Ce Maroc bien aimé
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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 La Féerie Marocaine

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Paul CASIMIR





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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyMer 18 Sep - 8:59

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- Sentier d'Asni.

chaque goutte qui tombe est accompagnée d'un ange. Quand il pleut et qu'il fait du soleil en même temps, on dit que le sultan est content, ou que les cha­cals se marient. Pour faire tom­ber la pluie, les mères en­ferment dans la mosquée leurs bébés jusqu'au mo­ment où le ciel, attendri par leurs cris, pleure... on voile les can­délabres de Sidi Bel Abbas pour lui faire honte, on pro­mène une char­rue attelée à un chat en semant du sel, on asperge d'eau un saint marabout, et si on ne pré­cipite pas le marabout dans
une mare, c'est bien, paraît-il, parce qu'il n'y a pas de mare...
On préfère du reste, au marabout, un nègre, le noir, selon l'idée pri­mitive, étant la couleur des nuages pluvieux. Pour faire cesser la pluie, il faut prendre le miroir d'une jeune mariée... Mais nous n'avons

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyMer 18 Sep - 9:04

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- Kasba des Arh bin Haddou (d'après l'aquarelle de Th.-J. Délaye).
- Indigène d'Asni. Objectif SOM-BERTHIOT

sous la main ni jeune mariée, ni miroir, et les indigènes disent que j'ai « les éperons verts » ce qui, paraît-il, est la bénédiction suprême. En attendant, je n'ai rien vu de l'Atlas, que de grandes pentes ro­cheuses, ruisselantes et noyées, des gorges pleines d'ombre, des tournants à pic, d'où fondent par moments sur nous des cavaliers, et cette petite auberge d'Asni, si semblable sous la pluie à une guin­guette de banlieue. Impossible par ce temps d'aller à Telouet, la reine des kasbas, le « Président des montagnes », dit mon guide, qui n'oublie pas que nous sommes en république. Et main­tenant nous roulons sur le bled morne et vide, sans ciel, sans horizon, sans


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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyMer 18 Sep - 9:11

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paysage, sans âme qui vive, sur cette piste défoncée, d'ornière en ornière, et cela pendant des heures et des heures... Les traditionnels bourricots, des chèvres, des chameaux nous annoncent enfin que la vie se rapproche... De beaux oliviers fuient le chemin qui monte, qui monte... Et puis, subitement, cette apparition...

Nous sommes ici en plein moyen âge, Coucy ou Pierrefonds... cette forteresse, ces bastions, ces créneaux, cette poterne. Mais cette porte franchie, nous sommes plus loin encore... Au fond d'une ravis­sante cour toute fleurie, voici l'une des salles-sœurs de l'Alhambra andalou, voûte haute de douze mètres richement sculptée, les plus chaudes mosaïques, les plus beaux tapis, les meilleurs divans, et nous allons le savoir tout à l'heure, les plats les plus fins. C'est le Khalifa du Pacha, Si Omar qui nous reçoit, mais selon l'usage, il ne mangera pas avec nous, paraîtra seulement pour nous saluer au départ, délègue seulement pour nous servir ces muets — esclaves ou génies — qui semblent marcher sur des eaux invisibles, et puis, immobiles, appuyés sur la porte, redevenir subitement cariatides, statues... tandis que dans la pénombre où les ors se patinent, nous savourons, apportés sur les grands plateaux de cuivre, le méchoui, les pigeons, les poulets, le couscous et cette fine pâtisserie qui se brise comme du verre : la bastilla. Un conte ! certainement nous vivons là un conte! Nous soupons en ce moment chez Schéhérazade...

Et on la retrouve, du reste, Schéhérazade, ou sa légende, tout près d'ici, dans une grotte fameuse... Seulement, à la place du roi Schariar, c'est un monstre à sept têtes qui, paraît-il, jadis, volait chaque jour une vierge pour se faire un harem, de sorte qu'on l'appelait : « le voleur de fiancées »... jusqu'au moment où une sorte de Persée ou de saint Georges, avec un sabre donné par l'une de ces captives, tua le monstre. Et de son cadavre instantanément rongé de mille vers, naquirent les corneilles.
Mais ici, l'histoire touche plus que la légende.

Le 30 juillet 1918, le fils préféré de Si Madani Glaoui (1) frère du Pacha, le jeune Abd El Malek, mortellement blessé par les partisans de Sidi Mah, agonisait caché à tout regard profane derrière ces tapis dont,

(i) Si Madani Glaoui avait tout particulièrement contribué à l'avènement de Moulay Hafid au détriment du trop modernisant Abd El Aziz «le sultan Maboul ».

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyMer 18 Sep - 9:17

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- Aguersioual (d'après l'aquarelle de Th.-J. Délaye).

à bras tendus, ses esclaves atterrés improvisaient une tente... Le ventre troué, le bel adolescent aux boucles noires, déjà livide, porté sur les épaules des hommes de sa Harka fut dirigé vers la ville en toute hâte... Mais malgré la défense, on lui donna à boire.,. En arrivant à Tanant. Abd El Malek était mort. Le lendemain même, sous sa tente, à son poste, le père inconsolable recevait le général. Et impassible, toujours digne, disant seulement l'honneur d'avoir donné son fils, fidèle à ces lois de l'hospitalité musulmane que la mort elle-même ne peut restreindre, il offrait à ses hôtes la rituelle collation... la même que celle qui vient de nous régaler...

« En ce moment là », nous disent les Tharaud (1), « là-bas, dans la vieille cité de Demnat, l'antique ville montagnarde aux eaux courantes et aux magnifiques jardins, on enterrait le jeune Abd El Malek, pacha de cette région de l'Atlas et vivant souvenir des princes de sa race qui régnaient autrefois dans Séville et Grenade ».

(1) J. et J. Tharaud. Marrakech ou les seigneurs de l'Atlas.

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyMer 18 Sep - 9:19

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- Asni. L'Atlas et l'oued Reghaïa.
- Juif de l'Atlas. Objectif SOM-BERTHIOT.

Deux jours plus tard, Si Madani était mort.

*
**


L'Espagne, les grands caïds... Je dois encore une fois les retrouver face à face dans une circonstance uni­que... Et ce sera pour moi l'adieu de Marrakech.
C'est aujourd'hui grande fête chez le Pacha qui offre à ses hôtes un régal de roi : le concert Lamoureux dans son parc de la Sténia. Les murs tendus de tapis Glaoua, surmontés d'étendards, font aux invités la plus belle des ave­nues ! De vingt mètres en vingt mètres, raide, au « garde à vous », un piquet




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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyMer 18 Sep - 9:26

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ASNI. L'ATLAS
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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyMer 18 Sep - 9:32

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- Kasba de Demnat.

humain, tuniques claires. De beaux Berbères, jambes nues, vident d'un geste antique leurs outres sur les massifs... et au milieu des fleurs, des drapeaux, des « Haïti » (tentures qui représentent des portes de mosquées), des djellabas blanches, les plus fines, les plus nobles: la foule. Le tout Marrakech, officiel, officieux, civil et mili­taire, ces vestons plébéiens, ces chapeaux de femme, ces gestes... ces papotages... Sous cette tonnelle, le buffet, avec thé à la menthe et cornes de gazelle... le buffet, devant lequel on s'écrase, tout comme en France... et plus grand seigneur que jamais, affable et flegmatique, accessible et lointain, entouré d'uniformes de caïds et de dames, le Pacha.

Déjà devant l'orchestre, le public s'installe... Le pacha prend place entre le général et sa femme. Derrière eux, panachés, les uniformes, les complets sombres, les burnous blancs... Et, tout autour, la ville, immatérielle dans cette lumière excessive qui l'aspire, pose son turban clair, sa rampe magique, la ville qui, comme nous, toute recueillie, attend.

La Marseillaise!... D'un seul élan, tous se lèvent. C'est comme

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyMer 18 Sep - 9:37

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si la conquête soudain passait devant tous, la guerre... les morts... la victoire... la Marseillaise qui, hors de France est la France. Mainte­nant, chacun suit la marche de Tannhauser. Tout près de moi, le Chérif, Si Omar et le neveu du Pacha, Si Madani, trois beaux profils, écoutent cette musique comme on prie... Et puis, soudain, ce rythme familier, la derbouka ? Oui, c'est bien la derbouka, leur tambourin, ce roulement sourd, régulier, galopant, qui devient plus ample, plus dense, plus sauvage, qui gronde comme le tonnerre, qui porte comme une vague, qui est une danse, une armée, le simoun, l'océan, l'amour, un élément...
Ce n'est pourtant que le Boléro de Ravel...
Mais sur les lèvres dédaigneuses des caïds, je comprends ce sourire, cet épanouissement... Cette musique d'Espagne, comme elle est bien la leur... et comme ce musicien si français l'a compris!
L'ombre du haut palais s'allonge sur les parterres... Mais, tout autour la ville iradie, étincelle, crépite au soleil comme un grand feu païen.
Ces remparts almohades... cette tour andalouse...
Grenade... Marrakech...
Là-bas, haut, très haut, cette Nevada : l'Atlas.
*
**
Loin déjà, dans la poussière diamantée du jour blanc, Marrakech fuit, diminue, s'efface. Comme la mer après le naufrage, le désert lisse maintenant recouvre tout, fait plus perdue encore dans l'espace et les âges la ville merveilleuse qu'un mirage seul peut-être, après tout, m'a fait voir. A son tour l'horizon absorbe le grand Atlas, éteint les neiges brillantes sous de longues traînées rousses comme si les murailles, soudain devenues géantes, montaient, à la place des hautes cimes, jusqu'au ciel. Et puis cela aussi se dissout, se nivelle, et il ne reste plus de toute cette féerie de montagnes, de palmes, de minarets, de toits rosés, que la piste nue, la terre nue, le silence... et ces agaves, ... « ce bouquet de glaives bleus, cette rosé d'acier à pétales aigus « qui pousse à fleur de sable et pendant de longues années végète ainsi « courte et ramassée. Tout à coup, son sommeil est traversé par un « songe puissant; alors entre les jeunes feuilles surgit un pistil géant, « une fleur prodigieuse qui mesure le ciel, s'y jette d'un bond, se

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyMer 18 Sep - 9:43

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- Si Kaddour Ben  Ghabrit à Demnat.

]« hausse jusqu'à vingt fois la taille de la plante, une fleur conquérante, « qui défie l'espace, prend possession de l'azur et le découpe. Au « pied de l'orgueilleuse, les glaives se flétrissent. La plante a donné « là son unique effort. Pourtant elle ne déchoit pas, elle ne s'incline « pas, elle se brise d'un coup et tombe à terre et son cri s'étouffe dans « les sables. Et bien, ce cri dans le désert, cette brève et vaine floraison, « ce sont les empires almoravides, almohade, mérinide, ce sont ces « brusques mouvements de tribus qui, hier encore, enflammaient « contre nous des territores paisibles, mais qui, au premier coup « de poing, retombaient dans leur indolence... » (1), dit le poète. Alors, contre le charme néfaste de ce symbole — image peut-être aussi de la brièveté de nos souvenirs — je respire longuement, couleur de ses remparts, ce bouquet de rosés de Marrakech qui me reste !



(1) Le Maroc, école d'énergie. Alfred de Tarde.

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyMer 18 Sep - 18:37

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- A Meknès. Vieille maison.


CHAPITRE VI
---
MEKNES AUX BELLES PORTES

On dit quelquefois que le Maroc est laid. Ceux qui prétendent cela l'ont-ils vraiment bien vu ?
Rien de plus varié, de plus complet que le Maroc qui est à la fois toute l'Europe et la France, offre tous les climats et tous les paysages, est froid à Rabat, étouffant dans le Sous, tiède à Meknès, qui possède sa Sierra et ses Dolomites: le Rif, son Mont-Blanc: le grand Atlas, ses Vosges: le Zerhoun, sauf qu'au lieu de sapins il y a des oliviers et qui est à la fois, dans la région de Fez le nord et le sud, la montagne, l'oasis, la Normandie et le bled.

