux importants monuments que sont l'Arc de triomphe et la Basilique. Mais il faut dire, tout d'abord, que Volubilis a servi très longtemps de carrière, qu'on y a tiré la pierre., les colonnes, les chapiteaux qui sont entrés dans les constructions de Meknès.


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L'Arc de triomphe.

Cliché Beaux-Arts.

Et c'est ce qui explique la ruine de ces ruines. Elles ont été visitées en 1720 par un Anglais, John Windus, qui a relevé le profil de certains monuments.

L'Arc de triomphe fut construit au III° siècle de notre ère en l'honneur de Caracalla, par le gouverneur de la Province. Marc-Aurèle Sebastène, pro­curateur de la Tingitane. Le dessin donné par John Windus montre qu'il a perdu son arc, et tout air de triomphe. Il est orné de motifs géométriques; on y distingue encore un bouclier figurant un centaure, un candélabre surmonté d'une victoire, un génie qui de sa main droite tient une palme et de l'autre présente une couronne, une corne d'abondance. Il faut, par la pensée, restituer la haute inscription au-dessus de la corniche et, pour couronner l'ensemble, l'attelage de six chevaux de la victoire, semblable à celui de l'arc de Septime Sévère à Rome. Cette pauvre ruine devait



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147
VOLUBILIS


alors donner une magnifique impression de la force de l'Empire, dans cette ville frontière, aux Berbères du voisinage qui l'apercevaient  car ils venaient à Volubilis faire des achats, contracter des enrôlements. Et l'arc, aujourd'hui ruiné, de Volubilis demeure un lieu de méditations. Ce n'est pas la valeur artistique des choses qui nous retient ici. Mais un grand lieu solitaire, un âpre paysage du Maroc, au milieu des pierres

 
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Le Forum.  
 
Cliché Beaux-Arts.

brûlantes; sur la terre des Berbères (Barbari), la citadelle dernière de Rome affirmant les principes de sa politique et de la raison par le triomphe militaire. Tel est le sens du grand arc délabré, ouvert sur la plaine, et qui ferait désespérer de la raison, car il n'en reste que des pierres dans une solitude.

La Basilique était, en général, un vaste édifice où les magistrats ren­daient la justice; dans les villes secondaires, comme à Volubilis, elle abritait la réunion des magistrats de la cité, les assemblées du Conseil Municipal. Elle était édifiée sur le Forum où se groupaient les princi­paux édifices, le centre des affaires et du change, le marché en un mot. Le Forum est ici de dimensions restreintes et pouvait bien ressembler aux marchés indigènes que l'on voit dans cette région. On y accède par un escalier


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148
VOLUBILIS


et l'on rencontre la longue plate-forme qui servait sans doute de tri­bune aux harangues; là on prononçait les discours et on lisait les proclamations impériales. Une inscription, qui remonte à l'année 196 de notre ère, donne à penser que Septime Sévère, le premier Africain parvenu à l'Empire, visita Volubilis et qu'il contribua sans doute à embellir le Forum. Il était décoré des statues des principaux personnages

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Une inscription.
 
Cliché Beaux-Arts.
de la cité qui avaient exercé de hautes fonctions ou s'étaient distingués par leurs libéralités. Sur la base de ces statues, qui ont disparu, on lit les inscriptions qui nous révèlent le peu que nous savons de l'histoire locale de Volubilis. La Gens Cœcilia est la famille la plus souvent nommée. On y trouve le nom de Marcus Valerius Severus, carthaginois d'origine, qui fut édile, suffète et décemvir, c'est-à-dire président du Sénat local. Il obtint de l'empereur Claude pour ses citoyens le droit de cité romaine et celui de contracter, avec des femmes étrangères, le mariage légal, en reconnaissance des services rendus


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