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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.

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Pierre AUBREE
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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 EmptyLun 29 Sep - 9:30

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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 02-f_022

- C. I. T. R. A. (Entreprises Schneider) Compagnie Industrielle de Travaux, Paris, Casablanca.


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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 EmptyLun 29 Sep - 9:32

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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 03-f_022

- Le barrage-usine de Daourat, terminé en avril  1950   (Cie    Industrielle    des    Travaux    -    Entreprises    Schneider). A droite  : pylônes de départ du 150.000 v. vers Im Fout.  (Ph.  Gillot)

LE BARRAGE DE DAOURAT


Nous partons aujourd'hui pour Daourat. Cherchez bien sur la carte Michelin et vous trouverez Daourat quelque part près de Boulaouane, sur cet Oum-er-Rebia qui, de ceinture du pays zaïan, comme l'appelle un proverbe du nord, s'en vient, jusque vers le sud, apporter aux rives qu'il baigne fraîcheur, richesses et le lumineux éclat d'une eau bleutée dans laquelle jouent les barbeaux.
Le cartographe qui sait combien les choses vont vite au Maroc, a fait preuve de prudence en indiquant Daourat, car en fait cette localité n'existait qu'à l'état de projet quand la carte fut dressée. Aujourd'hui encore, nous ne trouvons là qu'un immense chantier sur lequel s'affairent les hommes et les machines dont les cris stridents percent depuis trois ans le silence du bled que troublaient seuls l'appel des bergers conduisant de maigres troupeaux ou les chants des fellahs qui arrachent leur vie à cette terne terre mançée par les ans, usée par l'érosion et l'implacable rigueur d'un ciel trop souvent bleu...

DAOURAT - CITY
De Casablanca prenez la route de Marrakech, puis à Settat celle des Oulad-Saïd qui vous conduit à l'Oum-er-Rebia à la hauteur de la Kasbah de Boulaouane. Avant d'arriver au pont cependant, prenez une piste en bon état qui vous mènera après quelques kilomètres à Daourat. Autre route plus courte mais moins bonne par Bouskoura et Foucault. Après 100 kilomètres vous viendrez buter contre le barrage lui-même qui barre la gorge étroite où passent les eaux que l'homme a voulu s'approprier. La route, elle, réussit à se frayer un étroit passage entre l'usine barrage et la falaise à nie que dominent les toits rouges d'une agglomération dont la vie est mesurée et qui ne survivra pas au dernier coup de marteau du chantier : Daourat, ville champignon, certes, mais aussi ville météore, est posée sur un sol qui ne saura pas la retenir.
En   1946,   les   premiers   Européens   vinrent   s'installer.   Ils avaient dans leurs serviettes les plans du barrage-usine et ceux de la cité qu'ils allaient construire, mais ils logeaient sous la tente et l'eau qu'ils buvaient venait de Settat, à 55 kilomètres du camp.
Peu à peu cependant, la vie s'organisa et de ce bled rongé par l'été poussèrent les arbres qui offrent aujourd'hui leur verdoyante parure à la cité de Daourat. Trois mille eucalyptus, autant de pins d'Alep, auxquels ne manquent ni les soins ni les hommages respectueux d'une population qui leur doit la seule fraîcheur que l'on puisse trouver à Daourat, en dehors des eaux de l'Oum-er-Rebia, ont été plantés par l'Energie Electrique du Maroc dont les tâches s'avèrent aussi multiples qu'inattendues...
« On ne fait pas un pays avec des demoiselles », a dit, paraît-il, le Maréchal Lyautey, qui n'aurait d'ailleurs pas hésité à employer à cette occasion le synonyme fort de demoiselle. A Daourat, comme dans tous les villages, on trouve cependant des jeunes filles qui ont tout simplement accompagné leur père. Elles vont à l'école, font les courses et dansent le samedi soir à la salle des fêtes dans les bras solides des bâtisseurs...
Les plus sportifs se retrouvent sur un terrain de basket ou de football et le cinéma apporte à Daourat les fastes hollywoodiens du Grand Ziegfield ou les saines émotions que procurent encore après une longue carrière « La Porteuse de Pain » ou « Les Deux Orphelines ».
L'équipement de la cité est complété par une station d'épuration qui dispense une eau abondante et d'excellente qualité dans toutes les maisons ; un économat bien approvisionné et largement achalandé, une porcherie, une boulangerie complètent cette petite unité économique où l'on trouve bien entendu un cantinier qui vous sert un verre pour 10 francs et un repas pour 57 francs !
Selon leurs fonctions les habitants provisoires de Daourat ...




Dernière édition par Pierre AUBREE le Ven 3 Oct - 7:31, édité 1 fois
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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 EmptyMer 1 Oct - 6:56

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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 04-f_022

- Vue  générale  de  «  Daourat-City  »   (Entr.   Schneider.)
- VUE EN PLAN DE L'USINE-BARRAGE  DE DAOURAT ET   COUPE   TRANSVERSALE   DE   L'USINE

De vocation purement électrique, le barrage-usine de Daourat est une installation d'urgence destinée à satisfaire les besoins croissants de la consommation en attendant l'achèvement des travaux du complexe hydro-électrique de l'oued El Abid. L'usine, comme on le voit sur le plan ci-dessus, forme barrage sur 26 m. de long. Elle comporte deux groupes turbines-alternateurs alimentés chacun par une prise d'eau de deux pertuis équipés de vannes-wagons. La coupe transversale de l'usine, au droit du groupe N° 1, montre l'équipement d'un de ces pertuis, de 9 m. d'ouverture.

... logent dans  des villas  différentes,  mais toutes sont très  confortables.
L'électricité est venue elle aussi, permettant la fabrication abondante de la glace et l'installation dans l'ensemble du centre de l'éclairage privé et public.
Les Daourati (ce néologisme restera-t-il inscrit dans la nomenclature marocaine ?) ont enfin retrouvé le plaisir de boire frais et de voir clair grâce à une ligne de 22.000 volts qui vient de Sidi-Machou à 60 kilomètres en aval. Transformé d'abord en 5.500 volts, le courant est distribué sous 220 volts après passage dans trois transformateurs répartis dans le village.
Tant d'efforts valaient d'être réalisés en raison de l'importance du chantier entrepris qui groupa en août 1949 par exemple 228 Européens travaillant au barrage dont un certain nombre chargés de famille.
Du 1" janvier 1946 jusqu'en avril 1950. date de la mise en eau du barrage, 922 Européens ont travaillé au chantier, tandis que 7.768 Marocains passaient sur les registres des pointeurs. En août 1949, 2.876 Marocains furent employés simultanément sur les différents chantiers du barrage...
Voilà qui donne une idée de l'ampleur de l'œuvre qui devait être réalisée sur le plan strictement humain et social dans un pays où le premier clou restait encore à planter.

LE BARRAGE-USINE
Nous n'aurons pas à rester longtemps sur la fameuse machine à remonter le temps pour retrouver, en pleine activité, le barrage de Daourat, calme et serein aujourd'hui, qui reflète dans son lac le vol des émouchets.
Descendons, si vous le voulez bien, à la station avril 1950. Le lac doit être mis en eau dans quelques jours, d'après les prévisions et l'on s'affaire dans les différentes entreprises et notamment chez le constructeur du barrage lui-même, les Etablissements Schneider, pour respecter scrupuleusement l'horaire imposé. Travailler plus ? Il n'en est pas question car les hommes sont sur le chantier jour et nuit, dans l'aveuglante lumière du soleil ou sous celle plus cruelle encore des projecteurs qui ne laissent aucun recoin dans l'ombre. Le dimanche est une survivance de la vie civilisée que l'on retrouve encore sur les calendriers, mais qui n'a plus sa signification de jour de repos ; quant aux jours de fêtes, ce sont ceux où l'on bat le record de coulée du béton. On parle à Daourat un langage que l'on ne comprend pas partout.
Une équipe jeune et solide, qui a mis son ambition du moment dans la réalisation de ce barrage, donne l'impulsion.
Le jeune ingénieur qui mène tambour-battant les travaux va fumer chaque soir sa dernière cigarette à minuit ou une heure du matin sur le barrage pour voir si tout se passe bien. A ses côtés deux jeunes gens, ses adjoints, sont atteints comme lui de cette redoutable maladie du béton qui abrège les nuits et prolonge démesurément les journées.
— Voyez-vous, me disait l'un d'eux, petit, trapu et coloré, en désignant d'un geste très large l'ensemble des travaux, on suit cela avec le même intérêt que d'autres suivent une course. Nous nous grisons de bâtir...
Cette ivresse de bâtir, les trois jeunes chefs de chantier ont réussi à la faire partager à un grand nombre des Européens qui les entourent, faisant délibérément le sacrifice de leur dimanche et parfois de leurs nuits.
Depuis  trois  ans,  vingt-quatre  heures  sur vingt-quatre, le ...

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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 EmptyMer 1 Oct - 6:59

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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 05-f_022

- Vue d'amont des travaux de Daourat.
En haut, et de gauche à droite : le batardeau-voûte protégeant les pertuis II et III et le batardeau rive droite s'appuyant sur les piles de la prise d'eau (21/4/49).
En bas : les mêmes constructions avec, à gauche les piles en cours d'exécution, au centre l'usine, et à droite le poste de transformation (4/1/50).
(Ph. Gillot)

... concasseur lance dans l'air son impalpable poudre qui fait des bétonneurs autant de bonshommes Noël bien surprenants dans ce décor du Texas et le « blondin » tisse dans le ciel l'interminable et invisible toile d'araignée de son va-et-vient. Pas un mètre cube de béton de l'énorme masse du barrage n'est passé en dehors du blondin dont le conducteur doit montrer une précision et une attention qui ne peuvent se relâcher une seconde.

LES CARACTERISTIQUES DU BARRAGE
Alors qu'une grande partie des aménagements hydrauliques en exploitation, en cours de réalisation ou simplement en projet servent à la fois à la production de force motrice et à l'irrigation, le barrage de Daourat est une installation à vocation purement électrique. Non pas que le problème de l'irrigation ne se posât pas sur cette partie du cours inférieur de l'Oum-er-Rebia. mais bien parce que le barrage-usine de Daourat est en fait une installation d'urgence destinée à satisfaire des besoins d'électricité toujours croissants en attendant l'achèvement des travaux du complexe hydro-électrique de l'Oued El Abid.
Il fallait faire vite et c'est vraiment sous la pression d'une nécessité de plus en plus impérieuse que l'Energie Electrique et l'Administration ont décidé de construire dans des délais rapides le barrage de Daourat, sur le bas Oum-er-Rebia dans un site de gorges étroites oui facilite considérablement les travaux.
L'aménagement comprend essentiellement une usine associée à un barrage à vannes mobiles assurant l'évacuation des crues.
Assis sur des quartzites le barrage de 22 mètres de hauteur relève les eaux à la cote 92.00. Il comporte trois pertuis à vannes de fond susceptibles d'évacuer la crue maximum évaluée à 3.500 m3-seconde avec une surélévation de niveau de un mètre au-dessus de la retenue normale. Les prévisions de crue sont d'ailleurs largement calculées puisque le débit maximum observé jusqu'à présent (février 1942) est de 2.500 m3-seconde ; six éléments de batardeaux peuvent permettre d'effectuer sans encombre les réparations nécessitées par les pertuis.
Les premiers travaux des ingénieurs de l'Energie Electrique avaient laissé prévoir l'évacuation des crues par des pertuis supérieurs fermés par des clapets en même temps que par des pertuis inférieurs équipés de vannes pour assurer le dévasement simultané de la retenue. En fait, des essais sur modèles réduits exécutés dans leurs laboratoires de Grenoble par les ateliers Neyret-Beylier et Piccard-Pictet ont permis de faire l'économie des vannes supérieures.
Les crues de 3.500 m3 seront donc évacuées pour la plus grande partie (3.360 m3) par les pertuis inférieurs de 10 mètres x 7 m. 30 fermés par des vannes à secteur. Pour le reste (140 m3-s.) le déversement se fera directement sur le couronnement de l'ouvrage, le seuil déversant étant prolongé vers l'aval par un voile muni latéralement de déflecteurs destinés à ramener la lame dans l'axe des pertuis et à protéger les tourillons et les mécanismes de manœuvre des vannes contre le déversement.
En fait, le déversement superficiel très faible a surtout pour but de régler approximativement le niveau de la retenue sans ...


