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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931

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Pierre AUBREE
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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 EmptySam 5 Déc - 6:02

page 49

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 014910

- Maquette de la future gare de Tunis,  par M. G.-F. Levêque.
- Locotracteur au mazout.
- Intérieur d'un wagon de 1re  classe.


La Compagnie Fermière des Chemins de fer tunisiens.

En 1881, lors de l'établissement du Protectorat français, il n'y avait en Tunisie qu'une seule route carrossable d'une longueur de 4 kilomètres, reliant Le Bardo à Tunis et deux lignes de chemins de fer.
En dehors de ces moyens de communication, les centres étaient reliés entre eux par des pistes, simples chemins tracés en terrain naturel, sans entretien, sans ponts pour la traversée des oueds et impraticables pendant la saison des pluies.
La Tunisie, terre de grand avenir, devait sortir du chaos dans lequel l'avaient plongé les désordres des siècles précédents et entreprendre un vaste programme de construction de voies ferrées nouvelles qui l'aideraient à reconquérir l'ère de sécurité et de prospérité qu'elle avait connue jadis sous la paix romaine.
La Compagnie Bône-Guelma, qui exploitait à cette époque la seule ligne de chemin de fer tunisienne et la majeure partie du réseau ferré du département de Constantine, entreprit cette lourde tâche. Elle devint l'animatrice du projet et réalisa la construction du réseau ferré actuel qui atteint, pour les seules lignes de la Compagnie Fermière, un développement de 1.583 kilomètres, dont 508 kilomètres environ, situés au Nord de Tunis, sont équipés en voie normale de 1 m. 44, et les 1.075 kilomètres qui desservent toute la partie Sud de la Régence ont été construits, par raison d'économie, en voie étroite de un mètre d'écartement.
Entre temps, une Convention passée avec l'Etat tunisien, le 22 juin 1922, consacrait le rachat des concessions accordées antérieurement à la Compagnie des Chemins de fer de Bône-Guelma et Prolongements et l'affermage de l'exploitation du Réseau des Chemins de fer de l'Etat Tunisien à la dite Compagnie qui prenait le nom de Compagnie Fermière des Chemins de fer Tunisiens.
La durée de cet affermage, primitivement fixée à six années, fut prorogée finalement jusqu'au 31 décembre 1948 par un avenant en date du 24 avril 1929.
A la précarité des moyens de communication du début correspondaient évidemment des recettes fort modestes, mais l'ouverture de nouvelles lignes contribuaient chaque fois à l'augmentation de ces dernières dans toutes les branches du trafic.
De 700.000 francs en 1881, les recettes doublaient en 1890 et passaient à plus de 7.000.000 pour le réseau tunisien seulement en 1905.
Depuis lors, elle n'ont pas cessé de progresser annuellement, et au 1er avril 1915, date du rachat des lignes algériennes par la Colonie, elles atteignaient plus de 16.000.000.
Elles demeuraient stationnaires pendant la Grande Guerre et à l'issue de cette dernière, la Compagnie Bône-Guelma et Prolongements dut fournir un effort considérable pour remettre en état le réseau dont l'entretien avait été rendu presqu'impossible au cours des hostilités, cependant qu'il fallait néanmoins assurer un trafic d'une importance bien plus grande.
L'exercice 1919 accusait déjà une recette de 27.000.000 et 45.000.000 en 1922, date du rachat du réseau par l'Etat tunisien.
Depuis cette date, le trafic s'est accru d'une manière considérable, aussi les recettes se sont-elles élevées successivement à 62.000.000 en 1925, 81.000.000 en 1926, 100.000.000 en 1927, 101 millions en 1928 et 113.000.000 en 1929.
La Tunisie est une région des plus favorisées par l'existence d'un réseau ferré remarquablement adapté aux besoins du grand tourisme.
Les trains de la Compagnie Fermière vont un peu partout et il n'est pas étonnant de voir le tourisme donner sa préférence au chemin de fer qui sait lui offrir le maximum de confort pour le transporter d'un point à un autre de la façon la plus agréable.
De plus, la jonction de son réseau avec celui du Sfax-Gafsa à Sfax et à Henchir-Souatir a permis l'établissement de circuits touristiques du plus grand intérêt, devenus classiques, qui permettent la visite rapide, en 5 et 7 jours, de la Tunisie dans ses régions les plus réputées. Offerts à des prix modérés et effectués avec un matériel des plus modernes, ces circuits ont rapidement connu la faveur du grand public.
La question de la concurrence automobile a dû retenir spécialement l'attention des dirigeants de la Compagnie Fermière au cours de ces dernières années. L'exemple de la France a été suivi et le problème solutionné d'une manière satisfaisante, en réalisant la liaison du rail avec la route.
Des expériences sagement menées aboutirent à la création, en complet accord avec la Direction Générale des Travaux publics de la Régence, d'une Société filiale des Chemins de fer, néanmoins entièrement autonome.
Des Conventions intervenues avec la Tunisienne-Automobile-Transports (T. A. T.) donnaient à cette Société la faculté d'exécuter tous transports automobiles ne faisant pas concurrence au chemin de fer et d'organiser des services soit à voyageurs, soit à marchandises pour compléter ou prolonger l'action de la voie ferrée partout où le besoin s'en ferait sentir.
Ainsi furent créés, dans les principaux, centres céréalistes, des services de ramassage de céréales qui donnèrent des résultats très encourageants pour les transporteurs et très favorablement appréciés par les usagers; ils leur assuraient un double avantage en les dégageant, d'une part, de toutes les formalités obligatoires de demande de matériel et d'expédition et. d'autre part, en leur permettant la livraison des grains à peu près aussi rapidement qu'en utilisant les transports directs par camions, mais à un prix bien moindre.
Des études actuellement en cours envisagent même la possibilité de substituer des autocars à certains trains déficitaires; de la sorte le développement des services automobiles annexes permettra d'ici peu la desserte pratique et rémunératrice des régions jusqu'ici peu favorisées au point de vue transport et l'automobile, considérée pendant longtemps comme l'ennemi irréductible du chemin de fer, pourra être dénommée sans conteste « le complément du rail ».
Cinquante années ont passé. La brousse a reculé devant le rail jusqu'aux confins du désert et la Tunisie, véritable ruche en plein travail, possède, dans ses chemins de fer, l'élément de transport le mieux approprié pour assurer le trafic sans cesse croissant des industries agricoles et minières qui exploitent son sol et son sous-sol.
Ils permettent également aux nombreux touristes de visiter les ruines grandioses éparses dans la Régence, de les conduire en quelques heures et sans
fatigue dans les sites merveilleux des oasis du Sud, de leur faire admirer les beautés naturelles qui les animent et ensuite d'emporter dans leur lointain
pays la douce impression d'un agréable et utile voyage.
I, C.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 014911

- Maquette de la future gare de Tunis,  par M. G.-F. Levêque.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0149-010

- Locotracteur au mazout.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0149-011

- Intérieur d'un wagon de 1re  classe.



Dernière édition par Pierre AUBREE le Ven 11 Déc - 20:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 EmptySam 5 Déc - 6:03

page 50

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0150_t10

- M. Brevié, Gouverneur Général.
- M. Géraud, Commissaire.
- La Tour.
- Le Pavillon des Tapis. (Photos Braun)


Le  Palais   de   l'Afrique Occidentale   Française




La participation de l'Afrique Occidentale à Vincennes se présente sous une double forme : d'abord une exposition didactique, à l'intérieur d'un grand palais et de pavillons annexes, de tout ce qui a trait à l'évolution administrative, économique et sociale de la Colonie. Ensuite, une reconstitution aussi parfaite que possible de la vie indigène en pays noir.
Pour réaliser ce programme, il fallait obtenir à Vincennes un emplacement suffisamment vaste comprenant de larges espaces découverts puisque, naturellement l'administration des jardins de la ville de Paris, qui veille jalousement — et à bon droit d'ailleurs — sur les boisements de ses parcs, avait posé comme principe général qu'aucun arbre ne serait abattu. C'est ce qu'a immédiatement compris le Maréchal Lyautey en accordant un terrain de quatre hectares de clairières et boqueteaux, situé à proximité de celui concédé à l'Indochine, en bordure de la grande voie qui dessert les colonies françaises.
Le grand Palais en occupe sensiblement la partie centrale, étant flanqué, à droite, d'un ensemble de constructions représentant les maisons les plus caractéristiques de la ville musulmane de Djenné, alors qu'à gauche, des villages fétichistes essaiment leurs cases, soit sous les vertes frondaisons du bois, soit sur les bords d'un lac artificiel dont les eaux baignent des huttes lacustres et reflètent les murs du « Restaurant Africain ».
Le Palais, les maisons de la rue de Djenné, le restaurant sont du plus pur style soudanais, le seul vraiment original des pays nigériens. D'inspiration berbère, il date du 14e siècle, et sa caractéristique est le « Tata », autrefois résidence ordinaire des rois, aujourd'hui demeure des grands chefs indigènes, aux murailles élevées, d'un rouge latéritique, surmontées d'une grande tour carrée. La masse imposante de ce véritable monument, tache rouge dans la verdure, attirera de loin le visiteur.
Devant l'entrée principale, une esplanade a été aménagée, qui permet à la foule d'assister sans gêne aucune aux danses et aux exhibitions indigènes et qui offre, pour les fêtes de nuit et le déploiement des cortèges de toute nature, un cadre incomparable.
Quelques marches franchies, on pénètre, par de larges portes, dans le vestibule, à droite duquel ont été aménagés les bureaux du Commissariat, où l'on obtient facilement la documentation et les renseignements de tout ordre qui vous sont fournis par des fonctionnaires des différentes colonies du groupe. Devant, s'ouvre la cour intérieure du Tata, aux larges dimensions. Dans toutes les demeures africaines, c'est vers l'intérieur que sont ouvertes les maisons et il le faut bien, puisque les murs extérieurs ne sont généralement percés que de petites fenêtres ou même de simples guichets uniquement prévus pour permettre à l'occupant de se renseigner sur la personnalité du visiteur avant de lui ouvrir la porte. Ce large patio, aux murs ornementés de bas-reliefs s'inspirant de l'ethnographie et de la faune de l'Afrique Noire est agrémenté, au centre, d'une fontaine artistique s'apparentant à l'ensemble architectural et décoratif et quelques palmiers, accompagnés de massifs de crotons et d'agaves, achèvent de créer l'ambiance africaine.
Tout autour du patio courent des galeries où l'on peut contempler une exposition complète de l'art indigène; ces galeries, largement ouvertes sur la cour intérieure, donnent accès aux stands particuliers des huit colonies du groupe et de la circonscription autonome de Dakar et aboutissent à un hall central aménagé sous la grande tour où, dans un cadre artistique, d'une présentation particulièrement soignée, sont exposées de superbes collections de bijoux indigènes d'or et d'argent, en même temps que les meilleures œuvres que nos artistes, peintres et sculpteurs, ont rapportées de l'Afrique Occidentale.
Autour de ce hall, six salles ont été réservées à l'exposition propre du Gouvernement général (grands travaux, Assistance médicale, Enseignement); enfin, au fond du Palais et occupant toute la largeur de l'édifice, une vaste salle est consacrée à la   présentation   synthétique   de   la   production   de l'Ouest  africain  français.
Telle est la disposition intérieure du Palais, qui permet au public, même aux jours d'affluence, de circuler sans aucune gêne ou de stationner pour un examen plus approfondi.

Quelques  renseignements   sur  les  colonies.
La ville de Dakar à qui, depuis 1925, a été donnée une autonomie administrative et financière, prend chaque jour une importance considérable. Dakar a bien changé depuis l'époque, déjà lointaine, où l'on débarquait, en l'année 1904, par un paquebot des Messageries Maritimes. Le vapeur restait au large; on descendait, pèle mêle avec ses bagages, dans des chalands qu'un remorqueur tirait le long d'un petit appontement. Là, on mettait pied sur la terre d'Afrique et ce premier contact n'était pas, il faut bien le dire, agréable. Péniblement, en enfonçant dans le sable et dans la poussière rouge qui rapidement transformait en couleur kaki le bas des pantalons blancs revêtus en l'honneur du débarquement, on suivait, dans un superbe isolement, ses bagages portés à tête d'homme ou cahotés dans une araba boiteuse, et on accédait ainsi à l'unique hôtel, l'Hôtel de l'Europe, qui, avec le bâtiment de la poste voisine, étaient les seules maisons dignes de ce nom que l'on apercevait du rivage. La construction d'un port de commerce venait seulement d'être autorisée par la loi du 5 juillet 1903.
Aujourd'hui, 25 ans plus tard, le touriste qui débarque à Dakar à l'impression de se trouver dans un grand port d'Europe qui se présente protégé par deux jetées de plus de 2.500 mètres de long, abritant un plan d'eau d'une superficie de 225 hectares, où stationnent et circulent de nombreux vapeurs en opérations, charbonnant et mazoutant.
Des quais en eau profonde d'une longueur de 2.200 mètres, des terre-pleins d'une surface totale de 25 hectares où circulent des trains et où courent des autos, au milieu d'un amoncellement de produits d'exportation, de caisses et de matériel venus d'Europe, parmi une foule d'indigènes grouillante, fortement mélangée d'éléments blancs, et plus loin une véritable ville avec, au premier plan, des monuments imposants, des hôtels à allures de palaces, une poste que bien de nos préfectures envieraient; voilà le spectacle qui s'offre actuellement au voyageur, démonstration vivante et immédiate de la qualité de l'œuvre poursuivie en A. 0. F., car l'activité d'un port se mesure en grande partie à celle de son arrière pays. Mais voilà que ce port, dont on vient de donner les caractéristiques cependant imposantes, est devenu trop petit, précisément ...



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0150_t11

- M. Brevié, Gouverneur Général.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0150_t12

- M. Géraud, Commissaire.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0150_t13

- La Tour.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015010

- Le Pavillon des Tapis. (Photos Braun)





Dernière édition par Pierre AUBREE le Dim 13 Déc - 10:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 EmptyVen 11 Déc - 20:06

page 51

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015110

- Le Palais de l'Afrique Occidentale française.    MM. Olliver et Lambert, architectes. (Photo Henri  Manuel)
- Un coin du Palais donnant sur le lac.



... en raison de la mise en valeur progressive des colonies qui en sont les tributaires, en raison également de sa situation privilégiée comme port d'escale, centre de bifurcation entre les lignes Europe-Amérique du Sud, Europe-Afrique Occidentale, Equatoriale ou Australe, dont l'importance devait croître avec celle de la grande navigation. Aussi, tout un programme d'amélioration, d'outillage et d'agrandissement, adopté dès 1924, est-i! en cours d'exécution. On prévoit une dépense de 300.000.000 de francs pour la réalisation de ces travaux qui feront de Dakar un des plus grands ports  coloniaux  du  monde,  pouvant  être  comparé à Colombo ou à Singapour.
Depuis six ans, Dakar est desservi par une ligne de  navigation  aérienne  qui,  chaque   semaine,  met actuellement  cette   ville,   pour  le   trafic   postal,   à moins de deux jours de France.