Rien de plus plat, de plus aride, de plus banal, semble-t-il, que

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyMer 18 Sep - 18:44

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la route qui mène de Rabat à « Casa » ! Pourtant pas monotone avec ses koubbas rondes, ses huttes berbères (1) ceinturées de figuiers de Barbarie sur lesquelles, toujours, deux cigognes nous observent... et ces caravanes qui, tout le temps, nous croisent.
Plus âpre, plus sèche, plus hostile, la route qui relie Safi à Marra­kech, malgré l'apparition des Djebilets bleus, esquisse, premier essai encore hésitant de l'Atlas... Mais tout ce qu'on y rencontre a aussi sa beauté... ces moutons, ce burnous, ce nuage, trois blancheurs qui, soudain, sur la piste s'étagent... et ici les chameaux, couleur sable, ont autant de noblesse que ceux qui les montent, avec ce balancement de pendule de leur tête qui semble mesurer des minutes éternelles...
Partout, et je ne parle pas ici seulement du colon mais de l'Arabe, partout où l'eau se montre, on sème, on cultive... partout de riches troupeaux étonnent par leur nombre, rappellent les sept vaches grasses des belles années d'Egypte que chaque pâturage multiplie bien par dix. L'élevage, les pressoirs à huile, les champs de rosés pour parfums, les primeurs, on voit de tout au Maroc, sans compter le blé, l'orge et la vigne... Ici comme sur toute terre d'Afrique, le soleil et l'eau sont les dieux, les rois vénérés ou craints : le soleil, cette « étincelle de l'enfer qui s'en échappe le matin pour y retomber le soir »... l'eau qui délivre des sorts, lave les péchés, donne l'oubli et qu'on doit respec­ter, traiter comme une personne parce que les djouns l'habitent... et les arbres de la terre qui, elle, est jalouse, et dans la montagne, quand la neige la couvre, frappe de congestion le voyageur qui l'oublie. Comme chez les Hébreux, comme chez les Egyptiens et dans nos campagnes, les grandes fêtes de l'Islam sont fêtes de la nature, pour chanter les semailles, les moissons, les récoltes. Le Maroc qui possède son langage des fleurs, a également son calendrier agrico-médical où nous apprenons ce qui se passe et ce qu'il faut faire...
Qu'en janvier, les taons meurent et les oiseaux s'accouplent.
Que février est le mois où arrivent les cigognes.
Mars, le rossignol chante et les serpents se montrent... c'est le moment de se faire vacciner.
Avril, éviter les radis et les raves. S'il tonne, il y aura du blé et du raisin.

(1) Les noualas.

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyJeu 19 Sep - 8:43

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- A Meknès.


Mai, mois des abricots, des melons verts et du miel, des pa­vots et du lin. Il faut s'abs­tenir de sortir la nuit.
Juin, les noix nouent (fleurissent) et les tourterelles pondent. S'il y a du vent, il y aura aussi beaucoup de neige en hiver.
Juillet, mort des puces et des vers. Ne pas boire chaud.
Août, mois des rhumes de cerveau. Les vins sont re­commandés.
Septembre, on recueille les olives. Le myrte donne ses fruits. Le jour a douze heures et la nuit a douze heures.
Octobre, le bois des arbres abattus en ce mois n'aura pas de vers. Les hirondelles s'en vont. Les fourmis rentrent. Il convient de manger des sucreries

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MEKNES. LES SOUKS.

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UNE MOSQUEE DE MEKNES.

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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyJeu 19 Sep - 8:58

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Novembre, on recueille le safran. On doit s'abstenir d'aliments froids, ne plus boire d'eau avant d'avoir dormi.
Décembre, le narcisse fleurit. Il y a de la rosée et de la gelée à La Mecque.
Nous sommes en mai, mois des lis et des rosés...
C'est un tapis de fleurs qui me mène à Meknès.
*
**

Déjà la route d'Ouezzane m'avait fait pressentir ce que peut être au Maroc le printemps. Mais ici...
Toute la campagne se poudre, se brode, se tisse de fleurs, de fleurs si serrées qu'on dirait une étoffe, un velours vivant. Chaque colline, comme à un tournoi, porte son harnachement à elle et sa couleur... La terre pour nous fêter a mis ses plus belles robes. Champs de soucis, de liserons, de pâquerettes et cette mousse violette qui au vent devient mauve, et cette prairie orange et rouge, parée, elle, des couleurs espagnoles, et tout là-bas, ce champ de coquelicots... qui porte sa Légion d'Honneur.
« Chaque fois que vous récolterez une gerbe, rappelez-vous qu'il n'y a pas un épi qui n'ait été fécondé par le sang de nos soldats », disait celui dont le nom au Maroc se lit partout : Lyautey.

De l'hôtel Transatlantique qui lui fait face, Meknès, Constantine sans Rummel, s'inscrit dans le ciel.
Presque une ville de chez nous, vieille gravure médiévale avec son enceinte, ses créneaux, ses tours, où les clochers pourtant seraient des minarets. Et il y en a tant qu'ils semblent, sur quelque plan magique, imaginaire, des flèches indicatrices, fichées dans l'air. Ciel si moelleux que la ville s'y enfonce, perd ses contours, prend cet air « suspendu » des villes d'Orient qui explique que, parfois, dans les contes, elles s'envolent...
Blanc crayeux des maisons que seul le soleil ocre...
Sur la terrasse, au premier plan, ces palmes... et ces marches qui descendent, se perdent on ne sait où, jettent un pont magique au-dessus de ce ravin, relient d'un seul pas ces deux mondes distincts : la ville musulmane et la ville française.



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- Place El Hedine et porte Bab Mansour.

Chaque ville du Maroc a sa spécialité, son chef-d'œuvre : Rabat, les Oudaïas, Marrakech, ses tombeaux, Fez, ses Médersas.
La curiosité, la merveille de Meknès, ce sont ses portes. Certes, toutes les villes du Maroc ont leurs portes tout comme cette autre ville mauresque : Tolède... Et chacune a sa physionomie, son allure, fait entrée de palais, de prison ou de mosquée, prend selon sa forme et sa position figure seigneuriale ou guerrière, ou les deux. Sur chacune l'artiste pose sa fantaisie, cette fantaisie géométrique d'une ordonnance si parfaite, ces cœurs, ces entrelacs, ces serpents, ces treillages, l'archi­tecte modifie la carrure des poternes, la taille des créneaux. Et chacune aussi a son histoire qu'elle raconte ou qu'elle garde secrète, elle qui voit passer tout, sauf les morts... Puisque la loi musulmane veut qu'aucun cadavre ne sorte de la ville ou y entre... et que lors du voyage funèbre de Moulay Hassane, on dût percer le mur pour y passer le cadavre.
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- Bab Djama En Nouar.


Meknès, la ville aux treize mina­rets, est aussi la ville aux cent portes. A chaque dé­tour on en rencontre une, et cha­cune nous emporte dans de tels laby­rinthes, nous égare si bien qu'il nous semble pas­ser par des portes et des portes... être perdu dans quelque cité de conte. Por­tes géantes, vrais arcs de triomphe, faits pour laisser passer les cortèges et les rois... portes sain­tes, vêtues de faïence et de stucs sous leur petit auvent, et qui sont les portes des maisons de marabouts, de marabouts vivants, comme celui-ci qui d'un geste indigné, au moment d'être saisi par mon objectif, tire rageusement devant lui ce rideau... Enfin portes pour tout le monde qui ne sont pas du reste, les moins gracieuses. On dirait qu'avec leur œil de cyclope fendu à la maure elles regardent, elles

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- Bab Mansour,
- Loggia de Bab Mansour.

aussi, ces passants, hommes et bêtes, surtout ces cavaliers sur leurs chevaux nerveux, chevaux de fantasias, noblesse de l'Afrique, qui sont aussi Tune des beautés de Meknès... Les longues crinières balaient la
jaune poussière, les fers martelent le sol entre les murs étroits, le cavalier touche presque de la tête les balcons, et sur la place,
cette place El Hedine qui est celle du Marché, piqué, comme planté soudain dans la terre écoute, perdu dans la foule, le conteur... pour s'engouffrer ensuite sous la haute voûte et disparaître.

Bab Mansour ! Toutes les


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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptyJeu 19 Sep - 9:20

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portes de Meknès et même celles du Maroc peuvent avec raison jalouser Bab Mansour. Elle est aux autres ce qu'est à une « Lella » quelconque, la sultane, toutes les mosquées à Moulay Idriss... Plus ornée que toutes et pourtant plus légère... d'une élégance rare, donnant à l'ombre une couleur plus précieuse, une courbe plus voluptueuse, un galbe plus parfait, avec, sous sa loggia presque florentine, cette alcôve... Des mendiants y gîtent, comme elle sculptés dans le pisé et la brique, sous l'égide des siècles, du silence, de l'oubli dans lesquels cette porte du XVIIe, fille de ce barbare aussi raffiné que cruel (cet autre roi Soleil) s'endort...
Inscrit ou non, son nom rayonne encore sur cette porte, sur tout Meknès, ce nom, l'un des premiers qui soit venus jusqu'à nous, de ce fameux Miramolin du pays de Maroc, et qui à son époque fit tant parler de lui : Moulay Ismaël.
*
**

Curieuse figure que celle de ce Moulay Ismaël, la seule que le Maroc si longtemps eût pour nous, curieuse et sombre.
Louis XIV marocain, Salomon, Charlemagne... oui, pour ceux qui ne l'ont vu que de loin. Plutôt Louis XI, Philippe II, Caligula, dont il a la ruse, le mysticisme implacable, le sadisme. Ce père sans entrailles, ce maniaque avare, est en matière de cruauté un virtuose. Son règne n'est qu'une promenade au jardin des supplices.
Le voici, en tête d'un récit de Trinitaire, tel que la nature plus que le graveur le burine : nez busqué, yeux perçants, barbe fourchue, entre les perles noires, ses boucles d'oreille... et ce turban ceint d'un diadème qui en fera le type du « Sultan » au théâtre. Fils d'une négresse, ayant également comme épouse préférée une négresse, cette virago qui se fait précéder d'un sabre dans le sérail, il rafle dans le sud tous les éléments nègres et les marie ensuite avec des négresses pour créer sa formidable garde noire... Avec ses Noirs, il rançonne, il oppresse, il met à sac, il remplit ses coffres d'or, en poudre, en monnaies, en pierres précieuses... Quand les femmes ne veulent pas lui livrer leurs bijoux il fait pincer leur sein sous un couvercle de boîte et monte dessus. Il se vante, à cheval, de couper une tête d'un seul coup de sabre, sans descendre. Après sa victoire au Tadla il se fait expédier

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- Palais de Moulay Ismaèl.



sept cents têtes de Berbères. Il aime voir les lions déchi­queter les captifs, il exécute une femme qui a volé une orange, il assiste im­passible au supplice de son fils à qui il fait couper le pied et le poignet... Comme Pierre le Cruel avec Samuel Halévy, il n'a même pas de pitié pour son fournisseur d'or, Bénache, à qui l'on serre la tête dans une couronne de pointes. Et faisant, comme Pharaon construire par les captifs chrétiens ces remparts, il brise à coups de briques ceux qui les fabriquent mal. Il n'a guère de pitié que pour les animaux... Ses chevaux dont on me montre les royales écuries et dont deux, ceux qui ont fait le voyage de La Mecque, donnent le droit d'asile à ceux qui se cachent sous eux, et ses quarante chats que cependant il punit comme des hommes, quand ils ont dévoré un lapin sans son

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PALAIS DE MOULAY-ISMAEL. LA PORTE DE LA SULTANE
Objectif SOM-BERTHIOT

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- Dar Djamaï. Cour intérieure.
- Dar Djamaï. La fontaine intérieure.

ordre... Il n'aura guère, comme émule dans l'art de tuer... que la peste qui fait à Meknès cinquante-deux mille victimes.
Et pourtant.., ce Barbe-bleue, cet ogre, ce sauvage, ce tortionnaire des captifs dont ses prisons regorgent — son principal revenu — est ce même grand empereur qui traite avec Louis XIV, correspond avec lui, lui envoie son ambassadeur et de riches présents, meuble son palais avec nos tapis d'Aubusson et ne craint pas, sur le portrait qu'on lui fait d'elle, de demander la main de la princesse de Conti. Etait-il vraiment plus cruel que bien d'autres ?

« Les mœurs féodales, dit Augustin Thierry fournissent des mœurs à peu près analogues. Guillaume le Conqué­rant, ayant à venger les railleries des habitants d'Alençon, fait couper les membres des habitants, et les fait jeter ensuite par-dessus le mur... » L'histoire n'est qu'un éternel recom­mencement.

