| | VOLUBILIS : LES SCULPTURES | |
| | |
Auteur | Message |
---|
Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Jeu 3 Juil - 14:52 | |
| VOLUBILIS : LES SCULPTURESTête de jeune Berbéro-Romain Photo Flandrin | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Jeu 3 Juil - 14:55 | |
| R. THOUVENOT
Les deux têtes d'Eros de Volubilis.in
Dernière édition par Paul Casimir le Sam 16 Aoû - 18:10, édité 2 fois | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Jeu 3 Juil - 15:02 | |
| PROTECTORAT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE AU MAROC GOUVERNEMENT CHERIFIEN
DIRECTION GÉNÉRALE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE DES BEAUX-ARTS ET DDE ANTIQUITÉS
_____
PUBLICATIONS DU SERVICE DES ANTIQUITES DU MAROC
SOUS LA DIRECTION DE LOUIS CHATELAIN
_____
FASCICULE 3
R. THOUVENOT - Les deux têtes d'Eros de Volubilis.
PARIS LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER 12, rue Vavin
___
1938 | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Jeu 3 Juil - 15:08 | |
| R. THOUVENOT
Les deux têtes d'Eros de Volubilis.
Ces objets ont été trouvés à Volubilis il y a longtemps déjà. Ils sont malheureusement l'un et l'autre très mutilés, et il est regrettable, surtout pour le bronze, qu'aucun autre fragment ne nous soit parvenu de l'ensemble auquel ils appartenaient. Pourtant on possède, par ailleurs, assez de motifs apparentés pour les classer à première vue dans la série des Éros endormis. Mais ce qui fait à notre avis leur intérêt, c'est qu'à les regarder de près, ils représentent deux sujets différents. La première figurine est en marbre gris blanc, de qualité assez médiocre. Éros y est représenté sous les traits d'un bambin joufflu de cinq ans environ, parent de ceux que l'on voit jouer sur les fresques de Pompéi. Il a le corps encore potelé ; il est mollement étendu sur le côté gauche, la tête reposant sur l'épaule et le bras. Le bras droit est ramené près de la joue gauche, la main droite est ouverte. Il est couché sur une grosse étoffe aux plis profonds, creusée par le poids du corps, dont la flexion est finement observée. Les deux ailes forment traversin ; repliées l'une sur l'autre, avec leurs plumes serrées à leur naissance, elles évoquent assez bien une grosse gerbe d'épis ou de branches flexibles qui retombent de chaque côté de la main qui les tient. La tête est très intéressante : le visage exprime le repos innocent de l'enfance, les yeux clos un peu longs, et un rien bridés. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Jeu 3 Juil - 15:13 | |
| Fig. 1. - Eros funéraire en marbre
Le nez est retroussé, la bouche est entr'ouverte, le menton creusé d'une fossette. La chevelure est traitée suivant le modèle reçu : une tresse retombant le long de l'oreille sur l'épaule, et, au-dessus du front, des mèches ramenées en avant pour former un petit chignon qui se termine par un gros chou. La sculpture elle-même est correcte ; peut-être y aurait-il quelque chose à reprendre dans l'attache du bras gauche et le dessin des doigts un peu trop raides. Bref, ce n'est pas une grande œuvre d'art, mais c'est une bonne réplique due à un praticien honnête, et qui tient sa place dans l'armée des sujets semblables que nous possédons (1). _____ (1) REINACH, Répertoire de la statuaire grecque et romaine, t. I, p. 442-443. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Jeu 3 Juil - 15:20 | |
| R. THOUVENOT
Les deux têtes d'Eros de Volubilis.