La vieille colonie, le Sénégal, s'est développée dans tous les domaines, assistance médicale, enseignement, agriculture, travaux publics. A ce point de vue, il convient de signaler, en dehors de l'accroissement considérable de son réseau routier, la construction en régie du nouveau chemin de fer de Louga à Linguéré, d'une longueur de 130 kilomètres, dont un premier tronçon de 30 kilomètres a été déjà ouvert à l'exploitation, et qui permettra la mise en valeur du D'oloff, dont les terres se prêtent merveilleusement à la culture de l'arachide. L'Afrique Occidentale exporte annuellement environ 450.000 tonnes de graines. C'est déjà un chiffre respectable si on le compare à celui d'avant-guerre : 240.000 tonnes en 1913; mais il est encore très inférieur à ce qu'il devrait être pour que le marché européen des arachides du Sénégal devienne indépendant de celui des arachides de Coromandel, qu'il ait une cotation spéciale en rapport avec sa qualité supérieure, et ainsi qu'il puisse échapper, dans une certaine mesure, aux fluctuations exagérées des cours qui sont et resteront encore longtemps incomprises de la grande masse indigène.

La Guinée se signale actuellement par le développement donné, au cours de ces dix dernières années, à l'emploi, par les indigènes, d'un outillage perfectionné et à l'élevage rationnel du bétail, condition essentielle de l'accroissement du rendement des cultures vivrières et industrielles. En Guinée, l'usage de la charrue a été introduit en 1914, en même temps que l'on commençait à dresser au labour les bœufs abondants dans tout le Fouta et jusqu'alors inutilisés.
Les indigènes, d'abord hostiles à ces nouveaux modes de culture n'ont pas tardé à en apprécier les heureux résultats. Quelques chiffres feront mieux comprendre l'effort réalisé; en 1930, plus de 4.000 familles cultivent à la charrue, employant 14.000 bœufs pour 6.000 charrues et 3.000 herses. Le nombre d'hectares labourés atteint 30.000.
Si l'arachide fait la fortune du Sénégal, la banane est appelée à faire celle de la Guinée. En 1928, il avait été exporté 4.000 tonnes de fruits ; en 1929, 6.000 tonnes, soit presque le quart de notre consommation.

La Côte d'Ivoire, c'est le pays des bois, des bois ...




Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015111

- Le Palais de l'Afrique Occidentale française.    MM. Olliver et Lambert, architectes. (Photo Henri  Manuel)


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0151-010

- Un coin du Palais donnant sur le lac.




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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 EmptyVen 11 Déc - 20:07

page 52

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015210

- Les maisons lacustres.
- Méharistes  soudanais.
- Danses indigènes.



... qu'en France, actuellement encore, on nomme «Bois des Iles» par un heureux souvenir du passé. On ne se rend pas très exactement compte de ce que représente de nos jours le commerce des bois coloniaux : la Côte d'Ivoire possède une forêt dont la superficie est évaluée à 12.000.000 d'hectares. Cette colonie exporte à elle seule, chaque année, près de 100.000 tonnes d'essences diverses, notamment d'acajou. Mais il n'y a pas que des bois dans cette colonie, qui est appelée au plus brillant avenir par la richesse de son sol, l'égalité de son climat, chaud et humide, particulièrement propice aux cultures tropicales. La Côte d'Ivoire est devenue en quelques années, grace à l'impulsion donnée par un Gouverneur que vous connaissez certainement de nom, M. Angoulvant, un gros producteur de cacao : 18.000 tonnes en 1929, soit la moitié de la consommation de la France, qui est actuellement de 35.000 tonnes. Mais nous sommes encore très loin du chiffre de la production réalisée par la Colonie anglaise voisine, la Gold Coast, qui, en 1929, a exporté 230.000 tonnes, soit 52 % de la consommation mondiale de ce produit. Or, il y a trente ans seulement, l'indigène de la Côte d'Or Britannique ignorait la culture du cacao. De son côté, le café de la Côte d'Ivoire commence à prendre, sur nos marchés, une certaine importance, si bien que l'on appelle déjà ce pays « Le Brésil africain » ; aussi, verrez-vous, dans le stand de la Colonie, des panneaux décoratifs consacrés à la culture du cacao et du café.

Le Dahomey, voisin, est bien le pays du palmier à huile, où il constitue des peuplements très importants, susceptibles de fournir des quantités d'huile et d'amandes de palme considérables, qui sont actuellement de l'ordre global de 100.000 tonnes. Mais ces palmeraies sont encore mal exploitées, ne produisent pas, par défaut de sélection des plants et en raison des moyens primitifs d'exploitation, tout ce qu'elles pourraient donner. Des efforts sont poursuivis, dans les deux stations expérimentales de Pobé et de Lamé, pour sélectionner les meilleures variétés.
De Cotonou, le chemin de fer central dahoméen conduit, depuis 1912, à Save, au kilomètre 262. Et il reste 500 kilomètres d'une route, aujourd'hui automobilisable, pour atteindre le Niger. Bientôt, le rail doublera la route. Une mission opère actuellement pour terminer l'étude du tracé et les travaux de construction sont même commencés.
Le commerce, surtout avec la Nigeria voisine, et principalement le commerce des animaux de boucherie, a pris une grande extension, car le cheptel de la colonie est très important : plus d'un million de boeufs et 2 millions de moutons. Mais le Niger possède aussi une autre richesse, celle-là bien particulière, qu'il tient de son sous-sol, des gisements de sel, abondants dans les régions de Bilma, Agadès, Gouré. Chaque année, en octobre, une caravane, dite «azalay», est organisée par tous les nomades sous la protection des unités méharistes pour ravitailler les centres du Nord en mil, en animaux domestiques, en cotonnades, et en rapporter les dattes et surtout le sel. On estime à plus de 10.000 le nombre de chameaux qui se rendent ainsi chaque automne au Kaouar et en reviennent en caravanes pittoresques; le retour de l'azalay a été donné comme sujet de diorama dans le stand du Niger.
Le Soudan et la Haute-Volta sont deux colonies jumelles, au même climat, au même sol, aux mêmes productions. C'est le pays des textiles : sisal. dâ, kapok, laine et surtout coton. La politique du coton est au premier rang des préoccupations du Gouvernement général et toute la zone soudanaise, soit au Soudan, soit en Haute-Volta, offre à cette culture les plus vastes possibilités d'avenir. La France consomme 35.000 tonnes de coton par an et nos colonies ne nous en fournissent que 6.000 tonnes. Sur ces 6.000 tonnes, l'Afrique Occidentale nous en fournit 4.000 actuellement, chiffre modeste, mais susceptible, dans un avenir assez proche, d'être considérablement augmenté.

Les exportations de l'A. O. F. sont passées de 70 millions de francs à 1 milliard 350 millions en 1930, et les importations de 90 millions à 1 milliard 500 millions en chiffre ronds.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015211

- Les maisons lacustres.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0152-010

- Méharistes  soudanais.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0152-011

- Danses indigènes.




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page 53

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015310

- Le  Pavillon des Somalis et Indes françaises. M. Wulifleff, architecte. (Photo Henri Manuel)
- M. Gleitz, Commissaire.


Le   Pavillon de  la  Côte  des  Somalis  et   Indes   Françaises

La Côte française des Somalis s'ouvrit à la France, en 1862, par l'achat d'Obock où nous nous installâmes en 1884, durant la guerre de Chine.
Divers traités établirent ensuite notre protectorat sur les régions de Tadjourah, Ambabo, Sagallo. le Gubbet-Kareh, Gobad, Djibouti et son arrière-pays.
Le chef-lieu de la Colonie, tout d'abord installé à Obock fut, en 1892, transféré à Djibouti qui nous offrait, outre un port de plus d'avenir, de plus grandes facilités pour nos relations commerciales avec l'Abyssinie et l'aboutissement du Chemin de fer franco-éthiopien, dont la construction, envisagée depuis plusieurs années, devait être décidée dès 1896.
La Côte française des Somalis s'étend sur la Côte Orientale d'Afrique, sur une longueur de 250 kilomètres, face au détroit de Bab-el-Mandeb et à la partie Occidentale du golfe d'Aden
La superficie totale du territoire atteint 22.OOO kilomètres   carrés.  La population,  selon  les recensements de  1929, est de 85.778   habitants   dont    308 Français  et  étrangers  européens  ou  assimilés.   La population de Djibouti, chef-lieu de la Colonie, es de 9.914 habitants.    Obock n'est   plus    aujourd'hui qu'un simple poste administratif comptant quelque centaines d'habitants.
La Colonie est administrée par un Gouverneur assisté d'un Conseil d'administration composé, sous sa présidence, de trois chefs de service et de trois habitants notables.
Djibouti est la tête de ligne du chemin de fer franco-éthiopien qui aboutit à Addis-Abeba, capitale de l'empire abyssin (783 km.).
Les transports à l'intérieur de la Colonie se font par caravanes. Une route de Djibouti au pays Haoussa, en Ethiopie, par Dikkil, est en construction.
La durée du voyage entre Djbouti et Marseille, par paquebot-poste, est de dix jours.
Les cultures de la Colonie, dont le sol est, en grande partie, aride et sec, se bornent à quelques productions maraîchères et à de rares îlots de dattiers. La Côte française des Somalis est entièrement tributaire, en ce qui concerne les productions vivrières, de l'Abyssinie qui lui fournit principalement une céréale (dourah), base de l'alimentation des indigènes, et du bétail.
La population, essentiellement nomade, se livre à l'élevaige et possède d'importants troupeaux de chameaux, chèvres, bœufs et moutons.
Les industries sont presque inexistantes, à l'exception de la Société des Salines de Djibouti, seule entreprise ayant vraiment un caractère industriel et qui exporte annuellement pour plus de 4.000.000 de francs de sel marin.
Une usine à glace et une station productrice d'énergie électrique pourvoient aux besoins de la ville de Djibouti.
Les  indigènes  de  la  Côte  se  livrent activement à la pêche. Des sociétés qui procédaient à la recherche des huîtres perlières et de la nacre ont interrompu leurs opérations.
Le commerce de la colonie est surtout un commerce de transit de ou pour l'Ethiopie.
Les chiffres ci-dessous en fixent l'importance pour les trois dernières années :
Importations Exportations
(voir tableau ci dessus )
La part de la France et de ses colonies, dans les chiffres ci-dessus, est approximativement de 7 %
Les principaux articles importés sont : Ouvrages en métaux : 14.000.000 de francs en 1929
Tissus : 130.000.000 — —
Denrées de consommation et boissons diverses : 167.000.000 — —
La part de la Colonie dans le chiffre des exportations du port de Djibouti ne dépasse guère 9%, en y comprenant les réexportations sur l'Ethiopie (44 millions de francs). En fait, la valeur des produits exportés, en provenance réelle de la Côte française des Somalis, n'atteint pas 7.000.000 de francs, dont près de 4.500.000 francs de sel marin.
La Côte française des Somalis et dépendances fait partie du groupe des colonies françaises non assimilées au régime douanier métropolitain.
A leur importation en France et en Algérie, les produits originaires de la Colonie sont admis au tarif minimum des droits prévus.
Les sucres, produits sucrés de la Côte française des Somalis pourraient être admis, sans limitation, en exemption de droits, en France et en Algérie, lï en serait de même, sous réserve du contingentement annuel et de la production de certificats d'origine, à l'égard des cafés en fèves et des cacaos en fèves et pellicules récoltées dans la Colonie.
En fait, ces dispositions n'ont pas à s'appliquer, la Colonie n'ayant aucune production propre de ces denrées.




Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015311

- Le  Pavillon des Somalis et Indes françaises. M. Wulifleff, architecte. (Photo Henri Manuel)


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0153-010

- M. Gleitz, Commissaire.




Dernière édition par Pierre AUBREE le Mar 15 Déc - 16:54, édité 1 fois
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Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015410

- M.  Antonetti, Gouverneur Général.
- M. Mirabel, Commissaire.
- Le  Pavillon  de  l'Afrique  Equatoriale française.   MM. A Granet et Expert, architectes.


Le  Pavillon de  l'Afrique  Equatoriale   Française

Le pavillon de l'A. E. F. présente l'aspect des cases en forme d'obus que construisent les populations riveraines du Logone ; tout autour se développe une galerie circulaire dont la décoration, quoique empruntée aux habitations indigènes, rappelle quelque peu les motifs de l'art moderne.
A droite de l'entrée sont installés les bureaux du Commissaire de l'A. E. F.; à gauche, un service de propagande a charge de donner au public tous les éclaircissements qu'il peut désirer.
Quant à l'exposition proprement dite, il a paru tout indiqué de la diviser de telle façon que le visiteur puisse mesurer, en quelque sorte, d'un seul coup d'œil, quel effort a été accompli sur cette lointaine terre française et quels résultats y ont été obtenus.
Dans ce but, l'on a tenté, d'abord, de réunir, en une première section, les documents les plus représentatifs de l'A. E. F. avant la conquête, et, en particulier, les plus intéressantes productions de l'art noir.
C'est qu'en effet ces diverses manifestations artistiques auxquelles notre venue a mis fin, ou qu'elle a irrémédiablement faussées, sont les seuls témoins irrécusables d'un état de choses révolu et que nous ne pouvons que très difficilement reconstituer par la tradition verbale ; les instruments de musique (empruntés à des collectionneurs parisiens : mandolines, cithares, sifflets, trompes, tam-tams), nous permettent d'évoquer les étranges et parfois atroces cérémonies qu'ont éclairées, au fond des forêts obscures, ou au milieu des savanes aux herbes rêches, les magnifiques clairs de lune de là-bas : danses d'initiation, de mariage, de guerre, de réjouissance, de mort...
Les fétiches de toutes sortes nous montrent, de leur côté, l'aspect religieux de la vie de ces peuples; dieux lares des Batékés ou des Babembés, masques mortuaires Bakotas, qui surmontaient les paniers d'ossements, « kébé-kébés » à deux faces des Kouyous, et leurs couteaux de guerre ornés comme des armes arabes, fétiches à clous, sexués ou non, des Loangos, tous ces objets, d'un intérêt artistique parfois très grand, nous permettent de reconstituer les croyances aux divers esprits, bienveillants, ou, plus souvent, hostiles, et le culte compliqué qui leur était rendu.
Cette évocation close, l'exposition place sous les yeux du visiteur, en une deuxième section, les documents relatifs à la période d'exploration et de conquête ; on y rappelle que le centre africain est, sans doute, l'une des terres dont le mystère resta le plus longtemps entier ; ce n'est qu'en 1877 que, dans son mémorable voyage, Stanley réussit à traverser en son centre l'hostile continent ; dès 1879, Savorgan de Brazza, remontant l'Ogooué, descendant l'Alima, fondait, sur la rive nord du Congo, au point où il cesse d'être navigable le modeste poste qui devait plus tard porter son nom et devenir la capitale  d'un empire cinq   fois plus grand  que la France.
Mais ce n'étaient là que jalons ; dans la région équatoriale nous ne nous sommes heurtés qu'à une résistance disséminée ; des tribus, soulevées par les exhortations religieuses de sorciers ambitieux, trouvaient, dans l'hostilité inouïe de la nature, leur principal appui ; plus au Nord, au contraire, d'autres ennuis nous ont tenu tête ; noirs islamisés et fanatiques, groupés sous l'autorité de sultans cruels et despotiques ; le plus fameux, Rabah, ne succomba devant Gentil qu'après une lutte désespérée ; les autres foyers de résistance maîtrisés, c'était l'A.E.F. ouverte à la mise en valeur.
Ce sont les résultats de cette mise en valeur qu'expose la troisième et dernière section de l'exposition, en mettant devant les yeux du visiteur l'œuvre accomplie au cours des dix dernières années.
Le premier, le principal problème était celui de la pénétration ; le réseau fluvial du Congo, qui peut drainer la presque totalité des produits de l'A.E.F., est séparé de la mer par les monts de Cristal, où le fleuve se brise en une série de chutes absolument impraticables; jusqu'à présent encore, le chemin de fer belge est la seule voie, insuffisante d'ailleurs, dont dispose l'A.E.F. pour évacuer les produits de l'intérieur ; mais, depuis 1922, sous l'impulsion énergique de M. le Gouverneur Général Augagneur, puis, à partir de 1924, de M. le Gouverneur Général Antonetti, est entreprise la construction du chemin de fer « Congo-Océan » qui doit réunir le tronçon navigable du fleuve à Pointe-Noire, sur l'Atlantique. Retardée par les énormes difficultés que présente la traversée du massif montagneux du Mayumbe, au pénible climat, et par le déplorable rendement d'une main-d'œuvre déficiente, l'ouverture au trafic de cette voie essentielle peut cependant être envisagée pour le mois de juillet 1934.
Parallèlement à celle du chemin de fer est poursuivie la construction du  grand port moderne de Pointe-Noire ; les efforts gigantesques qu'a coûté la construction du « Congo-Océan » seraient, en effet, inutiles si, au terminus de la voie ferrée, des quais munis d'un outillage moderne n'accueillaient un trafic qui, outre les produits de la seule A. E. F. drainera une partie de ceux du Congo belge.
A l'intérieur, d'autre part, l'on a construit des routes qui relient entre elles les voies navigables ou doublent, lorsque le besoin s'en fait sentir, les principales d'entre elles ; on a développé, sur un rythme accéléré, les villes et, parmi elles, la capitale : Brazzaville.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0154-010

- M.  Antonetti, Gouverneur Général.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0154-011

- M. Mirabel, Commissaire


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015412

- Le  Pavillon  de  l'Afrique  Equatoriale française.   MM. A Granet et Expert, architectes.




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Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015510

- Le Pavillon de l'Afrique Equatoriale. M. Fichet, architecte.


L'éducation de la masse de la population indigène a, été, d'autre part, au premier rang de nos préoccupations ; instruire ces peuples arriérés, n'était-ce pas le meilleur moyen de les élever jusqu'à nous ? Réorganisé en 1925, par M. le Gouverneur Général Antonetti, le système d'enseignement est ainsi conçu : à la base, écoles de village, dont le but est de sélectionner quelques individus parmi les plus intelligents, en renvoyant, au bout d'un an, le majorité des élèves avec quelques notions de français parlé, d'hygiène, etc...
Les sujets ainsi retenus reçoivent, dans les écoles de circonscription ou des chefs-lieux, une éducation générale et professionnelle qui leur permet de devenir, pour les européens, des collaborateurs dignes de confiance.
Quelques sujets d'élite, enfin, s'étant spécialisés dans les centres « ad hoc », deviennent instituteurs ou aides-médecins.
Disons, pour terminer, que le chiffre des enfants fréquentant les écoles s'élève chaque année avec une surprenante rapidité, et que les résultats que donne la méthode adoptée sont des plus satisfaisants.
Mais il ne suffit pas d'instruire ces populations ; il faut aussi les soigner; la misère physiologique est très fréquente en A. E. F. et la terrible maladie du sommeil a considérablement accru ses ravages lors des mouvements de population causés par notre venue ; il a fallu construire des hôpitaux, des dispensaires, envoyer, dans chaque subdivision, un infirmier et jeter dans le pays des équipes spécialisées dans la lutte contre la maladie du sommeil.
Du gros travail fourni, d'ailleurs, les résultats ne se sont pas fait attendre ; grâce à la vaccination jennerienne, la variole a pratiquement disparu du pays, et, presque partout, le fléau du sommeil est en voie de régression ; l'on peut être fier de pareils succès.
C'est la vue d'ensemble de cette série d'efforts qu'offre au visiteur cette troisième partie de l'exposition de l'A. E. F.
Elle lui présente aussi la gamme infiniment variée des produits de cette région immense aux climats et aux ressources changeantes : ses oléagineux, amandes de palme, sésame, ricin, karité, arachides, coprah, et les huiles incolores, blondes ou dorées que l'on peut en extraire ; ses caoutchoucs et ses gommes; ses textiles : kapok, raphia et surtout le coton dont la culture fait de quotidiens progrès ; ses cafés et ses cacaos, sa vanille et ses tabacs ; ses cuirs, son ivoire, des produits d'alimentation : manioc, riz, mil, bananes ; les spécimens de l'industrie indigène, vannerie, corderie, sparterie, et, enfin, les espoirs que peut permettre son sol riche en minerais de tous ordres, espoirs, d'ailleurs, qui sont pour partie entrés dans la voie des réalisations.
Mais le rôle économique de l'Administration, dans ces territoires neufs à mettre en valeur, se borne à donner au planteur, au commerçant, les moyens de travailler, à lui fournir l'outillage indispensable ; au particulier, ensuite, colon opiniâtre ou Compagnie disposant de moyens étendus, de remplir le but commercial de la colonisation : fournir des matières premières à la Métropole, tout en lui ouvrant de nouveaux débouchés pour ses produits manufacturés.
Aussi, cette exposition eût-elle été incomplète si elle se fût bornée à montrer au visiteur le seul rôle de l'Administration ; à côté du pavillon officiel sont installés les stands où divers commerçants exposent leur effort et les résultats qu'ils en ont retirés.
Au-dessus des verdures atrophiées par le souffle brûlant des feux de brousse annuels, énorme, difforme, le baobab dresse sa masse préhistorique. C'est l'éléphant du règne végétal. Celui-ci, le long de la piste moderne où roulent les autos, a vu passer les premiers blancs. Ils venaient de la mer, à pied, au travers du Mayumbe sauvage et des grandes herbes du pays de Loudima.
Demain, le baobab, témoin des âges disparus, verra la locomotive du Brazza-Océan.
L'Afrique centrale, quand nous y somme entrés, était la dernière terre au monde qui eut gardé le visage immuable des premiers âges.
C'est un pays neuf et candide, plein de bonne volonté, mais lourd de sève épaisse, de puissance encore engourdie, informe comme le baobab.
Ce pays immense qui s'étend depuis le cinquième degré de latitude Sud, jusqu'au vingtième degré de latitude Nord, des plages de l'Atlantique jusqu'aux rives du Nil,
II a fallu le connaître,
II a fallu le comprendre,
II a fallu l'organiser.
Quant à la conquête, elle fut de tous les instants. Conquête pacifique surtout, mais conquête, sans-trêve ni répit, de la civilisation sur la sauvagerie,, de l'esprit sur la matière.
Le 3 octobre 1930, on a célébré le cinquantenaire de la fondation de « Brazzaville », capitale de l'Afrique équatoriale, sur les bords du Stanley-Pool, le lac où le Congo s'étire et se délasse un instant, avant d'aborder le rude travail qui ouvre le chemin de la mer à ses flots irrités, au travers des canons et des sols rocheux.
La jeune colonie prend à peine conscience de son unité. Jusqu'à présent, en effet, les différentes parties qui la composent : le Gabon, le Moyen-Congo, l'Oubangi-Chari, le Tchad — vastes cuvettes se tournant le dos les unes aux autres, — avaient vécu, séparées tant au point de vue politique qu'au point de vue économique. Grâce à un réseau routier qui sera en quelque sorte le système nerveux de l'Afrique équatoriale, le Gouverneur général Antonetti a fait de Brazzaville une véritable capitale que la distance et la rareté des communications ne rend plus étrangère aux autres colonies du groupe.
Le Gabon maritime, le Moyen-Congo, aux immensités marécageuses ou couvertes de forêts, l'Oubangui-Chari qui tend une main au Cameroun et l'autre au Soudan anglo-égyptien, le Tchad accroupi au seuil du désert, se trouvent maintenant en relations rapides avec Brazzaville.
Le Brazzaville-Océan, chemin de fer à grand rendement, assurera la communication avec la mer, en suppléant à l'impossibilité d'utiliser le fleuve Congo, dont le bief inférieur est impraticable à toute navigation utile.
Par le rail, s'évacueront tous les produits venus se stocker à Brazzaville, en suivant la pente naturelle et l'orientation des grandes régions économiques de l'intérieur.
La seule colonie du Gabon, grâce à son fleuve l'Ogooué et à sa frontière maritime, n'attend rien du rail pour sa mise en valeur.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015511

- Le Pavillon de l'Afrique Equatoriale. M. Fichet, architecte.




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page 56

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015610

- M. Pelletier, Commissaire.
- M. Cayla,  Gouverneur.
- Le Pavillon de Madagascar illuminé.


Le  Pavillon  de Madagascar

Madagascar est une grande île de l'Océan indien, située par 12 et 25 degrés 40 de latitude sud, à 400 kilomètres de l'Afrique dont la sépare le canal de Mozambique. Elle mesure environ 1.600 km. de long sur 580 de large et occupe une superficie de 625.000 km. carrés. La côte, au développement total de 5.000 km., est basse et rectiligne dans l'Est, depuis Fort-Dauphin à l'extrême nord et n'offrant que le seul grand accident de la baie d'Antongil.
La côte Ouest est au contraire découpée de rades et d'estuaires nombreux. Une chaîne de montagne parallèle à la côte Est parcourt l'île de bout en bout, d'une altitude moyenne d'un millier de mètres avec des pics qui atteignent près de trois mille mètres. Un grand plateau, abrupt sur tous ses versants occupe le centre de l'île, l'Imérina, d'une altitude moyenne de 1.000 mètres. Tandis que le versant Est est découpé de gorges par les vallées des innombrables et courtes rivières qui s'en vont à l'Océan indien, le versant ouest s'abaisse par grandes ondulations vers le canal de Mozambique.
Les cours d'eau sont très nombreux; ceux du versant Est ne sont pas navigables, ceux de l'Ouest, très longs comme la Betsiboka (600 km.), pourraient le devenir au moins partiellement. Quelques grands lacs parsèment le plateau central.
Le climat varie avec la longueur de l'île et selon le degré d'éloignement de l'équateur. Au nord, c'est le climat tropical chaud et humide coupé en deux saisons bien marquées : saison sèche, saison des pluies; le Sud est sec et chaud; la côte est en général humide et insalubre mais grâce à son altitude le plateau central est sain et tempéré. Cette diversité du climat entraîne la diversité des cultures, la variété de la flore et de la faune.
Madagascar est peuplée par des races d'origines diverses désignées sous le nom collectif de Malgaches et dont les unes paraissent africaines tandis que les autres proviennent de la Mélanésie, des îles malaises et peut-être de l'Inde. Les groupes principaux sont ceux des Betsinisaraka, des Sakalaves, des Betsiféo, très mélangés d'apports nigritiques africains, et des conquérants Hovas. Le type humain est en général bien constitué, fort et même beau; le caractère est accueillant et hospitalier, mais les défauts sont la nonchalance et la superstition. La prédilection pour l'agriculture est générale. La population indigène est d'environ 3 millions 600.000 habitants. On compte un peu plus de 25.000 Français voués aux professions administratives ou libérales, au commerce et à l'agriculture. De ci, de là, quelques Arabes et des Asiatiques.
Connue dans l'antiquité et décrite par les géographes arabes du Moyen-âge, c'est seulement au XVe siècle que les navigateurs portugais découvrirent l'île. Les premiers établissements fondés par les Portugais, les Hollandais et les Français furent des comptoirs, puis les derniers essayèrent de coloniser et en 1686 un arrêt tout platonique du Conseil d'Etat réunit l'île à la Couronne de France. Mais l'empire des conquérants hovas s'était formé; à diverses reprises nous dûmes évacuer nos postes et nos comptoirs et en 1885, malgré l'appui donné au roi hova par nos concurrents britanniques, notre protectorat fut établi sur l'île et reconnu par l'Allemagne et l'Angleterre. Mais le traité ne fut pas observé, nos postes sont attaqués, nos nationaux assassinés, la Colonie européenne évacue l'île et la guerre est déclarée. A la tête du corps expéditionnaire français, le général Duchesne enlève Tananarive, capitale des Hovas au cœur de l'Imérina et Madagascar devient Colonie française.
Elle est administrée par un Gouverneur Général ...




Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0156-010

- M. Pelletier, Commissaire.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0156-012

- M. Cayla,  Gouverneur.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015611

- Le Pavillon de Madagascar illuminé.




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page 57

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015710

- Portique hovas.
- Le Pavillon de Madagascar. (Photos Braun)



... résidant à Tananarive et assisté de plusieurs organismes consultatifs : Conseil d'administration, Conseil de défense et Délégations économiques élues, l'une française, l'autre indigène. La Colonie est partagée entre six régions administratives, elles-mêmes fragmentées en 37 subdivisions comprenant 61 contrôles. A la tête de chaque région, un administrateur supérieur contrôle l'action politique, économique, financière, sanitaire et dirige les Services administratifs ; à la tête de chaque subdivision, ou province, un administrateur-chef, à la tête de chaque contrôle un administrateur qui assure l'ordre et l'application des règlements.
Madagascar, par son climat et ses productions, est une colonie de peuplement et d'exploitation. L'agriculture y offre des ressources considérables.
Le pays central est propre à la culture du riz, du manioc, des pommes de terre, du maïs, du cotonnier, du chanvre ; la région des côtes se prête à la culture des plantes tropicales : café, vanille, girofle, cannes à sucre, cacaoyers.
Le riz, aliment principal des indigènes est d'excellente qualité. Le surplus de la production est exporté, 80.000 tonnes avant les cyclones et les invasions de sauterelles ; 10.000 tonnes seulement en 1927 ; manioc, 36.000 tonnes ; maïs, 5.000 tonnes. On cultive aussi les légumineuses parmi lesquelles le pois du Cap.
En 1927, les exportations furent de 12.000 tonnes. Les terrains de la côte conviennent au caféier, 5.000 tonnes exportées en 1927. Madagascar assure la moitié de la production mondiale de la vanille, malheureusement concurrencée par la vanilline, tirée de la houille ; la canne à sucre cultivée de tous temps a pris une grande extension et elle donne en moyenne par an 3.000 tonnes de sucre et 1.000 tonnes de rhum pour l'exportation. Le girofle, qui pousse sans entretien dans les terres peu fertiles et accidentées, les essences d'Ylang-Ylang, de géranium et de citronnelle, le tabac, le raphia, le tan retiré de l'écorce des palétuviers prêtent aussi à de fructueuses exportations.
L'élevage constitue une des principales richesses de Madagascar. Dans les terres de moyenne altitude et les plateaux qui s'abaissent en pente douce vers le canal de Mozambique prospèrent les troupeaux de zébus, bœufs à bosse, d'une chair excellente et qui est en même temps un précieux auxiliaire pour le travail et les transports. ,
On évalue ce cheptel bovidé à 8 millions de têtes ; il en est exporté environ 10.000 par an et l'industrie frigorifique en travaille chaque année environ 3.500 tonnes. Le cheval, le mouton, la chèvre, le porc domestique vivent dans le pays, comme tous les oiseaux de basse-cour, mais sont entièrement requis par la consommation locale.
Les productions forestières, déjà appréciables, paraissent devoir fournir de très importantes ressources. La forêt couvre dix millions d'hectares, bois d'œuvre, de mines ou essences pour l'ébénisterie : ébène, palissandre et bois de rose.
La proximité de l'Afrique du Sud, qui manque d'arbres, qui a besoin de traverses de chemin de fer et de bois de mines assurera le placement avantageux des coupes forestières. On exporte déjà à destination de la France des bois de luxe, 2.800 tonnes en 1927, et les chemins de fer, qui chauffant au bois, en font une très grosse consommation.
Le sous-sol de Madagascar contribuera pour une part importante à la prospérité générale du pays. On y trouve de l'or en petite quantité, des pierres précieuses, topazes, béryls, tourmalines, mais surtout les graphites et les micas. Les graphites d'excellente qualité sont recherchés pour la fabrication des creusets pour la galvanoplastie et la fabrication des crayons. Il en est exporté près de 15.000 tonnes par an. Le charbon de même qualité que celui du Natal, flambant et à flamme courte, a été découvert dans le Sud de l'île et sera bientôt exploité ; dans l'Ouest, on a reconnu des grès bitumineux, de même que le cristal de roche et les terres rares radioactives. Dans les îles du canal de Mozambique se trouvent d'importants gisements de guano, 7.000 tonnes exportés en 1927.
Pays neuf, au surplus jusqu'à présent privé de charbon et n'ayant pas discipliné ses forces hydrauliques possibles, Madagascar ne pouvait avoir que des industries de transformation, usines frigorifiques pour le traitement des viandes exportées pour une valeur de 60 millions de francs ; féculeries convertissant le manioc ; sucreries, manufactures de tabac, distilleries d'essences, scieries, ateliers de constructions maritimes en bois. On compte des manufactures de tissage, des fabriques de papier et des briqueteries.
Le commerce général de l'île s'est élevé en 1927 a plus de 1 milliard 100 millions de francs. Les importations sont un peu plus élevées que les exportations et 80 % des échanges s'effectuent avec la France. Comme tous les pays spécialisés dans la production agricole, Madagascar importe des produits manufacturés, vivres, tissus, machines, des combustibles, houille et pétroles, des graisses, des outils, des ouvrages en fer et en acier. Elle exporte des viandes, des produits minéraux, des peaux, du tabac, du raphia, du bois, des graphites, du cristal, du tan, du café, de la vanille, des légumineuses, de l'écaille de tortue. La pêche commence à y devenir industrielle pour le ravitaillement de la colonie et l'exportation de certains produits locaux, perles et langoustes.
L'outillage économique se développe avec une rapidité qui fait honneur à l'initiative et à la décision française. Le réseau routier comprend plus de 3.000 kilomètres de routes empierrées et carrossables. Elles sont parcourues par de nombreux services de transports automobiles. Les chemins de fer mesurent 680 kilomètres de rail ; d'autres lignes sont en construction, d'autres projetées. Ils seront électrifiés ou fonctionneront bientôt au charbon. Sur la côte est, on a creusé le canal des Pangalanes, sur 670 km. de long reliant les lagunes et en formant une voie navigable.
Le réseau postal atteint un développement de 15.000 kilomètres, les réseaux télégraphique et téléphonique mesurent 12.000 kilomètres; la radiotélégraphie compte huit stations; le poste d'Alarobia correspond directement avec la France.
Les ports dont la qualité laissa jusqu'alors à désirer sont aménagés et outillés. On construit des bassins de radoub à Diégo-Suarez; des travaux sont entrepris pour donner un peu de sécurité au port de Tamatave. Les ports et abris naturels de la côte Ouest, naturellement plus accessibles, seront améliorés de manière à permettre l'accostage à quai des grands navires.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015712
- Portique hovas.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0157-010

- Le Pavillon de Madagascar. (Photos Braun)




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page 58

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015810

- M.  Bonnecarrère, Gouverneur du  Togo.
- Le Pavillon du Togo et du Cameroun. MM. Boileau et Carrière, architectes.
- TOGO. — Le Conseil des Notables.


Le  Pavillon  du  Togo   et   du Cameroun

Sous cette dénomination se rangent deux territoires du Golfe de Guinée, précédemment colonies allemandes : le Togo et le Cameroun.
Le Togo, compris entre la Gold-Coast, le Dahomey et la Haute-Volta et, bordé au Sud par l'Océan, présentait avant la conquête par les troupes franco-britanniques une superficie de 88.000 km2 peuplés de 1.032.000 habitants. A la suite du partage, objet de l'accord franco-britannique de 1919, 35.000 km2 et 300.000 habitants ont été placés sous le mandat anglais.
La superficie totale du Togo placé sous le mandat français est donc aujourd'hui de 53.000 km2 sur lesquels vit une population de 730.000 âmes.
Le Cameroun est compris entre les parallèles 2 et 13 de latitude Nord et les méridiens 9°45' et 16°15' de longitude Est. Limité, au Sud, par la Guinée Espagnole, le Gabon et le Moyen-Congo ; à l'Est, par l'Oubangui-Chari et le Tchad ; à l'Ouest, pair l'Océan et la Nigeria, il confine dans le Nord au lac Tchad. Avant 1914, sa superficie était de 745.000 km2 peuplés de 2.648.600 habitants. Après la répartition des zones entre la France et la Grande-Bretagne, le Cameroun sous mandat français présente une superficie de 429.750 km2 et une population de 1.928.000 âmes.
Bien qu'unités géographiques distinctes, l'identité de leur statut international et administratif a depuis longtemps rapproché le Togo et le Cameroun. Ils ont une Agence Economique commune à Paris, 27, boulevard des Italiens.
Le Togo et le Cameroun sont également représentés à l'Exposition Coloniale par un Commissaire unique dont les services sont installés 56, rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris. Dans des pavillons de style Bamiléké (peuplade primitive du Cameroun de la région montagneuse du Sud-Ouest) seront montrés au public de la façon la plus expressive les résultats de « la mission sacrée de civilisation » confiée à la France par la Société des Nations.

Le Togo.

Notre action au point de vue politique s'est traduite par la création de conseils de notables, d'abord nommés puis élus, d'un conseil économique et financier, grâce auxquels les indigènes sont appelés de plus en plus à collaborer à la gestion des intérêts locaux et généraux de leur pays. Ils y participent également au sein du Conseil d'administration et de divers comités et commissions permanentes ou provisoires. L'administration française emploie, d'autre part, de nombreux indigènes appartenant à des cadres régulièrement organisés (médecins, sages-femmes, infirmiers, instituteurs, commis-expéditionnaires, interprètes, commis des P. T. T., préposés des douanes, ouvriers des travaux publics, des chemins de fer, etc.), soit un total de 930 agents, non compris la gendarmerie indigène, contre 250 fonctionnaires européens.
Protégés par une justice équitablement distribuée et dont les sanctions ne comportent plus les peines corporelles précédemment infligées par les Allemands, les indigènes n'ont en aucun moment troublé la paix et le bon ordre au Togo. Leurs notables et leurs chefs prêtent avec dévouement et compétence un précieux concours au Commissaire de la République et aux Commandants de Cercle.
Notre action au point de vue social s'est d'abord exercée dans la lutte contre l'esclavage, l'alcoolisme et l'usure.
L'enseignement officiel est donné dans les écoles de village, dans les écoles régionales, dans les cours d'adultes, aux cours complémentaires, dans les écoles professionnelles. L'œuvre scolaire des missions religieuses bénéficie en outre de l'aide financière de l'administration locale. Les crédits consacrés à l'enseignement ont progressé de 93.375 marks en 1913 à 2.365.300 francs en 1930.
Pour assurer une meilleure répartition, parfois trop dense sur un territoire épuisé par des cultures successives, un essai de colonisation intérieure a obtenu un grand succès. Plus de 30 villages comprenant 4.600 indigènes (hommes, femmes et enfants de race cabraise) ont été créés et ont prospéré dans des régions jadis inhabitées.
Le bien-être matériel et moral de nos pupilles étant intimement lié au développement économique du pays, l'administration locale s'est efforcée d'assurer ...



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0158-010

- M.  Bonnecarrère, Gouverneur du  Togo.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015811

- Le Pavillon du Togo et du Cameroun. MM. Boileau et Carrière, architectes.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0158-011

- TOGO. — Le Conseil des Notables.




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Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 015910

- M. Marchand, Gouverneur du Cameroun.
- Le transport du bois en forêt au Cameroun.
- CAMEROUN. — Les nouveaux quais du port de Douala.



... méthodiquement la mise en valeur du Togo.
Vis-à-vis des cultivateurs indigènes, son action s'est traduite par la distribution gratuite de plants et graines, la création du crédit agricole, l'amélioration des méthodes de culture, l'amélioration des procédés de traitement des produits agricoles : A l'égard des entreprises européennes, les mesures prises sont : la réglementation des marchés et le contrôle des produits, des essais de nouvelles cultures, l'institution de primes à l'exportation, l'octroi de détaxes à l'importation en France des produits du cru, la création d'une Chambre de Commerce, l'adoption d'un régime douanier approprié.
Afin d'ouvrir toutes les régions aux échanges, le Gouvernement local a poursuivi, depuis 1922, la réalisation d'un vaste programme de grands travaux comprenant la remise en état des voies ferrées et du matériel laissés par les premiers occupants, la construction d'un nouveau wharf à Lomé, de routes viables en toutes saisons, de réseaux télégraphiques et téléphoniques, d'une station radiotélégraphique, l'installation d'une centrale électrique, la prospection du sous-sol, la construction d'une nouvelle voie ferrée. Ce dernier ouvrage entamé en 1929 doit prolonger de 190 kms la ligne déjà existante, de Lomé à Atakpamé (169 kms).
Quelques statistiques mettront en lumière les résultats obtenus. Le commerce général passe de 25.700 tonnes valant 27.304.734 francs en 1922 à 59.351 tonnes valant 184.213.000 francs en 1930.
Mandataire au Togo et au Cameroun, la France est assujettie au contrôle de la Société des Nations et présente au Conseil de cette Société un rapport annuel contenant tous renseignements sur les mesures prises en vue d'appliquer les dispositions du mandat. Ce rapport est préparé par l'administration locale, soumis au contrôle du Ministre des Colonies et adressé par lui à Genève, où il est examiné et discuté par la Commission permanente des mandats en présence du représentant accrédité du Gouvernement français.

Le Cameroun.

Une politique patiente et souple à l'égard des indigènes fait régner aujourd'hui au Cameroun une .grande sérénité.
Au lendemain de la conquête, la plupart des chefs ayant été entraînés par les Allemands en zone espagnole, nous nous trouvions en face d'une population désorganisée et disséminée. Les guerres de village à village recommençaient et les plantations étaient en grande partie détruites. Nos administrateurs coloniaux eurent lai mission délicate de reprendre en mains des populations inquiètes et méfiantes, de regrouper les villages et les tribus, de restituer aux chefs héréditaires leur autorité amoindrie.
Collaboration des indigènes à notre action administrative, tel a été le principe dominant de la politique française au Cameroun. Des chefs de régions créés par nous sont nommés après consultation des notables par les chefs de circonscription. Représentants des traditions et de l'opinion des indigènes, ils contribuent, par leur influence, à une meilleure exécution des ordres administratifs.
Au point de vue économique, le pays a atteint un développement impressionnant. Sillonnées par 5.000 kms de routes et 500 kms de voies ferrées, toutes les régions sont ouvertes au commerce. 1.000 voitures automobiles sont aujourd'hui en circulation. Les relations commerciales entre l'Est et l'Ouest s'établissent en 8 jours et en 5 jours seulement entre le Nord et le Sud.
Le trafic des chemins de fer s'est élevé en 1930 à 136.000 tonnes de marchandises et à 458.000 voyageurs.
Les exploitations forestières et les plantations se sont multipliées dans toute la zone traversée par le rail et la route. La forêt est une des plus belles ressources naturelles du Cameroun. Elle couvre 15 millions d'hectares et on y trouve presque toutes les essences utilisables : acajou, aiyous, palétuvier, ébène, bois de rose, etc... Le palmier à huile fournit par ses fruits la matière d'un commerce important en même temps qu'un aliment de première nécessité pour les habitants.
Le café et le cacao ont fait l'objet de nombreuses demandes de concessions. Les chiffres du commerce total, pour 1930, sont les suivants :
Importations     172.852.000 fr.
Exportations     136.794.000 fr.
Deux ports de commerce, Douala et Kribi, créés par les Allemands ont été aménagés et agrandis par nous et sont actuellement dotés d'un outillage moderne. Les dépenses qu'ont entraînés les travaux du port de Douala sont de 24 millions de francs et d'autres travaux sont en cours. Ce port est actuellement accessible à tous les navires d'un tirant d'eau de 6 m. 50. Des grues roulantes de 10 à 12 tonnes assurent la manutention des marchandises.
Le vote récent des emprunts coloniaux, dont 15 millions sont destinés au Cameroun, permettrai la substitution d'une voie métrique à un chemin de fer Decauville sur un parcours de 40 kms. (Ottelé, M'Balmayo s'embranchant sur la voie centrale Douala-Yaoundé ).
Au point de vue social, d'importants progrès ont été également réalisés.
La répression de l'esclavage, qui existait encore sous forme de faits de traite isolés et clandestins, a été menée avec énergie. Actuellement semblables délits sont devenus exceptionnels. La lutte contre l'alcoolisme a été victorieusement poursuivie, grâce à des mesures restrictives du commerce des spiritueux aux indigènes et il est permis d'affirmer que l'alcoolisme n'existe plus au Cameroun.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0159-010

- M. Marchand, Gouverneur du Cameroun.


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- Le transport du bois en forêt au Cameroun.


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- CAMEROUN. — Les nouveaux quais du port de Douala.




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Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016010

- M. Guesde. Commissaire.
- M. Pasquier, Gouverneur Général.
-  Le Pavillon illuminé du Tonkin.


Le  Palais  de   l'Indo-Chine


Située entre le golfe de Siam et la mer de Chine, la Cochinchine, terre française depuis 1862, s'étend sur 65.000 kilomètres carrés, avec une population de 4 millions d'indigènes et de 15.000 Français. Elle est constituée presque tout entière par un delta d'alluvions, adossé vers le Nord aux contreforts extrêmes de la chaîne annamitique, abaissé au Sud et à l'Ouest vers la mer. Au Nord et à l'Est, ondulations de savanes et de forêts ; au centre et aux extrémités, bancs de terrain marécageux. Mais cette toison sauvage hérisse de riches terres rouges, cette bourbe est un limon plantureux.
Comment le pays s'est transformé sous notre impulsion, quel essor de prospérité économique s'y épanouit, il suffit de quelques faits et de quelques chiffres pour l'attester. La superfficie des terres cultivées était de 675.000 hectares en 1883, elle s'élève aujourd'hui à 2.360.000. La valeur des importations et des exportations a atteint, en 1927, 400 millions de piastres contre 262 en 1921, soit une progression de 40 p. 100 en six ans. Le port de Saïgon, qui exporte plus de deux millions de tonnes, se classe au sixième rang des ports français, après Dunkerque. Il devient, après Rangoum, le plus grand marché de riz de l'Extrême-Orient. La cité, soudée par un arroyo à la ville chinoise de Cholon, forme, avec sa voisine, une agglomération de près de 300.000 habitants, nœud vital d'un réseau de voies ferrées de 600 kilomètres et d'un réseau routier de 7.400, dont 5.000 empierrés ou asphaltés. Sous la chevelure de ses frondaisons tropicales, c'est une puissante ville moderne, percée de larges avenues, somptueuse et affairée, dont les pulsations marquent le rythme intense d'activité imprimé à tout le pays. Dans l'Ouest de la Cochinchine, les joncs et les marais cèdent peu à peu la place aux rizières. Dans les régions du Nord et de l'Est, d'immenses domaines se défrichent et se couvrent de cultures jusque-là inconnues ou sporadiques : le caoutchouc (50.000 hectares), le poivre, le maïs, la canne à sucre, le tabac.
De cet enrichissement progressif, l'indigène est le premier à bénéficier. Des fortunes foncières, parfois considérables, se sont édifiées dans tous les centres locau. Mais notre œuvre humanitaire touche la population entière. En veut-on quelques exemples ? Dans le domaine de l'assistance médicale, depuis dix ans, le nombre des malades consultants a passé de 184.000 à 484.000, la mortalité infantile est tombée de 27 à 3 p. 100 ; en quelques mois, en 1927, près du tiers de la population a été vacciné contre le choléra. Dans le domaine de l'enseignement rappelons que tous les villages vont avoir leur école élémentaire avec un stage obligatoire des enfants pendant un minimum de trois ans. Sous toutes les formes s'affirme ainsi la bienfaisance de nos méthodes.
C'est le protectorat libérateur de la France qui a soustrait le Cambodge, depuis 1863, aux convoitises de ses voisins et l'a rétabli dans son patrimoine national par la restitution, en 1907, des provinces de Battambang, de Siem-Réap et de Sisophon, berceau prestigieux de ses traditions. Au peuple khmer et à sa dynastie, la protection française assure désormais, ...



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0160-010

- M. Guesde. Commissaire.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016011

- M. Pasquier, Gouverneur Général.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0160-011

-  Le Pavillon illuminé du Tonkin.




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Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016110

- Le Temple d'Angkor, vu la nuit. M. Blanche, architecte. (Photo Henri Manuel)
- Le Grand Escalier.
- Le Profil du monument.



... par un accord loyal des volontés et des cœurs, jamais démenti depuis plus d'un demi-siècle, une destinée de paix et de progrès.
Une population de 2.500.000 habitants, dont 1.800 Français, se répartit inégalement sur un territoire de 180.000 kilomètres carrés.
Cependant, le pays s'éveille au progrès économique. La superficie ensemencée en paddy a passé, de 1921 à 1928, de 363.000 hectares à 658.000 et la production du riz de 380.000 tonnes à plus de 800.000. Il faut mentionner d'autres cultures d'un riche rendement : le maïs (18.000 tonnes), le poivre (3.200 tonnes), le coton (1.200 tonnes), le tabac (3.000 tonnes). La production de la soie représente 250 tonnes, dont les sept dixièmes sont utilisés sur place par les métiers indigènes. L'hévéa trouve dans les terres rouges un sol favorable : la superficie plantée est évaluée à 15.000 hectares. Seul le manque de bras a ralenti le mouvement de la colonisation. N'oublions pas, dans ce bilan des richesses locales, l'industrie nationale de la pêche : 21.000 tonnes de ...
 



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016111

- Le Temple d'Angkor, vu la nuit. M. Blanche, architecte. (Photo Henri Manuel)


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- Le Grand Escalier.

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- Le Profil du monument.




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Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016210

- Les Danseuses du Dragon.
- Le Temple d'Angkor, vu du lac.
- Le Pavillon illuminé de l'Annam. (Photos  Henri  Manuel)



... poisson sec ont été exportées en 1928.
Le traité du 6 juin 1884 a établi le protectorat de la France sur l'empire d'Annam. Etroite bande de terre de 1.500 kilomètres de long sur 50 à 150 kilomètres carrés de large, ce territoire de 146.000 kilomètres carrés de superficie, peuplé de 5.300.000 habitants dont 2.500 Français, offre, en bordure de la mer de Chine, une rare variété d'aspects et de paysages, depuis les cimes et les plateaux calcaires du Sud (Lang Bian et Darlac) jusqu'aux, plaines côtières du Nord, basses et argileuses. Les parties peuplées représentent seulement une superficie de 20.000 kilomètres carrés, dont 10.000 environ de rizières, lentement conquises sur la boue des fleuves et les lagunes du littoral.
Le problème était double : d'abord irriguer le sol pour le fertiliser, ensuite ouvrir des voies de communication pour permettre les échanges et réaliser l'unité administrative du pays. De grandes roues cylindriques, à palettes et à godets, les norias, sont le dernier stade de l'industrie agricole indigène. Nos procédés d'irrigation sont d'une autre envergure. Par un système de barrages et l'établissement de réseaux de canalisation, ils visent à fertiliser des régions entières : à Thanh-Hoa, 60.000 hectares; à Quang-Ngai, 24.000; à Quang-Nam, 32.000. La valeur des terres en friche ainsi irriguées s'accroît en moyenne de 50 piastres l'hectare, mais passe, parfois, d'un bond, de 4 à 200 et plus. L'agriculture indigène reçoit de nous d'autres encouragements par l'institution du crédit agricole, par les stations d'essais, enfin par l'apport de capitaux importants qui permettent la mise en valeur des régions désertées, tels que les plateaux du Kontum, du Darlac, de Djiring, vastes paliers de terres rouges jusqu'ici couverts de savanes. Dans la plaine se cultivent maintenant le maïs (45.000 hectares), la patate (61.000), la canne à sucre (27.000). Sur les coteaux et les croupes des plantations de café et de thé (14.000 hectares) s'étagent pleines de promesses. Quelle richesse réserve aussi l'exploitation méthodique des forêts dont le manteau recouvre un tiers de la superficie de l'Annam !
Le Tonkin, quadrilatère de 115.000 kilomètres carrés, peuplé de 7.300.000 indigènes et 13.000 Français, a une base de 250 kilomètres de côtes, rocheuses et découpées au Nord, mouvantes et alluviales au Sud, et trois faces continentales qui s'enchâssent dans les rameaux et les plissements ruinés issus des chaînes du Yunnan.
Toute la vie a reflué au centre dans un triangle de 15.000 kilomètres carrés à peine. Les deltas du Fleuve Rouge et du Thai-Binh s'y ramifient, mêlent leurs eaux et leur vase, construisant, aux, dépens et au niveau de la mer, des nappes d'épais limon. L'industrie de générations attachées depuis des siècles à leur glèbe et à leur village, a transformé ce couloir limoneux, en une marquetterie de rizières, carrelée à l'infini. Là s'est condensée presque toute la population indigène du Tonkin (82 p. 100 environ), qui s'accroît de 80.000 unités par an et offre une des plus fortes densités du globe, 400 en moyenne par kilomètre carré, 600 ou 700 même dans certaines provinces du bas delta.
Pour subvenir aux besoins d'une population pléthorique, mal nourrie de riz et de poisson, l'effort de nos services agricoles tend à accroître le rendement des terres, encore faible (1.300 kilogrammes de riz en moyenne à l'hectare — production annuelle du Tonkin : 2 millions de tonnes), par la sélection des graines et l'emploi des engrais. Il tend aussi à introduire ou à développer d'autres cultures, alimentaires (maïs, manioc, haricots) ou industrielles (ricin, tabac, mûrier). La création de banques agricoles instituées par M. le Gouverneur général Varenne en 1927 a soustrait le paysan à la lèpre de l'usure. En même temps, la colonisation européenne ...



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016211

- Les Danseuses du Dragon.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0162-012

- Le Temple d'Angkor, vu du lac.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0162-011

- Le Pavillon illuminé de l'Annam. (Photos  Henri  Manuel)




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Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016310

- Le Pavillon du Laos.
- Un coin de la Section Indochinoise illuminé. (Photo H. Manuel)



... ouvre des terres inexploitées dans la région moyenne : plantations de caféiers (6 millions de pieds environ) et surtout de théiers (4.000 hectares) qui s'acclimatent parfaitement et permettront un jour de libérer l'Indochine du tribut de 2.500 tonnes de thé qu'elle importe chaque année de la Chine.
Les filons minéralisés du sous-sol décèlent d'incroyables richesses. Le Tonkin se découvre l'avenir d'un grand pays minier et industriel, sorte de Belgique de l'Extrême-Orient. Un bassin houiller de 150 kilomètres de long sur 10 de large s'étend au Nord du Delta, dans la région du Dong Trien, et se prolonge en bordure de la baie d'Along. Les découverts de Hongaï exposent des coupes de 150 mètres d'épaisseur où le charbon se débite en tranches dans d'immenses arènes ouvertes sur la mer. La production approche 2 millions de tonnes, dont la moitié est exportée. Le Tonkin possède, en outre, des gisements de zinc (55.000 tonnes), d'étain (2.000 tonnes), de phosphates (20.000 tonnes), de graphites. La valeur totale de la production minière annuelle est passée de 9 millions de piastres en 1923 à 17 en 1928. Le nombre des ouvriers employés dans les mines dépasse 40.000.
Des cinq pays de l'Union, le Laos est le plus vaste (231.000 kilomètres carrés) et le moins peuplé (830.000 indigènes et 400 Français), le plus pauvre, mais le plus fortuné, car s'il connaît à peine ses richesses, qui sont, dit-on, fabuleuses, il se contente de sa félicité, qui est légendaire. Dans un cadre de vie primitive s'est réalisée la fusion de races diverses, chinoises et indonésiennes, Thai, Lolo, Kha, Méo, chasseurs et pêcheurs, dont les cases sur pilotis se juchent en haut des crêtes, s'accrochent à flanc de coteau, se dispersent ou se groupent dans les clairières ou en bordure du Mékong. La production de quelques rizières (350.000 tonnes de riz par an), facilement irriguées, suffit à la subsistance.
Du côté de, la mer, la chaîne annamitique sépare le bassir du Mékong des centres populeux de l'Annam et du Tonkin. Au Nord, des saillies abruptes, gercées de ravins et de nervures, supportent le vaste plateau de Tranninh et s'abaissent en pente douce vers le fleuve. Ce rempart isole et encercle le royaume féodal de Luang Prabang, souveraineté « du million d'éléphants et du parasol blanc », dont la France est protectrice depuis 1893. A l'histoire de notre pénétration pacifique, véritable « conquête des cœurs», Français et Laotiens associent à jamais la mémoire de l'explorateur Pavie. Au Sud, dans une région de causses et de basalte, qui forme le plateau volcanique des Bolovens, favorable aux cultures industrielles, théiers, quinquina, caféiers s'étalent des forêts clairières aux essences les plus variées. Ces provinces méridionales, sans statut juridique bien défini, constituent en fait une colonie française. La capitale administrative, Vientiane, longtemps engourdie sous la floraison de ses flamboyants, parmi ses sanctuaires en ruine, s'anime peu à peu.
Tels sont, en un bref aperçu de leurs nuances et de leurs contrastes, les traits et les éléments constitutifs de notre Indochine. Sa superficie de 737.000 kilomètres carrés représente une fois et demie celle de la France. Sa population est de 20 millions d'habitants, dont 32.000 Français. Son commerce général dépasse 7 milliards de francs. Le mouvement des importations et des exportations est supérieur, en chaque sens, à deux milliards.
De cette prospérité, dont le bienfait s'étend à tout le pays, les témoignages s'inscriront, probants et concrets, à l'Exposition Coloniale, synthèse des forces agissantes qui rattachent au passé l'œuvre lumineuse de la civilisation française.
Ce que nous verrons de l'Indochine en 1931, M. le Gouverneur général Pasquier en a dessiné le programme en quelques coups de pinceau : « L'Indochine des pagodes, mais aussi des usines, des mines, des plantations et des grands ports; l'Indochine des palanquins et des éléphants, mais aussi des grandes voies ferrées, des grands postes de T.S.F. et des lignes de navigation aérienne; une Indochine traditionnaliste, infiniment touchante, enveloppée dans un linceul de forces défaillantes, mais aussi une Indochine jeune, frémissante, s'éveillant sous le regard de la France à tous les progrès, une Indochine prête à l'action, où sourd de toutes parts la force vive d'un admirable renouveau ». Le visage de la France lointaine apparaîtrai ainsi digne de notre admiration et de notre fierté.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016311

- Le Pavillon du Laos.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0163-010

- Un coin de la Section Indochinoise illuminé. (Photo H. Manuel)




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Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016410

- M. Pierre Alype, Commissaire.
- Intérieur du Pavillon. (Photo H. Manuel)


Le  Pavillon  de la  Syrie  et  du   Liban

La Syrie est un pays trop antique et qui a joué dans l'histoire générale de l'humanité un rôle trop considérable et glorieux pour qu'il soit nécessaire de s'attarder aux particularités de sa géographie ou aux péripéties de son passé.
Située au fond de la Méditerranée orientale, elle occupe une surface d'environ 150 kilomètres carrés, formée d'une part du Shamigé, plateau désertique à deux glacis qui s'éloigne vers l'Euphrate et de l'autre par le système montagneux du Liban comportant deux chaînes parallèles hautes de 3.000 mètres et une dépression centrale où coulent l'Oronte, le Sitani et le Jourdain supérieur. Au delà de l'Anti-Liban s'étend le désert, région autrefois fertile qu'irriguait l'Euphrate et où n'errent plus que des Bédouins nomades faisant paître leurs troupeaux de moutons.
Le climat est tempéré avec des moyennes de 10° en hiver et de 30° en été. Du fait de la topographie défectueuse et de la barrière que le Liban oppose aux vents d'Ouest, le système des pluies est mauvais et les eaux mal réparties. La neige entretient néanmoins des sources nombreuses.
La Syrie compte une population d'environ trois millions d'habitants, dont 2.200.000 musulmans, 650.000 chrétiens et le reste formé d'étrangers, Grecs, Juifs, Arméniens réfugiés et Français.
Après avoir participé à tous les fastes de l'histoire, depuis Assur et l'Egypte jusqu'à Alexandre, province romaine qui posséda avec Antioche une des capitales du monde antique, la Syrie fut emportée, vers l'an 630, par le conquérant arabe, puis tomba par la suite sous la domination turque. De 660 à 750, avec Damas pour capitale, les califes ameyades y établirent le siège de leur gouvernement. De fond araiméen, la population n'est que partiellement arabisée. L'islamisation contraignit les chrétiens à se réfugier dans les montagnes et dans les villes. La langue nationale est l'arabe; le turc est parlé par les minorités du Nord et le français, introduit et diffusé par nos religieux des missions, est la langue véhiculaire.
La Syrie a été placée sous mandat français par la Société des Nations en 1922. Un Haut Commissaire et des cadres administratifs y assurent la direction des affaires et la marche des services publics.
La Syrie a été organisée en quatre Etats :
Syrie, 170.000 kilomètres carrés, 1.200.000 habitants, avec Damas pour capitale (227.000 habitants) et Alep pour ville principale ;
Liban, 10.500 kilomètres carrés, 630.000 habitants, avec pour capitale Beyrouth (124.000 habitants);
Etat des Alaouites, 6.500 kilomètres carrés, 265.000 habit., capitale Lattaquie (22.000 habit.);
Djebel Druse, 6.000 kilomètres carrés, 55.000 habitants.
Tous ces Etats ont leur gouvernement particulier, les uns sont soumis au régime constitutionnel avec des assemblées élues au suffrage universel; d'autres sont administrés par des délégués français.
La Syrie compte deux cours de cassation, l'une à Damas, l'autre à Beyrouth; elle possède trois cours d'appel, vingt-six tribunaux de première instance et des justices de paix. Quatre cent quatre-vingt-treize écoles officielles et 983 écoles privées dispensent les trois formes de l'enseignement, primaire, secondaire, supérieur. Beyrouth est le siège d'une université française ; il y a une université américaine à Damas.
Depuis l'attribution du mandat syrien à la France, en 1922, six hauts-commissaires, MM. Picot, général Gouraud, général Weygand, général Sarrail, M. H. de Jouvenel et M. H. Ponsot se sont succédé. L'administration des pays syriens est rendue très difficile par les antipathies de races et les antagonismes inconciliables qui séparent les ethniques de confessions différentes. Les Chrétiens de Syrie, très remuants et exigeants, sont encore plus intraitables que les musulmans. De leur côté ceux-ci se partagent en Sunyites, Shiites, Ismaéliens et Juitiatiques. La diversité des conceptions religieuses, les haines entre Schismatiques et Orthodoxes et l'amour de la chicane, inhérent à ce tempérament sémite, font qu'aucun acte administratif ne peut être décidé sans que les uns ou les autres ne l'interprètent aussitôt comme une brimade ou un abus de pouvoir favorisant tantôt les Chrétiens aux dépens des Musulmans et tantôt les Musulmans aux dépens des Chrétiens. Le généal Gouraud y fut accusé de faire triompher la croix sur le croissant; le général Sarrail eut des difficultés sans nombre avec les Maronites du Liban, les plus grands disputailleurs du monde, et M. H. de Jouvenel, malgré ses talents de diplomate et d'orateur préféra abandonner la partie.
Il en résulte que le rôle réalisateur que la France aurait voulu remplir se trouve considérablement gêné et que notre action est réduite au minimum par les prétentions de ces groupes antagonistes, dont aucun, en fin de compte, ne se déclare satisfait de nos tentatives pour instaurer la paix, faire régner l'ordre avec la prospérité et le travail.
L'équilibre politique est précaire; il faudra vraisemblablement de longues années pour l'établir et il n'est nullement prouvé que la France sera récompensée ne serait-ce que moralement de la lourde tâche et des constants sacrifices qu'elle consentit pour ramener dans les voies de la civilisation cette terre anarchique et désolée. La chicane constante qu'il nous faut débattre laisse peu de temps au travail utile de revivifier la terre et de l'outiller. On doit d'autant plus le regretter que la Syrie, à peu près réduite à l'état de désert par une longue suite de destructions systématiques et de massacres, pourrait récupérer son ancienne prospérité d'une manière relativement courte et facile. Quelques barrages sur l'Euphrate, fleuve énorme dont le débit est en hiver de plus de 5 millions de mètres cubes à la minute, permettraient la fertilisation du désert (coton et blé, palmiers et oasis) et en reboisant le Liban dévasté par l'incurie des hommes et la dent des chèvres dont nous n'avons pas su débarrasser le pays comme les Anglais firent à Rhodes, on referait de ces pentes et de la dépression centrale un de ces vergers enchanteurs et bénis que Barrès décrivit dans son « Jardin sur l'Oronte ».
Un proche avenir ne tardera point à préciser ces possibilités ou à infirmer ces espoirs.
Quoi qu'il en soit, l'agriculture actuelle est défectueuse, l'irrigation insuffisante. On produit des céréales dans le Nord et au Djebel Haman; du coton, du tabac chez les Alaouites et au Liban, du chanvre. Les arbres fruitiers prospèrent dans le Liban et pourraient prêter à une florissante industrie; dans le désert qui regarde vers l'Euphrate paccage un troupeau de moutons évalué à 1.500.000 têtes et le Liban est infesté de chèvres qui le ruinent beaucoup plus qu'elles ne l'enrichissent, mais fournissant aux besoins immédiats les plus sommaires de populations apathiques.et satisfaites de peu. Des gisements de fer, de chrome, de lignite, de bitume et de pétrole ont été reconnus.
L'industrie est représentée par quelques filatures et tissages, des fabriques de tapis, des tanneries, des fonderies et ateliers de dinanderie. On compte aussi quelques usines de transformation.
Le mouvement général du commerce est d'environ 1 milliard 200 millions. Pays déficitaire, la Syrie achète plus qu'elle ne vend : 800 millions aux importations et 400 aux exportations. Le seul grand port est Beyrouth, mais des travaux sont projetés à Alexandrie et à Tripoli. L'outillage économique est encore rudimentaire, le réseau ferré comprend 934 kil. de voies ; le réseau routier n'est pas plus développé.
La Syrie a des beautés naturelles qui pourraient prêter à une industrie touristique ; elle possède aussi des ruines antiques (Palmyre, Byblos, Balbeck et Sidon), des ruines médiévales et des villes d'art musulmanes (Alep et Damas). Enfin, dans le désert syrien peuplé de 300.000 bédouins rattachés, on pratique l'élevage du cheval arabe universellement réputé.
Telle s'affirme la Syrie, ancien berceau de civilisation qui pourrait retrouver son antique splendeur à la double condition d'y rediscipliner la nature redevenue sauvage et, tâche plus ardue encore, d'y amender les hommes.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0164-010

- M. Pierre Alype, Commissaire.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016411

- Intérieur du Pavillon. (Photo H. Manuel)


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page 65

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016510

- M. Jore, Gouverneur  de  Tahiti.
- M. Ducet, Commissaire.
- Le Pavillon de l'Océanie. M. Ernest Billecocq, architecte. (Photos Henri Manuel)


Le  Pavillon  de  l'Océanie

Les visiteurs qui pénètrent dans l'Exposition par la porte de Neuilly et l'avenue des Colonies françaises aperçoivent, dès l'entrée à droite, abritée par une futaie formant un fond de rideau pittoresque et verdoyant, une construction en bois exotiques (troncs de cocotiers, bambous et roseaux) très agréable à l'œil, élevée sur pilotis et recouverte de feuilles de pandanus tressées.
Ce pavillon de 270 mètres carrés environ de superficie et de près de  10  mètres de hauteur  sur   26 mètres à peu près de façade latérale a été édifié sur les plans de MM. Billecocq père et fils, architectes, par les soins de l'entreprise de construction Rolland frères. Il loge l'exposition spéciale des produits et collections officielles et privées des Etablissements français de l'Océanie, dont le Gouvernement abrite, sous notre pavillon tricolore, 121 îles ou îlots, répartis en 5 groupes sensiblement parallèles, orientés du Sud-Est au Nord-Ouest et séparés par des fosses de plus de 4.000 mètres de profondeur.
Au centre du pavillon a été installé un petit salon d'honneur entièrement composé et orné de bois des plus riches essences coloniales françaises par les soins de MM. Saddier et ses fils. Ce salon est consacré à la mémoire des grands Français, navigateurs et marins, dont les explorations et les efforts patriotiques ont amené la découverte de nos îles polynésiennes et leur réunion pacifique à la France, ou bien en ont fait connaître au monde le charme et la beauté, ainsi que des indigènes qui ont sacrifié leur santé ou leur vie pour la défense de notre pays, et dont deux cartouches en bois précieux rappellent le dévouement.
Sachant combien le public s'intéresse au développement et au progrès de notre influence civilisatrice et protectrice sur les populations confiées à notre tutelle — surtout lorsque, comme c'est le cas en l'espèce, elles se sont données volontairement et librement à nous et ont sollicité leur réunion à notre pays — l'autorité locale a tenu à exposer les produits du travail manuel des élèves des écoles de la Colonie. Plus de 200 objets (chapeaux, coussins, paniers, corbeilles, colliers, ornements divers, éventails, services à thé, robes, petites pirogues, etc.) fabriqués par eux en fibres tressées, noix de cocos sculptées, bois du pays, etc. font ressortir leur goût artistique, leur intelligence et leur ingéniosité naturelle.
La Colonie a également fait appel au concours obligeant d'amateurs éclairés résidant dans nos îles enchantées, qui ont bien voulu lui confier leurs collections pour l'avantage des visiteurs de son pavillon. C'est ainsi qu'on peut admirer sous vitrines des collections de nacres perlières et de perles aux différents stades de leur formation (grenailles, chicots, soufflures découpées et non découpées, etc.) prêtées par M. Hervé, chef du Service d'Ostréiculture; le R. P. Rougier et le Dr Noël. On sait que les Tuamotu sont l'un des gîtes perliers les plus renommés du monde par la qualité et la variété de ses perles, toutes naturelles. C'est dans les lagons de Hikueru, notamment, qu'on trouve les « pipi » de Tahiti, ainsi que les perles grises et noires.
Il serait fastidieux d'énumérer les diverses présentations de produits naturels et fabriqués de nos Etablissements polynésiens qui sont présentés aux visiteurs, quoiqu'il ne soit pas inutile d'indiquer aux gourmets qu'ils pourront déguster l'excellent vin d'oranges dont la préparation leur est présentée
par M. Liot, colon à Raiatea et inventeur d'un procédé industriel d'extraction à froid qui conserve aux jus concentrés de fruits ainsi produits le goût naturel des fruits frais et leur richesse en vitamines.
Un des fleurons de la couronne impériale de la France, assez peu connu de nos concitoyens — sinon par les récits captivants des voyageurs et des écrivains que leur destin ou leur fantaisie ont conduits jusqu'à lui et qui ont été séduits par sa beauté pittoresque et son charme — existe dans les immensités océaniennes du Pacifique, sentinelle avancée de notre pays en Polynésie Orientale, presque aux Antipodes, éloignée de 4.000 kilomètres au moins de tout continent.
L'ensemble desdits groupes, qui possèdent chacun un caractère géographique différent, est placé sous l'autorité du Gouverneur des Etablissements Français de l'Océanie, lequel réside à Papeete dans l'île de Tahiti, la plus importante de ces terres lointaines.
Tahiti appartient à l'Archipel des Iles de la Société comprenant les Iles du Vent, au Sud-Est, et les Iles Sous le Vent, au Nord-Ouest.




Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0165_t10

- M. Jore, Gouverneur  de  Tahiti.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016511

- M. Ducet, Commissaire.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0165-010

- Le Pavillon de l'Océanie. M. Ernest Billecocq, architecte. (Photos Henri Manuel)




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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 EmptyMer 30 Déc - 17:28

page 66

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016610

- Le Pavillon de la Nouvelle-Calédonie. MM. Saacké,   Bailly et Montenot, architectes.
- Type  de  chefs  indigènes.
- Vue générale de Nouméa.
- Un coin des quais. (Photos Manuel)


Le  Pavillon  de   la   Nouvelle-Calédonie

Les pavillons des Etablissements français du Pacifique Austral : Nouvelle-Calédonie et Dépendances, Nouvelles-Hébrides, Iles Wallis restituent les antiques habitations des grands chefs des tribus indigènes. Grâce à l'heureuse évolution de ces tribus sous l'influence française, évolution accomplie dans le cadre de leurs traditions et le respect de leurs coutumes, l'habitation canaque d'aujourd'hui a elle-même évolué dans le sens de la construction européenne qui assure aux indigènes plus de confort et d'hygiène.
Il a néanmoins paru intéressant de reproduire l'habitat original de ces populations réputées les plus primitives du monde, lesquelles, en Nouvelle-Calédonie, se sont affinées, mais qui cependant existent encore à l'état primitif dans le condominium des Nouvelles-Hébrides.
C'est ainsi que l'ensemble de la composition destinée à évoquer nos Etablissements du Pacifique Austral comprend trois pavillons édifiés sur les plans des architectes Saacké, Bailly et Montenot : celui de la Nouvelle-Cadédonie au centre, celui des Iles Wallis à droite et celui des Nouvelles-Hébrides à gauche.
La décoration de ces pavillons, sous la direction de son commissaire, M. André, emploie des éléments empruntés à l'art canaque; bois et os sculptés représentant des faces humaines curieusement expressives, des coquillages, des entrelacs de lianes, des mâts décorés et ornés de trophées et à l'extérieur se trouveront les tams-tams et totems.
A l'intérieur des pavillons sont présentés des dioramas, des vitrines, des photographies, des cartes et des graphiques exposant au public l'effort agricole, industriel et commercial de nos colonies. Notons encore une exposition rétrospective de la vie indigène.

La Nouvelle-Calédonie, l'une des plus grandes île du Pacifique, se développe sur une longueur de 500 kilomètres et une lageur moyenne de 50 kilomètres.
Sa superficie correspond environ à trois fois celle de la Corse. Son climat est exceptionnellement salubre et doux.
C'est un pays de peuplement, de colonisation libre, véritaible province française qui compte de nombreux citoyens français, environ 17.000, juxtaposés à des collectivités indigènes (20.000) et asiatiques (12.000) avec lesquelles ils vivent en parfaite harmonie.
Découverte  en  1774,  l'île fut occupée une première fois, en  1849,  par  une mission catholique, puis définitivement, en 1853, par l'Amiral Despointes, au nom de la France.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0166_t10

- Le Pavillon de la Nouvelle-Calédonie. MM. Saacké,   Bailly et Montenot, architectes.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016611

- Type  de  chefs  indigènes.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0166-010

- Vue générale de Nouméa.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0166-011

- Un coin des quais. (Photos Manuel)




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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 EmptyMer 30 Déc - 17:30

page 67

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016710

- M. Joseph Guyon, Gouverneur  Général.
- Plantation de  caféiers.
- La place des Tabous.
- A   PORT-VILA.   —   Marchands   de   bananes  ravitaillant  le  courrier.



Contrée essentiellement minière et agricole, les ressources de la Nouvelle-Calédonie sont nombreuses. Peu de pays réunissent, sur un espace aussi restreint, une production aussi variée.
En dehors de l'industrie minière largement représentée, on y pratique avec succès l'agriculture, l'élevage, l'exploitation des forêts riches en bois d'industrie, la pêche de la nacre, etc...
Les principaux produits d'exportation sont : le nickel traité sur place et exporté sous forme de mattés à 77% de métal pur (près de 6.000 tonnes annuellement) ; le minerai de chrome exporté à raison d'une moyenne annuelle d'environ 56.000 tonnes; le café dont la principal variété « l'Arabica » est particulièrement appréciée en raison de son arôme, comparable aux meilleures qualités connues, le Bourbon et le Moka (900 tonnes); le coton d'une qualité supérieure comparable aux meilleurs cotons égyptiens (coton de laine : 350 tonnes, graines de coton : 1.700 tonnes); le coprah (6.000 tonnes); les conserves de viandes (250 tonnes); les peaux brutes (380 tonnes); les coquillages de nacre (400 tonnes); les bois (6.000 tonnes); le guano (10.000 tonnes), etc....
Le mouvement commercial de la Nouvelle-Calédonie, tant à l'exportation qu'à l'importation, est d'environ 250 millions de francs.
Le développement constant de la colonisation, tant agricole que minière, exige une amélioration des moyens de transport et des débouchés maritimes.
Aussi, un programme de grands travaux, élaboré par l'actif Gouverneur de la Colonie, M. Guyon, se montant à 110 millions , a été voté par le Conseil général en 1930. Ce programme est financé, d'une part, par les prestations en nature jusqu'à concurrence de 15 millions et, d'autre part, par un emprunt de 95 millions que le Parlement français a autorisé et garanti en février 1931.
Ce programme comporte la construction d'un réseau de routes, l'amélioration du port de Nouméa, l'assainissement de cette ville, le doublement de l'adduction d'eau, l'extension du réseau télégraphique et téléphonique, ainsi que le développement des services d'hygiène, d'assistance et de protection de la santé publique et des établissements scolaires.
L'exécution de cet ensemble de travaux donnera, à bref délai, à la Nouvelle-Calédonie les moyens de réaliser les perspectives que lui promettent ses incomparables richesses et sa laborieuse population; elle étendra son rayonnement économique et son activité entraînante sur tout le Pacifique Austral où elle occupe une situation privilégiée.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016711

- M. Joseph Guyon, Gouverneur  Général.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0167_t10

- Plantation de  caféiers.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0167-010

- La place des Tabous.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0167-011

- A   PORT-VILA.   —   Marchands   de   bananes  ravitaillant  le  courrier.




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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 EmptyMer 30 Déc - 17:31

page 69

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016910

- M. Roger Delord, Commissaire.
- Le Pavillon de la Guadeloupe.  M. Tur, architecte. (Photo  Henri Manuel)


Le  Pavillon   de  la   Guadeloupe


La Guadeloupe, l'une des plus pittoresques îles du magnifique groupe des petites Antilles, est située aux environs du 15e degré de latitude Nord et du 63e degré de longitude Ouest. Cinq dépendances politiques sont rattachées à la Guadeloupe : les îles de Mairie-Galante, de la Désirade, des Saintes, de Saint-Barthélémy et de Saint-Martin (dont une partie est hollandaise). La superficie totale de la colonie est de 178.000 hectares. Sa population s'élève à 243.243 habitants.
Pointe-à-Pître est le principal port de la colonie. Des travaux pour le transformer en un port moderne et bien outillé sont commencés et poussés activement.
La principale culture de la Guadeloupe est celle de la canne à sucre. Cette plante trouve, en effet, dans l'île le climat chaud et humide dont elle a besoin pour prospérer.
La culture de la canne à sucre s'étend sur environ 28.000 hectares et alimente de nombreuses sucreries et distilleries qui font la richesse de la colonie.
La Guadeloupe possède environ 7.OOO hectares plantés en café, qui produisaient annuellement avant 1928, 800.000 kilos de café. Le 12 septembre 1928, un cyclone qui ravagea toute l'île a endommagé considérablement les plantations et la production s'en ressentira pendant plusieurs années.
Le cacao de la Guadeloupe est très renommé. La production, qui était en 1928 de 800.000 kilos, a subi une forte diminution à cause du cylone.
La culture de la banane est en train de prendre dans l'économie de la Guadeloupe une place prépondérante.
On estime à 300 hectares en culture pure et à 2.500 hectares en cultures variées les superficies occupées par le bananier. En 1927, la production était de 1.500.000 kilos de bananes.
La culture du vanillier se fait exclusivement dans la Guadeloupe proprement dite. Le cyclone de 1928 a endommagé fortement les plantations qui produisaient annuellement 30.000 kilogrammes de vanille ou vanillon.
La culture du coton, longtemps abandonnée à la Guadeloupe, a été reprise depuis quelques années. La variété cultivée, dite « longue soie », fournit un des meilleurs cotons. La production annuelle était, avant le cyclone de 1928, d'environ 30.000 kilos.
L'élevage est assez prospère. Au 1™ janvier 1931, il existait dans la colonie 5.000 ânes, 7.000 moutons, 15.000 chèvres, 6.000 chevaux, 50.000 porcs, 3.000 mulets et 35.000 bovins.
Les mers qui entourent l'archipel guadeloupéen sont extrêmement poissonneuses. Et cependant la pêche n'a pas encore été envisagée comme un des facteurs essentiels de la prospérité du pays. Les pêches fructueuses qui pourraient être faites seraient susceptibles d'alimenter plusieurs fabriques de conserves.
Les richesses minérales de la Guadeloupe sont à peine connues. Les premières prospections laissent entrevoir qu'elles sont considérables.
Un projet de réglementation minière est actuellement à l'étude. Il facilitera dans une large mesure les recherches à venir.
Parmi les industries les plus intéressantes, il faut citer : 18 sucreries qui produisent environ annuellement 30.000 tonnes de sucre.
La production des usines à sucre et des 87 distilleries de la Guadeloupe est d'environ 15.000.000 de litres de rhum par an; une chocolaterie produit du chocolat pour la consommation locale.
Il existe deux fabriques d'huile de bois d'Inde et de Bay-rhum. Un établissement à fonctionnement intermittent prépare du jus concentré de citron et du citrate de chaux. Un autre, assez important prépare des liqueurs telles que : crème de cacao, de bananes, d'ananas, de fine orange, etc...
Le mouvement commercial de l'île se fait surtout par le port de Pointe-à-Pître et un peu par celui de Basse-Terre. Elle importe des Etats-Unis, du Canada, de l'Angleterre, des colonies anglaises et hollandaises les marchandises suivantes : farine, bois, houille, huile et essence de pétrole, ciment, fûts, viandes salées, riz, etc...
Elle exporte en presque totalité vers la France, les produits suivants : sucre, rhum, café, cacao, vanille, banane, coton, roucou, etc...
Avant le cyclone de 1928, les exportations étaient supérieures aux importations, indice d'une prospérité certaine. Le cyclone a amené quelques perturbations dans le mouvement commercial, perturbations qui seront d'ailleurs de courte durée.
Relevé des importations et des exportations de 1927 à 1929 :
Années
1927 Importations : 157.590.795 fr. Exportations : 182.299.044 fr.
1928 Importations : 152.989.346 fr. Exportations :  178.243.843 fr.
1929 Importations : 231.314.100 fr. Exportations : 134.509.918 fr.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0169_t10

- M. Roger Delord, Commissaire.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 016911

- Le Pavillon de la Guadeloupe.  M. Tur, architecte. (Photo  Henri Manuel)




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page 70

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 017010

- Le  Pavillon de la Martinique.  M. Wulfleff, architecte.
- Le Pavillon de la Guyane. M. Oradour, architecte. (Photos Manuel)
- Le   Pavillon   de   Saint-Pierre   et   Miquelon.


La   Martinique

Le long de l'avenue des Colonies françaises, au centre de la partie réservée à nos plus anciennes possessions d'outre-mer, le pavillon de La Martinique attire le regard par la blancheur de ses murs qui surgissent d'un écrin de verdure; sa coupole semi-sphérique contraste avec les paillettes d'alentour et sa décoration extérieure d'or et de vert pâle, un peu désuète dans le cadre très moderne de l'Exposition Coloniale, fait songer à ces toilettes des dimanches chères aux habitants des « Mornes ».
Par de larges baies s'ouvrant sur les « vérandas », une lumière douce pénètre dans la salle d'honneur et vient faire vivre les belles Martiniquaises de cire qui étalent, aux quatre coins de la pièce, avec une pointe d'orgueil, les couleurs chatoyantes et vives de leurs riches costumes; c'est avec un orgueil plus viril que notre vieille colonie rappelle, par deux panneaux en relief encadrant la porte d'entrée, qu'elle a donné à l'Histoire des noms à jamais immortels et les noms inconnus de ceux qui modestement ont versé leur sang pour la France au cours de la grande guerre; mais c'est avec timidité, avec une sorte de pudeur même, que La Martinique montre aux visiteurs l'hommage artistique que la ville d'Etain, reconstituée par ses soins au sortir de la tourmente, s'est fait honneur et devoir de lui rendre publiquement.
Et si le regard curieux aime à suivre la rotondité de la coupole qui surplombe la salle d'honneur, il s'arrêtera surpris sur les charmants sous-bois de l'île et leur ardente arborescence chantée par Bernardin de Saint-Pierre et stylisée en quatre tableaux; par les peintres Germaine Casse, Doris, Bailly et Marise.
La rotonde, qui prolonge lai salle de l'entrée, est consacrée à la ville de Fort-de-France, dont un diorama reproduit le site et la couleur.
Et tandis que les pièces qui s'ouvrent sur le flanc droit nous offrent la minutieuse beauté des travaux à l'aiguille des écolières martiniquaises, les productions artistiques ou techniques des lycées et des ateliers, en même temps que les efforts de la France pour le mieux-être de la population, une cellule modeste, sobrement meublée d'un lit étroit et bas à baldaquin, d'un divan de repos, d'une console aux lignes rigides reproduit l'austérité de la chambre de jeune fille de Joséphine de Beauharnais et replace dans son cadre originel celle que l'on ne connût que dans le luxe fastueux de la Cour impériale.
Il n'est guère possible de s'attendrir longuement sur le sort de la jeune créole, car la foule pressante veut avidement voir et l'on se trouve soudain, en dépit de soi-même, dans le domaine de la canne à sucre et des liqueurs renommées de la Martinique. De forts beaux dioramas nous montrent les usines de la « Rivière salée » et des plantations « Saint-James » et, sur les étagères en quinconces, dans des bouteilles de toutes formes, de toutes dimensions, brille le précieux liquide aux teintes brunes dont la dégustation est organisée par les exposants et par le Commissariat.
Mais l'île possède d'autres beautés, d'autres reliques, d'autres savoureuses productions qui exigeraient que l'on y prêta l’attention du collectionneur pour ses bibelots d'art; tels sont ces fruits superbes de la flore des tropiques, ces curieux poissons des mers chaudes; tels sont ces ornements religieux mêchés par les laves, trouvés dans les ruines de la Cathédrale de Saint-Pierre après l'éruption de la Montagne Pelée.

La Guyane

Cette terre, qui vaut le sixième de la France en superficie, n'a que 47.000 habitants. La littérature a beaucoup exagéré les dangers de ses forêts et de ses fleuves : stylisation et artifice poussés trop loin au sujet de ce pays déjà décrié par le bagne.
Et pourtant, c'est une terre d'espoir. C'est autre chose que la terre des forçats et des excès politiques : c'est un sol riche, inviolé — ses pâturages sont immenses, mais trop dénués de bétail, alors que tout près de là, au Brésil, à l'embouchure de l'Amérique, la seule île de Marajo nourrit des troupeaux de bœufs par milliers — quant à ses forêts, elles recouvrent des richesses plus grandes encore qui dorment entre leurs racines.
Le Pavillon de la Guyane le montre bien ; des bois somptueux le décorent ; ce ne sont que cèdres gris et rouges, amarante, bois de rosé, ébène. Ses vitrines contiennent de l'or, de la gomme balata. C'est une des terres du rhum et du sucre. La vanille y pousse à l'état sauvage, la canne à sucre sans engrais, et le caféier y trouve un climat de prédilection.
Il sera nécessaire de vaincre une répugnance populaire qui ne se justifie pas pour permettre la fécondation merveilleuse d'un sol à peine questionné.

Saint-Pierre et Miquelon

Bien qu'un Gouverneur y réside, Saint Pierre et Miquelon, est bien, plutôt qu'une colonie, une parcelle de notre France côtière. Quatre mille habitants sont fixés sur les deux îlots et reçoivent à la saison 8.000 pêcheurs venus de France sur le banc de Terre-Neuve. La richesse monotone que crée chaque année la pêche des morues anime périodiquement les habitants des îles, avant qu'ils ne retombent dans la torpeur des longues nuits glaciales de l'hiver.
Le Pavillon est une simple maison de pêcheur, ayec ses doris sur le lac, et son phare aux feux multiples qui rallie les hommes dispersés en mer. C'est
aussi une parcelle, ou plutôt une larme de notre ancien empire nord-américain qui nous garde toutefois une consolation : de voir que nos coloniaux des XVIIe et XVIIIe siècles surent marquer de notre empreinte les rives du Saint-Laurent, où l'on entend toujours, à côté de la langue anglaise, le parler français de l'époque.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 017011

- Le  Pavillon de la Martinique.  M. Wulfleff, architecte.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 017012

- Le Pavillon de la Guyane. M. Oradour, architecte. (Photos Manuel)


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0170-010

- Le   Pavillon   de   Saint-Pierre   et   Miquelon.




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page 76

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 017610

- Le Palais des Etats-Unis. M. Bryant, architecte.


Palais Étrangers

Le Pavillon des Etats-Unis

La Commission fédérale des Beaux-Arts ne pouvait envoyer à Vincennes une représentation des destinées coloniales des Etats-Unis d'Amérique plus grandiose et plus simple, plus familière et plus nationale à la fois que la maison même du fondateur, Georges Washington. Le choix qui a été fait de Mount-Vernon est de ceux qui rallient tous les suffrages.
C'est la maison d'un planteur de cette époque qui précède la guerre de l'Indépendance et qu'on appelle dans l'histoire américaine « l'Epoque Coloniale ». C'est là que vécut Washington ; c'est là qu'il y mourut le 14 décembre 1799.
Par l'impression qu'elle donne de son isolement dans la campagne immense, par la simplicité de ses lignes qui se prolongent sur des plans horizontaux et par certaines de ses dispositions, telle l'horloge ronde de la façade, qui évoquent le XVIIIème siècle français, elle nous oblige à faire, dans le temps passé, un bond fantastique de 150 années, et à nous souvenir des apports que notre pays a fait au creuset prestigieux d'où devait jaillir un jour une race forte et belle.
On y a reproduit avec soin tous les détails intérieurs de la résidence de Mount-Vernon. Les chambres de Washington et de Lafayette, au premier étage, ont été reconstituées dans l'état même où elles se trouvent sur les rives du Potomac. Rien ne manque : les salons, la bibliothèque, les chambres de la famille, la salle de musique qui entendit les chants et la musique de notre Europe, Les jardins qui l'entourent reproduisent les jardins d'Outre-Atlantique, décorés de fleurs du pays.
Au rez-de-chaussée, sont exposés les portraits, les estampes, les documents, les souvenirs qui illustrent l'histoire des relations de l'Amérique avec la France, avant, pendant et après la Révolution américaine.
Deux maisonnettes flanquent le bâtiment central auquel elles sont réunies par des galeries ouvertes : l'une est la cuisine ; l'autre, le bureau de Washington où la riche Alaska étale ses trésors.
Les autres bâtiments sont des additions au plan de Mount-Vernon ; leur style est une variante du style néo-classique anglais du XVIIIème siècle où le bois tient une grande place. Ils abritent l'exposition du Gouvernement des Etats-Unis et celles de leurs territoires extérieurs : Porto-Rico et les Iles Vierges de la mer des Caraïbes, les Iles Hawaï, les Philippines, les Iles Samoa, dont la musique qui parvint presqu'en Europe, après la guerre, a su nous faire goûter, par ses lentes et tristes mélopées, le charme engourdissant et profond du Pacifique.
Après avoir constaté que la Vie habite les plus minuscules coins de notre globe et que son souffle anime et féconde les immensités qu'il transforme, il fait bon s'asseoir à l'ombre des portiques de la blanche maison, et l'on ne peut s'empêcher de songer à la belle semence que le Destin, aveuglément, a dispersée sur une terre féconde.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0176_t10

- Le Palais des Etats-Unis. M. Bryant, architecte.




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page 77

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 017710

- Le Palais de l'Italie. M. Brosini, architecte.
- La porte principale. (Photos  Henri  Manuel)


Le   Palais   de  l'Italie

Le Pavillon principal de l'Italie surprend tout d'abord : il paraît si peu colonial... Puis il s'impose tout de suite, quand on s'aperçoit qu'il est la reproduction d'un des plus beaux monuments coloniaux italiens : la Basilique de Leptis Magna, que l'empereur Septine Sévère, au IIème siècle, avait fait ériger dans l'enceinte de son palais, au centre de cette ville d'Afrique où il était né. Le monument s'inspire donc de la pensée architecturale de Rome, au moment où la gloire de l'Empire brillait avec le plus d'éclat sur le continent africain.
Autour du Pavillon principal, divers pavillons aux dimensions plus réduites exposent les diverses phases de l'histoire coloniale italienne. Celui de Rhodes, la belle île méditerranéenne, est une sévère manifestation de ce Moyen Age héroïque et mystique qui portait l'empreinte de Rome. Les vieilles auberges de France et d'Italie à Rhodes y sont reproduites, asiles hospitaliers des deux grandes puissances méditerranéennes. L'Ile d'Egée y montre sa vie. Une petite cour représente l'intérieur du Bastion des Sept Tours qui symbolisait l'union des sept langues parlées à Rhodes au temps de l'occupation des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Ce bastion fut, pendant des siècles, le boulevard avancé de la civilisation latine en Orient.
Un troisième pavillon, sur la gauche, sert de restaurant. Enfin, entre la Basilique et le lac, une fontaine monumentale et moderne symbolise encore l'expansion italienne, à côté de deux marabouts à coupole, souvenirs des dominateurs qui donnèrent à l'Afrique septentrionale les passions militaires et religieuses de l'Islam.
Revenez maintenant à la Basilique. Des statues célèbres, la Vénus Anadyomène, les Trois Grâces, le Jupiter Olympien, vestiges d'art retrouvés en Libye, en Cyrénaïque et en Tripolitaine, y sont reproduites d'après les chefs-d'œuvre de la statuaire antique.
Le véritable domaine colonial italien est en Afrique. Tout ce que contient le Pavillon principal est donc africain : expositions agricoles, agrémentées par des scènes de cultures, de récoltes et par des échantillons ; costumes indigènes de chaque colonie, dont la reproduction concourt à l'étude ethnographique ; collections de produits méthodiquement groupés.
Sur le lac Daumesnil, qui fait face au Palais, voguent des « zambuchi » ou « samboucs » qui sillonnent encore « la vaste plaine liquide », la « mer inclémente », comme aux temps anciens. Sur les rives du lac, se dressent les tentes des nomades bédouins qui contrastent avec le bel édifice de marbre et de pierre.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0177_t10

- Le Palais de l'Italie. M. Brosini, architecte.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 017711

- La porte principale. (Photos  Henri  Manuel)





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page 78

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 017810

- M. Henri Carton, ancien Ministre des Colonies, Commissaire général.
- L'Entrée de la Section belge.
- La Section belge.


Le   Palais  de  la Belgique


Le visiteur, qui suit la route de ceinture du lac, arrivé à la hauteur de la Section Belge et tournant le dos au Lac Daumesnil, se trouve, dès l'entrée, devant une porte de clôture qui évoque immédiatement l'aspect du village indigène.
La décoration de cette clôture évoque le souvenir des coutumes indigènes, des fêtes, des marchés, des camps, des luttes de tribus à tribus.
Au fond de l'enclos, formé à gauche et à droite par deux pavillons, se dresse le pavillon d'honneur, construction à la fois pittoresque et imposante qui, par ses proportions, par ses trois coupoles monumentales dont la plus importante a 23 mètres de hauteur, évoque l'ampleur de l'œuvre belge, mais, qui, par le  choix des matériaux et la ligne architecturale rappelle le centre africain.
Pavillon principal de la Section Belge, le Pavillon du Congo est destiné à recevoir les collections et les divers objets qui formeront la participation de l'Etat belge et en même temps à donner une idée générale de l'œuvre accomplie jusqu'ici non seulement au point de vue social, mais encore au point de vue économique.
Le sol de la rotonde est artistiquement recouvert d'un pavement bleu provenant des Verreries de Fauquez et sur lequel se détache l'Etoile du Congo: les couleurs de la Colonie sont ainsi reproduites au cœur même de la Section Belge.
Au centre de la coupole, dans un isolement accentuant son caractère de grandeur, s'élève le monument destiné à rappeler le rôle important joué par la dynastie belge dans la fondation de notre Colonie.
La galerie circulaire du salon d'honneur comporte de nombreuses vitrines remplies d'objets faisant partie des collections du Musée Colonial de Tervueren (dont Paul Morand a donné une remarquable description).
Dans la partie de cette galerie circulaire opposée à l'entrée et à la terrasse où l'on accède quand on vient des jardins, est disposé un énorme diorama : celui de l'agriculture congolaise. Il représente une vue des hauts-plateaux de Kivu, région la plus récemment ouverte à l'agriculture et qui laisse entrevoir pour l'avenir les plus belles espérances.
On sait que toutes les rives du Lac Kivu sont maintenant territoire belge, grâce à l'annexion du Ruanda-Urindi, provinces mises sous mandat belge par les traités de paix. Les initiatives prises depuis lors par la Belgique, et notamment celles tendant à augmenter les moyens de communication dans cette région et avec le Lac Tanganika, ont singulièrement développé ce district riche en bétail, dont la population est relativement nombreuse et dont le sol se prête admirablement aux cultures les plus variées.
Quand le visiteur, entrant dans le pavillon d'honneur, se dirige vers la droite et qu'il entreprend la visite de toute cette aile du pavillon principal, surmonté d'une des coupoles latérales, il se trouve dans la partie réservée aux industries extra-actives et aux ressources minières de la Colonie. De nombreux dioramas, des maquettes montrent l'étonnant effort réalisé par la Belgique pour développer la mise en valeur de ces richesses. Au fond de cette aile du pavillon, un diorama représente Elisabethville, chef-lieu de la province du Katanga, de la province du cuivre où s'étendent les vastes installations de l'Union Minière.
Les gisements aurifères de Kilo-Moto, le radium du Katanga, l'étain de la Géomines, d'autres métaux encore, tels que le cobalt, enfin les diamants de la Forminière et les pierres précieuses, tous occupent une place en vue dans cette aile du pavillon.
Dans l'aile gauche du pavillon, on s'arrêtera avec intérêt devant les panneaux et les objets si variés formant la représentation des efforts fournis au Congo Belge dans les domaines éminemment civilisateurs de l'enseignement, des missions catholiques et protestantes, de l'hygiène et de l'assistance, de l'administration et de la politique indigène, de la justice, de la défense territoriale.

Le grand pavillon des industries belges.
Ce pavillon, d'une façon générale, comprend la participation des industries du transport, de la grande industrie métropolitaine, des industries chimiques, de l'alimentation, des tabacs et, en outre, celles de quelques industries spécialement congolaises.

Le  petit pavillon des industries belges.
Il comprend, d'une manière générale, les participations des industries de luxe, l'ameublement, les cristaux, la bimbeloterie, les pierres précieuses, les arts graphiques, les livres, les tissus et fils, les vêtements et les autres accessoires de la toilette.
Ce troisième pavillon est situé à droite de l'axe de la Section Belge, allant de l'entrée au centre du pavillon d'honneur, en s'inscrivant à l'avenue principale de la section. La disposition de ce pavillon, symétrique celui-ci, est parallèle à cet axe.
De nouveau, large entrée, colonnade et portique entourés de nombreuses et larges vitrines comprenant les objets de la participation de l'industrie du vêtement : tous les vêtements employés aux colonies depuis les bottes-moustiques, les casques, les tissus spéciaux, les smokings blancs jusqu'aux objets les plus familiers à nos climats européens.
Les cristalleries du Vail Saint-Lambert nous font admirer, dans un magnifique ensemble, les superbes cristaux de table destinés en partie au Palais du Gouverneur général du Congo à Léopoldville.
Dans la partie hémisphérique de gauche : les fils et les tissus, l'importante industrie cotonnière et linière de Gand avec ses filatures et ses tissages. La longue galerie opposée à l'entrée du pavillon comprend l'ameublement en ce qu'il y a de colonial, c'est-à-dire non seulement les meubles fabriqués
en bois du Congo par l'industrie belge, mais encore tous les objets de provenance métropolitaine et destinés à la Colonie : meubles, tapisseries, etc.
Au centre du pavillon : les arts graphiques et le livre; les imprimeurs et graveurs belges se sont réunis pour apporter à Vincennes une participation spécialement intéressante par le fait de l'étroite collaboration de tous ces genres de métiers. Ce stand central est entouré, à droite et à gauche, par des équipements coloniaux.
L'ensemble de ce pavillon ne peut manquer de laisser aux visiteurs l'impression voulue du bon goût, vraie caractéristique des industries de luxe belge.



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0178_t10

- M. Henri Carton, ancien Ministre des Colonies, Commissaire général.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 017811

- L'Entrée de la Section belge.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0178-010

- La Section belge.





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page 79

Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 017910

- Le Palais du Portugal. M. Paul Lino, architecte.
- Un   des   Pavillons   historiques.


Le  Palais   du  Portugal

Missionnaires de la civilisation, les navigateurs portugais furent les premiers à partir à la découverte des mondes inconnus ; ils n'eurent, pour les seconder dans leur tâche hardie, que leur ambition et que leur audace ; et, non contents d'avoir multiplié la surface de l'Europe, ils donnèrent à l'humanité une qualité qui lui manquait : le génie colonisateur.
Les deux premiers pavillons du Portugal évoquent ce lointain passé de gloire. L'un s'inspire des constructions portugaises du XVe siècle dans lesquelles l'art des Maures subsiste encore, mélangé à la rudesse austère de l'infant Dom Henri le Navigateur ; il rappelle les plus anciennes expéditions portugaises, sous les règnes de Dom Alphonse V et de Dom Jean II, et montre les reliques provenant des Indes, de la Chine et de l'Océanie: c'est là la colonisation à l'aube des temps modernes.
L'autre, est consacré au Grand Alphonse d'Albuquerque, mort au début du XVIe siècle après avoir donné à son pays les premiers points d'appui maritime d'un empire immense : Ormuz, Goa, Malacca. Il fut recréateur de cette tradition coloniale qui exige du colonisateur la connaissance de la langue et des mœurs des populations, lointaines par leur terre et lointaines par leur civilisation, qu'il veut attirer à lui pour les développer et les élever.
C'est en partant de ces principes, c'est en suivant la foi de ses aventuriers généreux que le Portugal occupe, à l'époque contemporaine, un empire colonial dont la surface égale vingt et une fois celle de son territoire d'Europe. En Afrique, c'est l'Angola et le Mozambique, les Iles du Cap Vert, la Guinée portugaise, les Iles de San-Tomé et de Principe ; en Asie, c'est l'Etat de l'Inde avec Goa et Macao, en Chine ; en Océanie, c'est Timor ; et, compris dans les provinces européennes du Portugal, ce sont encore les îles enchantées des Acores et de Madère...
Mais la trace dont le Portugal sait marquer ses possessions d'outre-mer n'est pas seulement perceptible sur ces îles et sur ces territoires ; elle subsiste encore, profondément gravée, dans les pays que durent abandonner leurs premiers possesseurs ; et un grand voyageur a pu dire : « lorsque de passage à Cintra, je visitai le fameux château dynastique perché sur le rocher, je pus lire dans les soixante-douze caissons du plafond d'une salle royale les noms des familles portugaises qui formaient le cœur de la nation. Comme je les avais entendus partout dans la ceinture du monde, entre les deux tropiques, je conçus alors ce qu'avait été et ce qu'est encore l'empire colonial portugais



Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 0179_t10

- Le Palais du Portugal. M. Paul Lino, architecte.


Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 3 017911

- Un   des   Pavillons   historiques.




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