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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 EmptyJeu 2 Oct - 7:34

page 64

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 06-f_022

- A gauche : le bétonnage de l'usine de Daourat. On distingue les goulottes qui amènent le béton sur le lieu de son utilisation (15/2/49).
- Au centre : les trémies de réception du béton et les échafaudages tubulaires.
- A droite : une partie de l'usine terminée pour permettre le montage du pont roulant. La pile I/II est reliée au rocher de rive gauche par un batardeau (21/6/49).
(Ph. Gillot)

... manœuvres trop fréquentes des vannes et d'éliminer les corps flottants.
L'usine proprement dite forme barrage sur une longueur de 26 mètres. La prise d'eau comporte deux pertuis de 9 mètres d'ouverture séparés par une pile centrale de trois mètres. Chacun des pertuis est lui-même partagé par une pile plus petite qui réduit la largeur des ouvertures à 3 m. 90.
La chute maximum utilisable est de 20 m. 75 et à la limite inférieure d'utilisation, elle demeure de 14 m. 50.
La hauteur de la tranche d'eau utilisable est de 6 m. 25, la capacité de la retenue utile étant de 13.000.000 de mètres cubes (pour une retenue totale de 23.000.000 de mètres cubes.)

L'EQUIPEMENT DE L'USINE
L'usine proprement dite comprend deux prises d'eau distinctes avec, pour chaque prise deux pertuis équipés de vannes-wagons de 3 m. 90 sur 4 m. 86 ; deux bâches spirales en béton armé, deux turbines Kaplan-Escher-Wyss tournant à 250 t.-minute, absorbant chacune un débit maximum de 50 m3-seconde ; deux alternateurs Fives-Lille de 8.500 kW. sous 5.500 volts.
Le courant oroduit à 5.500 volts est transformé en 150.000 volts et en 22.000 volts.
Le poste 150.000 comporte deux transformateurs 5.500-150.000 de 20.000 kVA avec deux départs vers Im Fout et Tit-Mellil. Le poste 22.000 volts comporte 2 transformateurs de 1.000 kVA avec trois départs (Saïd Machou, Rive Gauche et réserve.)
Le fonctionnement des différentes installations de l'usine est assuré et contrôlé à partir d'une salle des tableaux parfaitement aménagée. Les commandes se font par relais électriques et les contrôles par des voyants lumineux. Vingt-sept kilomètres de câbles ont été nécessaires pour l'installation de l'ensemble des commandes et des contrôles de la salle des tableaux équipée par les Etablissements Jeumont.

LES DIFFICULTES
Chaque barrage pose une longue série de problèmes particuliers à résoudre. C'est sans doute pour ces raisons que les bâtisseurs de barrages travaillent avec tant d'enthousiasme, stimulés par les obstacles à surmonter et les réussites difficiles.
A Daourat, les principales difficultés furent celles du matériel à utiliser pour l'édification du barrage lui-même dont les travaux commencèrent à une période de pénurie relative où l'entreprise trouvait avec peine à se procurer le nombreux et divers matériel nécessaire pour approvisionner suffisamment ce monstre dévorant qu'est un chantier de barrage.
Enfin, difficulté souvent rencontrée sur les grands chantiers du Maroc et toujours mal surmontée : celle de la main-d'œuvre. Le recrutement en fut à Daourat presque exclusivement local et les conducteurs de travaux trouvèrent en face d'eux au début, des ouvriers qui, souvent pour la première fois, tenaient dans leurs mains une pelle ou une pioche. Certains d'entre eux firent preuve cependant de beaucoup d'habileté et de zèle par la suite.

LE ROI BETON
Un barrage, c'est avant tout, encore et toujours du béton. En plein travail, on a coulé à Daourat plus de 3.000 m3 par mois. C'est peu, pourra-t-on dire. Certes, mais, c'est du béton armé que l'on a coulé partout et les 80.000 m3 utilisés dans l'ensemble ne sont point allés sans 2.000 t. de ferraille et sans un impressionnant kilométrage d'échafaudages tubulaires, véritable scénic-railway sur lequel couraient les wagonnets de béton.
Casablanca fournit le ciment, la mer une partie du sable et une carrière de calcaire, à 4 kilomètres du barrage les éléments fins du béton. C'est sur place que l'on trouva les quartzites qui donnèrent les gros éléments.
Une station de concassage a été installée entre la cote 122 et la cote 95 avec un côté calcaire et un côté quarzites. Les agrégats, à la sortie du concasseur, sont amenés à une bétonnière de 1500 litres par wagonnets doseurs. Quatre dosages ont été retenus : 200 kilogs de ciment par mètre cube. 250, 300 et 350. Exceptionnellement on fait du béton à 600 kilogs pour les piles des pertuis et quelques autres travaux spéciaux.
De la bétonnière (qui est doublée par une bétonnière de secours d'égale capacité), le béton est transporté par un « blondin » dont l'axe est situé en amont du barrage. De là il se déverse directement sur le lieu d'utilisation ou est transporté par wagonnet.

ET VOICI L'ŒUVRE ACHEVEE
Le barrage de Daourat est aujourd'hui terminé. Les arbres de l'orangerie, que l'on a pu épargner, se mirent dans un magnifique lac de 260 hectares.


A propos du « Blondin

Jean - François GRAVELET, plus connu sous le nom de « Blondin » naquit en 1824 à Saini-Omer, ce qui n'est guère remarquable, et mourut à Londres, dans son lit, en 1897, ce qui ne l'est pas plus.
Cependant Blondin dans l'intervalle, s'était livré à un certain nombre d'excentricités qui firent de lui l'un des hommes les plus célèbres du XIX siècle. Il se spécialisa notamment dans la traversée du Niagara sur un fil et tint le pari de faire une omelette au beau milieu des chutes et de la manger.
Il réussit peu de temps après à convaincre un de ses compagnons qu'il entraîna dans son aventure en le portant sur les épaules. Une foule énorme guettait les deux hommes et des paris fabuleux étaient engagés sur Blondin. L'un de ceux qui avait misé une forte somme sur son échec avait même eu la délicate idée d'augmenter ses chances en sabotant l'un des haubans qui tenait le câble. Blondin réussit néanmoins sa traversée dans des circonstances extrêmement périlleuses dont son « passager » se souvint jusqu'à son dernier jour.
C'est en souvenir du curieux homme et de ses exploits que les entrepreneurs appellent « blondin » l'appareil de levage et de transport qui glisse, d'une rive à l'autre d'une vallée pendant la construction des barrages.
Ce point de la petite histoire, trop souvent ignoré valait, croyons-nous, d'être souligné.


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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 07-f_022

- Cie de FIVES-LILLE, Paris.

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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 09-f_022

- Vue aérienne du barrage et de l'usine de Si Saïd Machou donnant bien l'idée du site avec la galerie d'amenée souterraine (1 km. 500) indiquée en pointillé, tandis que les méandres de l'Oum-er-Rebia s'étendent sur 13 kms. La dénivellation entre le barrage et l'usine est de 13 m. Réalisation S G E. (Ph. Flandrin)


LE BARRAGE DE SI SAID MACHOU


Lorsqu'on arrive à Si Saïd Machou, venant de Casablanca ou de Mazagan, c'est, au détour de la route, le barrage que l'on aperçoit en premier. L'usine est en effet de l'autre côté de la colline, à 1 km. 500 à peine, à vol d'oiseau ; mais l'Oum-er-Rebia, pour aller de l'un à l'autre, en son cours sinueux, aura parcouru 13 kilomètres, abaissant son cours de près de 13 mètres.

Il s'agit là du premier ensemble hydro-électrique réalisé au Maroc, puisque, à l'étude dès 1917, il fut mis en chantier en 1925 et entra en service quatre ans après.

UN BARRAGE SANS PRÉTENTION
Le barrage, de proportions moyennes, solidement assis sur un banc de grès dur, porte le pont-route que nous venons de franchir. Sa partie centrale est constituée de cinq piles, foncées à plus de 11 mètres sous le lit de l'oued, et entre lesquelles ont été ménagés quatre pertuis, larges de 12 mètres et hauts de 8, arasés à la cote 26, et occupés par quatre vannes doubles Stoney. Celles-ci portent chacune à leur partie supérieure une petite vanne indépendante, haute de 2 m. 50, ce qui permet d'évacuer jusqu'à 500 m3-s., sans avoir à manœuvrer les vannes principales. Lorsque celles-ci entrent en jeu, mues par des treuils à commandes électriques, logés dans une passerelle dominant le barrage, c'est une crue de 4.500 m3-s. qu'il est possible d'évacuer ; or le débit le plus important enregistré a été de 2.500 m3-s., en février 1942.
Un service de surveillance est détaché en permanence de l'usine, veillant à l'entretien, et à l'exécution des manœuvres.
Sur la gauche de cette partie centrale, l'ouvrage se poursuit par une digue en terre longue de 45 mètres, protégée sur l'amont par un mur de soutènement de 2 mètres d'épaisseur, tandis qu'à droite, entre les piles et l'ouvrage de prise d'eau, une partie arasée à la cote 34 sert de déversoir. Sur cette rive, au centre d'un seuil d'une quarantaine de mètres, et révélée à nos yeux par un léger tourbillon, part le souterrain, protégé par une grille et une vanne-wagon, à la cote 28,50.
Après quelques kilomètres, la route amorce une descente pour rejoindre l'oued, et soudain, entre les hautes tiges des fleurs d'aloès qui la bordent, nous apercevons l'usine. Là aussi, on est frappé par la sobre élégance de la construction, aux lignes nettes, dont la couleur ocre s'harmonise aux collines dénudées environnantes, et qui pourtant est née à l'époque du « Modem' Style »...
Nous retrouvons, comme à chaque fois, le groupe des villas du personnel, et la petite colonie — 10 Européens et 40 Marocains — qui assure la marche de l'usine.

L'USINE
Mais reprenons le cours logique de l'eau, de l'eau utile, que nous avons quitté au barrage. Elle arrive, en ligne droite, par une conduite souterraine, longue de 1.425 mètres, dont la section, circulaire, mesure 6 m. 50 de diamètre, entièrement bétonnée, qui a coûté trois ans de peines et qui débouche par un ajutage rectangulaire, dans un vaste bassin, accolé à l'usine, entre celle-ci et la montagne.
Ce bassin de mise en charge, rectangulaire, et d'une contenance de 24.000 m3, faisant fonction de cheminée d'équilibre, forme déversoir sur un de ses côtés, arasé à la cote 34,60. Il maintient en même temps en charge le tunnel d'amenée, dont la dénivelée totale n'est que de 1 m. 10.
Et, dans la paroi de cette chambre d'eau contiguë au bâtiment de l'usine, quatre prises protégées par des grilles et munies ...