Le point intéressant est celui des deux attributs : l'objet que l'enfant tient à la main et le chien. Celui-ci est assez drôlement placé de manière à servir d'oreiller ; ce rôle a l'air d'ailleurs de ne point trop lui plaire, car son museau ne traduit point l'enthousiasme. Peut-être est-ce pour l'empêcher de s'enfuir que l'Eros lui a mis la main sur le cou ? Les yeux sont clos : soit qu'il dorme, soit qu'il guette. Ce pourrait être le compagnon de jeux de l'Éros, comme les chèvres, les colombes, à Pompéi, ou plutôt le gardien vigilant de son sommeil. Le second attribut, celui que tient son petit maître, est malheureusement brisé, il n'en reste qu'une tige à demi courbe, tenue dans la main gauche aux doigts relâchés par le sommeil. Il est aisé de voir qu'elle se prolongeait sur la draperie : on reconnaît encore sur le marbre deux cassures aux endroits où elle s'y soudait. Quel était cet objet ? Ce n'est ni une torche, ni une massue, ni une corne d'abondance, ni un lézard ou une salamandre. Nous n'avons, à mon avis, le choix qu'entre deux choses : ou bien un arc cintré, à côté duquel est jeté le carquois, mais en général le bois de l'arc se termine en petite volute, et non en pied de biche ; ou bien les pavots, emblèmes du sommeil ; de fait, des statuettes d'Éros endormi portent bien à la main une tige terminée par deux fleurs ; la seule objection est que la tige ici aurait été un peu grosse. Les deux attributs se rencontrent indifféremment, mais, bien que le premier soit ici presque aussi acceptable, je pencherais davantage pour le second. Nous devons ajouter, enfin, que notre statuette ne reproduit exactement aucune des autres connues ; elle diffère par d'insignifiants détails : position des bras, repli des ailes, attitude du chien. Il faut noter à la louange du sculpteur cet effort d'originalité, si mince soit-il, que nous avons constaté ailleurs à Volubilis, ce souci d'échapper à l'article de série, dirions-nous aujourd'hui. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Jeu 3 Juil - 15:25 | |
| R. THOUVENOT
Les deux têtes d'Eros de Volubilis. La tête de bronze que nous allons étudier maintenant appartient à la même série de monuments, mais à un type un peu différent. C'est aussi une tête ronde et joufflue, au front large, au nez rond. La cavité des yeux paraît très grande, mais parce que les paupières sont fermées ; la bouche est triste et semble prête à laisser échapper un sanglot. La chevelure est remarquablement traitée. Des mèches fines s'entremêlent sur toute la surface du crâne ; elles sont ramenées d'arrière en avant pour former une touffe qui se dresse au-dessus du front ; mais trois petites mèches tombent par devant, celle du milieu jusqu'à la racine du nez, de manière que le front ne paraisse pas trop dégarni. Des tire-bouchons ondulent des tempes à la nuque, si bien que tout le crâne est couvert d'une folle ondulation de boucles. Le travail du bronze est excellent. La fonte est seulement épaisse et lourde, mais c'est toujours le cas à l'époque romaine. Par contre, on est confondu du soin minutieux avec lequel la chevelure a été traitée ; non seulement le modèle en cire a dû être fouillé jusqu'à l'extrême limite, mais l'objet a été fignolé au ciseau jusque dans ses plus petits détails. Comme cela se pratiquait aussi à l'époque romaine, la statuette a été fondue en plusieurs parties séparées, qui devaient être ensuite ajustées : probablement soudées, bien qu'il y ait ici place pour un tenon. Or, si le cou est terminé par une section plane, nous observons que le côté gauche de la tête est, au contraire, échancré en arc de cercle. Nous voilà ramenés au type précédent : il est probable que l'enfant reposant à gauche appuyait la tête sur le bras. Quelle était donc la signification de ces deux Éros ? En étudiant le premier, j'ai évité de parler des génies du sommeil ou de la tombe : Hypnos et Thanatos. En effet, cette figuration du Sommeil et de la Mort sous les traits d'un enfant endormi sur lequel veille un chien est devenue courante dans l'Art antique. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Jeu 3 Juil - 15:27 | |
| R. THOUVENOT
Les deux têtes d'Eros de Volubilis.
Fig. 2. - Tête d'Eros en bronze. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Jeu 3 Juil - 15:46 | |
| R. THOUVENOT
Les deux têtes d'Eros de Volubilis.
Elle a bientôt perdu toute signification religieuse ou philosophique pour devenir un gracieux motif qui servait à orner les jardins et les fontaines, bref un joli sujet de genre. C'est, je crois, ce que représente la première sculpture, et il me semble qu'il reste dans le modelé du corps même un soupçon de mollesse et de banalité. La seconde figure, au contraire, est beaucoup plus expressive. Je n'irai pas jusqu'à y voir un portrait, mais je crois que le dessin réaliste de la bouche, son expression d'amertume doivent faire accepter l'idée d'une statue funéraire. Peut-être aurions-nous alors le monument élevé à la mémoire de son fils par quelque riche Volubilitain. Que l'on se rappelle l'inscription de Chellah : en l'honneur de Q. Antonius Tranquillus Saturninus, âgé de cinq ans, et appartenant à la classe des décurions de Volubilis (1). Le piédestal, lui-même allongé (1m42 X 0m58), ne peut avoir soutenu qu'une statue de gisant, et il peut être séduisant de penser que nous avons dans notre bronze le pendant à Volubilis de la statue élevée par les gens de Sala et C. Antonius Priscus et Claudia Caecilia, ses parents, au petit Quintus (2). Quant à la date de ces deux statues, nous la placerons sans crainte au milieu ou à la fin du II° siècle ap. J.-C. Et l'on nous permettra, pour terminer, deux réflexions. Souligner d'abord la ressemblance de cette mignonne tête de bronze avec les statues que Louis XIV, à la fin du Grand Siècle, demandait de répandre à profusion dans les jardins de Versailles et qui vont se multiplier au siècle suivant. Par les traits et par le métier, ils sont bien les frères de celui-ci. _____ (1) L. CHATELAIN. Le Forum de Sala, in C. R. Acad. Inscr. 1930. p. 337.
