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Mémoire de la présence Française au Maroc à l'époque du Protectorat
 
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 Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931

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Pierre AUBREE
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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 EmptyJeu 26 Nov - 15:25

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1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 17-01210

- Le port  d'Oran  en  1930.  —  Les nouveaux terre-pleins
- Travaux  d'extension  du  port  vers  l'Est.
- Projet   d'extension   du   port   d'Oran   vers   l'Ouest.
- Le   Môle   Millerand,   les dépôts de charbon et de mazout et une partie des nouveaux terre-pleins.( Photos Luck,  Oran)




... fruits du travail de ces deux millions de travailleurs qu'Oran exporte vers la France et l'Europe ; c'est pour subvenir à leurs besoins, à leurs constructions, à leurs exploitations agricoles et industrielles qu'Oran importe.
A cet hinterland agricole viennent s'adjoindre une partie des Territoires du Sud et le Maroc Oriental, pays de culture et d'élevage extensif mais aussi pays de mines : houilles de Kenadza, anthracites de Djerada, manganèse de Bou-Arfa, pour ne citer que les gisements reconnus et exploités.
D'autres ports s'offrent sur la côte oranaise qui participent au commerce de ces régions.
Mostaganem, Arzew, Béni-Saf, Nemours ; tous se développent régulièrement, mais chacun d'eux dans un sens plus particulier. Sans nuire à leur trafic, dirigé plutôt vers l'exportation, Oran les complète. Sa position centrale à la tête du réseau routier et du réseau ferré, sa qualité de chef-lieu lui font jouer le rôle d'entrepôt général des produits importés, et de centre de répartition de ces produits dans tout l'Ouest de l'Algérie et dans le Maroc Oriental.
Il n'en saurait être autrement quand on réfléchit aux facilités de fret qu'offre un port aussi fréquenté.

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 14-17-10

- Le port  d'Oran  en  1930.  —  Les nouveaux terre-pleins de  la  baie   Sainte-Thérèse   et   le  bassin  Poincaré.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 12-17-10

- Le   Môle   Millerand,   les dépôts de charbon et de mazout et une partie des nouveaux terre-pleins.( Photos Luck,  Oran)



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1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 18-01210

- Le port  d'Oran  en  1930.  —  Les nouveaux terre-pleins de  la  baie   Sainte-Thérèse   et   le  bassin  Poincaré.
 
1930. - La falaise  et la  batterie  du  Ravin  Blanc  partiellement  dérasée  et  l'entrée  du  port. (Photos Luck,  Oran)


Mais Oran possède un autre hinterland plus lointain. Cette ville a la chance d'être située sur deux grandes voies mondiales ; l'une maritime, l'autre terrestre.
La voie terrestre c'est la future voie transsaharienne et transafricaine, voie déjà largement amorcée par les automobiles qui devancent le rail sur la route du Niger et de l'Afrique centrale.
Après les études approfondies faites par l'Organisme Officiel d'Etudes du Transsaharien, après les démonstrations pratiques faites par les frères Estienne et par les nombreux émules qui les ont suivis sur la piste transsaharienne qui porte leur nom, après le voyage des trois missions des Chambres de Commerce d'Algérie au Niger qui a prouvé, de façon si irréfutable la supériorité de l'itinéraire Sud oranais, il est hors de doute que le chemin de fer Afrique du Nord-Niger, pour être établi dans les meilleures conditions d'économie et de facilité d'exploitation, devra emprunter le tracé occidental par la vallée de l'oued Messaoud et de la Saoura.
Il appartient maintenant au Parlement de consacrer, par la construction de cette grande voie ferrée d'intérêt national et d'intérêt mondial, notre volonté de mettre en valeur l'Afrique française.
Tout retard de notre part est exploité contre nous par des voisins plus entreprenants et plus ambitieux, tout retard nous éloigne du jour où notre domaine africain, rationnellement exploité, nous fournira les matières premières pour lesquelles nous sommes encore tributaires de l'étranger.
Telle est donc la grande voie continentale dont la création s'impose et dont Oran tirera un surcroit d'activité.
Croisant cet axe continental et longeant la côte algérienne, passe une des routes maritimes les plus fréquentées du monde, la plus fréquentée peut-être : celle qui joint Gibraltar au Canal de Suez.
Tout l'énorme trafic entre l'Extrême-Orient, les Indes, l'Australie, les pays que baigne l'Océan Indien et ceux de l'Europe Occidentale, tout ce trafic accru de celui du Proche Orient, de la Méditerranée Orientale, des ports italiens et yougoslaves et de celui qui sort de la Méditerranée en direction des Amériques et de la Côte Occidentale d'Afrique, tout ce flux et ce reflux de cargos et de longs courriers, défile dans l'étroite manche qui sépare la côte espagnole des rivages de l'Oranie.
A ces innombrables navires, Oran offre, concurremment avec Gibraltar, Alger, Bône et Malte, des facilités de ravitaillement en charbon de soute et en mazout, sans égales.
Comment Oran a-t-il, en quelques années, pris, dans cette compétition entre les dépôts de charbon de la Méditerranée Occidentale une place prépondérante ? C'est l'œuvre conjuguée des Compagnies Charbonnières et de la Chambre de Commerce d'Oran.
Cette dernière, qui administre le port, n'a pas hésité à faire aux entreprises de charbonnage une large place. Elle y a eu d'autant plus de mérite que le plan d'eau, la longueur des quais et la surface des terre-pleins suffisaient à peine au trafic des marchandises générales.
Un puissant effort de discipline et d'organisation a permis d'obtenir le rendement maximum des surfaces affectées au commerce général pendant que les entreprises de charbonnage recevaient l'espace nécessaire pour édifier de puissants appareils de chargement et de déchargement mécaniques.
Actuellement, Oran dispose de tout un matériel perfectionné et met à la disposition des relâcheurs quinze postes d'amarrage en eau profonde dans le bassin d'entrée du port ou bassin Poincaré, sans, compter des postes dans les autres bassins.
Le charbonnage et le mazoutage des navires du plus fort tirant d'eau, peuvent s'y effectuer en ...


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 15-18-10

- Le port  d'Oran  en  1930.  —  Les nouveaux terre-pleins de  la  baie   Sainte-Thérèse   et   le  bassin  Poincaré.
 

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 13-18-10

- 1930. - La falaise  et la  batterie  du  Ravin  Blanc  partiellement  dérasée  et  l'entrée  du  port. (Photos Luck,  Oran)






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1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 19-01210

- Chantiers  partiels  au  Ravin Blanc.
- MERS-EL-KEBIR.  — Carrière de la  Société de   Dragages et d'Entreprises maritimes.
- Explosion d'une mine de 10.000 kilos de dynamite. (Photos Luck,  Oran)



... quelques  heures,   de jour  comme  de  nuit,  et  par tous les temps.
Disons aussi que, dans cette question de ravitaillement en combustible, Oran a le grand avantage d'être placé à égale distance des grands ports européens de la Mer du Nord et de l'entrée du Canal du Suez. En se ravitaillant à Oran, les cargos qui font la route des Indes, peuvent réaliser ce critérium du fret économique : « transporter le maximum de marchandises et prendre le minimum de combustible ».
Quoiqu'il en soit, le port d'Oran a enlevé de haute lutte la première place parmi les ports relâcheurs de la Méditerranée Occidentale.
Depuis quatre ans, c'est entre 850.000 et 1 million 150.000 tonnes que se chiffre la quantité de houille vendue aux relâcheurs et ce sont plus de 2.500 navires par an qui viennent ainsi se ravitailler en combustible sans parler de ceux qui, venant charger des marchandises générales en profitent pour opérer leur charbonnage régulier.

Nous avons cité la Chambre de Commerce d'Oran pour dire qu'elle a facilité, dans la plus large mesure, les initiatives privées. Dans le développement du port, son rôle a été primordial. Le soin de concevoir les agrandissements et d'équiper les nouvelles surfaces, au fur et à mesure de leur mise en service, lui revient.
La tâche n'a pas été mince.
Le port d'Oran est, en effet, situé en bordure de falaises qui forment un large plateau d'une altitude moyenne de 80 à 100 mètres sur lequel s'étale la ville moderne.
La jonction de la ville et des voies ferrées qui y aboutissent, avec le port, a été une des premières difficultés à résoudre. Longtemps, il a fallu se contenter d'une route taillée en corniche qui avait paru, lors de sa construction, devoir suffire un siècle au trafic.
En 1925, la Chambre de Commerce confiait à la Cie de Dragages et d'Entreprises maritimes le soin de construire une nouvelle route.
Ce travail, tout à fait remarquable, au point de vue technique, fut terminé en 1928. C'est une magnifique avenue en béton armé formant balcon suspendu au-dessus de la voie ferrée qui conduit au port. Large de 14 mètres avec une pente régulière de 3 1/3 de bout en bout, elle permet aux plus lourds camions d'accéder rapidement à la ...


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 16-19-10

- Chantiers  partiels  au  Ravin Blanc.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 14-19-10

- MERS-EL-KEBIR.  — Carrière de la  Société de   Dragages et d'Entreprises maritimes.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 08-19-10

- Explosion d'une mine de 10.000 kilos de dynamite. (Photos Luck,  Oran)




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1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 20-01210

- Silos  à  pierre cassée ;  chalands en chargement.
- Carrière du Cap Gros :  au fond, la montagne des Lions  et  le  Cap  de  l'Aiguille.
- Le transporteur aérien.
- Silos à béton et tuyau de refoulement des sables pour le remblayage des terre-pleins. (Photos Luck, Oran)



... ville ou de descendre au port à une vitesse très accélérée. Son débit et sa largeur lui permettront vraisemblablement de faire face très longtemps aux besoins des charrois.
Quant à la voie ferrée qui descend au port, bien qu'elle ait été conçue à une époque où l'on ne prévoyait pas le développement futur d'Oran, son électrification incessante permettra d'en augmenter considérablement le débit.
D'ailleurs, les installations faites au port même pour le stockage des marchandises, notamment des céréales, servent de régulateur, pour le trafic ferroviaire.
Ajoutons enfin qu'une très grosse part des transports est faite en Oranie par les entreprises privées automobiles qui ont pris, surtout dans ces dernières années, un développement prodigieux. On s'en fera une idée en sachant que plus de 30.000 véhicules automobiles dont 3.000 camions lourds circulent sur les routes du département d'Oran.

Le programme d'agrandissement du port actuellement en cours d'exécution comprend, dans ses lignes essentielles, la transformation de l'ancien avant-port en bassin, le comblement de la baie Sainte-Thérèse transformée en terre-pleins couvrant environ 25 hectares et la construction d'un nouvel avant-port de 39 hectares à l'Est du précédent.
Ces travaux, commencés en 1925 et dont l'achèvement est prévu vers 1935, auront pour résultat de doubler approximativement la longueur des quais et de tripler presque la surface des terre-pleins. Ils sont l'œuvre de la Compagnie de Dragages et d'Entreprises maritimes, 12 rue Edgard-Weber, Oran.
On se fera une idée de leur importance en notant qu'à l'heure actuelle il a été effectué 250.000 mètres cubes de dérochements pour raser le Port et la colline Sainte-Thérèse et que deux millions de mètres cubes de sables marins ont été dragué par une suceuse spéciale dans les fonds de la baie d'Oran et refoulés derrière les nouveaux quais de la baie Sainte-Thérèse pour former l'assise stable des nouveaux terre-pleins.
La seule construction des parties suspendues de la nouvelle route du Port a nécessite la confection de 8.000 mètres cubes de béton armé.

En même temps que se poursuivent les agrandissements, la Chambre de Commerce d'Oran outille le port pour l'adapter aux nécessités du trafic.
De   son   programme,   signalons   l'essentiel.
Pour le trafic des voyageurs, des messageries et des denrées périssables, c'est l'édification sur le môle Jules-Giraud, au centre même du port, d'une gare maritime qui réunira pour la commodité des usagers, les trois grandes compagnies postales de navigation qui assurent les relations rapides avec la France et l'Espagne.
Pour le trafic des céréales, c'est d'édification des docks-silos en béton armé, d'une capacité de 300.000 quintaux, qui seront le complément des nombreux docks-silos qui existent dans l'intérieur de l'Oranie.
Pour les marchandises générales, c'est l'installation de grues électriques à quai et de grues automobiles qui compléteront un outillage privé déjà très développé.
Enfin, pour ne pas être débordé un jour par les événements, puisque « administrer c'est prévoir », la Chambre de Commerce a fait étudier un projet d'agrandissement du port dans la baie voisine de Mers-el-Kébir.
Ce projet, actuellement soumis à l'approbation du Ministère des Travaux publics, permettrait de doubler en une étape les surfaces d'eau du port et de constituer, dans l'excellent abri naturel de Mers-el-Kébir, un nouveau port, capable de satisfaire à tous les besoins prévisibles.

P.   Isman, Secrétaire général de la Chambre de Commerce d'Oran.



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 17-20-10

- Silos  à  pierre cassée ;  chalands en chargement.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 15-20-10

- Carrière du Cap Gros :  au fond, la montagne des Lions  et  le  Cap  de  l'Aiguille.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 4-20-010

- Le transporteur aérien.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 09-20-10

- Silos à béton et tuyau de refoulement des sables pour le remblayage des terre-pleins. (Photos Luck, Oran)



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1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 21-01210


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 18-21-10

- Le port d'Oran en 1830








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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 EmptyJeu 26 Nov - 15:42

page 25

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 22-01210

- Intérieur du stand.
- Le stand vu de l'extérieur. (Photos Henri Manuel)


Le  Tourisme  par les Chemins de fer algériens  de l'État

Quel spectacle merveilleux pour le voyageur qui, du haut du paquebot qui le transporte à Alger pour la première fois, voit lentement apparaître, dans sa parure verdoyante, la capitale blanche qui se détatche tout à coup, lumineuse et claire, sous les gais rayons d'un soleil radieux.
Après avoir aperçu, dans le lointain, et sur la gauche, une masse montagneuse qui n'est autre que la haute et imposante chaîne du Djurdjura, qui domine, sur ses quarante kilomètres de longueur, la côte sinueuse que l'on devine à ses pieds, le paquebot décrit une grande courbe pour venir s'engager dans la passe de ce port remarquable d'Alger, dans lequel on pénètre toujours avec une émotion mêlée d'admiration, car, il faut le répéter, le spectacle est admirable.
Dominée par son quartier indigène, aux maisons blanchies à la chaux, la ville européenne s'étend sur les coteaux de Mustapha ou le long de la côte Ouest, dans un cadre lumineux et verdoyant, qui contraste avec le bleu d'azur de cette Méditerranée, dans laquelle la grande cité algérienne semble vouloir se mirer. Mais, au fur et à mesure que le navire s'approche de la gare mairitime, le spectacle change... On devine, par l'aspect des vastes quais que l'on va aborder et qui sont encombrés des marchandises les plus diverses, l'intense activité du premier port de notre Afrique du Nord.
Enfin, c'est le grouillement de la foule qui attend l'arrivée du paquebot d'où partent déjà des signaux et des saluts lancés aux familles et aux amis qui s'impatientent, car la difficile manœuvre du navire est délicate et lente...
Puis, lorsque cessent les vibrations des puissantes machines du bord, c'est l'immobilisation.... on s'aperçoit alors que l'on est vraiment arrivé, car déjà, grimpant aux flancs du navire, des porteurs indigènes, agiles comme des singes, vous offrent leurs services pour transporter à terre vos colis, malles, etc.
C'est ainsi que l'on débarque actuellement à Alger, dans une gare maritime remarquablement aménagée.
Je n'insisterai pas sur la visite qui s'impose de la ville, dont certains quartiers offrent un intérêt particulier, en raison de leur caractère spécial, ou du site pittoresque ou curieux dans lequel ils sont blottis.
Mais Alger n'est pas toute l'Algérie, aussi est-il désirable, pour se faire une opinion d'ensemble sur ce beau pays, de parcourir au moins la région Est qui est la plus riche au point de vue touristique...
Elle est desservie par les Chemins de fer algériens de l'Etat, dont les efforts ont tendu à l'organisation de luxueux services d'autocars qui, se combinant heureusement avec la voie ferrée, permettent les excursions les plus agréables et les plus variées.
Aux portes mêmes de la capitale s'étend d'abord la massif montagneux de la Grande-Kabylie avec la majestueuse chaîne du Djurdjura, dominée elle-même par le pic de Lella-Khedidja.
Ce massif offre, dans son ensemble, un aspect de sauvage grandeur, avec les taches verdoyantes de ses forêts ou de ses pâturages, les sombres coupures de ses profondes vallées et la blancheur immaculée de ses neiges.
Traverser la Grande Kabylie n'est qu'un jeu d'enfant, puisque des services d'autocars sont organisés pour desservir, non seulement la région Est d'Alger, mais encore le Sud et même l'Extrême-Sud des départements d'Alger et de Constantine. En outre, les voies ferrées des Chemins de fer algériens de l'Etat desservent et contournent les deux massifs de la Grande et de la Petite-Kabylie, permettant les plus agréables excursions ou combinaisons touristiques.
La Petite-Kabylie, ou Kabylie des Babors, est un autre massif montagneux renfermant des sites uniques au monde tels que les gorges du Chabet-el-Akra ou encore la célèbre corniche de Bougie à Djidjelli, voisine de l'antique Cuicul des Romains, l'actuelle Djemila, dont les ruines célèbres sont remarquables.
Enfin, traversant une zone d'immenses et riches cultures céréalifères, parsemée de centres de colonisation, la voie ferrée ou l'automobile vous transportent à Constantine, curieuse et impressionnante ville juchée sur son rocher, qu'entourent les gorges profondes  du  Rhummel.
Constantine est le centre où s'arrêtent généralement tous les visiteurs se rendant d'Alger en Tunisie ou inversement, ou encore ceux qui désirent visiter l'Aurès, le Sud et l'Extrême-Sud.
Une voie ferrée, qui se détache comme une antenne de la grande transversale ferroviaire, dessert une région de lacs salés, qui précède l'arrivée à Batna, petite ville d'où l'on peut aller visiter les ruines célèbres de Timgad et de Lambèze. Batna est une des portes du massif montagneux de l'Aurès, qui s'étend à l'Est de la voie ferrée qui s'enfonce dans le Sud Constantinois.
Cette voie ferrée, dont la construction hardie est en certains points impressionnante, traverse les gorges célèbres, et combien pittoresques, d'El-Kan-tara, que les indigènes ont appelée : « Foum-es-Sahara », c'est-à-dire « la bouche du désert ».
C'est là qu'apparaissent les premières belles palmeraies et que l'on éprouve réellement la sensation d'abandonner la région fertile pour aborder celle des sables.
La masse rocheuse de la chaîne dans laquelle s'est ouverte la brèche qui forme les gorges, est brunie du côté Nord par les pluies, tandis que le versant Sud, clair et toujours ensoleillé, offre des facettes brillantes, qui miroitent et contrastent avec la face opposés.
Tel est le spectacle merveilleux que l'on peut admirer à El-Kantara.
Dès que l'on ai franchi ce passage si curieux et si caractéristique, une immense palmeraie apparaît soudainement et puis c'est le Sud, le pays dénudé et rocailleux qui commence, parsemé cà et là de ruines romaines et d'autres palmeraies plus ou moins importantes.
On arrive ainsi à Biskra, la Reine des Zibans, la ville des hiverneurs, celle des peintres qui reviennent chaque année pour y rechercher à la fois le calme reposant, la douce tiédeur du climat et la splendeur des sites.
C'est de Biskra que partent toutes les excursions dans les nombreuses oasis environnantes, celle de la remontée de l'Aurès, la traversée des sables qui aboutit à Tozeur en Tunisie, et enfin celle de Touggourt que l'on effectue par le petit train blanc des Chemins de fer algériens de l'Etat.
Touggourt, dénommée la Perle du Désert, est l'actuel terminus de la voie ferrée, la porte du grand Sahara, celle des grands sables, d'où partent les
routes du Hoggar et du Niger
Pour permettre à ceux de nos lecteurs qui ne connaissent pas l'Algérie de se faire une opinion sur les beautés naturelles que renferme notre belle Colonie, nous leur conseillerons vivement d'aller visiter le stand des Chemins de fer Algériens de l'Etat au pavillon du Tourisme Nord-Africain à l'Exposition Coloniale.
Ils y verront de superbes dioramas, des photographies lumineuses et une documentation générale qui contribuera très certainement, nous en sommes convaincus, à faire aimer davantage encore notre beau pays nord-africain.




1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 19-22-10

- Intérieur du stand.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 16-22-10

- Le stand vu de l'extérieur. (Photos Henri Manuel)




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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 EmptyJeu 26 Nov - 15:43

page 26

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 23-01210

- Électrification de la ligne de Chemins de fer de Duvivier à Oued-Keberit.
- Pose de la voie ferrée entre Oulmen et Tébessa.
- Ligne de 120.000 volts d'Alger à l'Oued-el-Berd  : Traversée des Gorges de l'Arba.
- Ligne de 120.000 volts d'Alger à Oued-el-Berd Portique dans la région de Tablât.


Travaux réalisés dans  l'Afrique du Nord par la Société Parisienne pour l'Industrie
des Chemins de Fer et des Tramways Electrique 75 et 77, Boulevard Haussmann, PARIS (8e)

La Société Parisienne pour l'Industrie des Chemins de fer et des Tramways électriques qui prend part à l'Exposition Coloniale Internationale a contribué au développement industriel de l'Afrique du Nord en y réalisant d'importants travaux :
Electrification de Chemins de fer ;
Transport d'Energie électrique ;
Installation de voies ferrées.

Pour le compte de la Compagnie des Chemins de fer Algériens de l'Etat, la Société Parisienne, d'accord avec la Compagnie d'Entreprises Electro-Mécaniques, participe à l'électrification de la ligne de Bône à Tébessa, entre Duvivier et Oued-Keberit, en procédant à l'équipement de la ligne caténaire devant alimenter 150 kilomètres de voies environ.
La tension de la ligne de contact est de 3.000 volts en courant continu ; cette ligne de contact est du type à suspension caténaire inclinée. Elle est doublée, sur tout son parcours, par un feeder positif en aluminium.
L'électrification de la ligne de Bône à Tébessa a été motivée par un trafic très important qui doit s'intensifier de plus en plus. Elle traverse, en effet, des régions particulièrement riches en produits miniers. Elle facilitera, entre autres, l'exploitation des mines de fer de l'Onenza et de Bou-Kahdra et des phosphates du Kouif et du Djebel-Onk.

La Société Hydro-Electrique de l'Afrique du Nord, qui a déjà réalisé de gros travaux , pour la diffusion de l'énergie électrique en Algérie, a chargé la Société Parisienne pour l'Industrie des Chemins de fer et des Tramways électriques d'étudier et de construire une ligne à 120.000 volts d'Alger à l'Oued-el-Berd.
Cette ligne, d'une longueur de 136 kilomètres, est établie dans une région au relief tourmenté.
Elle comporte, en particulier, la traversée d'un ravin de 827 mètres de portée, dans la région de Tablat, pour laquelle les câbles de cuivre, dont la section normale est de 75 m/m2, ont été remplacés par des câbles de bronze de 105 m/m2.
La ligne franchit les montagnes du Tell en passant par le col des Deux-Bassins et se termine à l'importante usine électrique située sur l'Oued-el-Berd, dans les monts du Djurdjura.
La Société Hydro-Electrique de l'Afrique du Nord a confié également à la Société Parisienne la réalisation de la ligne à 30.000 volts de l'Oued-el-Berd à Iqueram.
Cette ligne est destinée à relier la Centrale de l'Oued-el-Berd à la ligne de 30.000 volts allant de Maillot à Bouïra.

La Société Parisienne pour l'Industrie des Chemins de fer et des Tramways électriques a réalisé aussi le réseau de distribution d'énergie à basse tension d'Orléansville.

La Société Parisienne pour l'Industrie des Chemins de fer et des Tramways électriques a exécuté, en 1924, les travaux de ballastage et de pose de voies de la ligne d'Aïn—Beïda à Tébessa depuis Oulmen jusqu'à Tébessa, soit une longueur d'environ 100 kilomètres de voies.
En 1925, elle a procédé à la construction de la partie du chemin de fer de Sidi-bel-Abbès à Tizi comprise entre Mercier-Lacombe et Moulin-Cournut.

La Compagnie des Chemins de fer du Maroc a confié à la Société Parisienne pour l'Industrie des Chemins de fer et des Tramways électriques l'électrification de la ligne de Casablanca à Marrakech entre Sidi-el-Aïdi et Marrakech.
Ce travail correspond à une longueur totale de voies à équiper de 205 kilomètres.
La tension de la ligne de contact est de 3.000 volts en courant continu ; cette ligne de contact est à suspension caténaire du type polygonal droit. Elle est doublée par un feeder négatif fixé au sommet des supports.




1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 20-23-10

- Électrification de la ligne de Chemins de fer de Duvivier à Oued-Keberit.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 17-23-10

- Ligne de 120.000 volts d'Alger à l'Oued-el-Berd  : Traversée des Gorges de l'Arba.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 10-23-10


- Pose de la voie ferrée entre Oulmen et Tébessa.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 5-23-010

- Ligne de 120.000 volts d'Alger à Oued-el-Berd Portique dans la région de Tablât.





Dernière édition par Pierre AUBREE le Mer 2 Déc - 8:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 EmptyJeu 26 Nov - 15:44

page 27

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 24-01210

- Quelques tracteurs au travail.
- Vue perspective au-dessus de la cuverie.
- Une partis de la cave à vins blancs.
- Un couloir cave avec réfrigérants. (Photos Luck, Oran)


Société des Domaines du Kéroulis

C'est à partir de 1914 et pendant la période de guerre, c'est-à-dire de difficultés et d'angoises, que le domaine du Kéroulis fut créé par M. Pierre Germain qui transforma des terrains en friches en un imposant vignoble qui couvrait environ 600 hectares en 1919 ; à cette époque, le même initiateur fonda La Société Anonyme des Domaines du Kéroulis qui s'étend aujourd'hui sur 1.700 hectares sur lesquels 1.400 hectares sont en vignes. Les cuves peuvent loger la capacité de la production du domaine de 110.000 hectos de vins blancs et rouges ; elles sont munies de tous les perfectionnements modernes. Les importants bâtiments de l'exploitation forment un véritable village, comprenant une école.
Il y a là une démonstration éclatante de ce que peut le génie colonisateur français.
La Société du Kéroulis a su pratiquer une sage politique financière qui s'affirme par des liquidités extrêmement importantes et une masse de réserves et d'amortissements dépassent 46.000.000, alors que le passif est pratiquement insignifiant. Les recettes qui se sont chiffrées pour le premier exercice par 1.088.980 fr. 35 ont atteint par la suite au plus haut 27.574.460 fr. 41.
Pour profiter de sa puissance morale et financière qui lui offre un très large champ d'activité, le Kéroulis a été amené à créer des filiales. C'est ainsi que l'on voit trace à son bilan d'une participation dans l'Omnium Financier Privé de l'Afrique du Nord, la Société Immobilière d'Hussein-Dey, d'un portefeuille de 60.000 actions de 100 francs de la Société " La Mitidja », fondée par le Kéroulis en 1929. Ce portefeuille titres comporte une réserve latente très importante.
Cette affaire de la « Mitidja » qui ne comprenait à l'origine qu'un domaine dit « Ferme Modèle », situé à 13 kilomètres d'Alger, créé par M. Pierre Germain s'est agrandie en 1930 par l'acquisition d'un vaste domaine et d'une briqueterie situés à Rio-Salado, apportés à la Société par M. Jacobin, si bien que la Société « La Mitidja » comporte maintenant dans l'ensemble, 550 hectares de vignes environ, qui produisent des vins supérieurs en degrés; une briqueterie moderne pouvant produire quotidiennement 30 tonnes de briques ; un lotissement de terrains industriels de 600.000 mètres carrés et 100 hectares de terres de cultures. Les caves peuvent loger 45.000 hectos ; le nombre de bâtiments d'exploitation est très important.
On voit encore le Kéroulis intéressé à la Société des Vins Mousseux Naturels qui possède, aux portes d'Alger, une importante installation dont la capacité de production va être considérablement accrue. Cette Société procède des principes de la fermentation en cuves closes ; elle fabrique des produits de haute valeur qui sont très appréciés si l'on en juge par son carnet de commandes. Le bilan du Kéroulis révèle encore de prêts pour environ 8.000.000, des avances en comptes courants, des report en bourse, etc... ce qui démontre que l'ampleur d'action de l'affaire dépasse aujourd'hui le cadre agricole qui avait été précédemment fixé. Cette diversité d'opérations donne au Kéroulis une assise particulièrement consolidée. C'est en raison de cette importance que les titres de la Société ont été admis en 1929 aux négociations du marché officiel de la Bourse de Paris.

Société anonyme des Vins Mousseux naturels
Il est une constatation, aujourd'hui bien établie, que l'Algérie possède des vignobles produisant des vins dont l'arôme et le parfum les placent au rang de crus justement réputés. La dégustation possible à l'Exposition Coloniale en donne une preuve édifiante. La Société des Vins Mousseux Naturels dont les importantes installations se trouvent à Birmandreïs, à trois kilomètres d'Alger, produit des vins mousseux par fermentation en cuves closes ; l'incorporation des gaz carboniques naturels à des vins particulièrement choisis, donne aux marques présentées une réputation mondiale, à telle enseigne que les commandes n'étant plus satisfaites que difficilement, l'importance de la production doit être  quadruplée au cours de l'année 1931. Le siège social à Birmandreïs (Alger), service des exportations, reçoit toutes les commandes et se plaît à fournir tous renseignements demandés.



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 21-24-10

- Quelques tracteurs au travail.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 18-24-10

- Vue perspective au-dessus de la cuverie.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 11-24-10

- Une partis de la cave à vins blancs.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 6-24-010

- Un couloir cave avec réfrigérants. (Photos Luck, Oran)




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page 28

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 25-01210

- Usine de Vitry-sur-Seine.
- Usine de Saint-Fons (Rhône).


La Chimie Française au Service de la Colonie

Ce ne sera pas l'un des moindres caractères de l'époque d'après-guerre, en France, que le renouveau de l'esprit colonial. Publications littéraires, journaux spécialisés : en agriculture tropicale, exploitation de forêts, art de l'ingénieur aux colonies, sans compter de multiples publications scientifiques, biologiques ou médicales, s'attachant à l'étude de la flore, de la faune, de la parasitologie, de l'épidémiologie tropicales. Vraiment, c'est bien quelque chose d'étrange que ce rapprochement, après une si longue indifférence mutuelle, au moins apparente, de la Métropole et de ses colonies. Il prouve entre autres choses que, malgré la guerre mondiale, la race française, meurtrie, décimée dans la défense de son sol, et qui pourtant a fait une telle dépense d'énergies pendant ces heures sanglantes, a repris l'habitude des vastes horizons et se sent à l'étroit sur la surface bornée de la mère-patrie. Qu'à cela ne tienne, les Frances d'Outre-mer sont là. Pour les jeunes activités, la place est large où se dépenser. Mais le mouvement vers la Colonie n'est pas né d'un simple besoin d'action. Nous ne prétendons pas rechercher, encore moins les indiquer, les causes profondes ou superficielles génératrices de la soudure contemporaine des terres françaises éparpillées dans les Océans, avec la Mère-Patrie. D'un point de vue très objectif et terre à terre, on pourrait avancer que la quasi-fermeture des marchés orientaux ont aiguillé l'industrie et les capitaux français, vers la clientèle toute proche, jusque là négligée, des Français d'Asie, d'Afrique ou d'Océanie.
On peut encore penser que l'appoint colonial qui a, pendant la guerre de 1914-18 permis aux jeunes Français de découvrir les Races protégées, de vivre à leur côté, d'apprendre à les estimer, put inciter quelques uns à la connaissance des ciels tropicaux. C'est possible. Ajoutons à cela, l'exemple si édifiant du Congo Belge qui fit éclater à tous les yeux ce que peut devenir une contrée, réputée inaccessible, entre les mains d'hommes avisés, tenaces, résolus à mener à bien l'œuvre entreprise, en dépit des difficultés s'opposant au but poursuivi.
Quelles que soient les causes objectives ou subjectives, ayant déclenché le mouvement vers la colonie, il est un fait, ce mouvement existe, rien ne peut plus l'arrêter. Son importance pour l'avenir de la France, pour celui de la civilisation européenne, est considérable. De son succès dépend, en particulier, l'apport à l'humanité, du continent africain dont les possibilités de tous ordres sont inestimables. Il va de soi que l'expansion vers la colonie a fait toucher du doigt aux administrations responsables, l'insalubrité de certaines d'entre elles. Il ne s'agit pas ici du climat, mais des contingences redoutables, particulières à cette agressive nature tropicale, représentées par les maladies endémiques ou épidémiques. Sans doute, avant la guerre, on les connaissait déjà, mais toutefois très incomplètement. Elles sont apparues dans leur puissance, seulement dans ces dernières années. Aussi les problèmes d'assainissement se sont-ils posés dans toute leur acuité.
L'Ingénieur, l'Agronome, le Médecin, interviennent en liaison dans la lutte entreprise. De quelle valeur fut, à cet égard, la contribution de la Chimie ? Elle est primordiale. C'est la Chimie, la Chimie seule qui peut résoudre les questions les plus angoissantes, posées aux administrations coloniales par l'étendue meurtrière de certaines infections, spécifiquement tropicales.
Ce qu'a fait la Chimie jusqu'alors, dans cet ordre d'idées, et quel fut en particulier le rôle joué par l'industrie française dans la lutte par les moyens thérapeutiques contre les grandes endémies tropicales, les résultats acquis par l'application des nouveaux procédés thérapeutiques, découverts dans ces dernières années, vont nous répondre. Ils sont tels, que l'on peut dire que le séjour dans les contrées rendues inhospitalières du fait des endémies, est actuellement devenu possible, grâce à la Chimie.
En particulier l'étude du traitement des maladies à Protozoaires telles que :
a) Le Pian, dévastateur des Indes Néerlandaises, de l'Indochine, de l'Afrique Occidentale Française, du Congo Belge ;
b) La Maladie du Sommeil, qui sévit dans tout le domaine de la mouche tsé-tsé, c'est-à-dire : l'Afrique Orientale anglaise, le Congo Belge, la Rhodésie anglaise ; les Mozambique et Angola Portugais, le Congo Français, la Guinée Espagnole, les Togo et Cameroun ;
c) La Dysenterie amibienne, acclimatée sous tous les climats tropicaux, a conduit à des résultats assez intéressants pour que l'on puisse prétendre, sans aucune exagération, à la disparition de ces maladies dans un avenir certainement prochain. Sans doute, la grave endémie qu'est le Paludisme paraît encore résister aux efforts de la Chimie, mais de notables progrès ont été réalisés dans l'attaque des plasmodies, véhiculées par les moustiques anophèles. Espérons-le, dans quelques années le paludisme se tiendra sur le même plan que le Pian, la Maladie du Sommeil et la Dysenterie amibienne, c'est-à-dire au rang des vaincus de la Chimie thérapeutique. Du point de vue français, les produits chimiques sortis de nos laboratoires, produits, grâce auxquels on peut assurer d'ores et déjà l'assainissement des populations indigènes soumises à l'infection permanente par les virus du pian et de la maladie du sommeil par exemple, comptent parmi les plus belles conquêtes de la Chimie thérapeutique française, dans ces dix dernières années.
Ce sont les arsenicaux pentavalents ; Stovarsol, Orsanine, Tryparsamide qui permettent de réaliser le traitement de ces deux grandes maladies. Le principal de ces arsenicaux est l'acide acétylaminophénylarsinique que tous les coloniaux connaissent sous le nom de Stovarsol. On peut dire du Stovarsol qu'il est non seulement l'arme de choix de la thérapeutique tropicale, mais encore qu'il constitue un véritable élément d'assimilation indigène, auprès des peuplades les plus réfractaires à la civilisation européenne, par la rapidité de ses résultats, la facilité de son administration et son action spécifique contre le Pian.
En 1925, dans un mémoire de la Société Belge de Médecine tropicale, le Docteur Dupuy écrivait : « Le traitement actuel du pian, reste le principal et le plus sûr levier de notre politique médicale d'assimilation indigène ». Dans un rapport publié dans la même revue, en cette année 1925, on peut encore lire : « Grâce au Stovarsol, nous pouvons compter sur le traitement énergique du Pian, maladie presque aussi grave que la Syphilis, chez les indigènes ». En fait, grâce au Stovarsol — si toutefois les administrations coloniales n'en gênent pas la diffusion — le Pian qui attaque surtout les enfants et les décime, doit disparaître totalement, et dans un temps restreint.
Avec la Tryparsamide, dont les usines Rhône-Poulenc se sont assurés le monopole de la fabrication, la maladie du sommeil peut être jugulée, même à la dernière période de son évolution, c'est-à-dire quand les centres nerveux sont envahis. La mission Jamot, au Cameroun, ainsi que les administrations du Congo Belge, en font un large et décisif emploi.
Que dirons-nous du Moranyl, cette substance de mécanisme encore mal connu, qui place la thérapeutique chimique sur un nouveau terrain, celui de la prévention. Nombre de maladies animales causées par les Trypanosomes : Surra des chevaux et des bœufs, Dourine des chevaux, Debab des dromadaires, etc..., trouvent dans le Moranyl leur traitement spécifique, à la fois préventif et curatif.
Ainsi, l'efficacité des recherches de thérapeutique chimique, débordant la maladie humaine, permet en médecine vétérinaire les plus beaux espoirs.
Le rôle de la Chimie thérapeutique française ne s'est pas limité à la production de ces trois substances ; si nous nous attachons à les présenter spécialement, c'est que leur importance du point de vue social et humain dépasse de beaucoup celle de tous les produits nouveaux que nous pourrions citer encore.
Les usines Rhône-Poulenc ont le droit d'être fières de leur intervention dans la Thérapeutique des maladies tropicales. La Colonie a trouvé, dans leurs collaborateurs de tous ordres attachés aux études de Chimie thérapeutique, de bons et utiles serviteurs.
R.-C. DOUET.



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 22-25-10

- Usine de Vitry-sur-Seine.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 19-25-10

- Usine de Saint-Fons (Rhône).




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page 29

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 26-01210

Le Palais du Maroc





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page 30

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 27-01310

- S. M. Mohamed ben Youssef, Sultan du Maroc. (Photo Flandrin)
- M. Lucien  Saint.  Résident général.
- M. Nacivet, Commissaire.


Le Palais du Maroc

Pour la première fois à Paris, le Maroc a été vu tout entier. Jusqu'ici en effet les manifestations auxquelles le Protectorat français a pris part dans la Capitale n'ont montré que des aspects particuliers du pays : aspect économique dans les foires ou expositions spéciales; aspect artistique à l'Exposition des Arts décoratifs. En 1931, le Maroc apparaît dans son ensemble c'est-à-dire que sont placés sous les yeux des visiteurs les différents éléments qui le composent : élément indigène, organisation politique et administrative, résultats des initiatives privées. Cette sorte de tryptique que la réalité des faits impose à la présentation même du Maroc, forme pour ainsi dira le cadre moral de l'Exposition.
Les architectes du Pavillon MM. Fournes et Laprade ont fort heureusement tiré parti du terrain pour donner à la présentation marocaine son caractère de concentration urbaine grâce à une succession de cours et de patios et pour ménager une échappée sur le bled, bled relatif il est vrai tant il est ici plus fourni en végétation que notre bled marocain; On accède à l'un et à l'autre par une transition extrêmement nuancée de souks et de jardins.
L'élément indigène constitue la partie attractive si l'on peut dire, du pavillon. C'est vers elle que se présentent les visiteurs moyens, ceux qui sont guidés par la seule curiosité de connaître les terres lointaines dont ils ont entendu parler, sans pouvoir jusqu'ici en situer très exactement les formes dans leur esprit. C'est aussi la partie charmante, celle qui rappelle, à quiconque a visité le Maroc, tout ce que ce pays a d'attachant et qui doit évoquer pour les unes et pour les autres, le goût des voyages et des retours.

Passé par la porte monumentale, on pénètre dans une première cour intérieure, celle des demeures Marrakchi. Des fleurs, une vasque, le joli galbe des portes aux ornements couverts des tuiles accoutumées, ça et là un figuier, un bouquet de grenadier rompent la sévérité des hauts murs ocrés. Plus loin un patio évoque les riches demeures de Fez avec ses éléments décoratifs si riches, ses plâtres découpés, ses colonnes ornées de zelliges, sa fontaine, chantant au milieu de la Cour. Une très sobre évocation documentaire montre le Maroc tel que nous l'avons trouvé dans son archaïsme et dans son histoire.
Sur une des faces du patio, une salle commémore les fastes du Gouvernement chérifien que la France a associé à l'œuvre de régénération entreprise dans le pays et qui a puisé dans cette collaboration confiante une force durable et une majesté inégalée auparavant.
Le patio central conduit encore vers une vaste salle construite à la manière des plus beaux salons marocains avec une voûte en carène de navire, décorée de peintures.
Des deux côtés de ce salon d'Honneur, deux larges baies s'ouvrent sur de vastes dioramas donc l'un dit Fez, la dégringolade de ses maisons, l'entassement de ses habitations dans le cadre verdoyant du Maroc septentrional, l'autre Marrakech; toute la splendeur de la ville rouge se détachant sur le fond de l'Atlas étincelant de neige. Une carte lumineuse sur laquelle se développent, grâce à une série de projections, tous les éléments de
géographie humaine, caractéristiques du Maroc, occupe un espace surmonté d'une voûte en lanterneau et conduit les visiteurs vers le salon de repos.
Cette salle est tout entière vouée aux manifestations antiques dont les fouilles de Volubilis notamment, ont permis de retrouver d'importants éléments. On a ainsi l'occasion d'admirer à nouveau l'expression si vivante du chien de Volubilis, le fameux Cavalier, le Dionisios tout récemment découvert et l'admirable tête de Jeune Berbère dans laquelle l'art antique a synthétisé si l'on peut dire, les traits généraux de la race autochtone.

Des deux côtés d'une esplanade centrale sont disposées de petites boutiques analogues à celles de Fez ou de Marrakech et dans lesquelles prendront place commerçants et artisans. C'est tout une évocation de la vie médiévale dont on trouve au Maroc tant d'exemples curieux et amusants. Ici le brodeur, le potier, plus loin, le fabricant de tapis, le chaudronnier, plus loin encore le relieur et l'enlumineur, tous ces arts et tous ces métiers mélangés, afin d'offrir le nécessaire pour le côté matériel et le côté intellectuel de l'existence. De loin en loin, dans d'autres boutiques, des commerçants indigènes étalent devant les yeux des visiteurs toute la somptuosité des objets anciens auxquels est jointe l'infinie variété des objets de fabrication récente. On ne trouve, parmi ces artisans ou dans ces boutiques, rien qui ne soit strictement d'origine locale. Le Maroc d'ailleurs est assez riche pour satisfaire à toutes les curiosités et pour éviter à cet ensemble l'aspect choquant les expositions frelatées.

Entre les deux rangées de boutiques, un nouvel aspect du Maroc a été reconstitué par le canal d'eau  s'étendant sur toute la longueur de l'esplanade et ...


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0130_t10

- S. M. Mohamed ben Youssef, Sultan du Maroc. (Photo Flandrin)


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 27-01311....................1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 27-01312

- M. Lucien  Saint.  Résident général.......................- M. Nacivet, Commissaire.




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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 EmptyJeu 26 Nov - 15:48

page 31

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 28-01310

- Le Palais du Maroc : L'Entrée. MM. Laprade et Fourny, architectes. (Photo Henri Manuel)



... qu'entourent les très curieux jardins restitués dans le style local. Une pergola couverte de roses court le long des boutiques abritant les soukiers et des deux côtés du canal, des lignes de cyprès-pyramidaux ombragent des parterres conçus dans la note maghrébine et dans lesquels se groupent la variété de fleurs et de plantes habituelles. Cette évocation n'est pas un des moindres attraits de l'esplanade ; certains venus voir un simple jardin andalou, après un examen un peu plus approfondi reconnaîtront comment l'art des jardins d'Espagne, s'est, petit à petit, légèrement déformé en passant en Afrique et quels éléments d'art délicat et personnel le jardin marocain représente.
C'est  sinon une  réplique,  mais un rappel de la merveille de Rabat, le jardin des Oudaïas.

RESTAURANT ET CAFÉ MAURE
A l'extrémité des deux lignes de souks, l'ensemble indigène est terminé par deux éléments indispensables à son évocation complète. Sur la place de l'Afrique du Nord, ainsi appelée parce qu'elle groupe autour du pavillon du Maroc, les pavillons de l'Algérie et de la Tunisie, s'ouvre à gauche un café et, à droite, un restaurant, tous deux bien entendu, strictement marocains comme tout l'ensemble. Dans le café, les amateurs peuvent goûter au thé à la menthe, aliment indispensable au riche comme au pauvre et savourer la boisson douce parfumée que n'oublie aucun de ceux qui y ont trempé les lèvres. La série des petits gâteaux, des bonbons : Koborghzal, sucreries de Moulay Idriss sont présentées aux palais délicats. Le restaurant offre de son côté, la série inoubliable des plats moghrebins ; la pastilla aux amandes, les couscous multiples, les méchoui, les tadjiu aux olives, aux raisins et la multitude des hors-d'œuvres, desserts à la fois douceâtres et relevés ; poivrons, tomates, piments...

LA PACIFICATION
La multiplicité des efforts faits par la France apparaît dans une série de salles groupées autour de celles que nous venons de décrire. C'est d'abord ce qui forme la base première de toute action civilisatrice, laquelle ne peut se développer que dans une atmosphère d'ordre et de sécurité. Dans une salle consacrée à la pacification sont rappelés les différents stades de la progression dans le pays, la constitution des « marchés » actuellement poussée plus avant et qui, au fur et à mesure que les marchés plus lointains s'établissent, se transforment instantanément en zone de mise en valeur.
Ce qu'il importait de bien montrer ici, c'est autant l'œuvre proprement militaire de cette pacification que le rendement de cette action dans le sens
de la paix et de l'organisation du pays : hommage à la fois à ceux qui ont sacrifié leur peine et souvent leur vie pour conquérir le Maroc et à ceux qui de tout leur cœur se sont consacrés à planter les premiers jalons de l'organisation nouvelle du pays. On trouvera ainsi les efforts du Service Géographique de l'Armée qui a dessiné la carte, des différents services qui ont construit routes et chemins de fer militaires, ceux qui ont assuré les premières améliorations dans la santé publique, etc... Toute cette œuvre appartient à la fois à l'Armée elle-même et plus spécialement au corps des Officiers des Affaires indigènes qui sont représentés évoluant dans leur milieu. Ce sera l'occasion de faire connaître aux visiteurs les différents aspects de la vie indigène au Maroc, cultivateurs de plaines, montagnards, tribus nomadisant dans le désert. Dans la même salle, à côté de l'action militaire, premier stage de l'organisation politique et administrative, apparaît le second stade, celui qui relève du Contrôle Civil des régions pacifiées depuis longtemps et dans lesquelles une organisation plus complète a pu être instaurée.

SERVICE DE SANTE
Parallèle, à cette action pacificatrice, l'action du Service de Santé, apparaît ce qu'elle est d'ailleurs, le complément de la première, sa conséquence, et il convient de souligner la forme de réaction prise par le dévouement français en présence des milieux avec lesquels les événements politiques l'ont mise en contact ; hôpitaux, formations sanitaires mobiles, installations tout à fait modernes et contrastant d'ailleurs avec le peu de prix qui était attaché avant notre venue à la vie humaine au Maroc.
Le Service de Santé montre toute l'ampleur du développement qu'il a pris au Maroc, avec toutes les nuances que comporte ce développement puisqu'il lui faut à la fois répondre aux besoins des villes et dans les villes de population européenne et indigène et au besoin des campagnes. L'ingéniosité de la solidarité française se révèle dans toute sa richesse poursuivie jusqu'aux limites extrêmes du pays, puisque l'on peut voir notamment un groupe mobile exercer son action sanitaire à travers le bled. D'autre part, les renseignements sont donnés sur le nombre sans cesse croissant des consultations assurées, des hospitalisations, des vaccinations de toutes natures, ainsi que sur l'action préventive contre certaines maladies, en particulier contre le paludisme vis-à-vis duquel un gros effort de quinisation se poursuit avec le plus heureux effet.

INSTRUCTION PUBLIQUE
Après les soins du corps, ceux de l'esprit et le développement remarquable des différents organismes relevant de l'Instruction publique au Maroc, depuis les petites écoles au fond des bleds, perdues au contact direct de la dissidence et des pays insoumis, jusqu'aux instituts d'enseignement supérieur qui produisent déjà des œuvres d'une valeur remarquable et qui groupent, autour de Maîtres éminents, une élite de jeunes savants, en passe de renouveler, par leurs études et leurs recherches, toutes nos connaissances sur l'Afrique du Nord.
Comme pour le Service de Santé, le Service de l'Instruction publique a fort à faire pour répondre aux besoins multiples qui le sollicitent, car lui aussi doit satisfaire aux nécessités des différentes catégories de population marocaine ; il lui faut prévoir soit pour la ville, soit pour la campagne, des Ecoles primaires, primaires supérieures, des Ecoles d'enseignement secondaire et d'enseignement supérieur. Au point de vue indigène, même division entre les villes et les campagnes et mêmes dispositions pour adapter les différents stades d'enseignement aux différentes modalités indigènes. Nous avons ainsi des Ecoles franco-arabes ou franco-berbères, et dans chacune de ces catégories, des écoles primaires, professionnelles, école de fils de notables, collèges, etc...
Les Beaux-Arts n'ont pas, eux aussi, une place spéciale dans le Palais, mais à chaque pas se retrouveront des éléments de décoration architecturale qui se marient dans l'ensemble des différentes présentations.

SERVICES ADMINISTRATIFS
Un pays ne peut se développer que dans l'ordre; aussi une salle est-elle consacrée à montrer quelles dispositions ont été prises et quels résultats ont été obtenus pour assurer au Maroc, cet ordre qui lui était inconnu jusqu'ici. L'ordre financier d'abord. Ici la présentation se fait peut-être un petit peu plus sévère, puisqu'il s'agit de faire comprendre le développement des budgets, la progression des impôts, qui ne sont pas, comme on le croit souvent, le fait d'une aggravation des nécessités fiscales, mais bien le symbole d'un enrichissement du pays contribuant à l'enrichissement de l'Etat. A côté de cette organisation budgétaire, l'effort social relevant de la Direction générale des Finances : il se présente dans le résultat obtenu par les différents organismes de Crédit agricole ; européen et indigène, le Crédit immobilier (habitation à bon marché), etc... Hôtelier ainsi que des sociétés indigènes de prévoyance.
Le même ordre est mis en relief dans la même salle, en ce qui concerne le service des Municipalités. Les villes marocaines poussaient autrefois vaille que vaille, sans souci de l'hygiène, ni de l'esthétique ; certes, elles avaient du pittoresque, mais à quel prix. Le Protectorat, tout en respectant comme on le sait d'une façon extrêmement stricte ce ...



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0131_t10

- Le Palais du Maroc : L'Entrée. MM. Laprade et Fourny, architectes. (Photo Henri Manuel)



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page 32

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 29-01310

- La Cour intérieure. (Photo G.-L. Manuel)
- Le Bassin. (Photo  Braun)



... qu'on appelle la couleur locale, tout en évitant par ses initiatives de venir troubler les indigènes dans leur ambiance propre a été dans la nécessité de résoudre les problèmes d'urbanisme qui, de jour en jour, s'offraient plus nombreux à ses préoccupations. On sait combien le Maréchal Lyautey et ses successeurs ont porté leur attention sur ces problèmes et ont encouragé toutes les formules qui, répondant aux besoins, constituant les nouveautés intéressantes. Le Service des Municipalités présente donc de nombreux documents d'urbanisme, montrant comment se sont développés, grâce à nos efforts, les différentes agglomérations locales, comment ce développement a été suivi, aidé, dirigé par les services officiels, toutes choses qui ressortent de la série des plans de ville et des maquettes. Parmi ces derniers, il nous faut signaler celle de la Résidence Générale de Rabat, type de la conception d'un quartier administratif adapté autant au pays pour lequel il a été conçu qu'à la facilité du travail pour les différents services.

MINES — PHOSPHATES
Sur ces bases de paix, d'instruction, d'amélioration sanitaire, d'ordre financier et municipal, un Maroc s'est développé dont ces bases ont permis la mise en valeur. Le sous-sol, riche, dit-on des mines a commencé à confirmer sa réputation ; aussi convenait-il de montrer dans une salle voisine comment sont réparties les richesses minières actuellement connues au Maroc et notamment la richesse phosphatière récemment découverte et qui a pris l'essor si rapide que l'on sait. Inexistante en 1920, elle fournissait en 1929, près de deux millions de tonnes à l'exportation. Il est à remarquer, au sujet des phosphates que le Maroc a voulu et su s'outiller dans toutes ses entreprises industrielles de la façon la plus moderne, il est peu d'exploitations qui présentent dans tous ces détails si complexes une aussi grande perfection que celle que l'on peut admirer à Kourigha.

TRAVAUX PUBLICS
Ces perfectionnements techniques se sont trouvés mis en œuvre pour l'outillage général du pays. Dans la salle voisine de celle consacrée à l'industrie minière, le Service des Travaux publics montre comment il a donné au pays l'armature indispensable à son développement par les ports et les travaux maritimes de toute nature, par les routes et les chemins de fer, par les différentes installations hydrauliques, comme le barrage de Si Saïd-Maachou, dont la construction assure l'équipement électrique de vastes régions ou comme les différents barrages destinés à suppléer par l'irrigation à la déficience des précipitations atmosphériques. Ce développement dû à la France d'une façon exclusive, puisque rien de tel n'existait avant notre venue, on trouvera le perfectionnement technique le plus moderne comme nous l'avons signalé plus haut.

AGRICULTURE
Le  vieil  adage :   « Labourage  et  pâturage   sont les deux mamelles de la France »  peuvent s'appliquer au Maroc avec une vérité aussi grande que lorsqu'il s'agit de la Métropole. De riches et vastes régions ont été de tous temps productrices de céréales, mais les procédés culturaux employés par les indigènes ne permettaient pas, dans la plupart des cas, d'obtenir un rendement suffisant. L'action du Protectorat s'est exercée non seulement sur l'extension des zones de mise en culture, mais encore par le perfectionnement des procédés culturaux ainsi que pour la défense de ces cultures contre les différentes attaques qui les assaillent : sécheresse, invasion des sauterelles, etc... D'autre part, une opinion assez généralement défavorable aux produits marocains doit être combattue. Aussi, à côté des données générales relatives aux efforts ...



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0132_t10

- La Cour intérieure. (Photo G.-L. Manuel)


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 29-01311

- Le Bassin. (Photo  Braun)




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page 33

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013310

- Le Patio.
- Types  divers  de   Marocains. (Photos   Henri   Manuel)
- Diorama de Marrakech, vue du Souk El-Khemis. (Photo   Braun)



... agricoles proprement dits, des échantillons peu nombreux, mais judicieusement choisis seront exposés pour faire connaître aux visiteurs les possibilités des cultures marocaines, soit en céréales, blé dur, blé tendre, orge, avoine, maïs, etc..., soit pour les légumineuses ou les plantes industrielles, fenugre, pois chiches, lin, etc... soit pour les condiments; coriandre, sumin, etc... Tous ces échantillons, dont la présentation est particulièrement soignée, donnent ainsi une idée de la production et des possibilités de l'agriculture, les primeurs dont on commence à s'occuper beaucoup dans les banlieues urbaines ne seront pas non plus négligées.
A cette occasion, l'effort de colonisation rurale proprement dit est rappelé et montre quel succès l'énergie des colons a remporté déjà et combien l'exemple des méthodes qu'ils emploient a heureusement influé sur les productions locales restées fort arriérées.

ELEVAGE
Voisinant avec le Service des Forêts, le service de l'élevage supporte les efforts multiples de son œuvre. Ces efforts portent sur des créations nouvelles; bâtiments, écuries, étables, bergeries, etc.... amélioration des terrains de parcours par la création de points d'eau accessibles et durables, par la constitution de réserves fourragères, par les conseils donnés et les services organisés pour assurer la lutte anti-parasitaire, l'amélioration des méthodes de tonte, de castration, etc... D'autre part, les types locaux, importés, ceux provenant de croisements, opérés entre les premiers et les seconds offrent le spectacle complet du cheptel marocain.

MARINE MARCHANDE ET PÈCHE MARITIME
Enfin, les ressources des côtes sont mises en évidence et soulignent que la réputation des eaux marocaines en ce qui concerne les pêches, n'a pas
été usurpée. Depuis longtemps, en effet, des navires bretons notamment, chalutiers ou voiliers, avaient coutume de venir le long des rivages maghrébins. Depuis la création du Protectorat, cette industrie s'est développée, entraînant l'installation sur certains points d'industries sardinières entre autres fort importantes.
A côté de cette présentation technique, qu'illustre la reproduction de différents types de poissons, apparaît une autre conséquence de cette activité, le développement de l'armement proprement marocain.
Ce chapitre de la marine marchande à peine ouvert, peut permettre des constatations fort encourageantes pour l'avenir.

COMMERCE
Nous sommes conduits ainsi à la phase commerciale de l'activité marocaine après avoir passé en revue les différentes productions locales. On pouvait craindre la nécessité de recourir uniquement à des graphiques pour indiquer le tonnage des importations et des exportations, présenter le développement industriel du pays, l'activité de son commerce extérieur et intérieur dans tous leurs détails, on a conçu la présentation la plus amusante qu'il soit possible de trouver des éléments de la vie commerciale; importations-exportations, part des différents pays dans chacun de ces chapitres dans l'activité locale. La monotonie même atténuée de ces documents est rompue par une sorte de fresque vivante longue de 35 m. et pour laquelle un artiste de talent a combiné les ressources de la sculpture et de la peinture afin de placer sous les yeux des visiteurs l'histoire d'une marchandise depuis le moment où elle arrive de l'extérieur au port de Casablanca, jusqu'au moment où elle touchera au fond de la montagne les clients berbères. Le mouvement inverse est également représenté et montre le Protectorat marocain acheminant ses marchandises vers le port d'embarquement, tout cela silhouetté d'une façon spirituelle par de petits personnages s'affairant sur les routes, dans les fondouks, sur le port, au milieu du désert approprié.

EXPOSANTS   PARTICULIERS
On aura ainsi fait le tour des principaux: éléments du Maroc : civilisation indigène, efforts administratifs et politiques, reste à présenter le dernier des éléments, celui qui est dû à l'initiative privée. Des firmes nombreuses, puissantes, constituées en Sociétés ou fondées par des particuliers se sont constituées au Maroc et grâce à la France et à l'organisation que le Protectorat français a assurée au pays, ont pu s'y développer aussi bien pour leur profit direct que pour le profit du pays. Une salle spéciale est réservée à la présentation de l'activité de ces firmes, présentation qui oppose les formes les plus diverses depuis les éléments intellectuels, presse, etc... jusqu'aux éléments commerciaux et industriels : sociétés minières, bancaires, établissements de construction, fabriques de conserves, etc... L'intention des exposants a répondu admirablement aux goûts des visiteurs pour ces différents stands. On est trop accoutumé souvent à considérer les productions marocaines comme d'une qualité inférieure, le Palais du Maroc, à l'Exposition de Vincennes, a réussi à prouver que si cette conception répondait à une réalité ancienne, la réalité nouvelle a complètement effacé les impressions péjoratives du passé.



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013311

- Le Patio.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0133_10

-Types  divers  de   Marocains. (Photos   Henri   Manuel)


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0133_11

- Diorama de Marrakech, vue du Souk El-Khemis. (Photo   Braun)




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page 34

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013410

- Infirmerie indigène (Diorama).
- Maquette de Château fort de  l'Atlas.
- Vue extérieure des  Souks marocains. (Photos   Braun)



Le Maroc Economique et Touristique



Bien que constituant une unité politique propre comprise sous un nom particulier, le Mairoc n'est que la partie la plus occidentale du grand bastion nord-africain. Par sa géographie, ses plaines, ses montagnes, il le commence ou le prolonge sur le versant atlantique ; il a mêmes climats, même formation géologique, mêmes caractères généraux et mêmes productions à peine modifiées par les conditions locales de l'altitude, du régime des pluies et des vents. Le Riflf y continue l'Atlas tellien ; avec une orientation quelque peu différente et beaucoup plus d'ampleur (4.550 mètres), le Grand-Atlas et le Moyen-Atlas y prolongent l'Atlas saharien. Le Maroc a ses plaines côtières, ses plateaux, ses steppes, son climat maritime ou continental, sa saison des pluies, sa saison sèche. Le relief plus modelé et les pluies plus abondantes y entretiennent des fleuves de régime persistant : le Sebou, le Bou-Regreg, l'Oum-er-Rébia, la Moulouya (de régime non atlantique, mais algérien), l'Oued Draa, fleuve saharien. La côte méditerranéenne accuse encore le caractère inhospitalier des côtes algériennes; la côte atlantique, basse, battue par les vents et les flots manque d'abris naturels.
La flore et la faune sont méditerranéennes, la nature des terrains très diverse, tirs ou terres noires alluvionnaires des plaines, hamri, terres siliceuses, rouges et fertiles, mais demandant à être irriguées et le rmel, terrains sablonneux qui réclament beaucoup d'eau. Le Maroc a une superficie de 520.000 kilom. carrés, dont 420 pour le Maroc français et 100 pour le Maroc espagnol. La zone française accuse au recensement de 1926, une population de 4.230.000 habitants dont 105.000 Européens et 107.000 Juifs.
Le Maroc est peuplé de Berbères plus ou moins imprégnés de sang et surtout d'esprit arabes et auxquels les conditions différentes de leur habitat, plaine ou montagne, firent croire qu'ils appartenaient à des rameaux humains différents.
L'histoire du Maroc ne se détache pas non plus de l'histoire de l'Afrique mineure. Comme sur la côte tunisienne ou algérienne le Phénicien vient établir des comptoirs dès le XIIe siècle, Rome s'installa dans ses parties les plus accessibles, Byzance réoccupa quelques-uns de ces municipes, puis les Arabes apparurent et convertirent les Berbères à la foi musulmane. Mais les conquérants sont absorbés, le Maroc peuplé d'hommes rudes, indépendants et portés à la guerre incline aux hérésies schismatiques et échappe complètement au pouvoir du califat. Les Berbères se donnent des dynasties, et après l'invasion bédouine du XIe siècle, les Lemtouna sahariens, berbères nomades, édifient l'empire des Almoravides, puis les montagnards du Haut-Atlas, berbères sédentaires, instaurent la dynastie des Almohades, qui dure cent ans, et à laquelle succède la dynastie des Beni-Merin, nomades zénètes. Au XVe siècle apparaissent les chérifs saadiens, originaires du Sous et qui font de Marrakech leur capitale ; puis au XVIIe siècle, les Alaouites, dynastie encore régnante.
Durant tout ce temps, le Maroc a connu une histoire faite de splendeurs et de misères sans pareilles. Il a conquis l'Espagne, étendu sa domination à l'Afrique du Nord entière ; il s'est couvert de monuments splendides tenus aujourd'hui pour des merveilles d'art et qui n'ont leurs correspondants qu'à Grenade, Séville et Cordoue ; la puissance de ces empires successifs a cru dans une nuit et s'est effritée dans un jour (empires champignons) ; il a eu avec Abd-el-Moumen un empereur de la classe de Charlemagne et avec les Saadiens, des maîtres d'un superbe comparable à celui de Louis XIV, mais dans l'intervalle de quelques règnes glorieux, il est dévasté par la pire anarchie, la guerre constante et la famine.
Quand la France poursuit la conquête de l'Algérie, l'Alaouite Abderrahmane intervient au profit d'Abdelkader, se fait battre et signe le traité de Tanger. Soixante années s'écoulent dans le désordre et en 1906 la situation est telle que l'Europe essaye d'y apporter remède par les dispositions de la conférence d'Algésiras. Après le massacre de Casablanca, les troupes françaises débarquent en Chaouia, entrent à Fez, à Meknès, tandis qu'une colonne partie d'Algérie s'empare de Taza. La convention de Fez institue le protectorat, le 30 mars 1912. Des mouvements insurrectionnels éclatent, mais sont réprimés; pendant la guerre, le maréchal Lyautey se maintient avec des contingents insignifiants et, de cette époque à nos jours, la conquête et la pénétration s'étalent au pays presque tout entier, malgré les incidents du Riff et la campagne à la quelle nous contraint Abd-el-Krim.
La France est représentée auprès du Sultan du Maroc par un Résident général qui provoque et approuve tous les actes de gouvernement et dirige tous les services administratifs de l'Empire. Il est aussi ministre des Affaires étrangères et dispose de l'armée et de la marine. Il est assisté par un Conseil de gouvernement composé des chefs des Services publics des Affaires civiles, indigènes, Finances, Travaux, Agriculture, Commerce, P.T.T., Hygiène, Justice, Instruction publique. Le Maroc est partagé en régions administratives soumises à l'autorité d'un officier supérieur ou d'un contrôleur civil. L'administration indigène est assurée dans les villes par le pacha et dans les tribus par le caïd.
Le Maroc n'est encore qu'un pays agricole, fournisseur de matières premières. Sur les 24 millions d'hectares occupés en 1927, la moitié environ est cultivée. Les surfaces ensemencées produisent des céréales, blé, orge, maïs et sorgho. Les neuf dixièmes de la production sont récoltés par les indigènes. Le blé, surtout dur, car le tendre a tendance à la rouille, sert à la fabrication de la semoule demandée ...



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013411

- Infirmerie indigène (Diorama).


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0134_10

- Maquette de Château fort de  l'Atlas.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0134_11

- Vue extérieure des  Souks marocains. (Photos   Braun)




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MessageSujet: Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931   1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 EmptySam 5 Déc - 5:42

page 35

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013510

- Vue intérieure des Souks marocains.
- Marchands de tissus indigènes. (Photos  Henri  Manuel)



... par la consommation locale. L'orge est la céréale la plus cultivée ; la production est en moyenne de 10 millions de quintaux, dont un million exporté, surtout sur l'Espagne. Les légumineuses forment un appoint intéressant et prêtent, en plus de la demande locale, à d'appréciables exportations : fèves, 120.000 quintaux pour 10 millions de francs ; pois chiches, 40.000 quintaux pour 6 millions, alpiste, coriandre, fenu grec, cumin et lin, pour une somme globale, en 1927, de 36 millions.
La culture des jardins assure le ravitaillement des villes en légumes frais et des primeurs sont exportés pour une somme moyenne de un million.
Le vignoble, créé par les colons aux environs de 1908, comptait en 1926 près de 6.000 hectares, surtout de vignes françaises. La production est consommée sur place, mais ne suffit pas aux besoins, d'où une importation assez active de vins espagnols et algériens, indépendamment des vins français. Le vin marocain est de bonne qualité, le rendement est en moyenne de 50 hectolitres à l'hectare.
La plantation continue, mais l'exportation ne peut être envisagée que pour un avenir assez lointain et sur d'autres pays que la France, la législation douanière en vigueur n'admettant pas l'admission en franchise sur le marché français. La production actuelle fournit à peine à la moitié de la consommation ; l'importation espagnole est favorisée par la proximité et la possibilité de transport par petits voiliers et la culture de la vigne au Maroc, même si la France doit rester fermée à ses produits, à toutes possibilités de se développer. La valeur des importations de vins en futaille est d'environ 60 millions.
Comme toute l'Afrique du Nord, le Maroc compte de nombreux oliviers, dont toute la production est requise sur place, environ 17.000 quintaux, d'une valeur de 13 millions de francs. L'importation porte sur 28.000 quintaux, pour 19 millions de francs et consiste surtout en huile de soja et d'arachides fournies par la Hollande, l'Angleterre et la France, Mais avec ses immenses disponibilités de terres accidentées et de fertilité moyenne, il apparaît nettement que le Maroc est appelé à devenir un très gros producteur d'huile d'olive. L'arboriculture fruitière, à laquelle l'administration aide et pousse de toute sa force, paraît avoir aussi le plus grand avenir. Le Maroc est merveilleusement apte et tout prédisposé à devenir une autre Californie. L'amandier y tient déjà une place importante, l'abricotier, cerisier, pêcher, noyer, figuier, pommier et poirier, sans parler des agrumes, s'y touveront en terre d'élection et susceptibles de rapport lorsqu'on pratiquera la culture industrielle, avec l'outillage et les moyens de conservation adéquats. Cette culture devra être rationalisée et exclure des terres occupées par elle toute association légumière ou fleuriste.
Les forêts du Maroc peuvent être évaluées à deux millions d'hectares. Elles ont beaucoup à souffrir de l'incurie et de la destruction sans utilité infligée par
les indigènes. Les plaines manquent d'arbres, mais les massifs montagneux portent des toisons de vraies forêts et non plus cette brousse africaine coutumière à l'Algérie et encore plus à la Tunisie. Les essences sont diverses : le cèdre et l'arganier, deux résidus des temps quaternaires réfugiés sur les sommets, le chêne, le pin, le chêne-liège, l'érable, le frêne, puis les arbres africains : genévriers, thuyas. Les peuplements se répartissent ainsi : chênes-lièges, 250.000 hectares ; cèdres, 150.000 h.; thuyas, 400.000 h.; arganiers, 400.000 h.; chênes-verts ...



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013511

- Vue intérieure des Souks marocains.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0135_10

- Marchands de tissus indigènes. (Photos  Henri  Manuel)




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page 36

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013610

- Vestiges romains à Volubilis, par  R. Genicot.
- L'Entrée de Fès, Bab-Mabrouq, par  R. Genicot.



...et autres essences, 200.000 hectares. La gestion française a naturellement entrepris de sauvegarder et de développer la forêt ; l'exploitation devenue rationnelle est surveillée, l'incendie combattu, la dévastation réprimée. Les rendements, sous forme de liège, combustible, bois d'oeuvre, traverses, tan, gomme sandaraque et huile d'argan, s'élèvent à 9 millions de francs et sont susceptibles d'augmenter considérablement.
Le Maroc est un pays de moissons et de troupeaux. L'élevage, dont l'ère a été réduite par les restrictions imposées au nomadisme, permet les plus belles espérances. En chiffres arrondis on compte 1 million 700.000 bœufs de la race brune de l'Atlas ou de la race blonde des Zaers, et environ 7 millions de chèvres et moutons. On espère pouvoir exporter bientôt de 50 à 60.000 bœufs et un demi-million de moutons. Comme en Algérie celui-ci pourrait faire son habitat des terres désertiques du Sud, après quelques aménagements et la sécurité y régnant.
Comme cultures adjacentes, il convient de citer le coton, sur lequel on a fondé beaucoup d'espoirs peut-être avec quelque imprudence et les plantes condimenteuses et médicinales, le cumin, la coriandre, le piment, puis la chicorée, la thapsia, le pyrèthre, la belladone, le safran.
Le sous-sol marocain s'avère très riche, ce qui est tout indiqué dans cette zone de fracture. A ce jour on y a trouvé tous les minerais. Le fer est présent partout, mais les gisements sont de qualité moyenne et le tonnage trop faible pour autoriser l'exploitation. Le manganèse existe à l'état très pur à Bou-Arfa, mines exploitées, et dans le Grand-Atlas. Le cuivre se trouve en quantités industrielles, surtout dans le Sous. Le plomb constitue le revenu minier le plus important. Les gisements, dont l'exploitation ne fait que commencer sont très nombreux et très riches ; le zinc accompagne le plomb. Le charbon a été découvert aux confins algéro-marocains et dans la vallée de l'Oued Draa. Il est de bonne qualité, mais en couches peu épaisses.
La principale richesse du sous-sol consiste dans les phosphates. Les gisements sont d'une abondance telle qu'on estime à plusieurs milliards de tonnes le phosphate exploitable qu'ils contiennent. La découverte des bancs est récente, l'Etat marocain s'est réservé le monopole de l'exploitation. Les exportations, en 1926, s'élevèrent en chiffres ronds à 900.000 tonnes. L'Office chérifien des phosphates a versé en 1927, 51 millions de fonds de concours au budget marocain.
On a cru longtemps à l'existence au Maroc de plans de pétrole et de naphte, mais les recherches, quoique coûteuses, n'ont pas donné les résultats escomptés. Les géologues admettent pourtant sa présence et ils croient à des imprégnations massives à grande profondeur. Les recherches continuent et les quelques trouvailles faites, en particulier dans la région de Tanger, ne peuvent que les encourager.
Toujours pour cette même raison qu'il n'a pas de charbon ou de forces hydrauliques existantes ou aménagées, le Maroc ne peut être qu'un pays agricole et la grande industrie lui reste interdite. Il compte quelques usines de transformation, des scieries, des briqueteries, des fours à chaux, des usines de conserves de poissons, des laveries de laine, des minoteries, des huileries, des fabriques de crin végétal et de tapis.
Le commerce général atteint 2.500 millions. Les importations, qui l'emportent sur les exportations y figurent pour 1 milliard 692 millions et les exportations pour la différence, c'est-à-dire 712 millions. Le corps d'occupation nécessite l'importation de nombreux articles et diminue les exportations de la valeur des denrées locales consommées par l'Armée. De plus, comme tous les pays neufs, le Maroc doit s'outiller et une part importante de ses achats, destinée à l'organisation des ports, chemins de fer et autres moyens de civilisation, n'a donc qu'un caractère temporaire.
Le Maroc achète dans une proportion de 60 % à la France, des produits alimentaires, sucres, thés, cafés, huiles de consommation, farineux produits laitiers, boissons et conserves diverses.
Les tissus constituent un important élément, cotonnades d'Angleterre, soie, bonneterie, lingerie cousue. Le Maroc est gros acheteur de matériaux de construction, bois, fers, tuiles, carreaux, plâtres et ciments. Le matériel de chemins de fer, rails, machines, pièces détachées, câbles, acier ; les machines agricoles et les automobiles, les combustibles et carburants, pétroles, essences et houilles; les savons, bougies et papiers    entrent   pour   une large mesure dans les achats.
Le Maroc vend des céréales, des légumineuses, du crin, de l'alfa, du liège, du tan, des primeurs, des produits d'élevage et des matières animales, œufs, laines, peaux ; puis des produits miniers au premier rang desquels les phosphates.
Le développement économique, celui de l'outillage et celui de la mise en valeur tiennent du prodige. Occupé à peine depuis vingt ans, le Maroc possède aujourd'hui près de 2.000 kil. de chemins de fer, 600 à voie normale, le reste en voie de 60. La construction se poursuit méthodiquement, une bonne partie du réseau est électrifié. Les villes ont poussé de la même façon; neuves comme Casablanca, qui compte 120.000 habitants, les villes françaises de Rabat, Meknès, Fez, Marrakech sont venues se juxtaposer aux villes marocaines sans rien altérer de leur pittoresque et de leur beauté. Les travaux publics sont dotés d'un important budget, et prévoient l'extension des routes, des chemins de fer, des ports, la construction d'usines hydro-électriques, de ponts, de barrages d'irrigation, de canalisation des fleuves, etc... On compte près de 3.000 kil. de routes principales et 670 autres kilomètres sont à l'étude, puis 3.300 kil. de routes secondaires. La circulation automobile (10.000 voitures en 1926) y requiert 80 millions de francs d'essence et 25 millions de francs de pneumatiques par an. Tous les ports ont amélioré leur matériel et leur rendement. Pour 1926, le tonnaige est de 5 millions 355.000 tonnes. Les mêmes progrès se marquent dans les entreprises de luminaire et de chauffage, gaz et électricité, dans le développement des réseaux télégraphiques et téléphoniques et la radio. En 1927, les entreprises aéronautiques ont transporté 5.426 passagers et 6.750.000 lettres. Les mêmes immenses améliorations ont été réalisées dans l'ordre social, enseignement général et technique, lutte contre les disettes et contre les maladies, épidémies diverses, prophylaxie antivénérienne et des affections des yeux; le médecin français étant là comme partout le meilleur agent de rapprochement et de pacification.
Enfin, le Maroc, riche en beautés naturelles et de tous les trésors d'art, présentant tous les climats et tous les aspects, tirera d'importantes ressources de l'industrie touristique. Il a la mer, le désert et la grande montagne, d'admirables sites forestiers et des stations d'altitude; il a des fêtes d'un pittoresque intense, des routes superbes, des hôtels qui s'améliorent de jour en jour, des champs parsemés de vestiges archéologiques et des cités d'art comme Marrakech, Fez, où surprendre une vie, une histoire, des mœurs et un passé local dont le voyageur a l'impression qu'elles reprennent sous ses yeux après un sommeil d'un millénaire et le replongent dans l'atmosphère légendaire et enchantée des Mille et une nuits.
Le Maroc : dernier fragment et complément indispensable de notre grand empire nord-africain, non pas comme on le dit le plus beau fleuron de notre couronne ou la plus belle colonie de la France, mais la France elle-même se poursuivant de l'autre côté de l'eau sur la terre africaine.



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013611

- Vestiges romains à Volubilis, par  R. Genicot.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0136_10

- L'Entrée de Fès, Bab-Mabrouq, par  R. Genicot.




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page 37

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013710

- Vue générale du centre de séchage.
- L'usine de séchage.
- Déchargement  des  wagons  à  Casablanca.  


L'Exploitation de l'Office chérifien des Phosphates à Kourigha

Par dahir du 26 janvier 1920, l'Etat marocain se réservait l'exclusivité de la recherche et l'exploitation des phosphates en zone de protectorat français. Puis après s'être assuré l'assentiment du gouvernement français, il créait un Office chérifien des phosphates, par un dahir du 7 août 1920, complété par une série de dahirs et arrêtés viziriels. Sous ce nom, il organisait une régie d'Etat autonome chargée de la recherche, de l'aménagement et de l'exploitation des phosphates.
Cet organisme, qui jouit de la personnalité civile, échappe aux règles générales de l'administration d'Etat. Il est géré par un directeur général, sous le contrôle d'un Conseil d'administration composé de fonctionnaires représentant le gouvernement et de particuliers représentant le commerce, l'industrie et l'agriculture.
Il est administré suivant les us et coutumes de l'industrie privée, malgré que sa comptabilité soit, depuis 1929, sous le contrôle de la Cour des comptes.
Il a été pourvu aux dépenses de premier établissement par la dotation d'un capital de trente-six millions, compris dans le plan d'utilisation de l'emprunt autorisé par la loi du 9 août 1920.
L'Office des phosphates n'a jamais usé de son droit d'émettre des obligations pour compléter son capital insuffisant pour couvrir ses dépenses de premier établissement. Les bénéfices réalisés dès le deuxième exercice ont permis de procéder à des immobilisations suffisantes pour ne pas entraver le développement rapide de l'affaire.
Le directeur général, nommé en octobre 1920, organisa définitivement l'Office en février 1921. D'accord avec le directeur général des Travaux publics, il choisit dans la région des Ouled-Abdoun (territoire d'Oued-Zem, 125 kilomètres Sud-Est de Casablanca) le gisement qui lui parut le plus favorable pour l'exploitation des phosphates marocains.
Dans cette région, le gisement se présente sous la forme d'une couche homogène de phosphate tricalcique à 75-77 %, s'étendant à une profondeur moyenne d'une quarantaine de mètres sous le plateau. La puissance de cette couche est, en général, de 1 m. 60 à 1 m. 80, mais elle s'amincit parfois à 0, le phosphate sableux étant remplacé par du calcaire légèrement phosphaté, et s'élève ailleurs jusqu'à 4 m. 50 et même 5 mètres.
Le plateau est limité par des ravins dans lesquels la couche vient affleurer au sol et qui ont permis d'entrer directement en galerie sans avoir à aménager de puits d'extraction.
Toutes les installations du jour on été groupées au contact de la gare de la Compagnie des Chemins de fer du Maroc, afin d'éviter d'avoir un cul-de-sac minier gênant pour le trafic des voyageurs et marchandises. Le fond est groupé en divisions réparties en éventail autour des installations du jour communes pour l'ensemble du Centre minier.
La méthode d'exploitation adoptée est celle des foudroyages de piliers longs. Le minerai se présentant en couche sous forme d'un sable compact est abattu au pic, sans qu'il soit possible d'employer d'explosifs.
Dans les galeries de chantier, le roulage est fait à la main jusqu'aux gares de formation des trains, à partir de ces gares jusqu'à la recette d'extraction, le roulage est fait, soit par traction électrique, soit par roulage par traînage à câble en dessus.
Après son extraction, le minerai subit une première opération de Criblage destinée à séparer les matières stériles.
Une première opération est faite sur le minerai humide, afin de se débarrasser des blocs les plus gros qui sont dangereux pour les appareils de manutention et gênants pour le séchage au soleil.
Le parachèvement est fait sur le phosphate sec extrêmement fluide, qui permet un criblage des plus faciles à la maille de 8 millimètres.
Le minerai est amené de la mine aux ateliers de criblage, soit par un traînage par câble pour les deux divisions situées en aval des installations, soit par voie ferrée extérieure avec traction par locomotive pour les divisions situées en amont des installations.
Le criblage est fait dans des cribles rotatifs tronconiques, alimentés par des élévateurs et des trémies à tables tournantes régulatrices de débit. Les cribles alimentent des tapis transporteurs pour mise en wagons de 10 tonnes utiles de capacité, sur voie de 0 m. 60.
Après criblage, le phosphate doit être séché, car il contient 16 % d'eau environ et n'est marchand qu'avec 3 %. Le séchage est fait, soit dans des fours rotatifs, soit au soleil pendant les mois chauds de l'été.
L'aire de séchage au soleil est munie de machines qui déchargent le minerai humide et retendent en bancs de 20 centimètres de hauteur sur l'aire, le labourent pour le brasser au soleil, le reprennent pour le recharger en wagons.
L'usine de séchage comporte deux groupes de dix fours chacun.
Chaque groupe est indépendant et a son alimentation propre. A l'entrée de chacun se trouve un stock volant représentant quinze heures de marche et permettant au séchage de ne pas ressentir brutalement les à-coups de l'extraction.
Ces stocks sont en fosse avec déchargement de wagons par en dessus. Dans les fosses se trouvent des appareils de reprise et des transporteurs métalliques qui remontent le minerai à la partie supérieure des halls des fours.
Le minerai est réparti dans les fours au moyen de transporteurs qui alimentent les trémies régulatrices de débit.
Les fours sont du type rotatif.
A la sortie des fours, le minerai est mis en silos de chargement. Ces silos en ciment armé, en l'air, ont une capacité de 90.000 tonnes et permettent le chargement automatique des wagons de voie normale qui viennent passer sous les trémies de vidange des silos. Ils comprennent six voies de chargement de 250 mètres chacune.
En arrière se trouvent des halls de stockage pour 120.000 tonnes au sol avec mise en stock automatique et reprise en dessous pour retour aux silos de chargement.
Les mises en silos et en stocks sont faites au moyen d'un jeu de courroies en caoutchouc.
Le phosphate est transporté de Kourigha à Casablanca par la Compagnie des Chemins de fer du Maroc qui utilise un matériel moderne, wagons trémies de 20 tonnes et 50 tonnes de charge utile, tractrices électriques à récupération de courant dans les déclivités très nombreuses entre Kourigha et Casablanca,
A Casablanca, une station d'embarquement très moderne, comportant un stock de 75.000 tonnes, permet le chargement en bateau à la vitesse de 1.400 tonnes-heure.
En dehors des installations de l'exploitation proprement dite, l'Office des phosphates a dû construire les aménagements annexes, centrale électrique de secours, ateliers de réparations et magasins centraux. Il a dû également construire un véritable village pour loger son personnel et faciliter l'installation de tous les services d'Etat.
Les installations industrielles réalisées ont permis de faire les livraisons annuelles suivantes, depuis l'année de création de l'Office :
- voir le tableau ci dessus.
Au point de vue financier, ces résultats industriels se traduisent par les ressources que l'Office des phosphates a procurées à l'Etat marocain son seul actionnaire :
- voir le tableau ci dessus.
L'Offices des phosphates n'a pas d'autres charges financières que l'intérêt du capital de 36.000.000 fourni par l'Etat marocain en 1921-1922.
En plus des sommes procurées à l'Etat, l'Office chérifien des phosphates avait, jusqu'en 1930, réalisé les opérations suivantes :
- voir le tableau ci dessus.



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013711

- Vue générale du centre de séchage.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0137_10

- L'usine de séchage.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0137_11

- Déchargement  des  wagons  à  Casablanca.




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1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013810

- La gare de Marrakech.
- Un train électrique pour voyageurs en gare de Rabat (vue prise de l'intérieur du tunnel). (Photos  Flandrin)


Les Chemins de Fer du Maroc

C'est par Casablanca que la majorité des touristes pénètrent au Maroc, par cet ancien port à barcasses qu'une transformation rapide et surprenante a favorisé et qui ouvre maintenant ses immenses jetées aux navires du plus fort tonnage; par cette cité, qui est aussi le principal débouché sur l'Atlantique de ces régions, dont Voltaire disait déjà au 18e siècle qu'elles « sont remplies de mines et produisent les plus abondantes moissons et les meilleurs fruits de la terre ».
Casablanca fut le point de la côte Atlantique le plus heureusement choisi pour l'aménagement du port qui devait donner une forte impulsion au développement économique du Maroc, et l'extension continue de ce port, l'accroissement rapide de son trafic furent les raisons principales qui militèrent en faveur de l'établissement à Casablanca d'une tète de ligne de chemin de fer.
La première voie ferrée eut, en effet, son point de départ à Casablanca : ce fut une voie du type militaire, une voie Péchot de 0 m. 40, sur laquelle roulaient de petits wagons traînés par des mulets. Elle reliait Casablanca à Ber-Rechid. Mais elle ne dura guère et fut supplantée par la voie de 0 m. 60 qui, en quelques années, fut établie sur le parcours Casablanca, Kénitra, Oujda et sur différents autres parcours dont l'ensemble formait un réseau de près de 1.500 kilomètres de lignes.
Le rendement de ce réseau, du point de vue économique, était malgré tout insuffisant ; il avait à lutter d'autre part contre une concurrence automobile puissamment organisée.
Le Maroc se développait dans ses différents domaines commercial, industriel et agricole et ses besoins toujours croissants d'exportation et d'importation demandaient des moyens de transports qui ne contrarieraient point le rythme accéléré de son évolution : un réseau à voie normale s'imposait donc.
Dès 1912, des études furent entreprises pour la construction éventuelle de ce réseau et la situation de fait créée par la guerre de 1914, nous permit de briser les liens diplomatiques qui nous gênaient encore et particulièrement de négliger les conditions contenues dans la convention que nous avions passée en 1911 avec l'Allemagne et aux termes de laquelle aucune construction de chemin de fer commercial ne devait primer celle de la ligne de Tanger à Fès.
Ces études aboutirent, en 1920, à la constitution de la Compagnie des Chemins de fer du Maroc par un groupe comprenant la Compagnie P.-L.-M., la Compagnie P.-O., la Compagnie Générale du Maroc et la Compagnie Marocaine.
La solidarité des voies maritimes et des voies terrestres a conduit la nouvelle Compagnie à conserver Casablanca comme débouché maritime essentiel de son réseau; elle y établit la jonction de ses principales lignes : de celle qui, au Nord, se raccorde au Tanger-Fès à Petitjean, en passant par Rabat et Kénitra, et de celle qui, au Sud, atteint Marrakech, par Sidi-el-Aïdi, d'où elle lance un embranchement vers les gisements phosphatiers de Kourigha et la région fertile du Tadla. C'est là un total de 579 kilomètres actuellement ouverts à l'exploitation.
Sont en cours de construction : les lignes de Fès à Oujda (350 km) et de Ben-Guérir à Safi (140 km).
Sont à l'étude : la ligne de Kénitra à Souk-el-Arba (80 km), la ligne d'Oujda à la Méditerranée (70 km environ), la ligne de Bou-Arfa vers Bou-Denib et le Tafilalet (200 km) et une ligne enfin dans la région du Souss entre le Haut-Atlas et l'Anti-Atlas qui partirait d'Agadir vers les régions minières récemment prospectées (400 km).
Toutes ces lignes ont été construites ou projetées à l'écartement normal. Le service de la construction a fait un emploi rationnel d'un outillage de manutention moderne. Pour l'implantation des tracés et l'établissement des profils en long de bonnes caractéristiques ont été choisies ; la déclivité ne dépasse nulle part 15 millimètres et pour accroître les vitesses maxima des trains, il a été envisagé de renforcer les voies en rails de 46 kilos et de 18 mètres de longueur.
Les   gares   ont   été   construites   selon   les  règles   de l'architecture locale et sur des modèles différents. Elles répondent, en outre, aux exigences du climat : elles sont spacieuses et soigneusement blanchies.
Le matériel est moderne. Les voitures sont à boggies et munies de l'intercirculation par passerelles ; revêtues de bois de teck et éclairées à l'électricité, elles sont parmi les plus soignées et les plus confortables des réseaux africains. Pour la clientèle indigène, tous les trains de jour et de nuit comprennent des voitures de 4e classe d'un type spécial dans lesquelles le prix de transport est sensiblement réduit. Les wagons sont semblables à ceux qui sont en service sur les réseaux français ; pour le transport des phosphates, sur la ligne de Sidi-el-Aïdi à Oued-Zem, on utilise des wagons à trémies et à boggies pouvant contenir 50 tonnes de charge utile. Voitures et wagons sont munis du frein continu. Les locomotives sont de types provenant du réseau d'Orléans.
Il est ainsi possible de composer, dans les meilleures conditions, des trains donnant entière satisfaction aux différentes exploitations commerciales ou industrielles, d'une part, et aux voyageurs, d'autre part. Pour ceux-ci notamment, il est prévu, sur la ligne Casablanca à Fès, l'accrochage d'un wagon-restaurant au train de jour et d'un wagon-lit au train de nuit.
Jusqu'au jour où la liaison de Fès à Oujda se fera par la voie ferrée, ces deux trains sont en correspondance à Fès avec les cars de la Compagnie de Transport et de Tourisme au Maroc.
Cette organisation a permis aux Chemins de fer du Maroc d'avoir la faveur du public, la fréquentation des trains étant, en effet, en raison directe du parcours moyen à effectuer. La clientèle européenne — peu nombreuse d'ailleurs — est sollicitée parfois encore par les services automobiles, mais la clientèle indigène use toujours fidèlement et largement de la 4' classe créée spécialement pour elle; en 1930, plus d'un million de billets ont été délivrés en 4' classe par les Chemins de fer du Maroc.
Le trafic marchandises s'ajoute dans de notables proportions au trafic voyageurs : de très importants tonnages de matériaux de construction, de produits servant à l'équipement économique du pays, de sucres et d'une façon générale d'objets de consommation indigène sont transportés à l'intérieur, tandis que le fret de retour destiné à l'exportation comprend des quantités considérables de phosphates et de céréales : la seule ligne de Sidi-el-Aïdi à Oued-Zem a transporté, en 1930, près de 2 millions de tonnes de phosphates.
Des tarifs spéciaux, des tarifs de groupage, des services de factage et de camionnage dans les grandes villes ont donné aux chemins de fer les moyens de lutter victorieusement contre une concurrence automobile multiple et bien outillée.
Signalons, enfin, que sur le réseau des Chemins de fer du Maroc, la traction est assurée électriquement de Kénitra à Kourigha par Casablanca et de Sidi-el-Aïdi à Settat. D'accord avec le Protectorat ,la Compagnie a décidé d'étendre l'électrification à toutes ses lignes à l'Ouest de Fès.
Ainsi conçu et réalisé. le réseau des Chemins de fer du Maroc a été et promet d'être toujours un instrument précieux de progrès pour le Protectorat.




1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013811

- La gare de Marrakech.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0138_10

- Un train électrique pour voyageurs en gare de Rabat (vue prise de l'intérieur du tunnel). (Photos  Flandrin)





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page 39

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013910

- FEZ. — La gare.
- Viaduc de l'Ouisbane.

Le  Chemin de Fer de  Tanger à Fez


La Compagnie franco-espagnole du Chemin de fer de Tanger à Fez, dont la ligne offre un développement total de 315 kilomètres, traverse des territoires présentant des caractères très différents au double point de vue politique et économique.
En zone tangéroise, le parcours n'est que de 18 kilomètres. Mais Tanger est placé sur la voie directe entre la France et le Maroc. Sa situation géographique le désigne comme point de débarquement pour les voyageurs qui se rendent en Afrique du Nord par l'Espagne pour réduire le plus possible le trajet maritime ; entre Algésiras ou Gibraltar et Tanger, la durée de la traversée est, en effet, de moins de trois heures, tandis qu'il faut passer près de trois jours sur mer pour se rendre, soit de Bordeaux, soit de Marseille, à Casablanca.
Le Maroc espagnol est desservi par le Tanger-Fez sur une longueur de 93 kilomètres. Les deux stations principales dans cette zone sont le port d'Arzila et Alcazarquivir, lieu de jonction avec la voie ferrée venant de Larache. On n'y rencontre aucun centre de peuplement considérable. Les agglomérations y sont rares ; l'activité économique est assez faible, et le trafic local peu important.
La section française s'étend sur 204 kilomètres : la ligne traverse la région du Gharb, la plaine d'alluvions du Sebou, dessert Petitjean — gare d'embranchement, d'où part la ligne des Chemins de fer du Maroc en direction de Rabat, de Casablanca et de Marrakech — enfin les deux grandes villes de Meknès et de Fez. C'est dans l'ensemble une contrée fertile, habitée par une population industrieuse et où les centres de colonisation sont nombreux et prospères. Elle a connu un essor rapide, que la voie ferrée contribue actuellement dans une large mesure à développer.
Les lois françaises et espagnoles, qui approuvaient les textes de la Concession, ayant été promulguées à la veille même de la guerre de 1914, les travaux ne furent entrepris qu'en 1919 et ne purent être menés activement qu'à partir de 1921. La ligne fut ouverte à l'exploitation à partir du 1er juin 1923, par tronçons successifs, au fur et à mesure de leur exécution. Le 1er juillet 1927, elle était livrée au trafic sur toute sa longueur.
En 1928 et 1929, les recettes d'exploitation pour l'ensemble du réseau ont été les suivantes. (Les résultats définitifs de l'exercice 1930 ne sont pas encore officiels) :
1928 - 1929
Section française . . . Fr. 18.500.000 ...... 20.500.000
Section espagnole ... Fr. 3.200.000 ...... 3.150.000
Section tangéroise. . . Fr. 350.000 ...... 400.000
Total Fr.    22.050.000 ......24.050.000
Diverses améliorations ont été réalisées, visant à assurer des communications rapides avec le maximum de confort et de commodité pour les voyageurs. Ceux-ci disposent tous les jours dans chaque sens, la nuit, de sleepings, le jour, de wagons-restaurants, dont le service est assuré par la Compagnie Internationale des Wagons-Lits. Des relations directes ont été établies entre Tanger et Fez, d'une part, Casablanca, d'autre part. L'électrification de la ligne entre Petitjean et Fez est commencée et sera achevée avant deux ans et demi. L'agrandissement des gares, devenues rapidement insuffisantes en présence du développement du trafic, se poursuit, ainsi que la construction de logements pour le personnel dans les principaux centres (Meknès, Tanger, Petitjean, etc...). Signalons aussi l'élaboration — de concert avec les différents réseaux intéressés — de tarifs spéciaux, la délivrance de billets combinés et enfin l'enregistrement direct des bagages entre le Maroc et la Métropole.
Devant le développement du trafic, la Compagnie a, d'autre part, négocié et réalisé l'installation à Tanger d'un Bureau commun, avec la participation des chemins de fer français, espagnols, algériens, tunisiens et marocains. Ce bureau, administré par la Compagnie des Wagons-Lits, auprès de laquelle le Tanger-Fez représente tous les réseaux participants, est chargé d'effectuer les opérations qui incombent à une Agence de Voyage et de Tourisme de délivrer des billets combinés sur les chemins de fer et les lignes de navigation, de fournir des renseignements sur les moyens de transport et les facilités de séjour, enfin de faire toute publicité utile en faveur des itinéraires empruntant les réseaux adhérents.
Il serait téméraire de prétendre tirer d'une étude aussi brève une conclusion définitive et prématurée de pronostiquer l'avenir d'après les premiers résultats acquis. Ceux-ci du moins montrent clairement le rôle que le Tanger-Fez est appelé à jouer — du fait même de sa situation géographique — dans le système général de l'économie marocaine : il constitue, en effet, la voie d'accès la plus rapide et la plus régulière pour les voyageurs pressés et les marchandises périssables.




1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 013911

- FEZ. — La gare.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0139_10

- Viaduc de l'Ouisbane.




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1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014010

- Usine  hydro-électrique   de   Sidi-Saïd-Machou.
- La  Centrale  électrique  des  Roches-Noires,   à  Casablanca.
- Traversée de l'oued Mellah par la ligne à haute tension  Casablanca-Rabat.
- Barrage   de   Sidi-Saïd-Machou   sur  l'oued   Rebia.


L'Energie   Electrique   du   Maroc


Fondée en 1924, l'« Energie Electrique du Maroc » a mis en réalisation le programme de construction d'usines de production d'énergie électrique et de lignes de transport à haute tension compris dans la convention de concession accordée, en date du 9 mai 1923, par le Gouvernement Chérifien au Syndicat d'Etudes pour la mise en valeur des forces hydrauliques au Maroc auquel elle était substituée.
Deux usines importantes de production construites, l'une thermique, à vapeur, à Casablanca, l'autre hydroélectrique à Sidi-Saïd-Machou, sur l'Oum-er-Rebia; un réseau de lignes de transport d'énergie à haute tension reliant ces usines entre elles, assurant l'électrification des chemins de fer, alimentant les villes de Rabat et de Kénitra, atteignant, au Sud, Marrakech et le centre des phosphates de Kourigha; à l'Est, Meknès et prochainement Fez ; une usine thermique mise en exploitation à Oudjda dans le Maroc oriental; la distribution assurée en un certain nombre de centres agricoles ; tel est le résultat obtenu au bout de 7 ans d'existence de la Société.
Construite au lieu dit «Les Roches-Noires», la Centrale thermique de Casablanca dispose, par ses 4 groupes turbo alternateurs, d'une puissance de 25.000 kw. Réalisée la première ,elle a permis d'assurer, dès le début de sa mise en route, l'alimentation de Casablanca, Rabat et des phosphates, ainsi que l'électrification des chemins de fer, en attendant l'achèvement de la Centrale hydroélectrique de Sidi-Machou.
Celle-ci établie sur l'Oum-er-Rebia, fleuve de 1.000 kilomètres environ, prenant sa source dans le Moyen-Atlas et se jetant dans l'Atlantique entre Azenmour et Mazagan, se trouve au lieu dit de « Si-Saïd-Machou », à environ 30 kilomètres à vol d'oiseau de ces deux villes. L'originalité de cette usine est dans l'utilisation d'un des nombreux méandres du fleuve, méandre de 15 kilomètres de développement. Le barrage et l'usine sont établis aux deux extrémités de l'isthme présenté par la boucle et sont distants de 1.500 mètres environ. La chute de l'oued, mesurée par la différence des niveaux de l'eau de part et d'autre de l'isthme, est de 13 mètres. Le barrage élevant le niveau d'eau porte cette chute à 18 mètres ; une prise d'eau se trouve sur la rive droite de l'oued à l'amont du barrage et précède la galerie d'amenée, de section circulaire, de 6 m. 50 de diamètre, qui traverse de part en part la colline de Sidi-Machou jusqu'au bassin de mise en charge de l'usine.
Celle-ci, équipée avec 4 groupes turbo alternateurs à axe vertical, produit du courant triphasé 50 périodes, 5.500 volts, transformé et distribué ensuite à 60.000 volts. Elle dispose d'une puissance de 16.000 kw.
Mise en service depuis le milieu de 1929 et soutenue par l'appoint de la Centrale thermique de Casablanca, cette usine alimente un réseau de 800 kilomètres qui fournit :
L'énergie nécessaire à la traction électrique des chemins de fer sur les lignes actuellement électrifiées : Casablanca-Rabat-Kénitra, Casablanca - Kouri-gha, Casablanca-Marrakech ;
L'énergie nécessaire à l'alimentation du centre de phosphates de Kourigha.
Le courant nécessaire  :
A la Société Marocaine de Distribution d'Electricité pour l'alimentation en électricité de Casablanca et Rabat-Salé ;
A la Société d'Electricité de Kénitra pour la ville de Kénitra ;
A la Société d'Electricité de Marrakech pour la ville de Marrakech;
A l'alimentation des zones maraîchères de Casablanca-Fedhala, du centre de Settat, de la banlieue de Marrakech et d'un certain nombre d'agglomérations rurales.
Prochainement, l'« Energie Electrique du Maroc » distribuera le courant vers Meknès et Fez.
En outre, une usine thermique à moteurs Diesel, installée à Oudjda, fonctionne depuis 1930 et fournit l'énergie nécessaire à cette ville.
L'énergie distribuée annuellement par le réseau dépasse 60.000.000 de kilowatt-heures.
Le fait le plus intéressant a été la mise en route de l'usine de Sidi-Machou. On ne peut méconnaître l'importance incontestable de l'utilisation au Maroc, dans un pays importateur de charbon, des forces hydrauliques naturelles. Les usines concédées à l'« Energie Electrique du Maroc » comprennent d'ailleurs d'autres usines hydroélectriques en étude ou en construction, dont la réalisation pourra encore augmenter cette mise en valeur des forces hydrauliques de notre Protectorat.



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014011

- Usine  hydro-électrique   de   Sidi-Saïd-Machou.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0140_10

- La  Centrale  électrique  des  Roches-Noires,   à  Casablanca.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0140_11

- Barrage   de   Sidi-Saïd-Machou   sur  l'oued   Rebia.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0140_12

- Traversée de l'oued Mellah par la ligne à haute tension  Casablanca-Rabat.





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1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014110

Le Palais de la Tunisie




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page 42

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014210

- M. Manceron, Résident  Général.
- Son  Altesse  Si Hamed Bey, Bey de  Tunis.(Photos  Brami)


Le   Palais   de la   Tunisie


 
La manifestation de la Tunisie à l'Exposition Coloniale consiste dans une sorte de synthèse de la vie indigène représentée par une cité composée d'un pavillon officiel d'architecture arabe, sur lequel viennent se greffer des souks ou rues couvertes, reproduction fidèle des souks de Tunis avec leurs artisans et leurs boutiquiers.
A l'entour s'élèvent :
D'un côté, le long de l'avenue de l'Afrique du Nord, le Pavillon du Commerce et de l'Industrie, les pavillons des exposants particuliers, les différents bazars. Tous ces pavillons de style arabe sont reliés entre eux par des murs de décor ménageant des issues qui donnent sur des jardins avec vasques et fontaines, bancs de repos, etc...
De l'autre côté, sur la route du Bac, s'édifie un restaurant mixte où sont servis en même temps qu'une excellente cuisine française, des plats de préparation indigène. A côté du restaurant, un pavillon comporte des attractions tunisiennes dont un grand nombre s'exercent par ailleurs sur les terre-pleins, terrases, petites places indigènes ménagées le long du pavillon officiel.
Enfin, en pointe sur la route du Bac et l'avenue de l'Afrique du Nord, s'élève un grand bazar oriental, avec sur l'arrière, une buvette.
L'entrée du pavillon officiel s'effectue sur la place de l'Afrique du Nord. Ce pavillon comporte un patio extérieur à colonnades avec pièce d'eau au centre, ornée d'une grande vasque de marbre blanc. La façade décorée de revêtements de céramiques émaillées et polychromes se surmonte d'un immense moucharabieh qui tient tout le 1er étage. C'est dans ce premier étage qu'est logé le détachement de la Garde Beylicale indigène, composé de 32 hommes, deux sous-officiers et un officier, qui assure la garde et le service d'honneur du Pavillon.
Dans l'axe de la cour intérieure, une salle monumentale s'offre à la vue du visiteur où se présente l'ensemble de la production tunisienne, tout d'abord sous la forme expressive et imagée de trois dioramas grandioses, dont chacun d'eux a pour objet de figurer l'épisode le plus caractéristique de l'exploitation des différents produits exposés dans cette salle.
Le diorama de face, tournant sur lui-même par un ingénieux mécanisme, donne l'image des trois étapes de la culture des céréales, qui est la plus importante des cultures de la Régence, soit au début du Protectorat, à la veille de la guerre et au lendemain de celle-ci où elle bénéficia d'un effort considérable par le développement de l'outillage économique et des procédés scientifiques de culture. Ce diorama est l'œuvre du peintre Georges François et est monté mécaniquement par M. de Fontbonne.
Deux autres dioramas, l'un à droite de la salle, l'autre à gauche, représentent, le premier les pêcheries et les éponges, qui constituent une industrie des plus pittoresques de la Régence, le second, l'industrie minière si importante dans le Protectorat, et qui en fait, en ce qui concerne les phosphates, l'un des plus grands producteurs du monde. Ces deux dioramas sont dûs à un peintre de talent, M. Vergeaud, fixé depuis nombre d'années à Tunis, dont il apprécie le charme et la couleur. Cette utile leçon de choses se complète par un ensemble de décoration destiné à mieux faire comprendre l'effort colonial et juger de notre influence dans le Protectorat.
Aux quatre angles de la salle, de grands panneaux mis au concours, comme les dioramas eux-mêmes, entre artistes français séjournant ou ayant séjourné en Tunisie, s'harmonisent avec l'œuvre de l'arhitecte M. Valensi. Trois de ces panneaux de 7 m. X 5 m. représentent l'exploitation des forêts et des champs d'alfa, l'élevage si florissant dans la Régence et la culture de la vigne ; ils sont signés Jeanne Thil. Dans un quatrième panneau de mêmes dimensions, le peintre Félix Aublet nous montre des oliviers, des orangers et des palmiers, avec un égal souci de vérité. Enfin, une immense frise de 42 mètres de longueur sur 1 m. 30 de haut se développe majestueusement, attestant par le bel ordonnancement de sa composition décorative le talent de Melle Jeanne Thil tout entier voué à la gloire de la plus grande France.
Ces productions artistiques ne bornent d'ailleurs pas leurs efforts à procurer un plaisir des yeux: elles illustrent en même temps une documentation succincte et vigoureuse marquant en quelques mots et quelques chiffres substantiels la puissance des résultats obtenus par la mise en valeur de la Tunisie dans ses cinquante années de Protectorat français.
Le complément nécessaire de cette documentation, c'est-à-dire les divers produits eux-mêmes qui sont exposés avec des diagrammes et des photographies, sont logés dans une suite de vitrines basses, bien alignées et éclairées suivant les dispositifs les plus modernes, sans nuire à l'esthétique générale et concentrant, au lieu de la disperser, l'attention des visiteurs.
Tout autour  du  patio  et  de  la grande  salle  de ...



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0142-010

- M. Manceron, Résident  Général.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014212

- Son  Altesse  Si Hamed Bey, Bey de  Tunis.(Photos  Brami)




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page 43

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014310

- Le Palais de la Tunisie. M. Valensi, atrchitecte. (Photo   Braun)


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014311




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page 44

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014410

- Vue intérieure du Palais : Le patio. (Photo   Henri   Manuel)
- La Salle de l'Armée. (Photo  Braun)



... la production tunisienne, une série de pièces se succèdent ; la première est un salon d'honneur de pur style oriental avec son plafond en bois peint, véritable puzzle par l'assemblage de milliers de fragments séparés — son lit arabe surmonté d'une coupole, en bois sculpté et doré — son Kbou enfin, sorte de petit boudoir attenant, plus intime, entouré de divans. Les murs recouverts de tapis et de tissus anciens, les bibelots et les meubles rares qui y seront exposés ne manqueront pas de retenir l'attention des connaisseurs.
Les autres salles sont réservées chacune spécialement aux diverses manifestations qui caractérisent le développement du pays : son histoire d'abord, sa colonisation si florissante dans le Protectorat, ses Corps Elus, l'armée tunisienne dont les pittoresques costumes attirent l'œil des visiteurs, les Municipalités dont le grand effort d'urbanisme se trouve représenté par des plans et des maquettes d'un heureux effet. La grande salle de l'Océanographie avec le résultat des campagnes et explorations scientifiques qui ont été faites sur les côtes de Tunisie et le Golfe de Gabès, celle des Postes et des Télégraphes où se passionneront les philatélistes ; la salle des Travaux publics avec leurs mines, leurs phosphates, leurs ports, leurs pêcheries, etc...; la salle de l'Instruction publique, où l'on verra représentés notamment les travaux des petites filles musulmanes (ouvrages, dentelles, tapis) et, enfin, la salle du Commerce et du Travail. Cette dernière salle donne accès sur le patio d'entrée, à l'opposé du salon d'honneur par où l'on a pénétré au début.
Sortant du pavillon, on longe la belle avenue de l'Afrique du Nord pour aboutir à l'entrée des souks: le premier de ces souks est le souk Cerragine ou des « brodeurs sur cuir ». Il est surmonté à l'entrée, d'un côté, par un minaret, reproduction fidèle du minaret de Sidi ben Ziad, l'un des plus gracieux de Tunis, à forme hexagonale, qui marque le rite turc propre à la famille beylicale ; de l'autre côté, par un marabout, dont la décoration et la porte d'entrée sont authentiques. Enfin, sur le prolongement de ce souk, un diorama donne l'illusion d'aboutir à la rue des Andalous à Tunis, dont l'aspect est des plus pittoresque. Le deuxième souk qui se greffe sur le premier, à proximité de son diorama, donne l'aspect du souk des Joailliers à Tunis. Il aboutit, d'une part, à un diorama qui donne la perspective d'une des places les plus pittoresques de Tunis, la place Bab Souika avec sa mosquée de Sidi-Mahrez aux nombreuses coupoles blanches et de l'autre il traverse une petite place à colonnes, dite du Souk-el-Barka, où se tenait autrefois le marché des esclaves.
Ces deux souks comprennent 45 boutiques dans lesquelles travaillent non pas uniquement les spécialistes, joailliers ou brodeurs, confiseurs, etc.. qui montrent au public leurs étoffes et leurs dentelles, leurs céramiques, leurs meubles, leurs aiguières, leurs beaux tapis de Kairouan où l'Etat appose son estampille de garantie, etc...
De l'autre côté, sur la place El-Barka, un café maure est installé où l'on sert aux visiteurs des boissons indigènes, café arabe, thé à la menthe, sirops de violettes ou de rosés, etc... Ce café maure donne accès sur une terrasse extérieure qui répand ses tables et ses banquettes sur la place qui longe l'avenue de l'Afrique du Nord.
L'aspect général des souks, dans leur reconstitution intégrale va jusqu'à donner aux colonnes et aux façades, le ton et la patine qui les caractérisent et le pittoresque se trouve réalisé dans l'irrégularité même des lignes et le délabrement apparent de ses maisonnettes qui s'épaulent pour ne pas s'effondrer.
Le public y trouvera l'image réelle de la vie orientale avec son fourmillement, la multipicité de ses petites échoppes où se marient la fantaisie et l'éclat des couleurs, où l'on retrouve même la note vivante des bruits de la rue qui est donnée par l'appel strident du caouadji, la rumeur du marteau des ciseleurs repoussant le cuivre brillant des aiguières et des plateaux d'ornement, auxquels viennent s'ajouter les appels des boutiquiers et les cris du charmeur de serpents. L'odeur capiteuse des cuirs que filigrane d'or et d'argent un inlassable brodeur vient se mélanger aux senteurs poivrées ...



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014411

- Vue intérieure du Palais : Le patio. (Photo   Henri   Manuel)


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0144-010

- La Salle de l'Armée.




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page 45

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014510

- Le Stand des broderies indigènes.
- La Station  océanographique.
- Diorama montrant un des quartiers indigènes de  Tunis  les  plus  curieux. (Photos Braun)



... des produits exotiques, et au parfum pénétrant, cher à tout musulman qui en fait le plus grand usaige, des essences concentrées de géranium, de rose et de jasmin.
Enfin pour terminer la visite de cette partie officielle de l'Exposition de la Tunisie, on ne manque pas de gravir les quelques marches d'un petit escalier qui s'amorce sur un côté du souk des Joailliers, pour accéder à un belvédère d'où l'on découvre un panorama de Tunis, du peintre Joseph de la Nézière. Cette toile de 32 m. de développement sur 7 m. de hauteur donne une image saisissante de la ville telle qu'on la voit du haut du Dar-el-Bey ou Palais beylical de la Capitale, et dont la multitude infinie des terrasses blanches dominées par d'élégants minarets dévalle vers la mer bleue du golfe au fond duquel se dresse la basilique de Carthage.

La Tunisie économique et touristique


La Tunisie, le Maghreb el Adra des Arabes, est la partie orientale du bloc nord-africain, qu'elle prolonge et avec lequel elle fait intimement corps. Elle a même climat, même sol et même relief, elle se divise du nord au sud et par bandes parallèles : montagnes au nord, hauts-plateaux steppiens puis région saharienne. Comme dans tout le bastion nord-africain, le Tell, qui court en bordure de la mer, est montagneux, boisé et battu de pluies abondantes; dans la direction du sud lui succèdent les steppes couverts de maigres broussailles et abaissant leurs étendues monotones, où paissent les moutons et que hantent les Nomades, vers les plaines précieuses du désert, hamadas, dunes, ergs, dont les chotts ou lacs salés emplissent les dépressions. Le climat est d'une part méditerranéen et pour le reste désertique, soumis à la double action des vents humides du nord-ouest et des vents secs et brûlants venus du Sud. Les pluies, fréquentes et copieuses dans la région du nord deviennent irrégulières et rares à mesure qu'on s'éloigne de la côte et cette répartition inégale entretient, sur le versant nord, des rivières permanentes du type de la Medjerda et ailleurs des torrents temporaires alimentent, dans l'est, les Sebkhas et, dans le Sud, les chotts.
On voit par là que la Tunisie, dont la carte excessivement simple habite tous les yeux et dont la constitution géographique est trop familière pour nécessiter de plus longs développements, est un pays voué aux productions habituelles, essentiellement agricoles, de l'Afrique du Nord et des pays circum voisins : céréales, vignoble, olivettes, élevage, cultures fruitières et de jardinage.
Le passé de la Tunisie est aussi trop connu pour qu'il soit nécessaire de s'y attarder. Elle apparaît dans l'histoire générale humaine douze siècles avant notre ère. Le Grec, qui l'inventorie le premier, la déclare fertile, de climat heureux et peuplée par des races d'origine imprécise: des Barbares par la suite devenus des Berbères. Terre de passage, de campement et de conquête, elle voit successivement s'installer le Phénicien, puis Rome, qui la jalonne d'innombrables vestiges, puis les Vandales, les Grecs de Byzance, les Bédouins arabes et enfin les Français.
Le voisinage de ce pays anarchique et voué au désordre inséparable de la Société islamique s'avérant dangereux pour notre colonie algérienne, en 1881 une expédition française pénétrait dans la Régence, occupait Bizerte après avoir réduit les Kroumirs et amenait le bey Mohamed Essadok à signer le traité du Bardo et la Convention postérieure de la Marsa qui établissaient le protectorat français sur la Tunisie.
C'est sous ce régime que la Tunisie vit depuis, dans l'ordre, le travail et une prospérité qui ne s'est pas démentie et permet au contraire les plus belles ...



1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014512

- Le Stand des broderies indigènes.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0145-011

- La Station  océanographique.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0145-012

- Diorama montrant un des quartiers indigènes de  Tunis  les  plus  curieux. (Photos Braun)





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page 46

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014610

- Le Souk des Parfums.
- Les Souks. (Photo Braun)
- Le  Souk en plein  air des  Objets d'art. (Photo Henri Manuel)



Différant en cela du régime algérien, le Protectorat n'a pas décapité la société indigène de ses élites et la laisse s'administrer. Le bey conserve la souveraineté de principe, mais la France contrôle sa gestion par l'intermédiaire d'un Résident général. Celui-ci préside le Conseil des ministres, ordonne aux troupes de terre et de mer et promulgue les lois tunisiennes. Il est assisté par un Cabinet civil et par un Cabinet militaire. Un secrétariat général assiste les ministères d'Etat chargés d'administrer la société indigène: justice, sûreté publique, services pénitentiaires, hygiène, assistance, etc. Un service de chancellerie traite des questions d'état-civil, de recrutement, de naturalisation; une direction des Finances se subdivise en Trésorerie générale, conservation de la propriété, contributions, douanes, enregistrement, monopoles. A côté de ces organismes, une direction des Travaux publics, des P. T. T.. de l'Agriculture, du Commerce et de l'Enseignement.
Le pays est partagé en dix-neuf contrôles civils où un fonctionnaire français surveille les caïds et autres personnages chargés de régir le monde indigène et administre directement les Européens. Les territoires du sud sont placés sous l'autorité d'un commandant militaire. Depuis 1896, les éléments français élisent une Conférence consultative, sorte de Chambre n'ayant à connaître que de l'économie, laquelle élit à son tour les neuf délégués qui se joindront aux ministres du bey et aux chefs des services pour former le Conseil supérieur. Le budget est soumis à la Conférence Consultative, qui doit l'approuver, a droit de regard et se rapproche ainsi beaucoup de l'organisme algérien des Délégations financières.
Le recensement de 1926 fait ressortir à près de deux millions le nombre des habitants musulmans de la Tunisie. Cette population paraît avoir doublé en cinquante ans. La densité moyenne est de 17 habitants au kilomètre carré, variant de 50 dans les contrôles civils les plus riches du nord à 1 dans les territoires déshérites du sud. C'est à la gestion française, au développement de l'assistance médicale et des services d'hygiène comme à la paix imposée et à la protection légale des vies et des biens qu'il faut attribuer cet accroissement du peuple indigène de la Tunisie. Les résultats obtenus y sont absolument les mêmes qu'en Algérie et les mêmes que l'on pourra enregistrer plus tard au Maroc.
En 1926, le reste de la population se définissait ainsi : Juifs 55.000, qui continuent à être sujets du Bey et qu'il ne peut être question de franciser en bloc; Maltais, 9.000; Grecs, spécialisés dans le commerce des éponges et des conserves de poissons, 700 ; Italiens, 90.000 ; Français, 71.000.
La population française s'accroît sur un rythme continu ; elle fait souche et la natalité y est plus forte que dans la Métropole. Elle est spécialisée dans les fonctions publiques et libérales, l'agriculture, le commerce, l'industrie.
La population italienne, très active, échappe à la naturalisation automatique effectuée en vertu du  « jus soli » et conserve ses privilèges et bénéficie d'un régime préférentiel. Après s'être accrue régulièrement, elle semble du reste avoir fait son plein et subir une légère décroissance.
Les Italiens sont surtout agriculteurs, industriels et commerçants. Ils constituent aussi le prolétariat usinier du pays : ouvriers agricoles et des fabriques, pêcheurs, mineurs.
La situation créée par l'importance du peuplement italien et par les prétentions du Gouvernement de Rome ne fut pas sans être quelquefois très délicate et tendue ; mais, le pire de la composition tombée et les exagérations du verbalisme mises au point, on finit toujours par s'arranger, on a su résoudre toutes les difficultés et il y a tout lieu d'espérer qu'il en sera de même dans l'avenir.
La Tunisie, privée de charbon et de chutes d'eau, est un pays essentiellement agricole; elle a eu, au temps de Carthage et de Rome, une prospérité légendaire dont on serait quelquefois tenté de douter n'étaient les preuves si nombreuses qui en subsistent encore dans les ruines des villes et des mu-nicipes.
Dans l'antiquité, trois grandes cultures y furent pratiquées : les céréales, l'olivier et la vigne. Les invasions successives et les revers de l'histoire compromirent cette richesse et la réduisirent presqu'à rien et comme dans toute l'Afrique Mineure, les hordes bédouines amenèrent avec elles le désert, firent le vide en chassant les sédentaires, en ruinant les cultures, les travaux hydrauliques et les plantations. Dans le désordre de la société musulmane, il y eut quelques trêves heureuses, comme celle où, revenus d'Espagne dans la région de Tunis, les jardiniers andalous surent restituer au pays un peu de son ancienne fertilité. En 1881, lors de l'occupation, la forêt d'oliviers était partiellement détruite ou épuisée par l'âge et les rendements agriculturaux suffisaient à peine à faire vivre une population clairsemée constamment menacée par la disette et la famine.
Le premier soin de la France fut d'organiser la propriété et de développer la mise en valeur. Un service de la colonisation française installa des agriculteurs français sur les terres domaniales ; un service de la colonisation indigène s'efforça de restreindre le nomadisme et d'attacher les indigènes au sol en les rendant propriétaires. Des caisses de crédit agricole, des coopératives, des sociétés de prévoyance apportent aux indigènes les secours financiers dont ils ont besoin. Les résultats obtenus sont des plus satisfaisants, puisque des centaines de milliers d'hectares ont pu être appropriés et restitués à la production. A l'heure présente, les nationaux français peuvent s'installer en Tunisie dans de très bonne conditions et avec les meilleures chances de réussite.
Dans l'ordre, les principaux produits agricoles de la Tunisie sont les céréales, les huiles et les vins. La culture des céréales se cantonne dans le nord et sur les hauts-plateaux. Les terres maigres de l'est et du sud peuvent donner du blé, dans les années heureuses. Les emblavures sont d'environ 700.000 hectares, ce qui suppose, la jachère étant pratiquée, une étendue double de terrain préparé.





1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014611

- Le Souk des Parfums.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0146-010

- Les Souks. (Photo Braun)


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0146-011

- Le  Souk en plein  air des  Objets d'art. (Photo Henri Manuel)




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page 47

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014710


- Le Souk aux Cuirs et Bibelots divers.
- Coin curieux du Palais de la Tunisie.
- Le Café maure.



Irréguliers parce qu'ils sont dans la dépendance très étroite des pluies de printemps, les rendements vont de 2 à 5 millions de quintaux. Les blés et les avoines très réputés prêtent à des transactions très actives. Aux céréales, il convient d'ajouter les légumineuses : fèves, féverolles, pois, lentilles, fenugrec qui assurent pour une part importante l'alimentation des habitants et l'engraissement du bétail.
C'est l'olivier qui constitue la richesse la plus appréciable. Par immenses forêts, il couvrait autrefois le pays et l'Afrique était la grande fournisseuse d'huile du monde antique. Les arbres avaient été détruits par les invasions, en particulier celle des Hilal et Soleim, ou bien ils périssaient de décrépitude. C'est Paul Bourde, journaliste détaché du « Temps » à la Résidence de Tunis qui, sollicité par les ruines innombrables des moulins à huile et l'importance des canalisations qui servaient à irriguer les arbres, eut l'idée de reconstituer les plantations. L'expérience confirma la justesse de son point de vue et en cinquante années le nombre des oliviers a triplé et son exploitation, entreprise selon les données de la science et à l'aide de l'outillage moderne contribue à faire pour une part très grande la prospérité de la Tunisie. L'habitat préféré de l'arbre est le Tell, une partie des intermédiaires et le Sahel de l'Est où la forêt s'étend, dans la région de Sousse sur plus de cent kilomètres de long et dix de large, et dans la région de Sfax qui compte cinq millions d'arbres. L'olivier doit être arrosé deux fois au moins par an, il commence à produire vers la douzième année, atteint son développement complet vers la soixantième année et peut, dès lors, durer des siècles. Cette culture a le mérite d'occuper une nombreuse main-d'œuvre indigène. La production tunisienne, très réputée pour sa finesse, va selon les années de deux cents à cinq cent mille quintaux et est exportée dans le monde entier.
En 1930, le vignoble tunisien s'étendait sur environ quarante mille hectares, pair moitié détenu par les viticulteurs français et pour le reste appartenant aux viticulteurs italiens. Les rendements, moyens par la quantité, sont d'excellente qualité. Ils assurent la consommation locale et les deux tiers, de 550.000 à 600.000 hectos, sont exportés.
A ces trois grands produits, il faut joindre les arbres fruitiers dont la culture aura le plus bel avenir quand elle sera exécutée industriellement, disposera des moyens de conservation par le froid sec qui permettra l'exportation sur l'Europe. Si les agrumes, oranges et citrons, dont la production de 25.000 quintaux n'est pas suffisante pour satisfaire à la demande locale, les fruits à pépins viennent à merveille dans la Kroumirie et le Tell, tandis que les fruits à noyaux, amandiers, pêchers, pruniers, abricotiers prospèrent dans le Sahel. Le dattier pousse dans les oasis du Sud, dans les contrées les plus éloignées de la mer, produisant des fruits de luxe qui vont à l'exportation et ailleurs des fruits de qualité moyenne consommés sur place. L'exportation est d'environ 30.000 quintaux. Les autres plantes cultivées sont le lin, le tabac, les aromates, les fleurs à distiller et, au voisinage des villes, entreprises par les jardiniers italiens ou musulmans qui sont de vrais artistes, les cultures maraîchères.
Les forêts tunisiennes couvrent à peu près 1 million 100.000 hectares. Elles sont propriété de l'Etat, qui les exploite, mais ne sait pas toujours très bien les défendre, parce qu'il ne consent pas les dépenses nécessaires, et sont formées de chênes-lièges et zéens dans la Kroumirie, de pins d'Alep, d'oliviers, de chênes verts dans la zone médiane et de genévriers et de gommiers dans le Sud. Elles fournissent du liège, du tan, des traverses de chemins de fer (chênes zéens), des bois de mines (pins d'Alep), du charbon et des bois d'ébénisterie. Dans le Sud, on récolte l'alfa, dont la cueillette est libre et dont 75.000 balles environ par an partent en Angleterre et, enfin, un peu partout, la population indigène se livre à l'apiculture (2 millions de kilos).
L'élevage porte sur le cheval, le bœuf, le chameau, le mouton à grosse queue. On compte environ 80.000 chevaux, 120.000 chameaux, 400.000 bœufs, 1 million de chèvres et 1.400.000 moutons, cheptel ovin insuffisant pour prêter aux mêmes transactions que celui de l'Algérie.
Les produits du sous-sol tunisien sont d'importance égale. Pays de mines et de carrières, on trouve en Tunisie du plomb, du zinc, du manganèse, du fer et surtout des phosphates. A l'exportation, les chiffres ressortent ainsi : plomb, 30.000 tonnes; zinc, 20.000 tonnes; fer, 600.000 tonnes. On trouve aussi des grès, de la pierre de taille, des granits de pavage, des gypses à plâtre, des argiles à tuiles, à chaux et à ciment, du sel gemme, des onyx, des marbres précieux, dont le numidique si recherché de Rome, et aussi de très nombreuses sources minérales, chaudes et froides, de bouche et de balnéa-tion. Les phosphates, découverts en 1885, forment des gisements considérables. De Gafsa, de M'dilla, de Kalaâ-Djerda, du Dyr, les différentes concessions extraient plusieurs millions de quintaux par an, dont douze environ sur la France et le reste à l'extérieur. Après les Etats-Unis, la Tunisie est le plus gros producteur du monde.
Les eaux qui baignent la Tunisie sont près poissonneuses et exploitées, surtout dans la partie orientale, moins dure, par des marins étrangers, Italiens, Maltais et Grecs. Les engins mobiles ou fixes prennent l'anchois, la sardine, le maquereau, ...




1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014711

- Le Souk aux Cuirs et Bibelots divers.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0147-010

- Coin curieux du Palais de la Tunisie.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0147-011

- Le Café maure.




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page 48

1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014810

- Le Palais de la Tunisie illuminé.
- L'Entrée du Palais de la Tunisie vue du Maroc. (Photos Braun)



... les crustacés et les bonites. Les madragues capturent environ de 20 à 25.000 quintaux de thons. Dans l'Est et vers les Syrtes, on pêche tous les poissons de rochers, les dorades, les mérots de grosse taille, les poulpes exportés en Grèce et l'éponge dont il est vendu 2.000 quintaux par an. Enfin, les lacs et lagunes sont affermés à des pêcheries.
La houille et la force hydraulique lui faisant défaut, la Tunisie ne peut être un pays industriel. Elle vend au dehors les produits de son sous-sol et ne possède que de petites fabriques de transformation : minoteries, pâtes, huileries, conserves de légumes et conserves de poissons. On compte quelques laveries de laine, dont la plus fine est employée par l'industrie familiale du tapis; des scieries mécaniques, des tanneries, des fours à chaux;, des tuileries, une fonderie de plomb et des ateliers de potiers.
Aussi, le commerce d'importation de la Tunisie est-il très actif. Il s'effectue surtout avec la France, puis, dans l'ordre, avec l'Angleterre, l'Algérie. Les importations sont plus fortes que les exportations et représentent les trois cinquièmes des échanges globaux, lesquels portent sur plus de deux milliards. Les exportations portent sur tous les produits agricoles et du sous-sol, céréales, légumes, huiles, alfas, laines, peaux brutes, poissons, minerais et phosphates, et la Tunisie, comme tous les pays neufs, achète des machines, des aciers, des tissus, des médicaments, des sucres, des armes, des autos et des produits manufacturés.
La Tunisie est assez peu avantagée par sa convention douanière avec la France. Les produits, même taxés ad valorem, ne peuvent librement entrer et sont contingentés. Il y a peu d'espoir qu'il soit apporté remède à cette situation, la Métropole ayant tendance à se protéger de plus en plus contre les produits de ses colonies qui ne lui sont pas spécifiquement « complémentaires » et qu'elle récolte elle-même.
Les communications avec la France sont assurées par la Compagnie Transatlantique. D'autres services relient la Tunisie à l'Italie et à la Tripolitaine et un cabotage intense, quelquefois indigène, dessert les ports de la côte Est. Une ligne aérienne joint Tunis à Marseille, poste et passagers. Le réseau ferroviaire mesure 2.000 kilomètres, partie à voie normale, partie à voie étroite. D'autres lignes, en dehors des tronçons existants, sont projetées ou en voie de construction. Le réseau routier comporte 6.000 kilomètres de routes excellentes, bien entretenues et desservies par de nombreux services d'autobus.
Enfin, si l'on ajoute à toutes les sources de richesse les possibilités du tourisme; si l'on songe que la Tunisie est une contrée très belle, variée, hautement pittoresque et qui réunit, sous son climat toujours égal et sa lumière aussi pure que celle de la Grèce, tous les paysages et toutes les splendeurs, les forêts, les montagnes, les déserts et les oasis, les plus émouvants vestiges de l'histoire, le mystère des somnolantes cités d'Islam et la fiévreuse activité de la civilisation moderne, on se rendra compte de la place de plus en plus large qu'elle est appelée à prendre dans l'activité générale du monde et dans la famille coloniale française.






1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 014811

- Le Palais de la Tunisie illuminé.


1931 - Exposition Coloniale Internationale de Paris 1931 - Page 2 0148-010

- L'Entrée du Palais de la Tunisie vue du Maroc. (Photos Braun)




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