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MessageSujet: L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC.   L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 EmptyVen 3 Oct - 7:42

page 68

L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 10-f_022

- Le hall des turbines de Si Saïd Machou, alternateurs triphasés de 6.500 kVA, 5.500 v., 187 t/m, 50 Hpz fournis par les C.E.F. (Alsthom) (Ph. Studios du Souissi)

... de vannes doubles à glissières, assurent l'alimentation individuelle de chacune des quatre turbines.
Nous voici à l'étage inférieur du bâtiment, et apercevons à nos pieds le sommet des quatre turbines, chacune dans son alvéole ronde. Trois d'entre elles tournent à plein régime, comme le montrent les biellettes de commande des directrices qui convergent vers l'axe de la turbine, ce qui signifie que l'eau est admise au maximum, c'est-à-dire à la cadence de 36 m3 par seconde, la hauteur de chute étant approximativement de 17 mètres.
Ces turbines, fournies par la maison C.E.F. (Constructions Electriques de France), sont du type Francis.
Après avoir longé les filtres où passent chaque seconde les 12 m3 d'air indispensables au refroidissement des alternateurs, et dont les multiples volets apparaissent sur la façade « oued » de l'usine, nous grimpons à la salle des machines. Là, dans la haute et vaste salle, longue de 60 mètres, trônent les quatre alternateurs, de 6.500 kVA chacun, masses trapues et noires, dont les cuivres reluisent. Entraînés par leurs turbines respectives, au rythme de 187 tours-minute, ils fournissent un courant triphasé de 5.500 volts, à la fréquence normale de 50 périodes-seconde.
A 15 mètres au-dessus de nous, tout près du plafond, on aperçoit un pont-roulant de 60 tonnes, nécessaire aux manipulations des diverses pièces de ces groupes, qui pèsent chacun, au total — partie fixe et partie tournante — 160 tonnes.
A côté de ces « Quatre Grands », deux groupes auxiliaires de 700 kVA fournissent le courant nécessaire à l'usine elle-même et à ses annexes.

Le poste de transformation.
Le poste de transformation est séparé du premier bâtiment par le canal d'évacuation du trop-plein de la chambre d'eau, et relié à la chambre des machines par la galerie des câbles, long corridor souterrain où courent quatre rangs d'étagères portant les gros câbles isolés.
Le poste intérieur comprend : — une salle de l'appareillage à 5.500 volts, où le courant est amené directement des alternateurs à un double jeu de barres, sur lesquelles sont branchés les départs ;
— une salle « 60.000 volts », avec deux transformateurs triphasés de 5.500-60.000 volts, chacun d'une puissance de 10.000 kVA, et constitué de trois éléments monophasés, un septième élément étant en réserve. Chaque élément contient plus de trois tonnes d'huile, maintenues en circulation constante, et refroidies en sous-sol par passage dans des serpentins sur lesquels ruisselle de l'eau froide.
Les deux départs 60.000 volts se font : l'un sur la centrale des Roches-Noires à Casablanca, l'autre sur Sidi El Aïdi, poste situé entre Casablanca et Settat, et où convergent également la ligne venant du Sud (Im'Fout et Lalla Takerkoust) et celle du sud-est (Kasba Zidania) ;
— une salle « 22.000 volts », comprenant deux transformateurs triphasés de 5.500-22.000 volts, de 1.000 kVA chacun, avec un départ bifurquant sur Azemour-Mazagan, et sur Bir-Djedid Chavent, et un autre rejoignant Daourat.

Une usine sans histoire
Nous rejoignons maintenant l'immeuble principal où il nous reste à voir le cerveau de toute cette machine : le « tableau ».
Celui-ci est situé à un angle de la salle des machines qu'il domine en encorbellement. Et tandis que monte vers nous le frémissement sourd des groupes en action, nous jetons un coup d'œil aux deux pupitres de marbre gris, placés face à face, où brillent des lampes rouges, vertes et blanches, et où sont rassemblés les organes de commande, ainsi que des indicateurs de voltage, d'ampérage, de fréquence.
De même, sur les trois murs qui nous entourent, d'autres panneaux de marbre supportent les appareils de contrôle et les régulateurs de tension. Car, sans que l'usine soit du type « automatique », on a multiplié les dispositifs de protection et de surveillance, dont les indications reproduites ici permettent au chef de quart de suivre à son poste toute la marche de l'installation. Celui-ci n'a d'ailleurs pas gardé mémoire du moindre « pépin ».
Il s'affaire pour l'instant : sur l'ordre du Poste Central de Répartition il va mettre en route le 4e groupe. La nuit vient de tomber, et en effet les grandes baies vitrées se sont obscurcies ; là-bas, dans les villes, les moteurs tournent, et les lampes innombrables s'allument, et les uns et les autres réclament « leur » courant... Pour le leur fournir, l'usine va tourner à plein...
Face au tableau de commande, le chef de quart préside à cette opération ; deux gestes : il ferme les sections du groupe, et commande l'ouverture d'admission des vannes de la turbine. A l'autre extrémité du vaste hall, à côté du groupe qui va s'ébranler, une lampe s'est allumée ; le surveillant-machiniste marocain, qui à ce signal, refait les gestes nécessaires appris depuis quinze ans, car c'est lui qui va progressivement lancer la machine, en ouvrant peu à peu les directrices de la turbine.
Au tableau, l'aiguille du voltmètre frémit, puis monte doucement, pour venir s'arrêter à la graduation 5.500 : la turbine est lancée ; reste à mettre le groupe en circuit. Au-dessus du tableau, un cadran où tourne une aiguille : l'indicateur de synchronisme. Le bon moment, pour actionner le levier, est celui où l'aiguille passe en face du repère, tandis qu'à chaque passage deux lampes s'allument. Deux essais... l'aiguille tourne vite, trop vite, nous semble-t-il, à nous profanes : trois essais ;: et enfin, l'aiguille s'immobilise. Le groupe débite sur le réseau ; l'upine tourne à plein régime.

Son rôle dans l'ensemble.
Si Saïd Machou, avec sa production annuelle de 65.000.000 de kWh, est essentiellement une usine de « pointe », dont le rôle est de tourner surtout aux heures de forte consommation, c'est-à-dire, entre 10 h. 30 et 12 h. 30, et de 18 heures à 21 heures. Car, usine au fil de l'eau, elle ne dispose pas d'une réserve d'eau considérable : au maximum 1.000.000 de m3 utilisables. Elle doit donc, aux heures creuses, accumuler les débits qui lui arrivent, pour les turbiner à ces heures de pointe. C'est donc une étroite collaboration qui a été nécessaire, avec Im-Fout d'abord, et maintenant avec Daourat, en tenant compte de « l'élongation » ou laps de temps que met l'eau pour parvenir de Daourat à Machou et qui est en moyenne de 8 heures.
C'est donc dès maintenant un véritable système que forment ces trois usines, et dont l'efficacité se trouvera grandement accrue lors de la mise en route du complexe de l'Oued El-Abid.


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- Le barrage d'EI Kansera achevé, peu avant sa mise en eau (1934) (Omnium d'Entreprises.)
- L'usine d'EI Kansera et son poste intérieur. Puissance totale 16.000 kVA. A droite, les deux transformateurs de 5.500/60.000 volts de 8.000 kVA et les disjoncteurs de 75.000 volts (Alsthom).


Le barrage d'EI Kansera


C'est encore le souci de l'irrigation et de la régularisation du débit d'un oued qui est à l'origine de l'édification du barrage d'EI Kansera.
C'est en 1926 que l'Etat Chérifien entreprit de barrer l'Oued Beth, un des affluents du Sebou, afin de créer une retenue où s'accumuleraient les eaux d'hiver et de printemps qui seraient restituées en été dans les canaux d'irrigation de la plaine du Gharb. Cet ouvrage fut achevé en 1934.
Edifié à l'entrée de gorges assez étroites, le barrage retient 227 millions de mètres cubes. Sa hauteur totale au-dessus des fondations est de 63 mètres.
Son couronnement a une longueur de 186 mètres sur 6 mètres de largeur. Pour réaliser cette œuvre, des terrassements dans le rocher ont intéressé 364.000 mètres cubes. 198.000 mètres cubes de béton ont été mis en œuvre et 1.170 tonnes d'armature utilisées. Le tonnage de ciment injecté en fondation atteint 8.800 tonnes et la longueur des forages effectués dans la roche 26.600 mètres.
L'Energie Electrique du Maroc, afin de renforcer la sécurité de la distribution du courant dans le nord du Maroc, et de disposer d'un maximum d'énergie en saison sèche, décida d'accoler à ce barrage une usine hydro-électrique.
Dans le corps même du barrage des prises d'eau ont été aménagées qui alimentent une conduite en charge de 900 mètres de long, aboutissant à une cheminée d'équilibre et à deux conduites forcées de 30 mètres.
Les prises d'eau peuvent débiter chacune 20 mètres cubes-seconde. Elles sont complétées par deux conduites métalliques de prises de 2 m. 80 de diamètre et de 56 mètres de longueur se réunissant dans une « culotte » ancrée dans un massif de béton armé.
Un canal d'amenée souterrain de 870 mètres de longueur et de 4 mètres de diamètre est creusé parallèlement à la gorge de l'oued. Ce canal est revêtu d'une couche de gros béton et d'une couche de gunite de 8 cm. d'épaisseur avec armatures longitudinales et cercles transversaux afin de résister aux pressions, le canal traversant des bancs de marnes plus ou moins comprimés.
A l'extrémité aval de ce souterrain se trouve une cheminée d'équilibre au pied de laquelle est noyée une culotte métallique partageant les eaux entre deux conduites descendant aux turbines presque verticalement.
L'usine hydro-électrique est équipée de deux turbines à réaction type Francis, à axe vertical, dont la puissance unitaire varie de 4.450 CV à 9.800 CV. Deux alternateurs à courant triphasé sont accouplés directement aux turbines.
Une salle spéciale abrite un appareillage 5.500 volts comprenant : jeux de barres, cellules à haute tension, interrupteurs des groupes, services auxiliaires, etc...
Le poste de transformation est équipé de deux transformateurs 5.500-60.000 volts triphasés de 8.000 kVA. de deux départs de lignes de 60.000 volts sur Meknès et Fès d'une part, Port-Lyautey et Casablanca d'autre part, de deux départs de lignes à 22.000 volts l'un sur Khemisset, l'autre sur Sidi Sli-mane.
Naturellement ce poste est doté de tous les dispositifs de sécurité indispensables.
Cette centrale, terminée en 1935, entra immédiatement en fonctionnement et joua jusqu'en 1943 le rôle d'usine de pointe. A cette époque, un des groupes de l'usine dut être démonté pour être transféré à l'usine provisoire d'Im'Fout où il est revenu depuis.
Le fonctionnement de l'usine d'EI Kansera est semi-automatique, c'est-à-dire que sa mise en route se fait au tableau par la simple manœuvre d'un commutateur à tirette qui met en route un groupe de démarrage. Celui-ci ouvre la vanne-papillon puis le régulateur du groupe intéressé qui démarre alors jusqu'à atteindre une vitesse voisine de la vitesse normale. La suite des opérations, couplage sur le réseau, etc., se fait selon les procédés habituels.





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- Compagnie d'Eclairage et de Force au Maroc, Casablanca.
- Electro-Cable, Paris.

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- Vue générale du barrage de Lalla Takerkoust et de son lac de retenue. (Ph. Flandrin)

LE BARRAGE SUR L'OUED N'FIS : LALLA TAKERKOUST



L'Oued N'Fis, descendant du Grand Atlas, coule du sud au nord avant de se jeter dans l'Oued Tensift à 40 kilomètres à l'ouest de Marrakech. Les habitants du Raouz, depuis la plus haute antiquité, utilisaient ses eaux pour irriguer leurs terres. Malheureusement, en raison de l'irrégularité de son débit et de ses crues subites, le N'Fis ravageait plus souvent les terres du Haouz qu'il ne les enrichissait.
En 1931 le Protectorat entreprit de barrer la rivière, afin de retenir pour l'été ses eaux d'hiver et de printemps. Mais le lieu le plus propice à l'édification de ce barrage se trouvait au débouché même de la montagne, sur la plaine du Haouz, et à 2 kilomètres en aval du village et de la source sacrée de Lalla Takerkoust.
Soucieux de respecter coutumes et traditions locales, les Français, avant d'apporter aux habitants du Haouz les bienfaits d'une irrigation rationnelle, entreprirent de transporter le village et son marabout trois kilomètres plus loin, en aval du barrage, afin de lui épargner la disparition sous les eaux du lac artificiel que le dit barrage allait créer.
Pierre à pierre, le village fut reconstruit dans l'état exact où il avait été trouvé, et la source sacrée elle-même, grâce à un captage habile, fut amenée à ressurgir dans le nouveau village au point exact où elle jaillissait dans l'ancien. Ainsi les Marocains retrouvèrent tout en l'état où ils avaient connu ce lieu de pèlerinage.
Le barrage fut achevé en 1936. Sa hauteur maxima au-dessus des fondations est de 62 mètres, sa longueur en couronnement étant de 357 mètres sur 5 m. 37 de large. Cet ouvrage est du type poids, sans courbure. Son volume est de 150.000 mètres cubes.
L'Energie Electrique profita de ces travaux pour établir une usine comparable à celle d'El Kansera sur l'Oued Beth. Elle fut établie sur la rive gauche de l'oued à une centaine de mètres du barrage.
La priorité devant toujours être assurée à l'irrigation, un bassin de compensation dut être établi en aval de l'usine. En effet, l'eau usinée est d'abord restituée à l'oued et s'écoule librement pendant 1.500 mètres. Elle s'accumule à nouveau alors devant un barrage compensateur du type voûte, qui a pour but de régulariser pour l'irrigation le débit variable de l'eau turbinée.
La retenue de ce barrage de compensation est de 500.000 m3. Un canal en dérivation, commandé par une vanne automatique, suit le cours de l'oued sur une distance de 15 kilomètres, avec une pente aussi faible que possible, si bien qu'à la fin de son parcours, à Agadir Tachraft, le canal se trouve à 70 mètres au-dessus du N'Fis. Un projet prévoit l'installation d'une usine hydro-électrique automatique à cet endroit, afin de profiter de cette dénivellation.
Les eaux acheminées par le canal passent alors en siphon sous l'Oued N'Fis pour alimenter sur la rive gauche la séguia principale de la plaine du Haouz.

L'USINE ELECTRIQUE
L'usine terminée en 1938 est alimentée par une prise d'eau ménagée dans le barrage à 26 m. 60 au-dessous des plus hautes eaux, ce qui correspond à une retenue de 8.400.000 m3, la retenue maxima étant de 50.700.000 m3. Le lac artificiel mesure 308 hectares. Le débit de la prise d'eau est de 21,5 m3-seconde. Une conduite forcée en viroles de tôles d'acier de 2 m. 80 de diamètre et de 80 mètres de longueur, amène l'eau aux turbines par l'intermédiaire de deux dérivations de 6 mètres et de 7 m. 50 de longueur.
Le bâtiment de l'usine à ossature en béton armé, comporte deux fosses dans lesquelles sont logées les turbines, trois étages et une terrasse qui supporte le poste de transformation, à l'exception des transformateurs eux-mêmes.
L'étage inférieur se trouvant à la cote 609,25 et le niveau des plus hautes eaux du canal de fuite pouvant atteindre la cote 614, les murs de toutes les salles sont en matériaux étanches.
L'équipement hydro-électrique comprend deux groupes, chacun constitué par une turbine-tourbillon à axe vertical tournant à 375 tours-minute, capable d'absorber 10 m3-seconde sous une chute nette de 43 mètres et un alternateur à courant triphasé de 5.500 kVA ; un transformateur élévateur 5.500-60.000 volts de 5.500 kVA ; un appareillage 5.500 volts permettant la marche de secours croisée entre les groupes turbines-alternateurs et les transformateurs.
Le poste de transformation est équipé d'un jeu de barres sur leauel se branchent un départ 60.000 volts reliant l'usine au réseau général à Marrakech ; deux transformateurs 60.000-5.500 volts de 5.500 kVA, deux transformateurs 60.000 - 22.000 volts de 500 kVA alimentant un départ 22.000 volts vers Amizmiz et les mines d'Azgour.
La centrale de Lalla Takerkoust est à fonctionnement semi - automatique comme celle d'El Kansera.
Sa mise en route se fait du tableau par un commutateur à tirette qui commande l'ouverture des vannes papillons et les aubes directrices des turbines. Lorsque les groupes ont atteint leur vitesse de régime, la suite des opérations se fait par les procédés habituels.




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- L'usine  hydro-électrique  de  Fès-aval,  le  canal  de  fuite,  et  au fond,  les conduites forcées.

Les usines hydro-électriques de Fès-amont et de Fès-aval


C'est en 1931 que l'usine hydro-électrique de Fès fut reliée au réseau général de distribution de l'Energie Electrique du Maroc par l'intermédiaire d'une ligne de 60.000 volts. En même temps l'Energie Electrique prenait à sa charge l'exploitation de cette usine locale, fonctionnant depuis 1914.
Le  premier  concessionnaire  avait  utilisé   deux   des   nombreux petits cours d'eau qui dévalent de l'amphithéâtre où s'est bâtie la Médina de Fès, l'Oued Fès et l'Oued Es-Zitoun, pour la raison suivante.
En amont de la ville, ces deux oueds coulent à peu près parallèlement à un kilomètre l'un de l'autre, l'Oued Es-Zitoun étant sensiblement plus bas que l'Oued Fès.
Un canal d'amenée fut construit entre les deux oueds, sur une distance de 400 mètres environ, aboutissant à un bassin de mise en charge d'où partent deux conduites forcées en acier d'un mètre de diamètre. Le débit utilisable est d'environ 2 m3-seconde, en raison de l'utilisation de la plus grande partie des eaux pour les besoins de la ville. Les conduites forcées desservent sous 60 mètres de chute, trois groupes turbines-alternateurs de 500 kVA chacun, sous 5.500 volts.
Le bâtiment de l'usine se trouve sur les berges mêmes de l'Oued Es-Zitoun. Un poste de transformation à charpente métallique assure la liaison de l'usine avec le réseau 60.000 vols. Il comprend quatre transformateurs triphasés 60.000-5.500 volts de 1.200 kVA, un transformateur 60.000-22.000 volts de 500 kVA et tous les appareils de sectionnement, de protection et de comptage.
Trois départs en 5.500 volts desservent la ligne de Fès et deux autres départs en 5.500 volts assurent la liaison avec l'usine de Fès-Aval, de construction plus récente. Un départ en 22.000 volts alimente la ligne Fès-Immouzer.

FES-AVAL

L'électrification du chemin de fer Petitjean-Fès et la nécessité d'éliminer tous les risques inhérents aux distributions situées en bout de ligne, imposèrent à l'Energie Electrique du Maroc l'accroissement de sa production locale. C'est ainsi que dès 1932 fut entreprise la construction d'une nouvelle usine qui prit le nom de Fès-Aval.
Cette nouvelle usine fut en effet aménagée en aval de la ville. Elle utilise, au fil de l'eau, le débit très régulier de 3 m3-seconde à l'étiage (11 m3-sec. aux plus fortes crues) de l'Oued Kherareb, affluent du Sebou.
Le Kherareb est formé des deux oueds oui ont servi à l'alimentation de l'usine de Fès-Amont. l'Oued Fès et l'Oued Es-Zitoun qui, après avoir traversé la ville, changent de nom comme il arrive fréquemment au Maroc, et deviennent alors l'Oued Bilendoum et l'Oued Zhoun.
Commencée en 1932, cette usine fut achevée en 1934. Distante de Fès-Amont de 5 kilomètres seulement, elle est entièrement automatique et commandée depuis la première.
Les installations comprennent un barrage de prise d'eau, une prise d'eau, un bassin de décantation, un canal d'amenée, une chambre d'eau et deux conduites forcées.
Implanté à cheval sur les deux oueds Bilendoum et Zhoun juste avant leur confluent, le barrage comprend une passe de 5 mètres de largeur sur chaque oued, fermée par une vanne de 2 m. 50 de hauteur. Un déversoir construit entre les deux oueds permet une évacuation des crues jusqu'à 100 m3-seconde.
La prise d'eau est située en bordure de l'Oued Bilendoum. Le seuil en est surélevé au-dessus du radier de façon à limiter l'abaissement du plan d'eau lors des plus petits débits. Faisant suite à la prise d'eau, le bassin de décantation est long de 35 mètres et divisé en deux chambres pouvant être utilisées simultanément ou individuellement. Vannes et dégrilleurs automatiques permettent d'évacuer directement dans l'oued les matières déposées par les eaux.
Le canal d'amenée à écoulement libre, de pente uniforme de 1,4 m/m. à 2.800 km. de longueur, dont 1.550 mètres en souterrain et 1.250 mètres en bâche armée. Le souterrain a un profil d’égout de 2 mètres de haut sur 1 m. 80 de large. Son revêtement est en gros béton. La partie sous bâche est à profil carré de 1 m. 65 de côté.
Pour franchir l'Oued Bou-Kherareb, il fallut construire un aqueduc de 85 mètres. Deux autres ouvrages moins importants permettent la traversée de ravins. Le canal peut assurer un débit de 4 m3-seconde.




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L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 15-f_020

- Le poste de transformation des usines hydro-électriques de Fès.

La chambre d'eau est divisée en deux parties par une cloison formant déversoir qui ne laisse évacuer qu'un débit de 4 m3-seconde. Enfin, les deux conduites forcées qui lui font suite ont chacune une destination particulière. La première, d'un diamètre de 1 m. 40, alimente les deux groupes de l'usine. L'autre; d'un diamètre de 1 m. 10. évacue les eaux de trop-plein dans le canal de fuite. Leur longueur totale est de 410 mètres.

L'USINE ELECTRIQUE
L'usine occupe une superficie de 20 mètres sur 8. La salle des machines abrite deux groupes horizontaux. Le sous-sol comporte les fosses des aspirateurs en communication avec le canal de fuite. Ce bâtiment est muni d'un pont roulant de 9 tonnes. Une annexe abrite l'appareillage à 5.500 volts et les départs vers le poste de transformation de Fès-Amont.
Tout le bâtiment a été construit en béton armé avec remplissage en briques du pays. Il ne comporte ni fenêtres ni panneaux ouvrants. En effet, l'usine étant automatique ne requiert la présence d'aucun personnel d'exploitation. L'éclairage est assuré par bouteillons de verre scellés dans les parois et l'aération par lanterneaux munis de grillages très fins et de filtres à air anti-poussières.
Les deux turbines sont du tvpe Francis à axe horizontal. Tournant à 750 tours-minute, sous une chute nette de 52 mètres, elles développent une puissance de 1.350 CV.
Ces turbines sont munies d'une vanne papillon de 0 95 de diamètre ; d'un régulateur automatique entraîné par courroie ; d'un déchargeur actionné par le régulateur ; d'un régulateur de niveau et d'un limiteur de vitesse.
Deux alternateurs à courant triphasé à 50 périodes de 1.180 kVA sous 5.500 volts sont accouplés directement avec les turbines. L'appareillage est restreint, puisqu'il ne comporte que deux départs à 5.500 volts reliant chaque groupe aux jeux de barres de l'usine de Fès-Amont. Deux transformateurs de 20 kVA abaissent la tension à 220 volts et alimentent les auxiliaires.
Entièrement automatique, comme nous l'avons dit, cette usine fonctionne ainsi :
La mise sous tension de la ligne de 5.500 volts correspondant à un groupe provoque les opérations successives suivantes :
1" ouverture de la vanne papillon ;
2" déverrouillage du régulateur ;
3" mise en route de la pompe à huile commandant le régulateur ;
4" ouverture partielle des directrices et démarrage de la turbine ;
5" excitation de l'alternateur ;
6" synchronisation de l'alternateur avec le réseau ;
7" fermeture de l'interrupteur de départ pour la mise en parallèle ;
8" réglage de la charge des groupes en fonction du niveau d'eau dans la chambre de mise en charge.
L'arrêt d'un groupe ou des deux groupes se fait automatiquement par relais dès que la puissance à fournir se maintient nulle pendant un certain temps. En cas de perturbation, quelle qu'en soit la cause, un système d'appareillage de sécurité entraîne l'arrêt immédiat automatique des groupes.
Le long du bâtiment de l'usine, et dans le prolongement des conduites forcées, le canal de fuite rejoint l'Oued Bou-Kherareb. Il est bétonné sur 75 mètres de longueur.
L'ensemble des usines de Fès-Amont et de Fès-Aval sont susceptibles, en année d'hydraulicité moyenne, de fournir un total de 20 millions de kilowatt-heures.

L'USINE DE MEKNES

Cette usine locale a été raccordée au réseau, comme le furent les centrales thermiques de Salé, Mazagan et Safi au fur et à mesure de son développement. Elle utilise le cours de l'Oued Bou-Fekrane qui traverse Meknès et dont le cours, en amont, a une pente assez prononcée.
Les installations comprennent une prise d'eau à 8 kilomètres au sud de Meknès, un canal d'amenée de 4 kilomètres, bétonné en grande partie, un bassin de mise en charge d'une capacité de 10.000 m3 dominant directement le lit de l'oued, une conduite forcée en acier de 100 mètres environ amenant l'eau aux turbines.
L'usine elle-même, bâtie sur la rive de l'oued est équipée de trois groupes turbines-alternateurs de 200 kW, capables d'usiner chacun 400 litres-seconde sous une chute de 52 mètres.
L'équipement du poste de transformation comprend quatre transformateurs 60.000-5.500 volts triphasés dont deux de 2.500 kVA et deux de 1.200 kVA, ainsi oue deux transformateurs 60.000-22.000 volts de 500 kVA. Ils assurent la fourniture du courant en 5.500 volts à la ville de Meknès et en 22.000 volts à la région des Béni M'Tir et aux centres d'El-Hajeb, Azrou et Ifrane.


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QUELQUES PROJETS
de l'équipement hydro - électrique


L'équipement hydro-électrique du Maroc ne s'arrête évidemment pas au programme actuellement en cours, et dont nous venons de passer en revue les divers éléments. Car la demande de courant électrique va vraisemblablement aller croissant longtemps encore, et d'autre part, étant donné l'augmentation continue et importante de la population, l'irrigation sera sans cesse à l'ordre du jour.
La liste serait longue à énumérer, de toutes les installations nouvelles restant possibles. Elle englobe à la fois celles dont les plans ont été menés à leur presque achèvement, et dont déjà les travaux d'approche s'effectuent, celles qui ne sont encore qu'à l'état de projets ou d'avant-projets, et pour lesquelles les bureaux d'études sont à la recherche de la solution la plus avantageuse, celles enfin qui ne sont que des suggestions, des idées lancées, et dont certaines feront peu à peu leur chemin vers la réalité.
C'est là un monde essentiellement mouvant, qui évolue chaque jour, sous l'impulsion de mille facteurs : recherches géologiques, développement des régions avoisinantes, situation générale de l'économie du Maroc et aussi du monde.

L'AMENAGEMENT DE LA MOULOUYA
Commençons par les éléments les plus solides, par ceux dont la réalisation est acquise et oui déjà font l'objet des premiers travaux.
Au premier rang s'inscrit l'aménagement de la Moulouya, qui comporte un barrage d'accumulation à Mechra Klilla, avec une usine hydro-électrique, un barrage de compensation et de dérivation à Mechra Homadi, ainsi qu'un réseau d'irrigation portant sur 60.000 ha. A ces deux dernières parties nous consacrons plus loin une étude particulière (« Le périmètre des Triffa »). Situons simplement le problème : la Moulouya a du point de vue considéré, un débit annuel variant entre 363 millions de m3 et 1.146 millions (observations de 1927 à 1950) avec une moyenne de l'ordre de 750 millions, les débits instantanés allant de 3 m3-s. à 5.000 m3-s. Le but à atteindre est donc l'utilisation de cette importante masse d'eau, tant pour la production d'énergie électrique que pour l'irrigation.
Etant donné le rôle de frontière entre les zones espagnole et française, joué par ce cours d'eau, les travaux supposaient des accords préalables entre ces deux pays ; ceux-ci, depuis août 1950 sont choses définitivement acquises. Il y est prévu entre autres, que les travaux du barrage d ' accumulation s ' effectueront sous le contrôle et la direction d'ingénieurs espagnols. Ceux-ci ont envisagé la construction, à Mechra Klilla, d'un barrage poids qui, dans une première étape, aurait environ 50 m. de haut et créerait une retenue de 500.000.000 de m3 : à son pied une usine hydro-électrique pourrait fournir annuellement 60.000.000 de kWh.
La possibilité d'une surélévation ultérieure serait réservée, de façon à pouvoir doubler le volume de la retenue. Par conséquent, au cours de la première phase, c'est une régulation presque annuelle qui sera obtenue, et qui deviendra hyper-annuelle par la suite.
Les études sont achevées, et les travaux mis au concours, la date limite des soumissions étant le 30 avril 1951. On peut donc espérer voir l'ouvrage achevé pour 1955.

AMENAGEMENT DU HAUT-SEBOU
L'aménagement du Haut-Sebou comporte deux ensembles, le premier étant constitué par un barrage d'accumulation sur le M'Dez. affluent du Haut-Sebou, d'une retenue d'environ 300 millions de m3. à El Kantra (80 km. de Fès.)
Le second ensemble, situé en aval, profitant de nombreuses résurgences très régulières alimentant le cours de l'oued, comprendra à Aïn Imedrine un barrage de prise en tête d'un canal de 29 km. de long, dont 20 km. en souterrain (diam. 4 m.) dont le débit serait de 25 m3 et oui aboutira à un partiteur d'où une fraction de ce débit sera dirigée vers la plaine du Saïs pour l'irrigation de 35.000 ha sur un ensemble de 60.000 ha (25.000 sont déjà irrigués par sources ou par pompages.)
Une autre fraction de cette eau serait turbinée à une usine édifiée à Aïn el Ouali qui, grâce à une dénivellée de 375 m-, permettrait une production de 250 à 300 millions de kWh.
Enfin, éventuellement, une troisième canalisation apporterait un appoint appréciable à l'alimentation en eau de Fès.
Cette réalisation revêt, pour la région de Fès, une très grande importance. Aussi, une Société d'études, au capital de 6.000.000 de francs, a été constituée, groupant les représentants des Chambres de Commerce et d'Agriculture Marocaines et Françaises, de l'Energie Electrique du Maroc, et de plusieurs importants établissements bancaires (Banque de Paris et des Pays-Bas, Worms, B.N.C.I.). Elle recherche actuellement une formule d'investissement et de rentabilité, le but poursuivi étant le financement de cette entreprise (plus de 10 milliards), partie par le budget du Protectorat, partie par l'E.E.M., et partie par des capitaux privés.
Pour l'instant, les études relatives à l'ouvrage d'Aïn Imedrine et au « tronc commun » du canal de dérivation sont pratiquement terminées et l'année 1951 verra le début des travaux de la route d'accès. En même temps seront poursuivies par l'E.E.M. les études relatives à la production d'électricité, et par le Protectorat celles concernant l'irrigation du périmètre.

D'AUTRES PROJETS. . .
Ces deux projets sont donc en bonne voie, et leur réalisation est acquise. D'autres apparaissent comme plus lointains : citons par exemple, sur l'Oum-er-Rebia, celui de Bled Dafa, à 20 km. en amont de Daourat, qui, pour une hauteur d'environ 60 mètres, créerait une retenue de plus d'un milliard de m3 ; celui surtout de Cheo, à 60 km. en amont d'Im'Fout, dont les études ont été très poussées, et qui, haut de 60 mètres, fournirait une retenue utile de 1.5 milliard de m3. Chacun d'eux serait donc susceptible d'assurer une régulation annuelle de l'Oum-er-Rebia, et la construction du second est très probable.
Mais on peut penser que l'opportunité de cette création, et la mise au point des détails ne pourront être parfaitement précisés qu'après la mise en service du complexe de l'Oued el Abid, dont l'action se fera sentir sur tout le cours de l'Oum-er-Rebia inférieur.
Rapoelons en passant le projet de surélévation du barrage d'Im Fout que nous avons déjà évoqué à la fin de notre étude sur le complexe hydraulique de l'Oued el Abid.
A l'autre extrémité de l'Oum-er-Rebia, près de Khenifra, l'ouvrage d'Imizdilfane pourrait, de son côté, produire 80 millions de kWh par an.
Dans la région de Marrakech nous trouvons une série de projets concernant le Tessaout (barrage de Timi N'Ounite) et ses affluents (barrage d'Aït Chouarit et ouvrage de prise de Sidi Driss sur l'oued Lakhdar). Ces études sont déjà très avancées et portent, en plus de ces ouvrages de retenue, sur un canal, long de 120 kilomètres, oui, longeant l'Atlas, aboutira au périmètre du N'Fis et permettra l'irrigation de 160.000 hectares. Deux lots de terrassement, soit en tout 10 kilomètres, sont en cours sur l'extrémité aval de ce canal (voir plus loin le périmètre du N'Fis).
Sur bien d'autres noints des idées ont été émises. Ainsi, celle d'un barrage sur l'Ouergha, à Ourtzag, qui, par une réserve d'un milliard de m3. aurait l'avantage de régulariser le débit du Sebou dans lequel se jette cet oued, et de minimiser considérablement les inondations périodiquement subies par la plaine du Gharb.
Malheureusement, la mise en eau du barrage amènerait l'immersion d'un important secteur de terres riches et en pleine exploitation. Aussi les études s'orientent-elles ici vers la conception de plusieurs barrages sur les affluents principaux de l'Ouergha, dont l'ensemble présenterait les mêmes avantages, tout en évitant cet inconvénient majeur. On a parlé aussi d'un barrage de 1 milliard de m3 à Melaïna, sur le Sebou, mais les études ont révélé que le sous-sol ne se prêtait pas à la réalisation d'un tel ouvrage. On cherche donc un autre emplacement à 30 km. en amont de Melaïna, à Sidi Abdallah.
Bien entendu, la liste n'est pas close... Elle suffit a indiquer que les ressources hydrauliques du Maroc sont loin d'être épuisées et que leur mise en exploitation permet encore d'envisager bien des travaux. Signalons aussi que d'autres sources d'énergie électrique restent possibles, et ont, à des degrés divers, retenu l'attention des techniciens : énergie éolienne, énergie solaire surtout dans la partie saharienne, et enfin énergie marémotrice.


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LES  INSTALLATIONS THERMO ELECTRIQUES


Allant de pair avec le développement de la production d'énergie électrique d'origine hydraulique, un programme de renforcement des usines thermo-électriques a été mis au point et est en cours de réalisation. Ce programme comporte en particulier la construction à Casablanca d'une nouvelle usine à vapeur, dont la puissance sera portée par étapes successives à 120.000 kW. Cette usine prendra le nom d'usine thermo-électrique des Roches-Noires Sud, l'ancienne usine étant dite usine des Roches-Noires Nord.
L'usine d'Oujda est, elle aussi, en cours d'agrandissement et de renforcement, avant d'être raccordée au réseau général de l'Energie Electrique du Maroc. Il en est de même pour l'usine d'Agadir.
Lorsque les travaux en cours seront achevés, soit au début de 1952, les possibilités de production annuelle des usines thermo-électriques seront les suivantes :
Roches-Noires Nord......90 millions de kWh
Roches-Noires Sud......120
Oujda......90
Petitjean......30
Agadir......10
Salé......9
Safi......3
La production de l'usine des Roches-Noires Sud pourra être portée ultérieurement de 120 millions de kWh à 204 millions par l'installation de deux groupes de 30.000 kVA.

L'USINE DES ROCHES-NOIRES NORD


L'usine thermo-électrique des Roches-Noires Nord, à Casablanca, a été mise en service en 1924. Sa situation à proximité immédiate de la mer, dans la banlieue nord-est de la ville, présente de nombreux avantages, parmi lesquels nous ne citerons que la facilité d'approvisionnement en combustible grâce à la présence du port de Casablanca et la possibilité d'utiliser de l'eau de mer comme eau de condensation des groupes à vapeur.
L'ensemble de l'usine et de ses dépendances couvre une superficie d'environ 10 hectares. Un raccordement à la voie ferrée permet l'acheminement du charbon, en provenance de Djerada ou déchargé des cargos dans le port de Casablanca, jusqu'au parc à charbon de l'usine d'une capacité de 16.000 tonnes environ. Un pont-portique d'une portée de 33 mètres et d'un débit de 75 tonnes par heure, et deux élévateurs mobiles à tapis roulant, assurent la manutention du charbon.
Une trémie automotrice de 5 tonnes à traction électrique reprend et déverse le charbon dans deux fosses où il est repris après concassage par un élévateur à godets, puis distribué aux chaudières par l'intermédiaire d'un tapis roulant et de goulottes en béton armé. Cet appareillage permet un débit de 50 tonnes à l'heure.
Trois citernes à mazout, dont deux de 220 m3 en béton armé, et une de 900 m3 en tôles, sont alimentées par pipe-line.
Elles assurent l'alimentation des chaudières fonctionnant au mazout.
L'ensemble de cette usine comprend plusieurs bâtiments. Le premier, de 44 mètres de long sur 22 mètres de large, abrite une batterie de dix chaudières Delaunay-Belleville et une batterie supplémentaire de trois chaudières Foster Wheeler (depuis 1944). Ces trois dernières ont le double équipement de chauffe au mazout et au charbon. De conception très moderne, elles sont à fonctionnement entièrement automatique.
A la partie supérieure du bâtiment se trouvent les deux carneaux desservant chacun une rangée de chaudières, qui aboutissent à deux cheminées en béton d'une hauteur de 57 mètres,
Un deuxième bâtiment a été construit dans le prolongement de la salle des machines pour abriter les deux chaudières Thornycroft-Penhoët récupérées sur le contre-torpilleur Epervier, endommagé à Oran en novembre 1942. Elles fonctionnent au mazout à tirage forcé. Leur timbre a été ramené à 20 Hpz.
Le troisième bâtiment est contigu au précédent. Il abrite deux chaudières Babcock-Wilcox de provenance anglaise qui fonctionnent également au mazout.
La salle des machines est installée dans un quatrième bâtiment de 18 mètres de large sur 48 mètres de long. Elle est desservie par un pont-roulant de 40 tonnes.
La production de l'énergie est assurée par quatre groupes turbo-alternateurs de 6.000 kilowatts constitués chacun par une turbine à vapeur et un alternateur.
La turbine à vapeur, système Zcelly-Schneider, du type réaction à sept étages, de 10.000 CV, fonctionne avec de la vapeur surchauffée à 325°, à la pression de 16 Hpz, et tourne à 3.000 tours-minute. La condensation est obtenue par circulation d'eau de mer dans un condenseur à tubes et le vide est fait par électeur à double étage. L'alternateur est à courant triphasé de 7.500 kVA sous 5.500 volts-50 périodes, et est accouplé directement à la turbine.
En bout d'arbre de chaque groupe générateur sont montées une génératrice à courant continu de 400 kilowatts sous 220 volts, destinée à l'alimentation des auxiliaires de l'usine, et une excitatrice de 50 kilowatts sous 220 volts.
Les machines auxiliaires de l'usine comprennent pour chacun des groupes une pompe centrifuge de circulation d'eau de mer d'un débit de 3.000 m3-heure et une pompe d'extraction d'eau condensée montée sur le même arbre. Ces pompes sont commandées par une turbine à vapeur de 200 CV.
L'alimentation des chaudières s'effectue à l'aide de deux turbo-pompes Râteau de 200 m3-heure sous 16 kg-cm2, de deux électro-pompes centrifuges de 90 m3-heure et de deux turbo-pompes Sulzer, de 90 m3-heure. utilisées comme secours.


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Les ouvrages de prise d'eau à la mer se composent d'un canal d'amenée constitué par deux tuyaux en béton armé de 1 m. 60 de diamètre intérieur et 0 m. 10 d'épaisseur, protégés par une forte carapace de béton à fort dosage. Ces deux tuyaux accolés sous leur carapace forment une jetée de 160 m. de long, dont le seuil est à la cote 0,15.
Un souterrain, en forme de demi-lune, d'un diamètre de 5 mètres, prolonge sur 50 mètres ce canal d'amenée vers une chambre de vannes qui permet aux hautes eaux l'alimentation du bassin d'aspiration des pompes, d'une capacité de 2.000 m3 et le remplissage d'un bassin d'accumulation d'eau de mer d'une capacité de 15.000 m3. Aux basses eaux, les deux bassins fonctionnent en circuit fermé.
Un canal de prise d'eau de secours, long de 80 mètres, aboutit directement dans le bassin d'accumulation.
Le fonctionnement des ouvrages de prise d'eau à la mer est assuré de la façon suivante :
A marée montante, dès que le chiffre de 1 m. 25 est atteint, on ouvre les deux vannes du canal et du grand bassin. A marée haute on ferme la vanne du grand bassin et on continue à fonctionner à circuit ouvert à marée descendante jusqu'à ce que la hauteur de marée atteigne 1 m. 25.
A ce moment on ferme la vanne du canal de prise d'eau et on ouvre celle du bassin dont l'eau alimente alors les pompes de circulation jusqu'au moment où la mer, remontant, permet de renouveler le cycle.
L'appareillage électrique est logé dans un bâtiment de 38 mètres de long sur 18 mètres de larçe. Il comprend une salle d'appareillage à 5.500 volts, auatre transformateurs 5.500-60.000 volts, une salle 60.000 volts et un poste de 5.500-22.000 volts de 4.000 kVA type intérieur.
Le courant 5.500 volts produit par les alternateurs, est amené directement à la salle d'appareillage à un double jeu de barres sur lesquelles sont dérivés les départs alimentant quatre transformateurs de 5.500-60.000 volts, un départ sur le poste de 22.000 volts, quatre départs 5.500 volts alimentant la ville de Casablanca, deux départs alimentant la sous-station de la Compagnie des Chemins de Fer du Maroc située dans l'usine même, un départ alimentant les auxiliaires des chaudières Foster Wheeler et Babcock et un départ alimentant le groupe convertisseur.
Les transformateurs 5.500-60.000 volts, d'une puissance unitaire de 3.500 kVA, sont montés en étoile-triangle.
Dans la salle 60.000 volts, deux jeux de barres générales à 60.000 volts alimentent, par l'intermédiaire de disjoncteurs et d'un double jeu de sectionneurs, les trois départs extérieurs : Si Saïd Machou, et deux départs sur Tit Mellil.
Le poste de 5.500-22.000 volts est installé, suivant les mêmes principes que le précédent, dans un bâtiment annexe. Il alimente le réseau des Zénatas-Fédala.
L'appareillage électrique comprend enfin un tableau de commande installé sur des pupitres pour les alternateurs et les génératrices et sur des tableaux pour les départs, et tous dispositifs de protection sur les alternateurs, transformateurs et départs.
Ajoutons, pour en terminer, que des bâtiments annexes abritent :
1" une installation de traitement d'eau brute par le procé dé chalcosodique de 20 tonnes-heure, complétée par un poste de distillation d'eau épurée comprenant deux distillateurs de 2 t. 500 équipés en 1924, deux bouilleurs type Marine de 3 t., équipés en 1944, un distillateur de 5 tonnes et deux bouilleurs type Marine de 5 tonnes, équipés en 1946. Cette eau distillée sert d'eau d'appoint aux chaudières ;
2" un atelier mécanique ;
3" divers ateliers et laboratoires d'analyse et d'essai électrique avec poste d'essai à 220.000 volts.

L'USINE DES ROCHES-NOIRES SUD


Le problème au Maroc comme partout ailleurs était d'établir une proportion harmonieuse entre la production d'électricité thermique et celle d'électricité hydraulique, étant donné les ressources en combustibles et en eau du pays. Il semble bien que la façon dont se répartissent actuellement les travaux en cours tiennent le plus juste compte des différentes possibilités du pays, possibilités qui se trouvent considérablement élargies en ce qui concerne l'électricité thermique par le développement de la mise en valeur des charbonnages nord-africains de Djerada dont la production croît d'année en année ...



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... et surtout par la possibilité d'utiliser désormais, sans charbon d'appoint, la seule production du grand bassin houiller marocain.
En 1932, en 1944 et en 1946, après certains aménagements de l'ancienne centrale des Roches Noires, boulevard Commandant Fages à Casablanca, il devint évident que la production d'énergie thermique restait encore insuffisante dans un pays dont les besoins montaient en flèche. La construction d'une nouvelle centrale projetée depuis plusieurs années et que seule la progression de la consommation de courant devait provoquer, se révélait donc nécessaire et les premiers travaux furent entrepris en décembre 1948 sur le boulevard Commandant Fage également, à proximité de l'ancienne centrale.
Les raisons qui firent choisir cet emplacement sont les mêmes que celles qui militèrent lorsqu'on construisit la première centrale des Roches-Noires qui a fourni dans ces dernières années à elle seule la plus grande partie du courant qu'utilisa le Maroc : proximité du principal centre d'utilisation qu'est Casablanca (raisons encore plus vraies aujourd'hui étant donné le développement industriel de la grande ville de la côte), utilisation de l'eau de mer pour le refroidissement des appareils, présence sur la côte d'un banc de schistes permettant d'éviter, dans une large mesure, les apports de sable dans les ouvrages de prise à la mer ; enfin, prolongement sous le sol de ce même banc de schistes qui permet d'asseoir solidement les constructions. Mais un des avantages appréciables pour la première centrale, la proximité du port qui facilite l'approvisionnement en charbons étrangers, disparaît avec cette centrale qui sera ainsi que nous l'avons déjà dit, alimentée par les charbons de Djerada et cependant, accessoirement, par du mazout.
Les travaux de terrassement, très importants, ont été en-pris par la Société Marocaine des Entreprises Truchetet-Tansini et A. Dodin, à laquelle revient l'exécution du gros-œuvre, tandis due les travaux à la mer sont exécutés par un spécialiste, la Compagnie Industrielle de Travaux (Entreprises Schneider).
L'ensemble des travaux en cours comprend :
1" les ouvrages de prise et de dessablage de l'eau de mer nécessaire au refroidissement des appareils de la centrale ;
2" deux galeries amenant l'eau de mer jusqu'à la centrale et une galerie d'évacuation. Les deux galeries d'amenée, d'une longueur totale de 700 mètres environ, sont actuellement achevées jusqu'à leur raccordement au bassin de dessablement où elles prennent naissance. Les eaux utilisées seront rejetées à la mer par une galerie d'évacuation unique d'une longueur de 290 mètres, aboutissant à l'est de l'ensemble des ouvrages de la prise d'eau ;
3" un groupe de bâtiments qui représentent le tiers de l'ensemble de la centrale, pour laquelle sont prévues deux extensions futures. Cependant le bâtiment « Poste 60.000 volts », le bâtiment « Transformateurs », le bâtiment sanitaire et les ouvrages afférant au stockage et à la manutention du charbon, sont destinés à desservir l'ensemble de l'usine ;
4" un parc à charbon avec trémies, prévu pour l'ensemble lui aussi, et un parc à mazout, dont la moitié seulement sera exécutée actuellement. Enfin un réseau de voies ferrées pour l'alimentation de la centrale en charbon et en matériel.
Les plans définitifs de l'Energie Electrique prévoient une installation correspondant à 120.000 kW, production atteinte par étapes successives dont la première comprend deux groupes de 17.000 kW (un alternateur principal de 16.000 kW et un alternateur auxiliaire de 1.000 kW) ainsi que les chaudières correspondantes, c'est-à-dire trois chaudières produisant chacune la vapeur nécessaire pour alimenter un groupe à la puissance de surcharge (environ 85 tonnes à l'heure).