(2) Q. Ant. C. f. Cl. Tran[quillo ] Saturnino [ Annor. Quinq ] Dec. Munic [ Volubilitani ] Salenses Ant. Priscus [ Pater et |CL Caecili(a) mater. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Jeu 3 Juil - 16:03 | |
| R. THOUVENOT
Les deux têtes d'Eros de Volubilis.
Le rapprochement est d'autant plus intéressant que ce n'est guère qu'au milieu du XVIII° siècle, avec les fouilles de Pompéi, que chez nous l'Art antique, avec ses amours ailés, ses guirlandes, ses médaillons, va exercer son influence directe. En Grèce, après Alexandre et les Diadoques, à Rome, après les glorieuses conquêtes de Trajan, en France, après celles du Roi-Soleil, — périodes auxquelles ont correspondu de grandioses réalisations architecturales, — l'art a éprouvé le besoin de se recueillir, il s'est plu à traiter des sujets plus menus et à donner notamment à l'enfance une part de plus en plus grande dans les groupes de genre. En second lieu se pose encore, à propos de ces deux sculptures, l'éternel problème des artistes indigènes. Il semble bien que nous ayons toujours affaire, sinon à des œuvres importées, au moins à des travaux d'artistes immigrés. Sauf pour quelques chapiteaux et quelques panneaux décoratifs, assez médiocres d'ailleurs, on ne peut encore parler d'artistes mauro-romains comme de sculpteurs et de fondeurs gallo-romains. __________
Fin de cet article. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Jeu 3 Juil - 16:07 | |
| VOLUBILIS - La Vénus de marbre.
Photo Flandrin | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Sam 5 Juil - 9:53 | |
| VOLUBILIS
DEUX VENUS
Photo FLANDRIN Vénus attachant sa sandale et Vénus à la toilette. | |
| | | Paul CASIMIR
| | | | Paul CASIMIR
| | | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Dim 6 Juil - 17:37 | |
| | |
| | | Paul CASIMIR
| | | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Ven 25 Juil - 10:26 | |
| VOLUBILIS
Exemples de travail de sculpture sur colonne et chapiteau. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Mer 30 Juil - 10:00 | |
| VOLUBILIS -. Colonnes romaines en torsades. | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Mer 30 Juil - 15:13 | |
| | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Sam 16 Aoû - 18:09 | |
| R. THOUVENOT
Le Silène endormi de Volubilis.in | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: Re: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Sam 16 Aoû - 18:14 | |
| PROTECTORAT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE AU MAROC GOUVERNEMENT CHERIFIEN
DIRECTION GÉNÉRALE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE DES BEAUX-ARTS ET DDE ANTIQUITÉS
_____
PUBLICATIONS DU SERVICE DES ANTIQUITES DU MAROC
SOUS LA DIRECTION DE LOUIS CHATELAIN
_____
FASCICULE 3
R. THOUVENOT - Le silène endormi de Volubilis.
PARIS LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER 12, rue Vavin
___
1938 | |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Sam 16 Aoû - 18:45 | |
| LE SILÈNE ENDORMI
DE VOLUBILIS
_____
Cette statuette a été trouvée en mai 1927, dans le quartier Sud-Ouest, dans une petite construction très banale, au Sud-Ouest de la maison à la mosaïque d'Orphée. Elle est en marbre blanc très fin, soigneusement poli, et qui, par endroit, a pris une belle patine crème et ivoire. Elle mesure Om50 de longueur à peu près (1). C'est une représentation de Silène couronné de lierre, couché sur la nébride, ou plus probablement sur une peau de lion, et abandonné au sommeil de l'ivresse. Ce sujet n'est pas si banal dans l'Antiquité, puisque le répertoire de Reinach dans ses six volumes ne contient que deux répliques du même sujet (2). Il entre donc dans une série déjà connue, bien que par un très petit nombre d'exemplaires. Mais ce qui distingue notre statuette des autres, ce sont plusieurs traits qui, à mon avis, lui confèrent une valeur particulière. D'abord le travail est très précis et très fin. Le mouvement du bras gauche est joliment observé : surtout la brisure du poignet qui fait retomber la main quasi inerte, et la position des doigts, index et médius allongés, les deux derniers repliés. _____ (1). Dimensions : piédestal : long., 0m53 ; larg., 0m25 ; épaiss. moy., 0m03. Silène : long., 0m52 ; larg., 0m15 ; haut. max., 0m10.