Ce diable, vieux, se fit ermite... Ses crimes ? Tous ceux qu'exécuta sa main justicière n'allaient-ils pas droit au Paradis de Mahomet... et sa religion


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- Le Heri. Magasins de Moulay-Ismaël

ne pardonne-t-elle pas ces excès ? Il lit des textes pieux, jeûne trois mois au lieu d'un... et puis la mort le prend. Sur sa tombe, un fequih trace les vers suivants :
« 0 Moulay Ismaël, o soleil des créatures, ô toi à qui tout ce qui existe a été soumis. Tu n'es autre chose que l'épée de Dieu. Agite-la sur toutes les créatures.
« Celui qui ne croit pas devoir t'obéir, c'est Dieu qui Ta rendu aveugle ».

Et Voltaire dans Candide nous parlera de lui.
« Moi j'ai fait ces constructions, on peut les démolir si on veut ».
Moulay Ismaël ne comptait pas avec le temps !...
Sauf Bab Mansour, la porte du Renégat, rien ne reste à Meknès de ses palais somptueux, rien que des murs croulants où l'herbe
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pousse, et dont l'effritement fait le sable des routes... que ce sérail où il reléguait celles qui cessaient de plaire et les vieilles femmes, où, me dit le guide, les « veuves » de Moulay Hassane habitent encore... Rien que ce « couvent de femmes » derrière ces hautes murailles... et l'Aguedal.

« Le contour de Mequinez », dit Léon l'Africain, « est tous jardins dont les fruits sont bons en toute perfection, mêmement les pommes de coing savoureuses et odorantes, avec des grenades autant admirables comme de singulière et rare bonté, parce qu'elles n'ont point d'os et cependant se donnent pour rien ».
Ces grenades et ces pommes venaient-elles de l'Aguedal ?

Au temps de Sidi Mohammed, dont le palais est devenu l'école des officiers indigènes, l'Aguedal n'était déjà que cette vaste prairie où, plus tard, le harem de Moulay Hassane vint s'ébattre... Aujourd'hui ?

Aujourd'hui, ouverture de la foire de Meknès, une grande diffa a lieu à l'Aguedal. Offerte par l'une des plus riches tribus de la montagne, plus de trois mille tentes, nous y sommes conviés dans celle du général. Pareille à celles de tous les nomades, en poils de chèvre mêlés de palmier nain et tissée par les femmes, elle dresse, au bout de ce champ noir de foule sa lourde silhouette brune... C'est là, sur, des matelas recouverts de cretonne, le dos calé par d'excellents coussins les pieds sur des tapis moelleux, qu'avec l'Etat-Major et les invités je prends place... Et dans l'ombre déjà circulent ceux qui nous servent, les notables, paraît-il, des Ait-Sgougou, dans leurs beaux caftans du dimanche : verts, jaunes, violets, rouges. Avec quelle déférence, quelle douceur, penchés sur ces Roumis couchés sur leurs divans, il présentent, ces grands chefs, les terrines et les plats... Avec quelle élégance, rythmés semble-t-il, comme un corps de ballet, les esclaves de l'autre tente qui là-bas leur sert de cuisine, portent ces plats... Voici le méchoui, doré par le feu vif, dont nous arrachons, comme des sauvages, les membres... les tadjines, ragoûts de viande et de légumes, la rituelle bestilla, le couscous salé et le couscous sucré. (Est-ce vrai que le couscous soit d'origine provençale ?...) Et à chaque mets nouveau, le défilé recommence, les esclaves en cortège s'égrènent sur la prairie, franchissent la ligne des samovars à eau fraîche... que nous additionnons, ô civilisation ! de Champagne. Puis le thé à la
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MessageSujet: La Féerie Marocaine   La Féerie Marocaine - Page 6 EmptySam 21 Sep - 17:53

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 - Avant le départ de la fantasia.
 - Avant la fantasia. La selle du caïd.

menthe vient dorer les verres fins... quatre, cinq, six verres... Mais comment résister à ce beau gaillard digne qui, avec tant de charme et de dignité, me les verse ! Des coups de feu retentissent... un nuage de poudre... la Fantasia. Spectacle magique : les plus beaux cavaliers, les plus beaux chevaux, les plus beaux harnachements avec, pour ceux des chefs, pampilles d'argent et d'or. Comme c'est bien là leur jeu, leur élément, ces Berbères, le déclanchement fiévreux, exaspéré de leurs nerfs, identifiés qu'ils sont, buste et jarrets, à la bête, de vrais centaures, et

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