Les aménagements techniques


En marche normale la centrale utilisera des fines brutes d'anthracite de Djerada d'une granulométrie de 0 à 5 mm. Des études antérieures ont permis d'analyser les éléments essentiels de cet anthracite qui ont, en ce qui nous intéresse, 5 à 6 % de matières volatiles, 6 à 9 % d'humidité et 25 à 30 % de cendres. Le pouvoir calorifique supérieur a été estimé de 5.200 à 5.700 calories. Accessoirement le mazout peut être utilisé soit seul, soit en combinaison avec l'anthracite.
La centrale qui est fort bien raccordée au réseau ferré général recevra le charbon en wagons tombereaux ou en wagons trémies. Dans le premier cas le déchargement se fera par l'intermédiaire d'un portique qui distribuera le charbon sur le parc à charbon en surface ou dans des silos souterrains. La livraison par wagons trémies permettra la vidange directe par gravité, dans les silos souterrains.
L'Hydraulique et l'Electricité au MAROC. - Page 3 14-f_023

- A droite, sur notre cliché  :  l'ancienne centrale des Roches-Noires, dite usine Nord, séparée par le Bd Commandant-Fages de la nouvelle centrale, dite usine Sud, en construction (Entreprise Truchetet, Tansini et A. Dodin).(Ph. Gillot)


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- En haut, le musoir d'une des jetées de la prise d'eau à la mer, constitué par des blocs de béton tétrapodes de 15 tonnes, conçus par le Laboratoire Dauphinois d'Hydraulique (Ets Neyrpic) et formant un massif que la mer est incapable de déplacer.
- Au centre : Le canal d'amenée (longueur : 135 m.), et l'effet de la houle sur les jetées. L'une de celles-ci est protégée par son musoir de tétrapodes tandis que la vague se brise sur la seconde, encore sans protection.
- En bas : Le mur des ajutages qui sépare le canal d'amenée du bassin d'amortissement (30 m. X 40 m.). Les six ajutages, percés au bas du mur, ont pour effet d'empêcher la propagation de la houle à l'intérieur du bassin.

- Une vue générale du chantier de la prise d'eau à la mer (Entreprises Schneider). De gauche à droite : le bassin de dessablement, le bassin d'amortissement, le canal d'amenée et les jetées. Au fond : La rade de Casablanca.
(Ph. Gillot et Studios du Souissi).

Le charbon quitte le parc par un convoyeur, placé sous les silos et constitué par un ruban de matière caoutchoutée, traverse un concasseur, un crible à alfa destiné à éliminer l'alfa dont on sert parfois pour colmater sommairement les fonds des wagons et dont la présence nuirait au bon fonctionnement de l'installation de pulvérisation (ce crible est d'ailleurs provisoire). Par toute une série de transporteurs à plans inclinés, le charbon arrive finalement sur un transporteur horizontal, situé dans les étages supérieurs du bâtiment de la chaufferie d'où il peut être déversé dans l'une quelconque des trémies. Les transporteurs sont prévus pour un débit de 200 tonnes à l'heure.
Le charbon parcourt alors, après la pesée à la sortie des trémies, un long circuit au cours duouel il est pulvérisé avant d'être finalement soufflé dans les chaudières.
Les trémies, situées à l'intérieur de l'usine, constituent elles-mêmes des réserves importantes de charbon brut et de charbon pulvérisé qui permettent le fonctionnement de la centrale pendant plus d'une journée en cas de rupture d'approvisionnement à partir du parc.
L'anthracite de Djerada contient une certaine proportion de souffre rendant possible la combustion spontanée dans certaines conditions de stockage. C'est pour cela qu'a été prévue aux Roches-Noires la mise en service d'un bulldozer dont la tâche sera de répartir le charbon sur le parc tout en le tassant pour diminuer le volume d'air occlus. Les dangers d'un incendie qui pourrait prendre, compte tenu des stocks prévus, l'allure d'une véritable catastrophe, seront ainsi considérablement réduits. Il va sans dire que les moyens habituels de lutte contre l'incendie ont été étudiés avec un soin tout particulier.
Les réservoirs de stockage de mazout seront enterrés. En première étape on prévoit la construction de deux réservoirs de 1.000 m3 en liaison avec les installations de l'ancienne usine. L'alimentation des réservoirs se fera par pipe-lines et leur réchauffage à la vapeur. Des dispositifs très étudiés de protection contre l'incendie seront également installés.

Les groupes évaporaioires
Les groupes évaporatoires (trois chaudières Babcock Wil-cox) ont été prévus pour produire chacun 70 t-h. de vapeur en marche normale. 85 en marche poussée et 90 tonnes en pointe à 46 Hpz de pression et 460° C de surchauffe. Ils seront chauffés au charbon pulvérisé, système à cendres fondues, et accessoirement au fuel lourd.


Dernière édition par Pierre AUBREE le Lun 6 Oct - 7:53, édité 2 fois
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Usine Sud des Roches - Noires
- Coupe transversale de la centrale.
- Perspective schématique de la manutention du charbon.


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- Mise en place d'un des éléments de l'échafaudage mobile qui a servi au bétonnage du plafond de la salle des machines. Exécuté en bois, il était constitué de six éléments semblables de 22 m. de portée et utilisait le chemin de roulement du pont roulant de la salle des machines (cliché du bas), permettant ainsi de ne pas interrompre les travaux au sol. (Ph. Gillot)

Des systèmes très perfectionnés permettent un rendement maximum et une grande économie de fonctionnement. Les chambres de combustion entièrement tapissées d'écrans d'eau, et dont la température a été calculée pour obtenir la fusion des cendres du charbon de Djerada, les réchauffeurs d'air rotatifs système Ljungstrom et tubulaires pour haute température (supérieure à 400°), les surchauffeurs en acier spécial au chrome-molybdène, dont la température est réglée par pulvérisation d'eau, système « Arca », les dépoussiéreurs centrifuges Tubix sont les plus caractéristiques des aménagements de ces groupes. Le charbon est pulvérisé dans des broyeurs à boulets (deux par foyer), réchauffés par des gaz prélevés au foyer lui-même ; et mélangé à de l'air extérieur chaque broyeur est capable de fournir à sa chaudière les deux tiers du charbon consommé à charge poussée continue.
L'enlèvement des cendres et mâchefers se fera hydrauliquement. Les fumées a la sortie de la chaudière seront dépoussiérés avant leur évacuation et les poussières renvoyées au foyer pour l'utilisation des résidus de charbon qu'elles peuvent encore contenir. Les groupes évaporatoires seront munis d'une régulation automatique de chauffe, système Bailey, qui a pour but le maintien à toutes allures de la chaudière de la combustion optimum. Des appareils enregistreurs de débits, pressions et dépressions, températures, commanderont par servo-moteurs les arrivées d'air, de combustible, d'eau et les départs de fumées.
Sur la terrasse de la chaufferie se trouvent les deux nourrices à mazout de chauffe et une nourrice à fuel-oil, de 30 m3 chacune. La station de pompage et de réchauffage pour l'alimentation totale ou partielle des chaudières au mazout est située à l'étage inférieur de la chaufferie.

Les groupes turbo-allernateurs
Les groupes turbo-alternateurs de la première tranche prévue tourneront à 3.000 tours-minute. Les turbines sont construites par la Société des Forges et Ateliers du Creusot (Usines Schneider), les alternateurs et leurs excitatrices par le Matériel Electrique S.W.
Chaque turbine comportera  :
— quatre soutirages répartis pour assurer le meilleur rendement et fournir la vapeur nécessaire au poste de réchauffage de l'eau destinée à l'alimentation des chaudières ;
— un moyen de régler la pente au statisme du régulateur ;
— un limitateur de charge commandé du pupitre ;
— un  dispositif  de  déclenchement automatique  en  cas  de baisse excessive du vide du condensateur ;
— un  dispositif   d'épuration  continue   de  l'huile   de  graissage.
La pression de la vapeur à l'admission sera de 44 kg.-cm2, la température de 450° C.
Chaque alternateur principal de 16000 kW (20.000 kVA) produira du courant triphasé à 50 périodes à la tension de 5.000 volts entre phases et fera bloc électrique avec un transformateur élevant la tension à 60.000 volts, d'une puissance de 21.000 kVA, de construction S.W. Les extrémités des trois phases des alternateurs seront sorties pour permettre la mise en place d'une protection différentielle. Les alternateurs seront réfrigérés en circuit fermé par deux réfrigérants. L'un par de l'eau condensée et l'autre par de l'eau de mer. Les réfrigérants seront logés dans les fondations de l'alternateur. Tous les accessoires habituels seront évidemment mis en place, y compris les couples de surveillance de température. Ils seront munis d'une excitatrice pilote permettant d'obtenir une réponse rapide de l'excitation. Le transformateur de 21.000 kVA sera refroidi entièrement à l'eau de mer.
L'alternateur auxiliaire de 1.000 kW (1.333 kVA), calé sur le même arbre que l'alternateur principal, produira du courant triphasé 50 périodes, 400 volts entre phases. Ce générateur est destiné à alimenter les appareils auxiliaires de la chaufferie et des groupes générateurs dits auxiliaires indispensables, c'est - à -dire ceux dont le fonctionnement est concomitant avec celui des chaudières et des turbines.
Les autres auxiliaires non indispensables, tels que manutention du charbon, stations ...


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- A gauche : Fosse des condenseurs de l'usine des Roches-Noires Sud. Afin de réaliser une étanchéité complète, un cuvelage en callendrite a été exécuté extérieurement. On voit ici une équipe d'ouvriers en train de réaliser cette étanchéité.
- A droite : Une des galeries d'amenée d'eau de mer. Cette vue, prise avant le premier groupe, dans le sens ouest-est, montre une partie de galerie bétonnée et une partie de tunnel après terrassement (Entreprise Truchetet, Tansini et A. Dodin).
(Ph. Gillot)

... de pompage, etc... seront alimentés par des transformateurs abaisseurs raccordés au jeu de barres du poste à 60.000 volts.

Eau d'appoinl et refroidissement
L'eau d'appoint est fournie par le réseau de la S.M.D. qui doit assurer à la centrale le débit modéré de 8.800 litres à l'heure. L'eau sera adoucie avant utilisation par permutation sodique et adjonction de phosphate trisodique. Mais ce n'est qu'une petite partie des appareils qui sera refroidie à l'eau douce, les appareils principaux (condenseurs, transformateurs, élévateurs des groupes, compresseurs et en partie alternateurs) seront refroidis à l'eau de mer.

Le poste à 60.000 volts
Nous avons signalé au passage que le courant, à la sortie des alternateurs principaux, serait porté par un transformateur élévateur à la tension de 60.000 volts.
Les transformateurs des alternateurs seront reliés par câbles armés au poste 60.000 volts. Ces câbles, isolés au papier imprégné, seront monophasés, à conducteur cuivre, et munis, étant donné la proximité de la mer, de boîtes d'extrémité en bronze, avec porcelaines 90 kV. Ils seront fournis par « Les Tréfileries et Laminoirs du Havre ».
Le poste 60.000 volts comportera essentiellement deux jeux de barres fractionnés en deux demi-jeux de barres et un jeu de barres de transfert, un régulateur d'induction de 3.000 kVA permettant d'alimenter le jeu de barres et les départs en tension progressive.
Les départs en 60.000 volts prévus pour la première étape de travaux comportent : trois lignes aériennes vers le poste d'interconnexion de Tit-Mellil, deux câbles souterrains alimentant le réseau à 60.000 volts, lui-même connecté à Tit-Mellil, desservant les postes de la S.M.D. assurant la distribution de la région de Casablanca (et notamment le poste de Camiran). Trois cellules restent disponibles pour les départs ultérieurs.
Accolé au poste à 60.000 volts se trouvera un poste abaisseur pouvant recevoir cinq transformateurs 60.000-5.500 volts de 20.000 kVA (trois transformateurs de 10.000 kVA en première étape). Ces transformateurs permettront l'alimentation du Quartier des Roches Noires par la S.M.D. grâce au poste Chavigné. En outre, pour l'alimentation des auxiliaires dits non-indispensables de la centrale elle-même, quatre transformateurs 60.000-5.500 volts de 3.500 kVA (dont deux seront installés en première étape), seront également accolés au poste 60.000 volts.
On prévoit la mise en route de la première installation avant la fin de l'année 1951.

LA PRISE D'EAU A LA MER

L'ensemble des ouvrages de prise d'eau à la mer a été confié à la Compagnie Industrielle de Travaux (Entreprises Schneider). Cette prise d'eau qui a pour but d'assurer l'alimentation en eau nécessaire au refroidissement des appareils de la centrale, en particulier celui des condenseurs., des alternateurs et de leurs transformateurs élévateurs, est prévue pour garantir un débit de 44.000 m3-heure. Elle comprend trois éléments principaux :
1" le canal d'amenée ;
2" le mur des ajutages et le bassin d'amortissement ;
3" le bassin de dessablement.
Ces divers éléments sont disposés l'un à la suite de l'autre au fil de l'eau.
Le canal d'amenée a 135 mètres de long. Son départ est en mer à la cote —0,50. Ainsi l'alimentation des bassins sera assurée par les plus fortes basses mers. Le canal est limité de part et d'autre par deux jetées qui le protègent contre tout remblaiement. Leur écartement est de 16 mètres.
Ces jetées, constamment battues par la houle, ont été la partie la plus délicate de l'exécution de l'ouvrage. Elles sont constituées par un empilage de blocs artificiels d'assise émergeant de l'eau, sur lesquels a été coulée une masse de béton. Celle-ci est maintenue entre deux murs, constitués par des blocs en béton, formant coffrage. A l'extérieur, ces jetées sont protégées par des enrochements dont les poids varient entre 2 et 8 tonnes.
En bout de jetées les musoirs ont été formés de deux massifs de blocs tétrapodes. Ces blocs tétrapodes, d'un poids de 15 tonnes, sont employés pour la première fois, ce qui augmente l'intérêt de ces travaux.
Conçus par le Laboratoire Dauphinois d'Hydraulique, leur forme permet aux tétrapodes de s'imbricuer les uns dans les autres et de former ainsi un massif que la mer est incapable de déplacer. Les évidements qui subsistent à l'intérieur du massif absorbent la force vive de la houle, et égalisent les sous-pressions. Ainsi sont protégées efficacement les extrémités des jetées.


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- Galerie de filerie terminée. Elle est destinée au passage des câbles alimentant le matériel d'une partie  de  la chaufferie. (Ph. Gillot)
- L'arrivée au Maroc d'un Condenseur construit en France, au Creusot, et destiné à l'équipement de l'usine thermo - électrique des Roches - Noires Sud. Son poids (50 tonnes) et son encombrement posaient pour son transport des problèmes assez délicats qui furent résolus, du port de Casablanca aux Roches - Noires, grâce au concours de la R.E.I.P. et des T.M.G.C. (Ph. Verdy)

Avant qu'elle ne pénètre dans les galeries d'amenée à la centrale, il est indispensable que l'eau de nier soit débarrassée de tous les corps étrangers qu'elle véhicule, et du sable qu'elle contient. Celui-ci en particulier risquerait, en effet, de se déposer dans les galeries et les appareils, et d'y causer des dommages. La décantation du sable, constitué en grande proportion d'éléments fins exige un régime régulier et sans turbulence du fluide.
Tranquiliser le flux d'eau en circulation, tel est le but des ouvrages que l'on rencontre au-delà du canal d'amenée. Celui-ci est fermé par un mur comportant six ajutages de Borda, percés à sa base. Ces ajutages sont disposés de telle façon qu'ils ne découvrent jamais, même lors des plus basses mers. Ils auront pour effet d'empêcher la propagation de la houle à l'intérieur du bassin d'amortissement, où seul subsistera un petit clapotis.
Le bassin d'amortissement mesure 30 mètres sur 40 mètres. Il a son fond à la cote — 3m. 50.
Des grilles fixes et des grilles tournantes automatiques placées entre le bassin d'amortissement et les ouvrages de dessablage, retiendront les corps en suspension d'une certaine dimension, tels que les algues et les épaves, en même temps qu'elles compléteront la tranquilisation de l'eau à son arrivée au bassin de dessablement.
Trois pompes installées au milieu des deux sas de dessablage pourront agir dans l'un ou l'autre de ces sas afin d'en extraire le sable. La salle qui abritera ces pompes sera constamment immergée. Parfaitement étanche, elle est reliée aux points bas des dessableurs par des tuyauteries commandées par des vannes.
Chaque dessableur a 9 mètres de large et 40 mètres de long. Le fond de ces ouvrages est à la cote — 7 m. A la sortie des dessableurs, l'eau est dirigée directement vers l'usine.

Les moyens en action
Profitant des deux jetées, drague et grue procèdent à la mise en place des enrochements et au draguage du canal d'amenée. Deux grues North-West de 100 tonnes-mètre sont en action, ainsi qu'une grue sur pneus Lima de même puissance. Deux pelles participent aux travaux, une Skoda équipée en butte, l'autre, une Pinqueley, équipée en rétro-covage. Deux camions Mach de 15 tonnes et trois semi-remorques véhiculent les enrochements. Ils ont transporté ainsi les 2.500 blocs nécessaires à la construction des jetées, et les tétrapodes qui ont été lâchés en mer par une des grues et suivant une technique précise.
Le déroctage est assuré par un marteau Moch Kierman Terry et le draguage par une benne Benota. Enfin le béton est fabriqué par deux bétonnières Richier de 1.000 litres.
L'ensemble de ces ouvrages de prise d'eau à la mer, lorsqu'il sera terminé, aura nécessité 30.000 mètres cubes de béton, autant de terrassement dont 5,000 mètres cubes de draguage.
Il n'est pas nécessaire d'insister sur la difficulté de telles constructions, face à la mer, sur une côte particulièrement inhospitalière. La construction des jetées a posé des problèmes sans cesse renouvelés et le déroctage du canal d'amenée, qui a dû être creusé jusqu'à la cote — 2 m. 50, a demandé l'emploi de moyens très puissants.
Cependant l'emploi, pour la première fois dans ce genre de construction, des blocs tétrapodes justifie à lui seul l'attention que l'on doit porter à cette réalisation d'une importance capitale pour le bon fonctionnement de la nouvelle centrale thermique.




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- Les bâtiments principaux de l'usine thermo - électrique des Roches - Noires Sud, à Casablanca, tels qu'ils se présentaient en décembre 1950. (Ph. Gillot)

SUR LES CHANTIERS DE L'USINE-SUD

Une forêt d'échafaudages tabulaires dont les éléments, placés bout à bout, couvriraient une distance de 45 kilomètres., entourent les différents bâtiments. Ceux-ci occupent une surface de 9.640 mètres carrés.
Nous avons dit que les galeries d'amenée et d'évacuation étaient terminées, elles ont été exécutées en béton étanche avec du ciment hagondage « deux chaînes ». Les deux galeries d'amenée ont chacune une section intérieure de 5,27 m2 et une section extérieure de 8,60 m2. Le radier varie de la cote — 4,70 à la cote —5,13. Le long du parcours des galeries d'amenée, et à leurs extrémités, des batardeaux permettront de les assécher ensemble ou séparément.
La section intérieure de la galerie d'évacuation est de 8,63 m2 et sa section extérieure de 13,44 m2.
Les galeries ont été bétonnées en utilisant des coffrages métalliques afin d'obtenir une surface très lisse dans le but d'éviter l'accrochage de coquillages et de réduire au minimum les pertes de charge.
Pour une surface de 8.500 m2 de coffrage, le cube total de béton de ces galeries est de l'ordre de 5.500 m3. Ce béton n'est pas armé, le terrain rencontré au cours de l'exécution étant du schiste d'assez bonne qualité mais avec un pandage très accidenté.
Les avancements journaliers ont été par poste de 0 m. 80 à 1 mètre pour le terrassement, et de 2 mètres pour le bétonnage.
Quatre compresseurs fixes à air comprimé et trois groupes mobiles, d'une puissance totale de 380 CV ont permis de réaliser les terrassements qui intéressent 150.000 m3 environ.
En surface le terrain rencontré fut du calcaire en formation sur une hauteur de 4 mètres environ puis du schiste au pandage très accidenté comme nous l'avons signalé pour les galeries. C'est sur ce schiste que sont fondés tous les bâtiments.
La cote moyenne du terrain naturel étant 12 m. 25, nous donnons  ci-dessous  la  cote  d'arasé  des  bâtiments  principaux en même temps que leur surface couverte.
- voir tableau ci dessus.
Les fonds de fouille des ouvrages principaux sont établis aux cotes suivantes :
- voir tableau ci dessus.  
Le souterrain de communication, dont il est question ci-dessus, destiné à relier les deux centrales sous le boulevard Commandant Fage, actuellement en complète transformation. Il servira à la circulation du personnel et permettra le transport du petit matériel. Sa longueur est de 80 mètres.
Pour l'ensemble de la construction de ces bâtiments il a fallu disposer d'un matériel de levage, d'échafaudage et de coffrage important.
Une grue Weitz à tour de 25 mètres de portée peut desservir les chantiers jusqu'à une hauteur de 52 mètres sous crochet. En outre sont utilisés deux Derricks de 24 mètres de portée et de nombreux engins de moindre importance, fixes ou montés sur des sapines roulantes.
Tous les échafaudages et étayages ont été exécutés à l'aide de    tubes    métalliques    d'une longueur totale de 45.000 mètres  comme  il  a  été  dit plus haut,  à l'exception  de l'échafaudage mobile qui a servi au bétonnage du plafond de la salle des machines exécuté en bois. Cet échafaudage utilisait le chemin de roulement du pont roulant de la salle des machines. D'une portée de 22 mètres, il était constitué par des poutres sous-bandées par trois câbles de 16 mm. en six éléments semblables. Il a permis le coulage des portiques et de la dalle de la salle des machines sans que soient interrompus les travaux au sol. Tous les coffrages des poteaux et des poutres ont été rabotés et les dalles coffrées avec des coffrages métalliques. Les quelques chiffres suivants justifieront l'importance de tout ce matériel :
Coffrage : 53.000 m2.
Béton : 13.000 m3.
Aciers : 2.320 tonnes.


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- ALSTHOM, Paris, Compagnie d'Eclairage et de Force au Maroc, Csasblanca.


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