(2) Ceux qui figurent dans Reinach, Répertoire de la sculpture grecque et romaine, t. V, p. 16, bien que représentant le même sujet, sont dus à une tout autre inspiration : Silène est complètement nu ou beaucoup plus animalisé. Leur intérêt artistique est d'ailleurs médiocre.
| |
| | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Sam 16 Aoû - 18:53 | |
| R. THOUVENOT
La tête surtout a été traitée avec beaucoup de sûreté. Les traits du Silène sont restés évidemment ceux que la tradition impose, mais le sculpteur a su garder sa personnalité. Il a évité l'exagération, la caricature ; le caractère animalier est suggéré plutôt qu'indiqué par les oreilles pointues, mais qui n'évoquent pas forcément les oreilles de cheval ou de porc ; elles peuvent être aussi bien des oreilles humaines, ourlées et décollées, simplement grotesques. Pour le reste, c'est le type du Silène tel qu'il a été fixé par le IV° siècle av. J.-C. : large front chauve, cheveux et barbe hirsutes, gros nez épaté, les ailes largement ouvertes comme pour mieux flairer le vin, bouche lippue, membres gras, mains potelées, ventre replet. Le second point où l'artiste a affirmé sa maîtrise, c'est le modelé de la barbe et de la draperie. Je ne dis rien de l'expression comique du visage : mais les cheveux et la barbe sont traités très largement. Point de sillons profonds et minces qui semblent détacher toutes les mèches, ou, par une brutale opposition de l'ombre et de la lumière, voudraient presque évoquer tous les brins en particulier, comme cela se produit souvent à l'époque romaine. Mais les boucles se détachent par volumes, la masse pileuse est seulement creusée de stries de quelques millimètres, de manière à donner l'impression d'un énorme tas velu ; seules les extrémités sont nettement individualisées, là où commence la frisure, de manière à suggérer l'idée de quelque chose de hérissé. La moustache tombante, le mélange de la chevelure et de la barbe sous les oreilles achèvent de donner l'impression d'une végétation luxuriante et mal entretenue. La draperie a été traitée d'une manière tout aussi simple et sûre. Le bonhomme s'est laissé tomber, il n'a même pas eu le temps de se draper commodément dans l'himation pour mettre son corps à l'abri de l'air malin et, comme dit Tite-Live, « il montre ce qu'on a l'habitude de cacher ». | |
| | | Paul CASIMIR
| | | | Paul CASIMIR
| Sujet: VOLUBILIS : LES SCULPTURES Dim 17 Aoû - 10:02 | |
| LE SILÈNE ENDORMI DE VOLUBILIS Les plis sont entortillés finement autour du cou et du bras, tandis qu'ils retombent très lâches en arrière sur l'épaule droite, puis en gros boudin sur les hanches et le bas-ventre, laissant le tronc découvert, et de nouveau ils sont tendus sur les genoux, les jambes et les pieds, — tirés par le mouvement du bras qui se met sous la tête. Ces plis si nuancés sont eux-mêmes très largement traités pour adoucir les jeux de la lumière ; pas de recherche ; pas de complication ; comme pour la barbe le sculpteur s'est servi du ciseau seul, l'outil du maître, et non point du foret, l'outil du praticien, de l'artisan. Enfin, si nous examinons l'œuvre de près et si nous la comparons à d'autres statues à peu près semblables de Ravenne et du Musée de l'Ermitage (1), ou du Louvre (2), nous observons des différences sensibles. Le moment observé n'est pas le même, l'attitude diffère. Dans les deux premières, le sculpteur a représenté Silène endormi quand l'ivresse a fait son œuvre : dans celle de Ravenne la tête est plus inclinée, car l'outre qui sert d'oreiller est vide, dans l'autre, le buste est un peu plus relevé, car le bras qui le soutient est remonté. Le sommeil est si profond que la main droite s'est ouverte et a laissé échapper la coupe. Ceux du Louvre, également couchés la tête sur une outre, sont complètement nus, mais couronnés de pampre. Dans celui de Volubilis, au contraire, le sommeil n'est pas encore complet, il commence ; la tête ne repose pas directement et totalement sur l'outre encore pleine, mais vient seulement d'y tomber, elle n'a pas eu le temps de se bien caler ; elle s'appuie sur l'extrémité de devant de l'outre. _____ (1) Reinach, Répertoire..., t. III, p. 19, n° 10 et 12.
(2) Musée national du Louvre, Catalogue sommaire des marbres antiques, p. 149, n° 2761-2762.
Dernière édition par Paul Casimir le Dim 17 Aoû - 10:13, édité 1 fois | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: VOLUBILIS : LES SCULPTURES | |
| |
| | | | VOLUBILIS : LES SCULPTURES | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |